Intermarché reprend 81 magasins Colruyt en France

Le Groupement Les Mousquetaires (Intermarché/Netto) s’engage à acquérir 81 supermarchés et 44 stations-service Colruyt pour 215 M€, avec transfert de 1 300 salariés.
Une opération stratégique majeure dans la distribution

Le 17 juin 2025, le groupe belge Colruyt a annoncé avoir reçu une promesse unilatérale d’achat émanant du Groupement Les Mousquetaires, maison-mère des enseignes Intermarché et Netto. Cette proposition porte sur l’acquisition de 81 supermarchés intégrés sur les 104 magasins Colruyt en France, ainsi que sur 44 stations-service DATS 24. L’opération est estimée à 215 millions d’euros, confirmant une stratégie offensive du groupement français pour consolider son maillage territorial, en particulier dans l’Est et le Centre-Est du pays. Pour Colruyt, ce retrait partiel marque un recentrage de ses activités sur des marchés plus rentables.

Les points de vente concernés sont majoritairement implantés dans les régions du quart nord-est, de la Bourgogne-Franche-Comté à la Lorraine. L’accord comprend également la reprise de plusieurs plateformes logistiques stratégiques, bien que certains entrepôts soient exclus de la transaction pour des raisons d’incompatibilité avec le modèle des Mousquetaires. L’ensemble représente une opportunité pour Intermarché d’accélérer son expansion tout en optimisant la répartition de ses flux. Au total, plus de 1 300 salariés sont concernés par le transfert, prévu pour le premier semestre 2026.

Colruyt, présent en France depuis 1998, fait face à des difficultés structurelles sur le territoire hexagonal. Malgré une activité rentable sur certains points, la filiale française du distributeur belge a enregistré un déficit supérieur à 20 millions d’euros au titre de l’exercice 2024-2025. Le poids des frais fixes, conjugué à une dynamique concurrentielle très tendue dans le secteur, a poussé le groupe à envisager une sortie partielle. L’accord avec Les Mousquetaires permet ainsi de limiter les pertes tout en garantissant une transition équilibrée.

Un transfert socialement encadré

L’un des piliers de l’accord repose sur la transmission intégrale des contrats de travail des salariés concernés, en vertu de l’article L1224-1 du Code du travail. Ainsi, 1 316 salariés de Colruyt Retail France rejoindront les entités du Groupement Les Mousquetaires sans rupture de contrat. Les 175 postes non transférés dans les entrepôts seront compensés par des propositions de CDI à pourvoir dans les structures logistiques des Mousquetaires, à l’issue d’une procédure de reclassement. Cette méthode témoigne d’une volonté commune de privilégier l’emploi et d’éviter les licenciements secs.

Avant tout transfert opérationnel, une consultation des instances représentatives du personnel (IRP) sera engagée. Ce dialogue, obligatoire dans le cadre d’une cession de cette ampleur, vise à préciser les modalités d’intégration, les perspectives de carrière, et les conditions de travail dans les nouvelles entités. Le PDG de Colruyt Retail France, Stefan Goethaert, a assuré que l’objectif était de garantir une intégration harmonieuse et responsable, dans l’intérêt conjoint des salariés et des enseignes concernées.

Les magasins repris seront confiés à des adhérents-indépendants du Groupement Les Mousquetaires, selon le modèle coopératif traditionnel de l’enseigne. Ces chefs d’entreprise bénéficieront d’un accompagnement personnalisé pour assurer la transformation logistique, marketing et RH des points de vente. Cette architecture décentralisée favorise une réappropriation locale des commerces et pourrait, selon les analystes, faciliter l’ancrage territorial durable des ex-magasins Colruyt.

Recomposition du paysage concurrentiel

Le secteur de la grande distribution en France est soumis à une concurrence intense, marquée par la montée en puissance du e-commerce, la pression sur les prix, et la prolifération des enseignes de hard-discount. Dans ce contexte, la reprise de Colruyt par Les Mousquetaires permet à ces derniers de conforter leur troisième place sur le marché français, derrière Leclerc et Carrefour. L’objectif affiché du Groupement : atteindre 20 % de parts de marché à l’horizon 2028, en renforçant sa présence dans les zones moins couvertes.

Cette acquisition s’inscrit dans une stratégie plus large de croissance externe, amorcée dès 2023 avec le rapprochement d’Intermarché et de Casino sur plusieurs zones de chalandise. Le modèle coopératif des Mousquetaires leur permet d’agir avec agilité, en s’appuyant sur un réseau dense de points de vente tout en gardant une gouvernance décentralisée. L’intégration des magasins Colruyt s’effectuera dans cette logique, avec une conversion progressive aux standards logistiques et commerciaux du groupement.

Enfin, cette opération envoie un message fort aux distributeurs européens : la France, marché historiquement dense, reste une zone complexe pour les enseignes étrangères peu implantées. L’exemple de Colruyt, contraint de se replier après près de 25 ans de présence, révèle les difficultés à atteindre une taille critique sans réseau logistique robuste et connaissance fine du tissu local. Pour Les Mousquetaires, cette reprise vient donc également confirmer leur statut de consolidateur national.



