Négociations commerciales : Bruno Le Maire met la pression

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances.

Les négociations commerciales vont-elles reprendre plus tôt que prévues ? C’est ce que souhaite Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie veut que la baisse des coûts de certaines matières premières se répercute très vite sur les étiquettes en rayons.

En mars, le gouvernement avait indiqué qu’une réouverture des négociations commerciales interviendrait courant 2023 pour que la baisse annoncée des prix des matières premières puisse se traduire aussi en rayons. Les dernières négociations annuelles, achevées le 1er mars sous fortes tensions, avaient abouti à une hausse moyenne de 10% des prix payés par les supermarchés aux industriels. Ces derniers ont fait valoir la nécessité d’absorber les augmentations des coûts de production (énergie, matières premières, transports, emballages…).

Les cours des matières premières ont chuté

Un mois après, alors que les renégociations sont prévues en juin, Bruno Le Maire demande de les rouvrir le plus tôt possible. Un empressement qui se justifie par le contexte. En effet, l’inflation sur les produits alimentaires a dépassé les 17% en mars, ajoutant à la gronde sociale. Le ministre de l’Economie estime d’ailleurs qu’il faut rouvrir les discussions d’autant que les cours des matières premières ont baissé ces dernières semaines. Ceux du blé, par exemple, ont chuté de 18% et ceux des engrais de moitié.

Les industriels restent prudents

Suivant cette tendance baissière, Bruno Le Maire pense que les prix en rayons devraient également reculer. C’est pourquoi, il appelle les industriels à examiner avec la plus grande attention les prochaines demandes de renégociation envoyées par les enseignes de la grande distribution. Il invite aussi les retailers à reporter sans délai les baisses de prix à venir sur les étiquettes.

L’Ania, la principale organisation patronale de l’agroalimentaire, a indiqué avoir pris acte de l’appel de Bruno Le Maire. Mais elle rappelle que ce que le ministre réclame dans le courrier est déjà inscrit dans les contrats. Elle se montre donc prudente pour la suite. Cela d’autant que les industriels n’ont pas encore bénéficié des baisses de prix sur l’énergie et certaines matières premières, à cause des contrats de fourniture longue durée.

Les enseignes attendent le geste des fournisseurs

Du côté des distributeurs, on affirme que la balle est dans le camp des fournisseurs. Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), prévient que les enseignes ne pourront pas baisser leurs tarifs si les industriels ne le font pas en premier. Il pointe le fait que les retailers ont « des marges extrêmement faibles, de l’ordre de 1 % ». Pendant que les industriels profitent de marges extrêmement élevés, de « dix ou quinze fois supérieures »… Malgré les réticences de part et d’autre, on pense que les prix devraient bientôt baisser. Mais pas au même rythme que les hausses.

Négociations commerciales : quelle hausse de prix ?

Les négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs ont pris fin dans la nuit de mercredi à jeudi. Sans qu’on sache de combien va s’élever la hausse des prix en rayons. Avec une inflation de 13,3% sur les produits alimentaires en janvier 2023, on s’attend à une augmentation à deux chiffres. 

Commencées il y a six mois, les négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs se sont terminées officiellement dans la nuit de mercredi à jeudi, à minuit. Ces discussions annuelles permettent de fixer le prix et les conditions d’achats des grandes surfaces auprès de leurs fournisseurs. Elles ont été particulièrement houleuses cette année en raison de l’inflation. En février, celle-ci s’est élevée à 6,2% sur un an. La flambée pour les seuls produits alimentaires a atteint 14,5%.

Vers des augmentations à deux chiffres

A la veille de la clôture des négociations commerciales, seuls 70% des industriels de l’agroalimentaire avaient signé leurs contrats avec les clients distributeurs. Ce qui témoigne de l’âpreté des discussions. En raison de l’inflation sur les matières premières et les énergies, les industriels auraient demandé des hausses de prix à deux chiffres, avec une augmentation plancher de 10%. Le chiffre exact sera communiqué dans les prochains jours, après la réunion des contrats et les calculs.

