Japon : Nissan devrait repousser une proposition de fusion de Renault
D’après le quotidien économique japonais Nikkei, Nissan devrait repousser une demande de fusion de son partenaire Renault et demander également un rééquilibrage des participations capitalistiques. Le constructeur nippon estime qu’une fusion avec l’actionnaire français accentuerait les inégalités qu’il dénonce jusqu’ici au sein de l’alliance.
Une fusion renforcerait l’inégalité actuelle
Quitter l’alliance pour une fusion avec Renault ? Pas question pour Nissan. En tout cas c’est ce que rapporte le journal économique japonais Nikkei. Il a annoncé que Nissan va rejeter une proposition de Renault d’une intégration plus poussée au niveau du management. Toujours selon le quotidien, le constructeur nippon devrait également demander une participation capitalistique plus équilibrée.
La direction de Nissan estime que la marque japonaise n’a pas bénéficié d’un traitement équitable jusqu’ici et qu’avec une fusion cette inégalité de traitement deviendrait permanente, rapporte le Nikkei, qui cite des sources proches du dossier.
Nissan et Renault se refusent à tout commentaire
Approché par la presse pour avoir la confirmation de cette information de Nikkei, Hiroto Saikawa, le directeur général de Nissan, a refusé tout commentaire. « Ce n’est pas le moment de penser à de telles choses », a déclaré le patron du constructeur japonais à des journalistes qui l’attendaient devant son domicile à Tokyo. « Pour le moment nous nous concentrons sur l’amélioration des résultats de Nissan. S’il vous plaît laissez-nous le temps d’y parvenir », a-t-il ajouté avant de laisser à la porte une mer de micro.
Même attitude du côté de Renault qui préfère garder le silence radio sur sa supposée proposition.
Fin mars 2019, le Financial Times avait rapporté que Renault voulait relancer d’ici 12 mois les discussions en vue d’une fusion avec son partenaire japonais, toujours plus réticent et méfiant. Pour décider Nissan à sauter les deux pieds joints dans une fusion, Renault fait valoir, dans sa proposition, qu’une intégration plus poussée permettrait d’optimiser les synergies au sein de l’alliance franco-japonaise.
Nissan redoute-t-il d’être aspiré par Renault ?
Malheureusement Nissan regarde encore d’un mauvais œil l’actualité de l’alliance et le rapport de force. En effet, Renault, qui a sauvé Nissan de la faillite il y a 20 ans, détient 43,4% du capital du constructeur japonais, qui de son côté n’a que 15% du groupe français, sans droit de vote. A cela il faut ajouter l’affaire Carlos Ghosn, à l’origine de vives spéculations depuis plusieurs mois. Le patron français déchu de Nissan et de Renault est accusé de malversations financières. Mais jusqu’ici il dément les charges portées contre lui et se dit victime d’un complot des responsables de Nissan, qui seraient opposés à un resserrement des liens avec la firme au losange.
Rappelons que l’alliance entre Renault et Nissan a été fondée en 1999 puis élargie en 2016 à Mitsubishi Motors.