Face à Shein, Temu et AliExpress, les commerçants ripostent

Accusés de concurrence déloyale, les géants chinois du e-commerce sont dans le viseur des commerçants français, qui réclament leur déréférencement.
La colère des commerçants face à une concurrence écrasante

Les plateformes chinoises telles que Shein, Temu ou AliExpress affichent des prix défiant toute concurrence : robes à 10 euros, gadgets à moins de 3 euros, bijoux à prix cassés… Ces tarifs, qui attirent massivement les consommateurs, suscitent l’indignation du commerce de proximité français. Pour les artisans et commerçants, ces montants ne permettent ni une fabrication respectueuse des normes sociales ni une juste rémunération du travail. Les prix bas se font au détriment de la qualité, de l’environnement et, surtout, du tissu économique local. Ces produits, souvent livrés depuis l’étranger avec peu ou pas de frais de douane ou de TVA, bénéficient de conditions bien plus avantageuses que celles imposées aux entreprises françaises, créant un déséquilibre profond.

Derrière ces plateformes, les commerçants dénoncent un écosystème qui échappe largement aux règles du commerce classique. Les fiches produit manquent parfois de clarté, les conditions de retour sont souvent floues, et les produits ne sont pas toujours conformes à la description initiale. Certaines plateformes usent aussi d’un marketing agressif, avec des promotions permanentes, des notifications incessantes, et des algorithmes qui poussent à la surconsommation. Ces méthodes, difficilement contrôlables depuis l’Europe, participent à une forme de “dumping numérique” contre lequel les petits commerçants se sentent désarmés.

Les effets sont déjà visibles dans les centres-villes. La baisse de fréquentation des commerces de proximité, combinée à l’inflation et aux charges fixes, met en péril des milliers de petits acteurs économiques. Derrière chaque fermeture de boutique, ce sont des emplois locaux supprimés, une vie de quartier qui s’éteint, et une perte de diversité commerciale. Les commerçants ne remettent pas en cause le progrès numérique, mais appellent à une égalité de traitement : comment rivaliser avec des plateformes qui expédient depuis des entrepôts en Asie à des prix défiant les règles élémentaires du commerce équitable ?

Un appel à l’État : encadrer, rétablir la justice commerciale

Face à l’inaction perçue des plateformes et à la lenteur des mesures politiques, la Confédération des commerçants de France (CDF) demande aujourd’hui des actions fortes, et notamment le déréférencement de Shein, Temu et AliExpresssur les moteurs de recherche français. L’objectif ? Rendre ces plateformes moins visibles, ralentir l’hémorragie commerciale, et envoyer un signal politique fort. Cette mesure, radicale, viserait à rétablir une forme d’équité dans l’accès au marché numérique français, à défaut de pouvoir imposer directement des régulations à ces entreprises étrangères.

Les commerçants demandent que l’Union européenne prenne ses responsabilités. Déjà, certaines initiatives comme le Digital Services Act ou le Customs Enforcement Package tentent de mieux encadrer les pratiques des géants du e-commerce. Mais la France, selon les commerçants, devrait aller plus loin : exiger une TVA à l’importation systématique, imposer la traçabilité des produits vendus, et responsabiliser les plateformes sur la conformité et la sécurité des marchandises commercialisées. Une loi française plus stricte serait, selon eux, un premier pas vers une régulation plus globale.

La riposte ne peut être uniquement institutionnelle : elle passe aussi par les mentalités. Pour les commerçants, il est urgent de sensibiliser les consommateurs aux impacts économiques, sociaux et écologiques de leurs achats. Acheter une robe à 9 € sur Temu, c’est peut-être faire une bonne affaire à court terme, mais c’est aussi affaiblir durablement l’économie locale. À travers des campagnes d’affichage, des relais dans les médias et les réseaux sociaux, les commerçants souhaitent rappeler qu’un euro dépensé dans une boutique indépendante a dix fois plus d’impact pour l’emploi et l’environnement qu’un achat sur une plateforme chinoise.

Repenser le commerce local à l’ère du numérique

Face à cette concurrence numérique, les commerçants traditionnels n’entendent pas rester figés. Beaucoup investissent désormais dans la digitalisation de leurs services : sites web, click & collect, ventes en ligne, prises de rendez-vous via les réseaux sociaux. Cette transformation n’est pas toujours simple, surtout pour les plus petites structures, mais elle s’impose comme indispensable. L’ambition n’est pas de rivaliser avec les plateformes géantes, mais de proposer une alternative de qualité, humaine, accessible, et plus responsable.

Les commerçants demandent aussi un accompagnement public renforcé : aides à la digitalisation, formations, subventions pour la transition numérique, réduction des charges sociales. Certaines collectivités ont déjà mis en place des dispositifs de soutien, mais ceux-ci restent trop dispersés et souvent inadaptés à la réalité du terrain. Une stratégie nationale cohérente, portée par l’État et les régions, est attendue pour donner un second souffle au commerce local.

Enfin, au-delà des politiques publiques, les commerçants misent sur l’éveil d’un consommateur plus responsable. La prise de conscience écologique, le désir de proximité, la volonté de soutenir l’économie locale sont autant de leviers qui peuvent jouer en faveur d’un retour en grâce des commerces de centre-ville. Pour cela, encore faut-il offrir une expérience client irréprochable, un service humain, et une offre de produits différenciante. Le défi est de taille, mais les commerçants en sont convaincus : c’est en s’adaptant sans renier leur identité qu’ils retrouveront leur place.



Revolut parie un milliard sur la France

La néobanque britannique va investir un milliard d’euros dans l’Hexagone et y installer son siège pour l’Europe de l’Ouest. Un signal fort au sommet Choose France.