Des demandes de hausses jugées « délirantes »

En mars de l’année dernière, les pourparlers avaient abouti sur une hausse d’environ 3%. Mais l’inflation a surgi peu après, obligeant les protagonistes à revenir à la table des discussions afin de prendre en compte la hausse des coûts des matières premières agricoles et de l’électricité. Malgré ce contexte, les enseignes de la grande distribution ont trouvé les demandes de hausses « délirantes ». Pour elles, des augmentations de 20%, évoquées par certains fournisseurs, relèvent d’un scandale. Les retailers préviennent qu’ils ne pourront pas absorber seuls ces potentielles hausses et devraient les répercuter sur les consommateurs.

Crainte d’un mois de mars rouge pour les prix

Le PDG de Système U, Dominique Schelcher, pense qu’on ira pas juque-là. Il table plutôt sur une hausse de 10% des prix dans les rayons dans les prochains mois. Mais certains distributeurs, plus pessimistes, parlent d’un mois de « mars rouge » pour les tarifs en magasins. Parmi eux figure Michel Edouard Leclerc. Le résident du groupe E.Leclerc avait prédit un tsunami d’inflation à partir de juin prochain. Il craint aussi que certains produits disparaissent des rayons à cause de désaccord avec les industriels.

Mise en place d’un panier anti-inflation

Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, a critiqué les supermarchés qui refuseraient de payer « la juste part » afin de permettre aux producteurs de vivre de leur travail. Pour Damien Lacombe, président de la coopérative Sodiaal, une augmentation des prix en dessous de 12% serait extrêmement difficile pour la filière laitière. Il appelle donc l’Etat à prendre ses responsabilités. Pour l’heure, le gouvernement a seulement annoncé la mise en place d’un panier anti-inflation, avec une vingtaine de produits à prix réduits. Objectif : protéger le pouvoir d’achat des Français.

Renault et Airbus préparent la batterie électrique de demain

Une voiture électrique dans une station de recharge.

 

Renault et Airbus viennent de signer un accord pour le développement d’une batterie électrique, qui pourra doubler la densité d’énergie stockée. Ce composant nouvelle génération servira aux voitures électriques et à de futurs avions hybrides.

Lever le problème du stockage de l’énergie

Après TotalEnergies et PSA (Stellantis) en 2020, c’est au tour de Renault et Airbus de se lancer dans la conception d’une batterie électrique innovante. En effet, les deux groupes viennent de signer un accord de recherche et développement afin d’accélérer la fabrication d’un tel composant. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’électrification des deux entreprises, en quête d’une amélioration de leur gamme respective de produits.

Ce partenariat inédit entre un acteur de l’automobile et un autre de l’aéronautique consistera en la collaboration des ingénieurs. Les spécialistes d’Airbus et de Renault partageront leurs connaissances sur l’électrification et le stockage de l’énergie, qui reste l’un des freins majeurs du développement des véhicules électriques à grande autonomie. Ils devront concrètement mettre au point une batterie solide, afin de remplacer les batteries lithium-ion actuelles.

Jusqu’à 40% de gain en capacité énergétique

Pour y parvenir, les ingénieurs s’attaqueront en priorité au problème de l’électrolyte. Cette substance conductrice fait la liaison entre le pôle moins et le pôle plus de la batterie électrique. Mais, elle entraîne un risque de combustion. C’est pourquoi, il faudra déployer des contremesures efficaces et sûres. Renault construit déjà des sortes de « sarcophages » autour des batteries. Cela permet de limiter le risque de combustion en cas d’accident et de choc. Cependant, cette précaution augmente de jusqu’à 20% le coût de la batterie.

Avec sa suppression, Renault pourrait accélérer la fabrication de ses voitures électriques. Le prix de ces véhicules baisserait à terme et ils gagneraient en autonomie. Du côté d’Airbus, on pourrait désormais utiliser l’électricité des batteries pour autre chose que le cockpit et les cabines durant le vol. Selon Sabine Klauke, directrice de l’ingénierie du constructeur européen, la batterie nouvelle génération pourra délivrer plus de 1.000 watts par litre contre environ 700 actuellement. Ce qui représente un gain de 30 à 40% en capacité énergétique.

Réduire à zéro son empreinte carbone

La responsable évoque la possibilité de réaliser un décollage 100 % électrique et de recharger les batteries pendant le vol. Elle entrevoit également la conception de futurs avions hybrides, capables de traverser la France sans escale, donc sans avoir besoin de recharger. Pour aller plus loin, son groupe souhaite prendre en compte le cycle de vie complet des futures batteries, de la production à la recyclabilité.

