Vivendi veux scinder ses activités en plusieurs entités

Vivendi.

Vivendi annonce étudier un projet de scission de ses activités en plusieurs entités cotées, regroupées autour de Canal+, Havas et d’une société d’investissement intégrant notamment Lagardère. Cette nouvelle configuration devrait permettre une meilleure valorisation de la multinationale.

Vivendi, géant français des médias et de l’édition, a annoncé mercredi qu’il étudie un projet de scission de ses activités en plusieurs entités cotées en Bourse. L’objectif est de rehausser la valorisation du conglomérat.

Vivendi veut libérer pleinement son potentiel de développement

Désormais, les activités de Vivendi devraient être structurées autour de plusieurs entités autonomes, notamment Canal+, Havas et une société d’investissement incluant sa participation majoritaire dans le groupe Lagardère. La multinationale espère ainsi libérer pleinement le potentiel de développement de l’ensemble de ses activités.

Elle souhaite aussi profiter du contexte international marqué par de nombreuses opportunités d’investissement. En outre, Vivendi veut remonter du cash aux actionnaires. Cela pourrait se faire de deux manières. Soit en distribuant des titres Havas et Groupe Canal+ via un dividende en nature. Soit en opérant une fusion dilutive avec un concurrent, par exemple Havas avec Interpublic, Omnicom ou WPP.

Douze à dix-huit mois pour analyser le projet de scission

Tout ceci devrait contribuer à une meilleure valorisation des actifs de Vivendi. Aujourd’hui, la capitalisation du groupe dépasse à peine les 9 milliards d’euros. Mais il faudrait patienter avant d’entrevoir quoi que ce soit. En effet, l’analyse du projet de scission pourrait prendre douze à dix-huit mois, le temps d’évaluer les conséquences fiscales des différentes opérations envisagées. Le directoire de Vivendi a promis de faire un point sur l’avancement de l’étude du projet et de sa faisabilité en temps voulu.

Vivendi au eu de bons résultats financiers au troisième trimestre

La scission des activités n’est pas motivée par des difficultés financières. En effet, le conglomérat de Vincent Bolloré se porte plutôt bien au niveau finance grâce au dynamisme de Canal+ et d’Havas. Ceux deux entreprises sont dans le vert. Elles ont affiché respectivement 1,5 milliard d’euros et 686 millions d’euros de chiffres d’affaires au troisième trimestre. Canal+ constitue ainsi le fer de lance de Vivendi.

Finalisation de l’OPA lancée sur le groupe Lagardère

La chaîne cryptée compte 25 millions d’abonnés dans près de 50 pays. Elle a récemment absorbé certaines sociétés et pris des participations stratégiques dans d’autres. Point rassasiée, Canal+ envisage de saisir d’autres opportunités de consolidation à l’échelle internationale. De son côté, Havas, agence de conseil en communication, a également mené des acquisitions ciblées au cours des deux dernières années.

Notons que l’annonce du projet de scission de Vivendi intervient moins d’un mois après la finalisation de l’OPA lancée sur le groupe Lagardère. Avec cette méga-acquisition, la multinationale change de dimension. Elle compte dorénavant plus de 66.000 salariés, contre 38.000 jusqu’alors. Son chiffre d’affaires devrait progresser de 72% à 16,5 milliards d’euros, sur une base comparable à celle de 2022.

Rupert Murdoch se retire de son empire médiatique

Le magnat des médias australo-américain propriétaire notamment de Fox News et du Wall Street Journal va prendre sa retraite en novembre prochain, laissant un de ses fils comme successeur.

Une page se tourne. Rupert Murdoch, patron de presse et l’un des entrepreneurs les plus influents du monde, quitte ses postes de président de Fox Corp et de News Corp, selon une annonce des deux groupes médiatiques, publiée jeudi 21 septembre.

L’homme d’affaires de 92 ans, né en Australie, mais dont le grand public identifie depuis comme un Américain à part entière, passera officiellement la main au terme de l’assemblée générale des actionnaires des deux entreprises mi-novembre afin d’en devenir le président honoraire.

