Deutsche Bank : Suppression annoncée de 18 000 emplois et une perte de 2,8 milliards £ au 2e trimestre

Siège de Deutsche Bank à Franckfort

 

Deutsche Bank ne va pas bien, et c’est un euphémisme. La première banque allemande a annoncé, dimanche 7 juillet, la suppression de 18 000 emplois pour sortir de l’impasse. Elle prévoit par ailleurs une perte de 2,8 milliards d’euros sur son chiffre d’affaires annuel.

Les effectifs ramenés à environ 74 000 personnes 

Deutsche Bank traverse une période très difficile. Pour se remettre sur pied, le fleuron de la finance allemande a réfléchi à un plan de restructuration, le plus important de son histoire. La banque va supprimer 18 000 emplois d’ici 2022. « La restructuration va entraîner une réduction du nombre de postes équivalents temps plein de 18 000 d’ici 2022, pour ramener les effectifs à environ 74 000 personnes », a indiqué Deutsche Bank dans un communiqué, publié à l’issue d’une réunion de son conseil de surveillance. Le groupe a expliqué que ce vaste plan visait à réduire ses coûts de 6 milliards d’euros et retrouver ainsi la rentabilité. L’an dernier déjà le groupe avait supprimé 6 000 postes.

Dans l’immédiat, le plan de restructuration va entraîner des charges de 3 milliards d’euros dès le deuxième trimestre de l’exercice en cours et une perte nette de 2,8 milliards d’euros, a anticipé l’institution. Sur l’année, Deutsche Bank devrait à nouveau tomber dans le rouge après avoir dégagé un faible bénéfice en 2018, à la suite de trois années consécutives de perte.

Le plan de la dernière chance

Ce plan apparaît comme celui de la dernière chance pour la banque, un peu plus de deux mois après l’échec de négociations en vue d’une fusion avec sa concurrente Commerzbank, également en difficulté. Ce projet aux allures de plan de sauvetage est fortement soutenu par le gouvernement allemand, qui ne veut surtout pas voir ce maillon essentiel au financement de l’économie nationale tomber dans l’escarcelle d’un concurrent étranger, avec une OPA. Pour le ministre allemand de l’économie, Peter Altmeier, cité par le quotidien Bild, « Deutsche Bank joue en première division et doit poser les jalons nécessaires à ce qu’il en reste ainsi ». Il a dit parfaitement comprendre les suppressions d’emplois à Deutsch Bank.

Création d’une « bad bank »

La banque allemande va progressivement délaisser le secteur de la banque d’investissement qui n’est plus tout à fait rentable. Le patron de cette division, le Sud-Africain Garth Ritchie, a déjà été  remercié.

Le directoire de l’institution bancaire va être en outre resserré, avec trois départs au total, dont celui de la Française Sylvie Mathérat, passée chez Deutsche Bank en fin 2015. Elle était chargée des dossiers de régulation et contrôles internes. Enfin, Deutsche Bank a annoncé la création d’une structure de défaisance, une « bad bank », pour y loger 74 milliards d’actifs jugés risqués, parmi lesquels les dérivés d’échéance longue et les produits financiers très spéculatifs.

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