Avec ce projet, Airbus et Renault rêvent de réduire leurs émissions nettes de carbone à zéro d’ici 2050. Cet objectif fait partie des priorités du constructeur européen d’autant que le secteur aérien fait face au mouvement de « flight shaming ». On l’accuse en particulier de faire du greenwashing et de polluer. Airbus et Renault espèrent produit une première batterie d’ici 2030-2035. Mais ils n’ont pas encore décidé d’un partenariat industriel.

De Beers : Antoine Borde, nouveau PDG de Lightbox

Antoine Borde, PDG de Lightbox

 

De Beers, le leader mondial des diamants, vient de nommer Antoine Borde au poste de PDG de sa marque de bijoux fantaisie Lightbox. Le dirigeant remplace Steve Coe, qui a quitté l’entreprise en juillet dernier. Il doit contribuer à développer le plein potentiel de la filiale et à stimuler sa croissance à long terme.

Le groupe De Beers a nommé, début novembre, Antoine Borde comme le nouveau PDG de sa marque de bijoux fantaisie Lightbox. Le dirigeant français remplace à ce poste le britannique Steve Coe, qui a quitté l’entreprise en juillet dernier.

Un passage chez L’Oréal et Coty

Spécialiste des biens de consommation et de la beauté, M. Borde était jusqu’alors vice-président mondial du commerce électronique au sein du groupe Danone, le géant tricolore des produits alimentaires. Auparavant, il a occupé le poste de vice-président senior pour l’e-commerce et la transformation numérique de la division luxe de Coty, une multinationale américaine de produits de beauté et de soin fondée en 1904 à Paris par François Coty.

Avant cela, il a travaillé chez le géant cosmétique français L’Oréal pendant 12 ans notamment en tant que directeur du commerce électronique et du marketing. Antoine Borde a débuté sa carrière chez Procter & Gamble France. Il a ensuite crée Arithmedia en 2000, puis Business Top Models deux ans plus tard avant d’intégrer L’Oréal. Titulaire d’un MBA de la Kellogg School of Management de la Northwestern University dans l’Illinois, il s’est spécialisé dans le développement des produits et le marketing. Mais avec un fort accent sur le commerce numérique et la satisfaction clientèle.

Un homme d’expérience dans la gestion d’environnements de marques

Le nouveau PDG de De Beers prendra ses fonctions à Londres et rendra compte de sa gouvernance à Marc Jacheet, directeur général des marques De Beers. Ce dernier se dit extrêmement « heureux d’accueillir Antoine en tant que nouveau PDG de Lightbox ». Il estime que « son palmarès de réalisations et son expérience dans la gestion d’environnements de marques mondiales font de lui la personne idéale pour faire progresser la stratégie Lightbox et renforcer sa position de marque prééminente de diamants synthétiques ».

De Beers, leader de l’innovation et de la transparence 

Marc Jacheet considère aussi le responsable français comme « un innovateur et un expert de la transformation du commerce numérique ». Il espère particulièrement que M. Borde « pourra continuer à développer le plein potentiel de la marque et à stimuler sa croissance à long terme ». Pour sa part, le nouveau président de Lightbox exprime sa joie « de rejoindre une équipe dynamique et de faire partie de la catégorie en évolution rapide des diamants de laboratoire ».

Antoine Borde mesure le « privilège de travailler avec un leader de l’industrie qui a façonné l’espace grâce à l’innovation et à la transparence ». Il pense notamment aux initiatives comme TRACR, une technologie de blockchain mise en place par De Beers pour le traçage de diamants de la mine au consommateur final. Rappelons que Lightbox Jewelry a été créé en 2018 pour commercialiser une nouvelle marque de bijoux en diamants de laboratoire. La marque produit plus de 200 000 pierres en laboratoire par an.

Nosopharm s’arme pour poursuivre le développement de son antibiotique NOSO-502

Des pipettes violets dans un laboratoire.

 

L’entreprise de biotechnologie Nosopharm a récemment remanié son conseil de surveillance, avec notamment la nomination de Jacques Dumas à la présidence de l’organe, en remplacement de Jacques Biton. La nouvelle équipe a reçu pour mission principale de poursuivre le développement de l’antibiotique first-in-class NOSO-502 jusqu’à la phase 1 des essais cliniques.