Son fils Lachlan Murdoch, né de son deuxième mariage avec l’ancienne journaliste australo-écossaise, prendra notamment sa suite. Déjà à la tête de Fox Corp dont il coprésidait avec son père, cet homme de 52 ans, gagne ainsi en influence au sein de l’empire familial.

Moment charnière

Il hérite d’un groupe médiatique étendu sur deux continents (l’Amérique et l’Europe) notamment, mais dont l’influence a quelque peu pâli ces dernières années. Surtout aux États-Unis où la chaîne de télévision Fox News détenue par Fox Corp, est l’objet d’une attention particulière.

Réputée proche des conservateurs voire de l’extrême droite américaine, la chaîne basée à New York sort en effet d’une procédure en diffamation intentée contre elle par la société de gestion du matériel de vote Dominion Voting en marge de la présidentielle 2020.

En cause, l’amplification par ses canaux des allégations jamais prouvées de trucage du scrutin distillées au sein de l’opinion par l’ancien chef de l’État Donald Trump et ses partisans. La procédure judiciaire a vu Fox s’engager à payer 787,5 millions de dollars afin de régler le différend.

Un géant

Bien que cette ardoise soit salée, cette affaire est loin d’ébranler Murdoch dont les groupes de presse ont connu bien des revers depuis leur création il y a plus de 70 ans pour les plus vieux.

Une telle durabilité en dit long sur le personnage de Rupert Murdoch parfois critiqué, parfois félicité, mais toujours reconnu comme étant une des figures les plus importantes de l’univers médiatique mondial.

C’est un des géants qui, à l’image de John Malone Liberty Media, Liberty Global, du fondateur de CNN Ted Turner ou encore Sumner Redstone de CBS, dont les empreintes ont indéniablement contribué à façonner l’ère des médias modernes.

France : La Tribune Dimanche pour concurrencer le Journal du Dimanche

Un nouveau journal baptisé Tribune Dimanche devrait prochainement voir le jour sur le territoire français, dans un contexte de défiance envers le Journal du Dimanche dont le nouveau directeur de la rédaction est fortement décrié.

La presse du dimanche s’agrandit en France. La Tribune Dimanche devrait paraître pour la première fois en kiosque le 8 octobre prochain, selon l’annonce de l’un de ses géniteurs Jean-Christophe Tortora.

Ce dernier est connu comme le président du groupe La Tribune, dont le journal éponyme créé en 1985 est spécialisé dans l’information économique et financière. Mais contrairement à La Tribune, le nouveau journal destiné comme son nom l’indique à une parution dominicale, sera généraliste.

« Ce sera plus de culture, du décryptage sur les grands enjeux de société, de la politique, des débats, des entretiens, des sujets qui touchent les Français comme l’écologie et l’éducation », a déclaré Jean-Christophe Tortora dans un entretien à RTL.

Projet ambitieux

Ce projet de média ne devrait pas manquer pas d’ambition au regard du promoteur. Il s’agit du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé, dirigeant du groupe CMA CGM et l’un des leaders mondiaux du transport et de la logistique.

L’homme de 53 ans a en effet racheté plusieurs titres de presse tricolore ces derniers mois. C’est le cas de La Provence, du Corse Matin ou encore du groupe M6. Il vient par ailleurs d’ajouter La Tribune à cette liste.

« C’est un investissement sur du moyen et long terme », indique Jean Christophe Tortora toujours au micro de RTL. Il a par ailleurs précisé cette fois dans les colonnes du Figaro, que le projet faisait l’objet de réflexion avec Rodolphe Saadé depuis février.

Contexte favorable ?

Cette dernière précision est destinée à couper court aux rumeurs mettant d’ores et déjà en concurrence La Tribune Dimanche avec le Journal du Dimanche (JDD). Propriété du groupe Lagardère désormais détenu par Vincent Bolloré, cet hebdomadaire traverse depuis quelque temps, une profonde crise existentielle.

Des dizaines de journalistes ont en effet quitté la rédaction ces dernières semaines en marge d’une fronde destinée à protester contre le changement de direction. Geoffroy Lejeune nommé pour diriger la rédaction après son passage au magazine Valeurs actuelles fait l’objet de défiance pour sa ligne éditoriale réputée marquée à l’extrême droite.

