La direction avance des propositions à Air France

Le conflit qui s’inscrit dans la durée et dans les rebondissements concernent la hausse générale des salaires. La direction qui est en phase de renouvellement ne souhaite toujours pas communiqué en dehors des temps de rencontre avec les syndicats.

 

Ben Smith le nouveau PDG et la direction d’Air France KLM ont proposé ce week-end une hausse des salaires de 4% sur les années 2018-2019 selon une information interne au syndicat de pilote SNPL qu’a obtenue l’AFP. La note interne explique que « Après une grosse journée de négociation hier, la direction propose 2% rétroactif au 1er janvier 2018 et 2% au 1er janvier 2019, avec un rendez-vous en octobre 2019 ‘pour parler de l’avenir’ ».

De son côté, le SNPL considère que l’augmentation pourrait convenir (la revendication est de 6% pour l’intersyndicale) mais doute fortement sur la phase d’augmentation de 2% de janvier 2019 : « Si dans l’esprit de la direction, les 2% de janvier 2019 couvrent l’inflation de 2019, cela signifierait qu’il n’y a pratiquement plus rien (environ 0,3% si l’inflation 2018 se maintient à 1,7%) pour le rattrapage du blocage des 6 années de 2012 à 2017 ».

La direction qui se refuse pour le moment à commenter cette information a déclaré à l’AFP : « Il s’agit de discussions avec les partenaires sociaux et non d’une négociation, plusieurs sujets ont été abordés ».

Si le syndicat de pilote pourrait être enclin à accepter la proposition de la direction, les syndicats du personnel au sol n’ont toujours pas réagit. Ce sont eux, (CGT, FO, SUD) qui sont le plus habitués à faire vivre le mouvement social au sein de l’entreprise.

Les syndicats d’Air-France rencontrent Ben Smith

Le Canadien ancien numéro deux d’Air Canada a pris ses fonctions de directeur général mi-septembre. Il a plusieurs fois déclaré vouloir au plus vite achever le conflit social qui s’éternise dans l’entreprise depuis le début de 2018.

La rencontre entre les syndicats de salariés de la compagnie et Ben Smith était prévue et attendue depuis plusieurs jours. Elle a eu lieu ce lundi 1er octobre. Le contexte est tendu pour la direction depuis la démission de Franck Terner qui a occupé des fonctions de directeur général. Air-France a annoncé que Gilles Gateau, actuel directeur général adjoint, allait quitter ses fonctions dans onze jours avant de quitter définitivement l’entreprise. Le communiqué interne qui en fait état annonce également que « Patrice Tizon, directeur des relations sociales d’Air France, sera nommé le 12 octobre 2018 directeur général adjoint-ressources humaines par intérim ».

L’intersyndicale est composée d’organisations de pilotes (Alter, SNPL), d’organisations d’hôtesses et stewards (SNPNC, UNSA-PNC, CFTC, SNGAF) et d’organisations de personnels au sol (CGT, FO et SUD). Elle milite pour une hausse générale des salaires de 5.1% pour rattraper l’inflation de la période 2012-2017.

Jean-Marc Janaillac, l’ancien PDG du groupe, avait chuté sur cette question et les quinze jours de grève tenus par les syndicats. Pour répondre à la demande des salariés, il avait proposé une augmentation de 2% ce qui n’avait pas suffi. Sa proposition avait été rejeté par 55% des salariés à la suite d’une consultation interne qui avait pris l’allure d’un référendum sur sa personne.

Lundi après-midi, les syndicats ne sont sortis satisfaits de cette première rencontre assurant qu’elle ne serait pas la dernière. La CGT s’est affirmée « prête à repartir au combat ».

Air France essaye de convaincre ses pilotes

Un courrier du directeur général de la compagnie aérienne Air France a été transmis aux pilotes de la compagnie, afin d’essayer de les convaincre d’accepter le projet « Boost ».

Les tensions sociales sont encore extrêmement fortes au sein d’Air France, où les pilotes sont en grogne à cause du projet « Boost », organisé par la direction pour sauver le groupe de la faillite.

Ce projet prévoit le lancement d’une ligne low cost, où les pilotes seraient moins bien rétribués. Cette mesure ne concernerait que les nouveaux pilotes et les anciens employés du groupe pourraient décider sur quelles lignes ils souhaitent piloter.

Après avoir suscité de large inquiétudes, cette mesure est soumise au vote des pilotes, qui devront s’exprimer le 123 février.

Dans le cadre de ce vote, les journalistes du Figaro ont pu consulter un courrier rédigé par le Directeur général d’Air France et destiné à ses pilotes.

« Ne pas faire la nouvelle compagnie, c’est renoncer à cette croissance et à toutes les conséquences positives qu’elle emportera pour vous après des années de stagnation », y est-il écrit.

Cela suffira-t-il a les convaincre ? La réponse mi février !