Nosopharm passe à la vitesse supérieure. L’entreprise de biotechnologie dédiée à la recherche et au développement de médicaments anti-infectieux, a annoncé, il y a quelques semaines, le remaniement de son conseil de surveillance. L’organe non-exécutif accueille à sa tête Jacques Dumas en remplacement de Jacques Biton. Docteur en chimie organique de l’Université Paris VI, le nouveau président a une expérience de 30 ans en R&D. Il a occupé de hauts postes dans des groupes pharmaceutiques importants comme AstraZeneca et Bayer Healthcare. Il a aussi et surtout co-inventé deux médicaments commercialisés, le Nexavar® et le Stivarga®.

Frédéric Hammel reste au sein du conseil

Nosopharm a également annoncé les entrées de Laurent Fraisse au conseil de surveillance en tant que membre indépendant, à la place de Marie-Paule Richard, et de Sandra Dubos comme représentant de l’investisseur Kreaxi, à la suite de de Gwenaël Hamon. M. Fraisse est un expert en biotechnologie et pharmaceutie passé par Evotec ainsi que Sanofi. Quant Mme Dubos, elle est une spécialiste en conseil et accompagnement d’entreprises innovantes en sciences de la vie. Par ailleurs, le conseil de surveillance accueille Martin Lauriot Prevost, co-fondateur d’Ozyme. Il rejoint l’organe au titre d’investisseur historique. Enfin, Frédéric Hammel, representant de Elaia Partners, ne bouge pas.

Enrayer la montée de l’antibiorésistance

Philippe Villain-Guillot, co-fondateur et président du directoire de Nosopharm, dit être ravi d’accueillir cette nouvelle équipe qui doit « faciliter les collaborations avec des partenaires industriels et universitaires de premier plan » afin de développer le « pipeline » du groupe. Il espère aussi qu’elle « fera avancer [les] programmes prometteurs de découverte de médicaments contre les maladies infectieuses, en particulier dans le contexte de la montée de l’antibiorésistance. ». Pour sa part, Jacques Dumas a dit miser sur la « plateforme unique de découverte de médicaments de Nosopharm, basée sur Photorhabdus et Xenorhabdus» pour relever le challenge. Il souhaite « découvrir des anti-infectieux first-in-class et aider à lutter contre l’antibiorésistance. ».

Un médicament attendu par l’OMS

Fin juin dernier, Nosopharm a publié les résultats toxicologiques positifs pour son antibiotique first-in-class NOSO-502 sur lequel compté énormément l’OMS. En effet, aucune nouvelle classe d’antibiotiques efficaces n’a fait l’objet d’une introduction en clinique depuis plus de 40 ans. Or les maladies infectieuses constituent une cause majeure de mortalité au niveau mondial. Sans oublier qu’elles deviennent beaucoup plus difficiles à traiter avec l’augmentation de l’antibiorésistance.

Développé aux côtés de GNA NOW, un consortium d’experts représentant toutes les compétences, le NOSO-502 doit permettre de traiter les infections nosocomiales multirésistantes. Les premiers résultats aideront à poursuivre le développement du programme jusqu’à la phase 1 des essais cliniques. Bien sûr il faudra obtenir des fonds pour continuer la recherche. Et c’est l’une des missions du nouveau commando emmené par Jacques Dumas.

Pétrole : l’Opep+ décide d’augmenter sa production cet été, mais pas suffisant pour arrêter la hausse des prix

30 juin 2022. Alors que des pressions sont exercées pour ouvrir davantage de verrous afin d’arrêter les hausses de prix, l’alliance des pays producteurs de pétrole a décidé de mettre à jour ses objectifs pour l’été prochain ce jeudi.

Les représentants des 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les 10 pays de l’OPEP+ se sont mis d’accord pour augmenter la production de 648 000 barils par jour durant les mois de juillet et août, a annoncé l’alliance dans un communiqué à l’issue d’une réunion par visioconférence. Le précédent quota était fixé à 432 000 barils/jour. Cependant, les efforts de l’OPEP et de ses alliés (OPEP+) sont trop faibles pour atténuer la pénurie de pétrole liée à l’embargo imposé par les États-Unis et l’Union européenne sur l’approvisionnement de la Russie. Mais aussi, pour stopper la hausse du prix de l’or noir sur le marché international.