Cette situation représente donc une opportunité pour La Tribune Dimanche dont le tirage inaugural est prévu pour 120.000 exemplaires. Même si ses responsables se défendent de tout opportunisme.

JDD : la rédaction en grève depuis près d’un mois

Logo du JDD

Les journalistes du Journal du dimanche (JDD) ont organisé un rassemblement mercredi près du Palais-Bourbon pour interpeller les députés sur leur situation. Depuis près d’un mois, ils protestent contre la nomination de Geoffroy Lejeune comme directeur de la rédaction.

Mercredi, les journalistes du Journal du dimanche (JDD) ont manifesté à la station de métro Invalide, à proximité de l’Assemblée nationale, pour interpeller les députés sur le sort de leur média. Depuis le 22 juin dernier, ils protestent contre la nomination de Geoffroy Lejeune comme directeur de la rédaction. Ils craignent que son arrivée provoque un changement radical de la ligne rédactionnelle.

Un très proche d’Éric Zemmour

En effet, Geoffroy Lejeune a dirigé pendant sept ans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles. Il s’est également affiché aux côtés d’Éric Zemmour, lors de la campagne présidentielle de 2022. Depuis plusieurs semaines, les grévistes et le propriétaire du JDD (Lagardère) discutent pour débloquer la situation. Mais les journalistes restent inflexibles. Ils maintiennent leurs deux revendications. A savoir renoncer à la nomination de M. Lejeune et offrir à la rédaction des garanties d’indépendance juridique et éditoriale.

Vers un record de durée de grève dans les médias

Face au blocage des disscussions, la rédaction du Journal du dimanche (JDD) a reconduit, samedi 15 juillet, sa grève pour une semaine supplémentaire. Les journalistes ont voté à 96 % (94 pour, 4 contre, 8 blancs et nuls) pour la poursuite de leur action. Celle-ci dépassera samedi, les 31 jours de grève de la rédaction d’iTélé en 2016, en réaction au rachat du groupe par Vincent Bolloré.

Un crève-cœur, mais déterminés à poursuivre le combat

La société des journalistes (SdJ) a confié dans un communiqué que l’empêchement de la publication des éditions depuis près de quatre semaines constitue pour les salariés et collaborateurs du journal « un crève-cœur ». Mais elle affirme que cela n’entame pas leur détermination pour défendre les valeurs du média. Les grévistes restent également soudés face au risque financier. En effet, ils ne devraient pas percevoir leur paie ce mois-ci, mais pourront compter sur leur caisse de grève, dont le montant s’élèverait à 70.000 euros.

Une proposition de loi pour protéger la liberté éditoriale

Invités mercredi à la manifestation, les députés ont apporté leur soutien aux journalistes du JDD. Ils ont évoqué une proposition de loi transpartisane déposée le même jour au Palais-Bourbon et visant à protéger la liberté éditoriale des médias sollicitant des aides de l’Etat. Les parlementaires jugent le texte d’autant pertinent que les atteintes à l’indépendance des médias se multiplient ces dernières années. Il y a une semaine, le sénateur PS David Assouline avait également déposé une proposition de loi destinée à garantir l’indépendance des rédactions.

Ouverture d’un guichet de départ par Lagardère

Fondé en 1948, le JDD est l’unique hebdomadaire national dominical d’informations générales en France. Il fait partie de Lagardère News, une filiale de Lagardère. En octobre au plus tard, il doit passer dans le giron de Vivendi, le groupe du milliardaire Vincent Bolloré qui a effectué une offre publique d’achat (OPA) sur le propriétaire du JDD. Malgré la grève des journalistes, les dirigeants de Lagardère maintiennent la nomination de M. Lejeune, qu’on dit imposé par Vincent Bolloré en personne. Ils ont prévu l’ouverture d’un guichet de départ accompagné d’un un accord financier pour les contestataires.

La nouvelle stratégie tarifaire de Netflix

La plateforme de streaming a, contre toute attente, revu le coût de ses abonnements à la baisse dans plusieurs dizaines de pays, dont ses marchés moins porteurs. Un positionnement assurément tactique.