Un ancrage stratégique renforcé sur le sol français

C’est une annonce qui n’a pas échappé aux investisseurs comme aux autorités françaises. Lors du sommet Choose France, organisé par l’Élysée à Versailles pour séduire les capitaux étrangers, Revolut a frappé fort : la fintech britannique annonce un investissement d’un milliard d’euros sur trois ans dans l’Hexagone. Ce plan d’envergure s’accompagne d’une décision hautement symbolique : l’établissement à Paris du siège de Revolut pour l’Europe de l’Ouest. Jusqu’ici éclatée entre Londres et Vilnius (Lituanie), l’organisation de la société s’ancre désormais plus fermement dans un pays membre de la zone euro, à la fois cœur politique et financier de l’Union européenne. Avec plus de cinq millions d’utilisateurs en France, Revolut reconnaît dans l’Hexagone non seulement un marché porteur mais aussi une base stratégique pour son développement continental.

Cette décision s’inscrit également dans un mouvement plus large de relocalisation post-Brexit des activités financières, Paris devenant de plus en plus un pôle d’attraction pour les grands acteurs de la tech financière. Pour Revolut, qui ambitionne de concurrencer les banques traditionnelles sur leur propre terrain, il s’agit de se rapprocher de ses clients mais aussi des régulateurs continentaux, dans un cadre juridique plus stable que celui du Royaume-Uni.

Ce plan d’investissement d’un milliard d’euros ne se limite pas à une installation de façade. Il implique aussi des engagements concrets en matière d’emploi et de services. Revolut prévoit ainsi d’embaucher plus de 200 collaborateurs supplémentaires en France, venant s’ajouter aux 300 déjà présents. Les profils visés sont hautement qualifiés : développeurs, ingénieurs, juristes bancaires, spécialistes du risque ou encore experts de la conformité réglementaire. La France est ici vue comme un vivier de talents, notamment grâce à la qualité de ses formations en ingénierie et en mathématiques financières.

En parallèle, Revolut confirme son intention de solliciter une licence bancaire complète auprès de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), ce qui lui permettrait d’aller bien au-delà de son offre actuelle de comptes courants ou de cartes de paiement. L’obtention de cette licence ouvrirait la voie à la distribution de crédits (immobiliers notamment), de produits d’épargne réglementés (Livret A, assurance-vie) et à la gestion de patrimoine. Bref, à une véritable transformation de Revolut en banque universelle, à l’image de ses concurrentes françaises comme BNP Paribas ou le Crédit Agricole.

Une confiance renforcée dans l’écosystème français

Le choix de Revolut n’est pas anodin. Dans un contexte de compétition accrue entre grandes capitales européennes pour attirer les sièges sociaux et les centres de décision des géants de la tech, la France tire ici son épingle du jeu. Plusieurs facteurs expliquent ce tropisme : un marché de consommateurs bancarisés, une population jeune et férue de solutions mobiles, une politique fiscale relativement stable pour les entreprises numériques, et un environnement réglementaire favorable à l’innovation. À cela s’ajoute une volonté politique affirmée de faire de la France une terre d’accueil pour la finance du futur.

Revolut ne fait ici que rejoindre un mouvement plus large de grandes entreprises technologiques ayant récemment renforcé leur présence en France : Amazon, Microsoft, Meta ou encore JPMorgan Chase ont tous investi massivement ces dernières années, portés par les politiques pro-entreprises menées depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Le gouvernement mise sur ce type d’annonce pour faire de Paris un hub incontournable dans la chaîne de valeur des fintechs européennes.

Le sommet Choose France, voulu par Emmanuel Macron depuis 2018, est devenu un moment symbolique de la stratégie d’attractivité française. Il permet de sceller des accords majeurs avec les entreprises étrangères et de faire valoir les atouts de l’économie nationale. L’annonce de Revolut a été saluée par les plus hautes autorités de l’État, à commencer par le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, qui a déclaré : « Cet investissement démontre la solidité du modèle économique français et notre capacité à attirer les entreprises les plus dynamiques du secteur financier. »

Cette annonce a aussi été interprétée comme une réponse à ceux qui doutaient encore de la capacité de la France à rivaliser avec Londres, Amsterdam ou Francfort. L’implantation de Revolut, qui n’avait pas initialement fait de la France sa priorité continentale, vient confirmer un retournement d’image positif. Pour les pouvoirs publics, c’est une victoire politique, mais aussi un levier d’image, notamment à l’approche des prochaines échéances électorales.

Une expansion européenne méthodique mais ambitieuse

Revolut ne cache plus ses ambitions de leadership européen. Déjà présente dans plus de 30 pays, avec 55 millions d’utilisateurs dans le monde, la néobanque entend accélérer en France, où elle prévoit de doubler sa base de clients d’ici à la fin de l’année 2026. Cela implique un déploiement plus agressif de ses services, une campagne de communication de grande ampleur, et surtout une montée en puissance de ses services premium (Revolut Metal, Revolut Ultra), ciblant une clientèle urbaine, mobile et fortunée. En parallèle, l’entreprise compte développer davantage ses offres pour les professionnels et les indépendants, un segment encore peu exploité mais à très fort potentiel.

Cette stratégie s’accompagnera sans doute de partenariats commerciaux avec des acteurs français : distributeurs, fintechs locales, voire assureurs. L’objectif est clair : faire de Revolut un acteur incontournable dans tous les usages bancaires quotidiens, au-delà de sa réputation actuelle centrée sur les voyageurs et les adeptes de cryptoactifs.

Si Paris devient le centre opérationnel de l’Europe de l’Ouest, Revolut n’abandonne pas pour autant son siège historique de Vilnius en Lituanie. C’est depuis ce pays balte que l’entreprise détient sa licence bancaire européenne (depuis le Brexit), et cette base restera clé pour son développement en Europe centrale et orientale. La stratégie de Revolut repose désormais sur un double pilier : Paris pour le développement commercial, le marketing et les partenariats à l’Ouest, Vilnius pour les opérations financières, la conformité et le suivi réglementaire à l’Est.