En effet, depuis le début de la guerre en Ukraine, le Brent de la mer du Nord, la référence européenne du pétrole brut, a connu une hausse de plus de 15 %. Et le WTI correspondant aux États-Unis a, lui aussi, augmenté de plus de 13 %. Jeudi, ils ont oscillé autour de 114,27 dollars et 105,20 dollars le baril après avoir atteint des niveaux record en mars. Du jamais-vu depuis la crise financière de 2008. Jusque-là, et depuis le printemps 2021, elle se limitait à une modeste augmentation des quotas dans le but de récupérer progressivement les volumes pré-COVID.

Selon Jamie Maddock, analyste chez Quilter Cheviot « sur le papier, seront alors rétablis les 9,7 millions de barils par jour retirés du marché pendant la pandémie pour répondre à l’effondrement de la demande (…) la crise énergétique battant son plein, les appels de l’Occident à pomper plus se feront sûrement de plus en plus bruyants ». Lundi, au vu de cette forte hausse, la France a de nouveau appelé les pays producteurs à augmenter leur volume de production. Le sujet sera au menu de la visite du président américain Joe Biden en Arabie Saoudite à la mi-juillet.

Pour Edward Moya, d’Oanda, « c’est du théâtre politique, ce voyage n’aboutira pas à une hausse significative au-delà de ce qui a déjà été décidée », rappelant que de nombreux membres « sont soumis à des sanctions internationales ou souffrent de problèmes de production ».

 

Le taux d’inflation français proche des 7 % d’ici fin 2022

L’Insee a révélé dans sa note de conjoncture du 24 juin, une augmentation de l’inflation en France dans les mois à venir. D’après les nouvelles prévisions de l’institut des statiques, elle va continuer de grimper pour atteindre un pic à la fin de l’été. Sur l’année en cours, l’Insee annonce une hausse des prix avoisinant en moyenne, les 5,5%, alors que ce taux était de 1,6% pour 2021. Du jamais-vu depuis les années 1980.

4,8% en avril et 5,2% en mai 2022. Le taux d’inflation en France continue sa croissance et affiche des chiffres records. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, l’inflation va atteindre un taux de 5,9% en juin. Puis, près de 7% en septembre avant de se stabiliser entre 6,5 et 7% dans les prochains mois.

Des répercussions sur le train de vie des Français

Avec l’augmentation des coûts de production, la hausse des prix des produits alimentaires va connaître une accélération. Les études de l’Insee démontrent qu’elles vont atteindre les 8,2% en décembre sur un an ; soit +5,4% en moyenne en 2022. L’inflation énergétique devrait atteindre les 31,3% en juin avant de diminuer progressivement. Elle restera cependant très élevée (+25,7% en moyenne sur l’année). Par rapport au reste de la population française, les agriculteurs et les populations rurales seront les plus touchés. Car cette frange de la population, qui fait un usage très important des véhicules, est plus exposée à la hausse des coûts de l’énergie, l’une des principales causes de l’inflation. En fin de compte, le pouvoir d’achat des ménages va diminuer en moyenne de 1 % sur l’année. En plus des mesures de soutien (budget des ménages), l’augmentation des salaires va permettre de réduire le poids des dépenses.

Les facteurs de l’inflation

Taux de chômage à 7% d’ici fin 2022 

Si 855.000 ont été créés en 2021, l’emploi salarié va connaître une perturbation en 2022. De façon générale, l’emploi salarié en 2022 sera bien au-dessus du niveau de 2019, avec une hausse de 717 000 emplois, soit +2,8 %.

Soutien public et augmentation du smic

Face à ces prévisions, il y a des mesures de soutien du pouvoir d’achat déjà prises ou en vue. Il s’agit notamment de la revalorisation des retraites, des minimas sociaux et du traitement des fonctionnaires, du bouclier tarifaire sur l’énergie, de la prime de pouvoir d’achat, de la suppression de la redevance et bien d’autres. Selon l’Insee, ces actions « contribueraient à rehausser le revenu disponible brut des ménages d’environ 1 point de pourcentage en 2022 », sans totalement annuler l’impact de l’inflation. Quant au SMIC, il connaîtra sa quatrième hausse en moins de 1 an. En raison de l’inflation, le SMIC, qui a connu une augmentation de 2,65 % en mai, devrait être de nouveau revalorisé automatiquement en août ou en septembre.