Netflix semble reculer afin de mieux sauter. Le leader mondial du streaming vient d’opérer un revirement pour le moins inattendu concernant le coût de ses abonnements. Ils ont en effet baissé dans la plupart des pays où la plateforme est présente.

Difficile d’en connaître le nombre exact, car la firme californienne bien que confirmant l’information, reste assez vague sur le sujet. Sans doute pour des raisons stratégiques. Mais le Wall Street Journal (WSJ) parle de plus de 30 pays concernés ; quand le cabinet britannique Ampere Analysis évoque lui, au-delà 100 destinations impliquées dans cette nouvelle grille.

Marchés à croissance

Une chose certaine en revanche est le profil des marchés concernés par cette baisse de prix. C’est-à-dire des pays à faible pouvoir d’achat et où Netflix tente encore de se positionner durablement dans un contexte de multiplicité des offres.

C’est le cas du Moyen-Orient avec le Yémen, la Jordanie, la Libye et l’Iran ; l’Amérique latine avec le Nicaragua, l’Équateur et le Venezuela ; l’Asie avec la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande et les Philippines. À ceux-là s’ajoutent certaines destinations d’Afrique dont le Kenya.

Exit les marchés assez mûrs de Netflix qui concernent les États-Unis, le Canada ou encore une grande partie de l’Europe à l’exception de la Croatie, de la Slovénie et de la Bulgarie.

Vieille recette

Autant de pays dont certains à l’instar du Venezuela (50%), ont bénéficié d’une réduction drastique du coût des abonnements. À tel point que des observateurs s’en sont étonnés. L’analyste des médias et du divertissement chez UBS Group AG, John Hodulik, a ainsi déclaré au WSJ qu’une telle baisse des prix va à l’encontre de la tendance du marché.

Celui-ci est caractérisé, ces derniers mois en l’occurrence, par une hausse des coûts. D’autant avec la fin de la période d’abondance qu’aura représenté la crise du Covid pour l’ensemble des acteurs de la tech. Et Netflix n’a pas été du reste à cet effet.

Mais la pionnière du service de la vidéo à la demande pourrait avoir décidé de ce nouveau plan tarifaire dans le cadre d’une stratégie déjà utilisée par le passé. Autrement dit, séduire dans un premier temps suffisamment d’abonnés avant de revoir les prix à la hausse.

Streaming : la stratégie illisible de Warner Bros. Discovery

La société née du mariage entre WarnerMedia et Discovery Inc. ferait machine arrière sur son projet de fusion des services de streaming des deux entités. La création d’au moins une troisième plateforme reste néanmoins dans les tuyaux.

Rétropédalage. Warner Bros. Discovery conserve finalement à la fois HBO Max et Discovery +. C’est du moins ce que croit savoir le Wall Street Journal (WSJ), auteur d’une information exclusive à ce sujet, le 8 février dernier.

Se fondant sur des sources proches du dossier, le quotidien américain spécialisé dans les informations économiques et financières affirme que les deux services de streaming ne devraient finalement plus fusionner, comme prévu dans le cadre du mariage entre leur maison-mère : WarnerMedia et Discovery Inc.

Les noces scellées en avril 2022 devaient notamment laisser place à la création dans les prochains mois d’une seule et même plateforme de vidéo à la demande nommée provisoirement Max.

Craintes du surcoût

Mais les plans ont manifestement changé, à en croire le WSJ qui évoque des considérations économiques comme raison. Warner Bros. Discovery craindrait en effet de perdre les quelque 20 millions d’abonnés de Discovery + en cas de fusion de cette dernière avec HBO Max. Une inquiétude justifiée par le coût relativement cher qu’il faudra débourser à Max.

Dans un contexte où l’abonnement mensuel à Discovery + est facturé entre cinq et sept dollars selon que vous laissez s’afficher de la publicité ou non, contre 10 à 16 dollars pour HBO Max, le choix s’avère a priori sans embarras pour l’utilisateur.