Cette architecture bicéphale permet à Revolut d’optimiser sa couverture géographique tout en limitant les risques opérationnels. En internalisant progressivement les fonctions clés dans chacun de ces hubs, l’entreprise assure sa souveraineté technologique et sa réactivité face aux évolutions réglementaires, de plus en plus exigeantes en matière de cybersécurité, de lutte anti-blanchiment et de gestion des risques.



Café Coton en liquidation : la marque cherche un repreneur

La marque de chemises haut de gamme, bien connue des amateurs de prêt-à-porter masculin, est en procédure de liquidation judiciaire avec poursuite d’activité. Un appel d’offres est lancé, offrant une opportunité stratégique pour tout investisseur du secteur textile.
Une enseigne emblématique fragilisée par les crises

Fondée en 1990, Café Coton s’est taillée une réputation d’excellence dans le prêt-à-porter masculin. Spécialisée dans la chemise haut de gamme, l’entreprise a su s’implanter dans des emplacements stratégiques à Paris, en province et à l’international. Son réseau se compose de 27 boutiques en propre et 33 magasins partenaires. À cela s’ajoute une activité e-commerce, qui connaît toutefois un essor limité face à la concurrence numérique mondialisée.

Le groupe repose sur deux entités : la filiale d’exploitation Café Coton SAS, et la holding SAS Charlot, maison mère du dispositif. En 2024, Café Coton SAS a enregistré un chiffre d’affaires de 35,28 millions d’euros, contre seulement 1,05 million pour la holding. Malgré une activité commerciale réelle, les tensions de trésorerie se sont accumulées, conduisant à l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire avec poursuite d’activité, placée sous l’autorité du tribunal de commerce de Paris.

Sous la direction de Maître Catherine Poli (SELARL AJRS), un appel d’offres a été lancé. L’objectif est clair : trouver un repreneur solide d’ici la date limite du 6 mai 2025 à 16h00. L’enjeu est de préserver l’activité, mais aussi de sauvegarder près de 114 emplois sur l’ensemble des entités. Selon nos informations exclusives, confirmées par des sources proches du dossier, plusieurs marques concurrentes du secteur textile auraient manifesté un intérêt pour une reprise partielle ou globale.

Une opportunité unique pour les investisseurs du textile

Le marché du prêt-à-porter masculin est en pleine transformation : digitalisation accrue, nouveaux comportements d’achat, sensibilité environnementale. Dans ce contexte, la reprise de Café Coton offre à tout acteur du textile une chance rare d’acquérir une marque installée, dotée d’un fichier client fidélisé et d’un savoir-faire reconnu dans la chemiserie. Pour les investisseurs, il s’agit d’un levier stratégique de repositionnement, ou d’un élargissement de portefeuille.

Le principal atout de Café Coton réside dans la notoriété de sa marque, sa maîtrise de la chaîne d’approvisionnement et son réseau de boutiques. L’entreprise dispose aussi d’un stock structuré, de contrats de distribution, et d’un personnel qualifié. Les éléments mis à disposition dans la dataroom électronique sont accessibles après signature d’un engagement de confidentialité et paiement de frais de dossier. Une analyse approfondie de la structure laisse entrevoir des marges de manœuvre, notamment sur le développement digital et l’optimisation des flux logistiques.

La procédure de liquidation judiciaire avec poursuite d’activité encadre strictement la cession. Elle garantit aux candidats repreneurs un processus sécurisé, avec l’appui du tribunal de commerce et des organes judiciaires compétents. Cette formule permet également d’éventuelles reprises d’actifs isolés, offrant de la souplesse dans la structuration du projet industriel ou commercial.

 

La situation de Café Coton illustre les tensions structurelles qui frappent le secteur du prêt-à-porter français. Malgré une notoriété solide et un réseau bien implanté, la marque n’a pas résisté à l’érosion de ses marges, à la transformation des habitudes de consommation et à une conjoncture économique défavorable. L’appel d’offres actuellement en cours représente l’ultime chance de préserver ce fleuron du textile masculin. Reste à savoir si un repreneur saura conjuguer respect de l’héritage et vision d’avenir.



Léger rebond du moral des chefs d’entreprise

L’INSEE observe une amélioration modeste du climat des affaires, bien que certains secteurs demeurent prudents.
Une embellie timide du climat des affaires

En février 2025, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) rapporte une légère amélioration du climat des affaires en France. L’indicateur synthétique, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, s’établit à 96 points, gagnant un point par rapport au mois précédent. Malgré cette progression, l’indice demeure en deçà de sa moyenne de longue période fixée à 100, reflétant une confiance encore fragile parmi les entrepreneurs. 

L’analyse sectorielle révèle que les services et l’industrie sont les principaux contributeurs à cette embellie. Dans les services, l’indice du climat des affaires atteint 97,8 points en février, enregistrant une hausse de 1,7 point sur un mois. Cette progression suggère une perception plus optimiste des chefs d’entreprise quant à la conjoncture actuelle. De même, le secteur industriel affiche un indice de 97,1 points, en augmentation de 1,4 point par rapport à janvier, indiquant une légère reprise de la confiance chez les industriels. 

En revanche, tous les secteurs ne partagent pas cet optimisme. Le commerce de détail présente un indice stable, suggérant une attente prudente des commerçants face aux incertitudes économiques. Plus préoccupant, le secteur du bâtiment enregistre une dégradation de son climat des affaires, avec un indice en baisse, reflétant des inquiétudes persistantes quant à la demande et aux perspectives d’activité. 

