Négociations commerciales : Bruno Le Maire met la pression

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances.

Les négociations commerciales vont-elles reprendre plus tôt que prévues ? C’est ce que souhaite Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie veut que la baisse des coûts de certaines matières premières se répercute très vite sur les étiquettes en rayons.

En mars, le gouvernement avait indiqué qu’une réouverture des négociations commerciales interviendrait courant 2023 pour que la baisse annoncée des prix des matières premières puisse se traduire aussi en rayons. Les dernières négociations annuelles, achevées le 1er mars sous fortes tensions, avaient abouti à une hausse moyenne de 10% des prix payés par les supermarchés aux industriels. Ces derniers ont fait valoir la nécessité d’absorber les augmentations des coûts de production (énergie, matières premières, transports, emballages…).

Les cours des matières premières ont chuté

Un mois après, alors que les renégociations sont prévues en juin, Bruno Le Maire demande de les rouvrir le plus tôt possible. Un empressement qui se justifie par le contexte. En effet, l’inflation sur les produits alimentaires a dépassé les 17% en mars, ajoutant à la gronde sociale. Le ministre de l’Economie estime d’ailleurs qu’il faut rouvrir les discussions d’autant que les cours des matières premières ont baissé ces dernières semaines. Ceux du blé, par exemple, ont chuté de 18% et ceux des engrais de moitié.

Les industriels restent prudents

Suivant cette tendance baissière, Bruno Le Maire pense que les prix en rayons devraient également reculer. C’est pourquoi, il appelle les industriels à examiner avec la plus grande attention les prochaines demandes de renégociation envoyées par les enseignes de la grande distribution. Il invite aussi les retailers à reporter sans délai les baisses de prix à venir sur les étiquettes.

L’Ania, la principale organisation patronale de l’agroalimentaire, a indiqué avoir pris acte de l’appel de Bruno Le Maire. Mais elle rappelle que ce que le ministre réclame dans le courrier est déjà inscrit dans les contrats. Elle se montre donc prudente pour la suite. Cela d’autant que les industriels n’ont pas encore bénéficié des baisses de prix sur l’énergie et certaines matières premières, à cause des contrats de fourniture longue durée.

Les enseignes attendent le geste des fournisseurs

Du côté des distributeurs, on affirme que la balle est dans le camp des fournisseurs. Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), prévient que les enseignes ne pourront pas baisser leurs tarifs si les industriels ne le font pas en premier. Il pointe le fait que les retailers ont « des marges extrêmement faibles, de l’ordre de 1 % ». Pendant que les industriels profitent de marges extrêmement élevés, de « dix ou quinze fois supérieures »… Malgré les réticences de part et d’autre, on pense que les prix devraient bientôt baisser. Mais pas au même rythme que les hausses.

Le taux d’inflation français proche des 7 % d’ici fin 2022

L’Insee a révélé dans sa note de conjoncture du 24 juin, une augmentation de l’inflation en France dans les mois à venir. D’après les nouvelles prévisions de l’institut des statiques, elle va continuer de grimper pour atteindre un pic à la fin de l’été. Sur l’année en cours, l’Insee annonce une hausse des prix avoisinant en moyenne, les 5,5%, alors que ce taux était de 1,6% pour 2021. Du jamais-vu depuis les années 1980.

4,8% en avril et 5,2% en mai 2022. Le taux d’inflation en France continue sa croissance et affiche des chiffres records. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, l’inflation va atteindre un taux de 5,9% en juin. Puis, près de 7% en septembre avant de se stabiliser entre 6,5 et 7% dans les prochains mois.

Des répercussions sur le train de vie des Français

Avec l’augmentation des coûts de production, la hausse des prix des produits alimentaires va connaître une accélération. Les études de l’Insee démontrent qu’elles vont atteindre les 8,2% en décembre sur un an ; soit +5,4% en moyenne en 2022. L’inflation énergétique devrait atteindre les 31,3% en juin avant de diminuer progressivement. Elle restera cependant très élevée (+25,7% en moyenne sur l’année). Par rapport au reste de la population française, les agriculteurs et les populations rurales seront les plus touchés. Car cette frange de la population, qui fait un usage très important des véhicules, est plus exposée à la hausse des coûts de l’énergie, l’une des principales causes de l’inflation. En fin de compte, le pouvoir d’achat des ménages va diminuer en moyenne de 1 % sur l’année. En plus des mesures de soutien (budget des ménages), l’augmentation des salaires va permettre de réduire le poids des dépenses.

Les facteurs de l’inflation

Taux de chômage à 7% d’ici fin 2022 

Si 855.000 ont été créés en 2021, l’emploi salarié va connaître une perturbation en 2022. De façon générale, l’emploi salarié en 2022 sera bien au-dessus du niveau de 2019, avec une hausse de 717 000 emplois, soit +2,8 %.

Soutien public et augmentation du smic

Face à ces prévisions, il y a des mesures de soutien du pouvoir d’achat déjà prises ou en vue. Il s’agit notamment de la revalorisation des retraites, des minimas sociaux et du traitement des fonctionnaires, du bouclier tarifaire sur l’énergie, de la prime de pouvoir d’achat, de la suppression de la redevance et bien d’autres. Selon l’Insee, ces actions « contribueraient à rehausser le revenu disponible brut des ménages d’environ 1 point de pourcentage en 2022 », sans totalement annuler l’impact de l’inflation. Quant au SMIC, il connaîtra sa quatrième hausse en moins de 1 an. En raison de l’inflation, le SMIC, qui a connu une augmentation de 2,65 % en mai, devrait être de nouveau revalorisé automatiquement en août ou en septembre.

 

Consommation des ménages : légère hausse

Selon les chiffres publiés par l’Insee, les dépenses de consommation des ménages français en biens ont connu une légère hausse en février.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, jeudi 31 mars 2016, un communiqué où il annonce une légère hausse de 0,6% de la consommation des ménages en février, après celle de 1% enregistrée pour le mois de janvier.

Il s’agit du plus haut niveau de dépenses de consommation depuis le début de l’année 2011.

Cette hausse s’explique essentiellement par le rebond d’achats alimentaires et de dépenses en biens d’équipement de logements.