D’autant avec le prix de l’abonnement de Max censé voler plus haut que celui appliqué à HBO Max en ce moment. Le contexte socioéconomique marqué par l’inflation aurait par ailleurs incité Warner Bros. Discovery à renoncer à ce projet, toujours selon le WSJ.

L’impératif de réduction des coûts

Toutefois, les responsables de l’entreprise compteraient bien créer une nouvelle plateforme de streaming. Financée par la publicité, celle-ci devrait s’enrichir avec du contenu provenant à la fois de HBO Max et de Discovery + en majorité. Un projet qui n’exclut par le maintien de Discovery + comme service parallèle, en raison de sa compétitivité.

Cela pourrait s’avérer crucial pour l’ambition affichée de Warner Bros. Discovery de titiller le mastodonte Netflix et ses 230 millions d’abonnés à travers le monde. Reste qu’une telle initiative contredit quelque peu, le souhait du groupe de réduire les coûts au regard de la conjoncture économique difficile.

L’avenir incertain de Salto

La plateforme de streaming française en difficulté, voit ses principaux actionnaires la lâcher. La fin d’un modèle voulu innovant, mais qui n’a pas survécu à la réalité.

Deux ans et puis s’en va ? L’audiovisuel français pourrait déjà dire adieu à un de ses acteurs récents. Salto, service de vidéo à la demande fondée en 2020 par France Télévisions, TF1 et M6, semble désormais vivre ces derniers jours. En tout cas sous sa forme actuelle, à en croire la presse tricolore.

La Lettre A indique notamment que TF1 et M6 ont décidé de se désengager. Une décision communiquée lors du Conseil de surveillance du groupe, organisé le 17 novembre dernier. Officiellement, aucun motif n’a été fourni pour expliquer ce double-futur retrait. Mais la raison de cette décision n’est pas un mystère pour tous ceux qui sont au fait de l’actualité autour de Salto.

Promesse non tenue

La plateforme de streaming est en effet une déception, marquée par des finances erratiques. Sa dirigeante Delphine Ernotte déclarait ainsi le mois dernier à l’Assemblée nationale, attendre toujours 45 millions d’euros dans le cadre du prochain budget de l’entreprise.

Parallèlement, la cote du groupe n’est pas haute auprès du public malgré sa mission de mettre en avant des contenus français. À preuve, le nombre d’abonnés se situerait encore à 800 000 environ, selon le Figaro et les Échos. Soit loin du million attendu depuis l’année écoulée.

Dans ces conditions, son lâchage annoncé par deux de ses trois principaux investisseurs n’est pas une surprise. D’autant que le secteur de la vidéo à la demande n’est pas dans un contexte favorable. En témoignent les déboires financiers du leader mondial Netflix, même si ces derniers résultats incitent à l’optimisme.

Cession ou liquidation

TF1 et M6 souhaitent limiter la casse, quid de France Télévisions ? Sa décision n’est pas encore connue, selon diverses sources. Mais la chaîne de l’audiovisuel public ne souhaite certainement pas continuer à financer le groupe à perte. Ce qui pose la question de son avenir.

Des sources interrogées par Le Monde et Libération à ce sujet font état de deux scénarios possibles : la cession de Salto à un prochain acheteur ou pire, sa liquidation pure et simple. Cette fin serait triste à n’en point douter pour le tant vanté « Netflix à la française » qui dispose tout de même d’un beau catalogue de contenus.

Reste à trouver à un repreneur suffisamment intéressé.

Disney souffle dans la nuque de Netflix

Logo de Disney.

 

Disney a annoncé cette semaine un chiffre d’affaires en hausse de près de 19% sur un an, à 19,25 milliards de dollars. Le géant du divertissement fait également part d’un bond de 33 % du nobre d’abonnés à sa plateforme de streaming. Cette croissance contraste avec la chute libre de Netflix.