 

Tesla fait encore grimper les prix de ses voitures

A l'intérieur d'une voiture Tesla Model 3

 

Tesla a encore augmenté les prix de tous ses modèles de voitures aux États-Unis, cette fois de 5%. Ce qui fait passer par exemple le modèle Y longue portée à 65 990 dollars contre 62 990 dollars auparavant. Si le constructeur américain n’a pas donné les raisons de cette hausse, les analystes supposent que celle-ci est due notamment à la hausse des coûts des matières premières et des transports.

Tesla a annoncé, le jeudi 16 juin 2022, une nouvelle augmentation des prix de ses voitures électriques. Cette hausse s’élève à 5%, faisant passer le prix du Modèle 3, qui connait la plus petite augmentation (+2 500 dollars), de 54 490 dollars à 57 990 dollars. Les deux SUV du Tesla Modèle Y, le plus populaire de la marque, enregistrent un bon de 3000 dollars. Ainsi, le modèle Y Long Range vaut désormais 65 990 dollars, contre 62 990 dollars auparavant. Tandis que le modèle Y standard s’achète dorénavant à 69 990 dollars contre 67 990 dollars jusqu’ici.

Elon Musk a eu un super mauvais pressentiment 

On peut également noter la progression considérable du tarif du Modèle S Dual Motor All-Wheel Drive Long Range qui s’affiche maintenant à 104 990 dollars, alors qu’il valait 99 990 dollars. Quant au Modèle X Dual Motor All-Wheel Drive Long Range, il s’offre à présent à 120 990 dollars, soit 6000 dollars de plus. Notons en revanche que le prix du Modèle X Plaid reste intact pour l’heure, à 138 990 dollars.

Les analystes s’attendaient largement à cette hausse des coûts des véhicules électriques de Tesla. Il y a quelques semaines, le PDG du groupe, Elon Musk, avait déjà mis en garde contre le risque de récession. Il avait prétendu avoir eu un « super mauvais pressentiment » à propos de l’économie américaine. Le dirigeant a annoncé au passage la suppression de 10 % des emplois dans l’entreprise.

Explosion des coûts des matières premières

Si Tesla n’a pas clairement donné les raisons de la hausse des prix de ses véhicules aux Etats Unis, les experts supposent que celle-ci provient de l’explosion des coûts des matières premières (par exemple l’aluminium et le lithium). Mais également des difficultés d’approvisionnement en puces et autres fournitures à cause d’une pénurie à l’échelle du secteur.

Ils pensent aussi que Tesla pourrait simplement chercher à augmenter ses marges brutes face à des difficultés propres. Cela est d’autant crucial que l’important carnet de commandes du groupe court de 6 à 12 mois. Par conséquent, le constructeur doit essayer de prévoir les augmentations de coûts à peu près au moment où il produira ses véhicules dans la période indiquée.

Une tendance haussière depuis plus d’un an

Notons que cette hausse des prix des véhicules électriques Tesla sur le marché américain n’est pas la première. Depuis plus d’un an, le constructeur a habitué le marché à augmenter ses tarifs. En 2021, il a fait progresser rapidement ses coûts presque tous les mois. Avant de ralentir au début de 2022, puis de reprendre l’ascenseur les mois suivants. La dernière augmentation majeure a eu lieu en mars 2022, suivie d’une plus petite sur les véhicules à longue portée en avril.

Renault : Carlos Ghosn ne décolère pas

L’ancien grand patron fustige, dans une récente interview, la conduite des affaires à la tête du constructeur automobile dont il avait autrefois la charge. Une nouvelle sortie au vitriol révélatrice de la ténacité de sa rancœur depuis sa disgrâce.

C’est peu dire que Carlos Ghosn n’a pas perdu sa verve, encore moins sa volonté d’en découdre avec ceux qu’il considère comme responsables de son malheur. L’ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi en a une nouvelle fois donné la preuve dans une interview publiée sur le site du Parisien, samedi 12 février. Un entretien-fleuve assimilable à un véritable one-man-show. Tant l’homme d’affaires franco-libano-brésilien s’y est mis en scène en des termes assez directs.

L’une de ses principales cibles n’est autre que son ancienne maison, Renault, décrite comme en désuétude totale depuis son départ de la direction. Il pointe notamment la situation financière du constructeur français qualifié de fragile et à la remorque de l’Élysée. En cause, le Prêt garanti par l’État (PGE) d’une valeur de cinq milliards d’euros accordé par des banques à la firme au losange avec l’aide du gouvernement par ailleurs principal actionnaire, afin de parer à son manque de liquidités constaté en 2020.