Des perspectives contrastées selon la taille des entreprises

Les grandes entreprises semblent bénéficier davantage de cette amélioration du climat des affaires. Leur capacité à mobiliser des ressources importantes et à diversifier leurs activités leur confère une résilience accrue face aux fluctuations économiques. Cette solidité financière leur permet d’envisager l’avenir avec un optimisme mesuré, malgré les défis persistants.

À l’inverse, les très petites entreprises (TPE) affichent un moral en berne. Une enquête récente révèle qu’un quart seulement des dirigeants de TPE prévoient une croissance en 2025, tandis que 45% anticipent une stagnation et 30% une baisse de leur activité. Ces chiffres traduisent une inquiétude palpable face à un environnement économique incertain et des marges de manœuvre limitées pour ces structures de petite taille. 

Les contraintes financières, notamment l’accès au crédit, et les charges réglementaires pèsent lourdement sur le moral des petites entreprises. Ces obstacles entravent leur capacité à investir, innover et se développer, accentuant ainsi leur vulnérabilité face aux aléas économiques. Cette situation souligne la nécessité d’un soutien accru et de mesures adaptées pour accompagner ces acteurs essentiels du tissu économique français.

Enjeux et perspectives pour les mois à venir

Malgré les signes positifs observés en février, l’économie française demeure confrontée à des incertitudes majeures. Les tensions géopolitiques, les fluctuations des marchés financiers et les défis liés à la transition écologique constituent autant de facteurs susceptibles d’influencer la confiance des chefs d’entreprise dans les mois à venir.

Pour consolider cette reprise fragile, des politiques de soutien ciblées apparaissent indispensables. Des mesures fiscales incitatives, un accès facilité au financement pour les PME et TPE, ainsi que des programmes d’accompagnement à la transition numérique et écologique pourraient renforcer la confiance des entrepreneurs et stimuler l’activité économique.

Enfin, la capacité des entreprises à s’adapter et innover sera déterminante pour naviguer dans ce contexte incertain. Le développement de nouveaux modèles d’affaires, l’investissement dans les technologies émergentes et la formation continue des collaborateurs constituent des leviers essentiels pour assurer la résilience et la compétitivité des entreprises françaises sur la scène internationale



Comment les opérateurs télécoms accompagnent leurs partenaires sur la FTTO ?

La fibre optique dédiée (FTTO – Fiber to the Office) s’impose comme une solution incontournable pour les entreprises recherchant une connectivité très haut débit. Conscients de cet enjeu, les opérateurs de télécommunications déploient diverses initiatives afin d’accompagner leurs partenaires-revendeurs dans la commercialisation et l’intégration de cette offre stratégique.

Les opérateurs télécoms proposent à leurs partenaires-revendeurs des solutions FTTO modulables, adaptées aux besoins variés des entreprises de toutes tailles, allant des PME aux grands groupes. « La fibre dédiée affiche des débits symétriques, une connexion stable, une GTR (Garantie de Temps de Rétablissement) rapide, et une personnalisation avancée. Ces caractéristiques en font une solution stratégique pour les entreprises », informe Tiphany Guého, responsable du marketing opérationnel de la Business Unit Ventes Indirectes et Wholesale chez l’opérateur Stelogy.

La flexibilité de la FTTO permet aux revendeurs d’ajuster les solutions télécoms aux exigences spécifiques de chaque client, avec des options telles que la redondance, la sécurité renforcée ou encore des services managés.

Afin d’aider leurs partenaires à mieux vendre la FTTO, les opérateurs télécoms déploient un dispositif d’accompagnement complet qui repose sur plusieurs piliers. Ils peuvent notamment organiser des sessions de formation et de certification pour que les revendeurs puissent maîtriser les aspects techniques et commerciaux de la fibre dédiée.

Les opérateurs conçoivent aussi des supports de communication, des argumentaires de vente et des outils de configuration des offres facilitant la mise en avant des solutions FTTO. De plus, un support technique dédié permet aux partenaires d’obtenir rapidement des réponses à leurs questions et d’assurer une mise en service fluide pour leurs clients.

Les opérateurs peuvent aussi mettre en place des modèles de partenariat attractifs pour encourager la commercialisation de la FTTO. Ces modèles incluent notamment des commissions intéressantes, des remises sur volume ou encore des offres de cofinancement pour l’installation des infrastructures.

Le groupe Stelogy, par exemple, soutient les efforts de ses partenaires-revendeurs grâce à des incentives. « Nous avons actuellement une offre de sponsoring sur chaque commande de lien FTTO », précise Tiphany Guého.

Par ailleurs, Stelogy dispose d’un Hub numérique, nommé ELO, qui donne aux partenaires la possibilité de commander, reconditionner et revendre leurs liens FTTO de manière autonome. Cette plateforme a été conçu pour simplifier la gestion quotidienne de leurs activités.

Le développement de la FTTO représente une opportunité majeure pour les partenaires-revendeurs des opérateurs télécoms. Face à une demande croissante en connectivité fiable et performante, bénéficier de l’accompagnement des opérateurs permet aux revendeurs de proposer des solutions sur-mesure tout en optimisant leur compétitivité sur le marché.

En adoptant une approche collaborative et en investissant dans la montée en compétence de leurs partenaires, les opérateurs télécoms jouent un rôle clé dans la démocratisation de la fibre dédiée. Ils contribuent ainsi à renforcer l’infrastructure numérique des entreprises et à accompagner leur transformation digitale.

La FDJ prévoit un impact fiscal de 45 millions €.