Disney a publié cette semaine les résultats financiers de son exercice fiscal décalé (octobre-mars). Elle a annoncé un chiffre d’affaires en hausse de près de 19% sur un à 19,25 milliards de dollars (5,61 milliards de dollars début 2021). Son bénéfice nette sur un trimestre s’élève, lui, à 470 millions de dollars. Le géant du divertissement a en outre enregistré une progression de 33 % sur un an du nombre de ses abonnés sur Disney+ passant à 137,7 millions. En ajoutant les clients des autres plateformes que sont ESPN + et Hulu, il comptait plus de 205 millions d’abonnements début avril.

Le rival Netflix continuera de dégringoler

Cette croissance contraste avec la chute du principal concurrent Netflix, qui a perdu 200.000 comptes sur la même période. Un recul d’autant important que la plateforme n’avait plus cédé d’abonnés depuis plus de dix ans. Fort de cet essor de son groupe, le directeur général de Disney, Bob Chapek, a indiqué qu’il visait désormais une fourchette de 230 à 260 millions d’abonnés à Disney+ d’ici l’année fiscale 2024. Si la plateforme atteint ce chiffre, elle passerait devant Netflix, qui compte actuellement 221 millions de comptes et qui pourrait perdre deux autres millions lors du trimestre en cours.

Un grand nombre de nouveaux contenus annoncés

Disney croit atteindre ses ambitions grâce à ses formules d’abonnements moins chères. Selon Bob Chapek, il y aura aussi le lancement du service de streaming dans 53 nouveaux marchés. Et cette conquête va s’accompagner de l’arrivée de nouveaux contenus (films et séries). Ceux-ci devraient stimuler l’intérêt du public et susciter des abonnements en masse. Chez Netflix, l’heure est plutôt à la révision. Le leader a choisi de stopper la production de certaines fictions comme « Drôle », la série humoristique et attachante de Fanny Herrero. Toujours plus offensif, Disney prévoit en outre le lancement d’une offre avec publicité aux Etats-Unis d’ici la fin de l’année (en 2023 à l’international). Ainsi que d’une version streaming d’ESPN avec plus de contenus. Ce dernier projet interviendra un peu plus tard quand la transition se fera totalement avec ESPN+.

Le pôle des parcs d’attraction a performé

Outre ses médias, Netflix a performé dans ses autres activités. Il s’agit notamment des parcs. Dans cet autre grand pôle, le géant du divertissement a plus que doublé son chiffre d’affaires sur un an (+109%) grâce à la fréquentation de Disneyland Paris. Il a ainsi pu compenser la baisse des revenus des parcs de Hong Kong et de Shanghai, pénalisés par des restrictions liées au coronavirus. Un potentiel retour des visiteurs avec la levée des mesures sanitaires devraient à nouveau doper les revenus en 2022. Pour l’instant, la firme de Burbank (Californie) subit les aléas de la conjoncture. Elle est exposée au risque de récession mondiale et à l’érosion du pouvoir d’achat des consommateurs. Cependant, son ascension insolente pourrait la faire monter bientôt sur le trône devant Netflix.

Le New York Times s’empare de The Athletic

Le quotidien new-yorkais va débourser 550 millions de dollars pour le rachat de l’un des sites d’informations sportives les plus réputées du secteur actuellement. Objectif : faire grandir son empire ainsi que sa base d’abonnés payants.

Il visait les 10 millions d’abonnés numériques et papiers en 2025. Mais l’objectif pourrait être réalisé plus tôt que prévu. C’est en tout cas ce qu’espère le New York Times (NYT). Le prestigieux quotidien américain a en effet annoncé, jeudi 6 janvier, l’acquisition prochaine de The Athletic, site d’actualité sportive contre 550 millions de dollars en espèces.

Un investissement aussi conséquent témoigne de l’importance de ce média dans l’univers de la presse américaine en général. Lancé à New York en 2016 par Alex Mather et Adam Hansmann, deux ex de la plateforme Strava, The Athletic est un pure player dont le modèle économique repose sur les abonnements payants. Son site web est de fait épuré de la publicité.

Résultats encourageants

Fort d’un groupe de 600 employés, dont 400 journalistes parmi les plus chevronnés, The Athletic couvre plusieurs disciplines sportives sur 47 marchés différents, allant des États-Unis à la France, sans compter le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada, etc. Avec un journalisme fondé sur des formats au long cours, ainsi que l’avaient promis ses fondateurs il y a cinq ans.

