La Société Générale annonce des suppressions de postes
La Société Générale a annoncé lundi la suppression de 947 postes, sans départs contraints. Cette coupe historique interviendra dans les services centraux, les fonctions supports et la direction financière. Elle se fait dans le cadre d’un vaste plan de réduction des coûts. Mais les syndicats s’inquiètent de la multiplication des plans sociaux et l’absence d’ambition de la banque.
À trois jours de la présentation de ses résultats annuels, la Société Générale réduit ses effectifs. En effet, elle a annoncé ce lundi aux instances représentatives du personnel la suppression de 947 postes à son siège, soit environ 5 % des employés des deux tours de La Défense. Cette coupe, prévue s’achever au premier semestre 2024, se fera « au travers de mobilités internes, de transitions d’activité ou de départs volontaires », précise le groupe bancaire dans un communiqué.
La Société Générale a 117.500 collaborateurs dans le monde
Dans le détail, 288 emplois seront supprimés dans les services centraux du réseau SG, 185 dans les fonctions supports (back offices, informatique) de la banque de grande clientèle GBSU, 182 dans l’équipe l’informatique, 84 dans la banque d’investissement et le conseil Global Banking & Advisory, 77 dans la direction financière, 58 dans les services RH et 73 dans les services centraux dédiés à l’international. Le groupe emploie 117.500 personnes dans le monde, dont 56.000 en France.
Une suppression dans le cadre d’un vaste plan stratégique
Selon le communiqué de la Société Générale, ces suppressions de postes visent à regrouper et mutualiser certaines activités et fonctions. Aussi, elles ont pour but de supprimer des strates hiérarchiques afin d’alléger les processus de décision et de redimensionner certaines équipes. En outre, les réductions s’inscrivent dans le cadre d’un vaste plan stratégique annoncé en septembre dernier par le nouveau directeur général, Slawomir Krupa, nommé en juin 2023.
La Société Générale vise des économies de coûts à horizon 2026
Ce plan social doit permettre des économies brutes de coûts d’environ 1,7 milliard d’euros à horizon 2026 par rapport à 2022. Une bonne partie de ce montant, au moins 700 millions, devrait provenir des nouveaux projets lancés dans l’ensemble des entités du groupe. L’objectif est de simplifier l’organisation, de rationaliser les systèmes d’information et d’optimiser les processus d’achats. Slawomir Krupa avait prévenu que la réalisation de ce nouveau plan se fera dans la douleur.
3.700 suppressions d’emplois déjà prévues
Le nouveau DG dit n’avoir pas d’autres options pour relancer la banque que de procéder à cette coupe profonde dans les effectifs. La Société Générale sort de quinze ans (2008 et 2023) d’activités moroses et de scandales sous la direction de Frédéric Oudéa, l’époux de l’actuelle ministre de l’Education nationale et des Sports. Il fallait donc faire un peu de « ménage ».
Notons que la banque a déjà annoncé la suppression de 3.700 postes dans le cadre de la fusion des réseaux SG et Crédit du Nord. Cette large réduction des effectifs se fera sur trois ans : en 2023 (30% des réductions fixées), 2024 (50%) et 2025 (20%).
Les syndicats inquiets face aux plans sociaux
Des rumeurs font également état d’éventuelles cessions après la vente de filiales dans six pays africains. La Société Générale chercherait notamment à se débarrasser de sa filiale spécialisée dans le crédit-bail SGEF, de sa fintech Shine et de la SGSS, sa société dédiée à la conservation de titres.
Du côté des syndicats, c’est l’inquiétude qui règne. La CFTC déplore que « l’humain [soit] une fois de plus la variable d’ajustement ». Quant à la SNB CFE CGC, elle regrette l’accent mis « sur la rationalisation et l’optimisation des charges », au dépend du « développement pour générer du produit net bancaire ».