La Française des Jeux (FDJ) anticipe une augmentation de 45 millions d’euros de ses charges fiscales en 2025, suite à des hausses de taxes envisagées par le gouvernement français pour financer la Sécurité sociale.
Une situation préoccupante pour la FDJ

La FDJ a récemment estimé que les hausses de taxes prévues pour 2025 pourraient entraîner une augmentation de 45 millions d’euros de ses charges fiscales. Cette estimation souligne l’impact potentiel de ces mesures sur la rentabilité de l’entreprise.

Le gouvernement français envisage d’augmenter les taxes sur les jeux et paris en ligne à partir de 2025 afin de renforcer le financement de la Sécurité sociale. Cette initiative vise à diversifier les sources de financement du système de santé et à réduire la dépendance aux cotisations sociales traditionnelles.

Suite à l’annonce de ces hausses de taxes, les actions de la FDJ ont chuté de 9,7 % le 3 octobre 2024. Cette réaction du marché reflète les préoccupations des investisseurs quant à l’impact potentiel de ces mesures sur la performance financière de l’entreprise.

La position de la FDJ face à ces hausses de taxes

La FDJ a déclaré qu’à sa connaissance, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui sera prochainement présenté au Conseil des ministres ne contiendrait aucune mesure fiscale concernant les jeux de hasard. Cette déclaration vise à rassurer les investisseurs et à clarifier la position de l’entreprise face aux rumeurs de hausses de taxes.

Selon Lucas Excoffier, trader en actions européennes chez Oddo BHF Corporate & Markets, la FDJ semble avoir des contacts au plus haut niveau du ministère des Finances avant de publier sa déclaration. Cette proximité avec les autorités financières pourrait expliquer la confiance de l’entreprise dans l’absence de nouvelles taxes sur les jeux de hasard.

La FDJ exprime ainsi sa volonté de maintenir une stabilité fiscale pour ses activités, essentielle à sa stratégie de développement et à la confiance de ses actionnaires. Toute modification substantielle de la fiscalité applicable aux jeux de hasard pourrait affecter la compétitivité de l’entreprise et son positionnement sur le marché.

Les implications pour le secteur des jeux en ligne

Les hausses de taxes envisagées augmenteraient la pression sur les opérateurs de jeux en ligne, qui devraient soit absorber ces coûts supplémentaires, soit les répercuter sur les consommateurs. Cette situation pourrait affecter la rentabilité du secteur et modifier les dynamiques concurrentielles.

Des taxes plus élevées pourraient réduire l’attractivité du marché français pour les opérateurs internationaux, qui pourraient être incités à se retirer ou à limiter leurs investissements en France. Cela pourrait également encourager les joueurs à se tourner vers des sites non régulés, augmentant ainsi les risques de jeu problématique.

Face à ces enjeux, il est crucial d’établir un dialogue constructif entre les autorités fiscales et les opérateurs de jeux en ligne pour trouver un équilibre entre le financement de la Sécurité sociale et la préservation de la compétitivité du secteur. Des consultations régulières pourraient permettre d’adapter les mesures fiscales aux réalités du marché et aux besoins de financement public.



L’IA, priorité stratégique de Trump

Donald Trump marque le début de son second mandat par une annonce spectaculaire : 500 milliards de dollars seront investis dans l’intelligence artificielle via le programme « Stargate ». Un projet ambitieux destiné à renforcer la suprématie technologique des États-Unis.

Le projet Stargate : un pari colossal

Le projet « Stargate » repose sur un financement massif de 500 milliards de dollars, un montant inédit dans l’histoire des États-Unis pour un programme technologique. Ce financement sera réparti sur quatre ans et soutiendra le développement de technologies avancées, telles que l’intelligence artificielle générative et les systèmes de machine learning. Cette initiative vise également à doter le pays des infrastructures nécessaires pour rivaliser avec les grandes puissances technologiques, notamment la Chine, qui a elle-même investi des sommes importantes dans ce secteur.

L’ambition du programme est double : d’une part, positionner les États-Unis comme leader mondial incontesté de l’IA, et d’autre part, garantir une sécurité nationale renforcée. Des applications militaires, industrielles et médicales seront développées, soulignant l’importance cruciale de ce projet pour le futur des États-Unis. Les premières phases se concentreront sur la recherche fondamentale et la mise en place de centres régionaux dédiés à l’innovation technologique.

Des acteurs majeurs du secteur technologique, comme Google, Microsoft, Oracle et OpenAI, ont déjà annoncé leur participation au projet. Ces entreprises joueront un rôle essentiel en collaborant avec le gouvernement pour développer des outils d’IA performants. Des partenariats public-privé seront établis, permettant aux entreprises de bénéficier des fonds fédéraux tout en répondant aux attentes stratégiques fixées par l’administration Trump.

Une approche politique tournée vers la dérégulation

Pour favoriser l’innovation rapide, l’administration Trump prévoit de réduire significativement les contraintes réglementaires sur le développement et l’utilisation de l’IA. Des règles initialement mises en place pour encadrer la sécurité et l’éthique des nouvelles technologies seront assouplies, suscitant l’enthousiasme des entreprises, mais également des critiques sur les risques potentiels.

Si certains élus, principalement républicains, saluent cette initiative comme une opportunité pour booster l’économie et la compétitivité américaine, d’autres voix s’élèvent pour dénoncer un déséquilibre. Les démocrates critiquent une approche jugée trop favorable aux grandes entreprises, au détriment des préoccupations éthiques et sociétales. Des débats animés sont attendus au Congrès sur la mise en œuvre concrète de ce projet.

Le programme « Stargate » prévoit la création de hubs technologiques principalement situés dans des zones urbaines stratégiques comme la Silicon Valley, Seattle ou Austin. Cette concentration risque d’accentuer les disparités territoriales, notamment au détriment des régions rurales qui pourraient ne pas bénéficier directement de cet investissement colossal.