Ses formules d’abonnement facturées à partir de 7,99 dollars ont depuis attiré 1,2 million de souscripteurs. Il a généré environ 65 millions de dollars de revenus l’année dernière. Mais avec des pertes d’exploitation de 55 millions de dollars sur la même période. Signe d’une croissance en plein ralentissement, le média s’était débarrassé de 8% de son personnel à l’été 2020, selon le site d’information The Wrap, en raison des conséquences de la crise du Coronavirus.

Pari

Cela n’effraie pas pour autant le NYT. Ce dernier compte augmenter le nombre de ses abonnements grâce sa dernière acquisition dont la rentabilité ne devrait intervenir qu’en 2023. Le quotidien new-yorkais aux huit millions d’abonnés dispose d’un trésor de guerre évalué à un milliard de dollars en espèces susceptible d’aider The Athletic à grandir. La transaction qui devrait se conclure au plus tard le 1er avril verra les fondateurs du site d’informations sportives restés en place. Avec toutefois un éditeur nommé par le NYT en la personne de David Perpich, un cadre de longue date de la maison.

Le Times s’est développé à coups d’acquisitions, avec le rachat tour à tour de Wirecutter, Sweethome, Serial Productions, entre autres ces dernières années.

La Provence suscite des convoitises

Le quotidien marseillais par excellence va très probablement changer de main. Deux candidats au rachat des parts de son emblématique patron, Bernard Tapie, pour l’instant : Xavier Niel et la CMA-CGM.

C’était attendu depuis la mise sous liquidation judiciaire des affaires de Bernard Tapie en avril 2020. À moins d’une décision de justice favorable, le journal La Provence appartenant à 89% à l’ancien défunt dirigeant de l’Olympique de Marseille (OM) va changer de propriétaire dans les prochains mois. Et les manifestations d’intérêts ne manquent pas.

À en croire Le Figaro qui évoque la substance d’une réunion du conseil économique et social extraordinaire (CSE) tenue avec les salariés de l’entreprise de presse jeudi 21 octobre, deux entités ont jusqu’ici manifesté le souhait de racheter les parts de Tapie au sein de La Provence. Il s’agit de Xavier Niel à travers sa myriade de compagnies dans les médias français et de la Compagnie maritime d’affrètement – Compagnie générale maritime (CMA-CGM). Cette dernière estime notamment être en capacité de renforcer l’ancrage du journal dans la ville du Vieux-Port d’où il paraît quotidiennement, à en croire les propos d’un responsable toujours cité par Le Figaro.

Bataille d’enchères

Reste que le groupe maritime part avec un temps de retard dans la bataille d’enchères qui s’annonce. Et pour cause, son concurrent Xavier Niel est un nom bien connu de La Provence dont il est actionnaire à 11% via NJJ holding depuis 2019. Cette position lui confère nombre d’avantages selon les textes, dont un droit de préemption et une clause d’agrément en cas de potentielle nouvelle entrée au capital de l’entreprise de presse.

Le patron de Free dispose par ailleurs d’une grande connaissance de l’univers médiatique français en raison de ses multiples participations au sein de plusieurs titres dont le plus emblématique reste le journal Le Monde qu’il détient majoritairement via la société Le Monde Libre. L’enjeu pour l’homme d’affaires quinquagénaire à travers l’éventuelle reprise des parts de Tapie au sein de La Provence sera donc de consolider son emprise sur le groupe.

Fin d’un chapitre

Pour le journal en revanche, cela pourrait marquer la fin d’un chapitre ouvert en 2013 avec le rachat du titre par Bernard Tapie des mains de la famille Hersant. Depuis, l’entreprise a fait son bonhomme de chemin, se posant en quotidien de référence de la deuxième ville de France, fort d’un tirage de 75 000 exemplaires en moyenne et de ses rotatives très précieuses pour une large diffusion. Mais l’horizon du groupe a quelque peu vacillé ces derniers temps. Son siège avait notamment été cédé en début d’année au groupe immobilier Constructa pour 35 millions d’euros.

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