Stratégie désastreuse

Carlos Ghosn estime que Renault doit sa survie seulement à cette aide, car cumulant les mauvais résultats. Même si Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration a battu en brèche cette théorie dans la foulée des dernières observations de la Cour compte sur la situation du constructeur.

L’exilé de Beyrouth rejette les critiques autour de sa stratégie dite des volumes (de vente) demeurée longtemps un leitmotiv du groupe et dont les nouveaux responsables se sont désormais détournés. Le nouveau directeur général, l’Italien Luca de Meo, souhaite en effet axer son plan de restructuration sur la rentabilité. Une manœuvre qui ne trouve toujours pas grâce aux yeux de Ghosn. L’ancien célèbre prisonnier du Japon mettant en contraste ses années de prospérité à la tête du constructeur avec les chiffres peu enviables de ces dernières années.

Alliance vide

Fondamentalement, Carlos Ghosn estime que Renault se trouve aujourd’hui affaibli face à ses deux partenaires Nissan et Mitsubishi. En raison dit-il, du déficit de confiance entre les différentes parties prenantes. « Cette alliance ne fait aucun sens », assène-t-il, ajoutant que le constructeur automobile français est plus un boulet qu’autre chose vis-à-vis de ses pairs.

C’est la deuxième fois en moins de deux ans que Ghosn toujours sous le coup de la justice libanaise, juge aussi durement son ancienne entreprise dans Le Parisien.

Samsung, une reprise post-Covid très ambitieuse

Le constructeur sud-coréen annonce un investissement massif de 205 milliards de dollars dans les trois prochaines années. Objectif : se positionner comme un acteur clé dans les technologies de pointe une fois la fin de la crise du Coronavirus.

L’épée de Damoclès sur son patron Lee Jae-yong en Corée du Sud ne ternit pas les ambitions de Samsung. Au contraire, le constructeur électronique semble reprendre du poil de la bête. En témoigne son plan d’investissement récemment dévoilé. Il prévoit de mettre une enveloppe de 205 milliards de dollars durant les trois prochaines années dans des secteurs clés et à fort potentiel tels que : les semi-conducteurs, les télécoms, la robotique et même la biotech dans laquelle Samsung est un acteur important.

Cette expansion doit partir de la base, selon la société qui prévoit d’investir 75% des 171 milliards de dollars déjà disponibles en Corée. Ce qui devrait déboucher sur la création de 10 000 nouveaux emplois.

Secteurs stratégiques

Les ambitions de Samsung englobent plusieurs domaines à la fois. Mais tous n’ont pas la même importance stratégique. Deux particulièrement se détachent dans ce contexte de crise épidémique mondiale.

D’abord le secteur des semi-conducteurs dont la firme est déjà un des plus grands acteurs. Avec la crise du Covid, ces puces essentielles dans la construction des appareils électroniques sont devenues rares en raison des problèmes d’approvisionnement dans les principaux pays fournisseurs. C’est dans ce contexte que Samsung avait annoncé il y a trois mois un financement de 174 milliards de dollars pour renforcer sa position dans ce domaine. Par ailleurs, les bruits d’un possible rachat de l’Européen NXP semiconductors par le Sud-Coréen se font insistants.

L’autre point clé des investissements annoncés par Samsung concerne la biopharmacie. La société prévoit grâce à ses filiales Samsung Biologics et Samsung Bioepisit, de faire une percée dans ce domaine. Sa prochaine collaboration avec la firme Moderna pour la production de vaccins anti-Coronavirus en est une preuve.

Un patron en disgrâce

On ignore à quel point la récente remise en liberté conditionnelle de son patron Lee Jae-yong a pu peser dans ce plan de Samsung. D’autant que s’il n’est plus incarcéré, l’héritier du conglomérat sud-coréen reste frappé d’une interdiction d’exercer ses fonctions de vice-président pendant cinq ans. On sait en revanche que son incarcération à 18 mois de prison (dont la moitié purgée) avait été un coup dur pour l’entreprise. Les médias locaux indiquaient notamment que plusieurs décisions stratégiques avaient été reportées.

Il semble que la libération de Lee Jae-yong le 15 août dernier ait fait accélérer les ambitions du groupe.

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