Quels défis et perspectives pour les États-Unis

La course à l’intelligence artificielle est avant tout une bataille géopolitique. Face aux avancées de la Chine et d’autres acteurs internationaux, les États-Unis cherchent à consolider leur domination. Cependant, la compétition s’intensifie, avec des investissements massifs de Pékin dans des domaines similaires. La stratégie américaine repose donc sur une montée en puissance rapide pour ne pas perdre du terrain.

La levée de certaines restrictions réglementaires pourrait permettre des avancées technologiques plus rapides, mais elle soulève également des inquiétudes sur des points essentiels comme la vie privée, la sécurité des données et l’impact éthique de ces nouvelles technologies. Des organisations de défense des droits civiques demandent davantage de garde-fous pour éviter les dérives potentielles.

Si le projet « Stargate » promet de créer des milliers d’emplois directs, notamment dans les secteurs de la recherche et des infrastructures, l’automatisation accrue pourrait entraîner des suppressions de postes dans d’autres industries. L’administration Trump devra répondre aux critiques sur les inégalités sociales que ces transformations pourraient générer, tout en veillant à redistribuer les bénéfices économiques de manière équitable.



Trump lance sa cryptomonnaie, une initiative contestée

Donald Trump a lancé le 17 janvier une cryptomonnaie nommée « $Trump », qui a rapidement atteint une valorisation de plusieurs milliards de dollars. Cette initiative soulève des interrogations sur ses implications éthiques, les conflits d’intérêts potentiels et ses effets sur les politiques économiques à venir.

Une cryptomonnaie lancée dans un timing stratégique

Le 17 janvier 2025, Donald Trump a annoncé le lancement de sa propre cryptomonnaie, le « $Trump ». En l’espace de quelques heures seulement, la valeur de cette nouvelle devise a explosé, atteignant plusieurs milliards de dollars, ce qui a attiré l’attention des marchés financiers et des observateurs politiques. Cette réussite immédiate semble principalement due à l’énorme base de partisans que Trump a cultivée au cours des années et qui, en partie, semble être venue soutenir cette initiative. De nombreux experts en cryptomonnaies notent la rapidité avec laquelle cette monnaie a gagné en valeur, ce qui pourrait témoigner de la forte demande et de l’engouement initial pour un tel projet porté par une figure aussi médiatique que Trump.

Trump, à travers sa société CIC Digital LLC, détient 80% des parts de la cryptomonnaie, avec une offre initiale de 200 millions de tokens. L’objectif de la société est de créer une réserve totale d’un milliard de tokens sur trois ans. Cette structure pourrait potentiellement enrichir considérablement Trump, amplifiant encore sa fortune personnelle. Ce développement soulève des questions sur les conflits d’intérêts qui pourraient survenir à l’approche de son investiture. Certains observateurs estiment qu’un tel mouvement financier pourrait devenir un vecteur de gains considérables pour lui, ce qui pourrait nuire à l’impartialité et à la crédibilité de son mandat.

La communauté des cryptomonnaies, bien qu’accueillant avec enthousiasme toute nouvelle initiative, a exprimé des avis partagés à l’égard du lancement de la cryptomonnaie « $Trump ». Si certains acteurs du secteur louent l’initiative en tant que soutien à l’industrie et à l’innovation, d’autres soulignent des risques éthiques importants, notamment en raison du profil politique de l’intrus. Plusieurs critiques pointent également l’influence de puissances étrangères, telles que la Chine, sur le projet, soulignant que ce genre d’initiative pourrait déstabiliser davantage les marchés mondiaux des cryptomonnaies.

Des soutiens politiques et des changements prévisibles pour le secteur des cryptomonnaies

Le lancement de la cryptomonnaie $Trump s’inscrit dans une vision plus large de Trump concernant les cryptomonnaies, qui prévoit une dérégulation du secteur. Dès l’annonce de sa campagne présidentielle, Trump avait déjà exprimé son désir d’encourager les innovations dans ce domaine en assouplissant les régulations. Une telle position aurait pour effet de libéraliser encore davantage un secteur déjà en plein essor, permettant à de nouvelles entreprises de se développer rapidement et de renforcer les investissements. Certains analystes jugent cette politique favorable à une adoption plus large des cryptomonnaies aux États-Unis, ce qui pourrait placer le pays à la pointe de l’innovation financière mondiale.

Dans le cadre de ses efforts pour marquer sa présence dans le secteur des cryptomonnaies, Trump a récemment nommé David Sacks, un investisseur en capital-risque et défenseur des cryptomonnaies, à la tête d’un « crypto czar » qui supervisera les politiques et l’adoption des cryptomonnaies. Cette nomination est vue comme un message clair sur les priorités de Trump en matière de blockchain et d’innovation financière. Sacks, avec son expertise et ses liens dans le secteur, devrait jouer un rôle clé dans la définition des politiques à venir, mais aussi dans l’accompagnement de la croissance des cryptomonnaies à travers des politiques moins contraignantes.

Les analystes s’attendent à ce que sous la présidence de Trump, les cryptomonnaies bénéficient d’un cadre plus favorable. Trump pourrait mettre en place des mesures visant à encourager l’utilisation des cryptomonnaies à des fins commerciales et fiscales. Une telle approche pourrait bouleverser le système financier mondial en réduisant la dépendance aux monnaies traditionnelles. Cependant, cette vision positive du marché des cryptomonnaies pourrait entrer en conflit avec des régulations plus strictes adoptées ailleurs dans le monde, notamment au sein de l’Union européenne et de certaines institutions internationales.

Une initiative controversée face à de nombreuses critiques éthiques et légales

Le lancement de la cryptomonnaie par Trump suscite de vives inquiétudes concernant les conflits d’intérêts, particulièrement en ce qui concerne la séparation entre ses affaires privées et ses fonctions publiques. Alors que la Maison Blanche pourrait avoir à prendre des décisions cruciales concernant les régulations financières, des questions se posent sur la possibilité que Trump tire profit de ses investissements personnels dans le secteur des cryptomonnaies. Ce dilemme a déjà été soulevé par des experts en éthique gouvernementale, qui estiment qu’un tel projet pourrait compromettre la neutralité attendue d’un président des États-Unis.

Certains leaders de la communauté crypto ne cachent pas leur mécontentement face à l’implication de Trump dans le domaine. Des voix comme celles d’Anthony Scaramucci, un ancien conseiller financier de Trump, ont qualifié l’initiative de « corruption à grande échelle« , insistant sur le risque de manipulation et d’exploitation des marchés par une figure aussi puissante. La crypto-monnaie de Trump, au-delà de son caractère innovant, serait perçue par certains comme une tentative d’accumulation de richesse personnelle, minant les principes de transparence et de décentralisation qui sont au cœur de l’univers des cryptomonnaies.

Face à cette situation, plusieurs observateurs appellent à une régulation plus stricte du marché des cryptomonnaies, afin de protéger les consommateurs et d’éviter toute dérive. Bien que la décentralisation soit souvent mise en avant comme l’un des grands avantages de ces technologies, la tendance à l’institutionnalisation de projets comme celui de Trump pourrait nuire à la confiance des investisseurs. Les régulateurs, tant au niveau national qu’international, devront trouver un équilibre entre l’encouragement de l’innovation et la protection des intérêts des citoyens. Cette affaire pourrait donc devenir un tournant pour l’avenir des cryptomonnaies et de leur régulation.



2024 : L’année noire de l’économie française

Avec plus de 66 000 faillites d’entreprises en 2024, la France enregistre un record inédit depuis 2009. Entre inflation, incertitudes politiques et hausse des taux d’intérêt, l’économie vacille, mettant en péril des milliers d’emplois et d’investissements.

Une vague de faillites sans précédent

L’année 2024 a vu 66 422 entreprises déposer le bilan, soit une hausse de 28 % par rapport à 2019, selon le bilan de BPCE l’Observatoire. Ce record dépasse de loin les niveaux atteints lors des précédentes crises économiques. Parmi ces entreprises, des noms emblématiques comme Duralex, Le Coq Sportif, ou encore Caddie ont rejoint la liste des défaillances, soulignant la vulnérabilité même des acteurs historiques.

Ce phénomène a directement menacé 260 000 emplois, accentuant les tensions sur le marché du travail. La majorité des entreprises concernées appartiennent au secteur des TPE et PME, qui représente le tissu économique principal du pays.

Les experts de BPCE soulignent que ces chiffres s’inscrivent en partie dans un processus de « rattrapage » des faillites évitées durant la crise sanitaire (2020-2022), grâce aux aides publiques massives. Près de 53 500 défaillances avaient été artificiellement évitées à cette période. La fin progressive de ces dispositifs de soutien a brutalement exposé les fragilités économiques des entreprises.

Parmi les secteurs les plus touchés, l’hôtellerie-restauration, la construction, et le commerce de détail ont particulièrement souffert de la montée des coûts de l’énergie et des matières premières. Les PME et ETI, quant à elles, enregistrent une augmentation de 51 % des faillites par rapport à 2019, un signe inquiétant pour l’économie française à long terme.

Les causes d’une crise multifactorielle

La flambée de l’inflation combinée à une augmentation rapide des taux d’intérêt a alourdi le poids des dettes pour les entreprises. Les coûts de financement ont grimpé, limitant les capacités d’investissement et exacerbant les risques de défaut. De nombreuses PME ont été prises au piège, incapables d’adapter leurs prix ou de faire face à leurs créances.

Selon BPCE, 56 % des dirigeants estiment que l’incertitude politique a un impact négatif sur leur activité. Les réformes économiques controversées, les tensions sociales et les blocages institutionnels freinent les prises de décision et engendrent un climat d’instabilité défavorable à l’entrepreneuriat.

Malgré des signes de reprise après la pandémie, la croissance économique reste trop faible pour absorber les chocs successifs. Les entreprises, déjà affaiblies, peinent à retrouver un rythme de croisière. Une surcapacité dans certains secteurs, couplée à des difficultés d’approvisionnement, aggrave encore la situation.

Quelles perspectives pour 2025 ?

Le baromètre BPCE prévoit une nouvelle hausse des faillites en 2025, atteignant 68 000 défaillances. Cette projection illustre un déséquilibre persistant entre les besoins des entreprises et les conditions économiques actuelles.

Face à cette crise, une entreprise sur deux reporte ses projets d’investissement, tandis que 21 % les annulent purement et simplement. Cette baisse des investissements pourrait ralentir encore davantage l’innovation et la modernisation des entreprises françaises, renforçant leur fragilité face aux concurrents internationaux.

Pour éviter une spirale descendante, les experts appellent à des mesures ciblées pour soutenir les entreprises les plus vulnérables. Parmi les solutions envisagées : un allègement fiscal pour les TPE-PME, un accès facilité au financement, et une stabilisation du climat politique. Sans ces efforts, la dynamique actuelle pourrait s’enraciner durablement, freinant la compétitivité et la croissance de l’économie française.



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