Œufs : la filière s’organise pour répondre à la forte demande

Œufs

La consommation d’œufs en France a augmenté de 5,2% depuis le début de l’année 2024, selon la CNPO (Comité National pour la Promotion de l’Œuf). C’est un record historique. Face à cette hausse croissante, la filière s’organise pour répondre à la demande avec un plan à 300 millions d’euros.

Plat, cocotte, poché, omelette…les Français mangent de plus en plus d’œufs. Selon le CNPO (Comité National pour la Promotion de l’Œuf), chaque Français a mangé 224 œufs en moyenne en 2023. C’est un record historique. La consommation globale a atteint 15 milliards d’œufs (+4% sur un an).

Les œufs de poules élevées au sol et en plein air très appreciés

Les œufs de poules élevées au sol et en plein air représentent 78,6 % des ventes, contre 74,3 % en 2022. Actuellement, 73 % des poules évoluent en dehors d’une cage, soit le double du pourcentage de 2017 (36,7 %). La filière veut atteindre 90 % d’ici à 2030. Les Français privilégient davantage ces œufs de plein air pour leur prix attractif et leur qualité nutritionnelle. Ils s’inquiètent aussi pour le bien-être animal.

Les ovoproduits tirent la consommation vers le haut

Cet amour de l’œuf se poursuit en 2024, d’après le CNPO. Entre janvier et avril, la consommation en France a augmenté de 5,2%, établissant un autre record historique. Les ovoproduits de « première transformation » (blanc, jaune et entier sous forme liquide, congelée ou en poudre) représentent 41% des ventes. Là aussi, les Français pensent qu’il s’agit d’une alternative bon marché pour consommer des protéines animales.

La France maintient son rang en Europe malgré deux ans de grippe aviaire

Avec 15 milliards d’œufs produits en 2023, la France est le premier producteur de l’Union Européenne (UE). Cette place est d’autant satisfaisante que l’Hexagone a subi deux années de grippe aviaire qui ont créé un déficit d’un million de poules pondeuses. Mais cette production ne suffit pas à répondre à la hausse de la demande. Si rien n’est fait, les éleveurs craignent qu’une arrivée massive d’œufs provenant de l’étranger, notamment d’Ukraine, n’entraîne une crise dans la filière.

La filière annonce un plan ambitieux pour la décennie

Actuellement, la France peut être considérée comme autosuffisante en œufs. Son taux d’auto-approvisionnement a atteint 99,1% en 2023, alors qu’il avait reculé à 97% l’année précédente. Il ne faudrait surtout pas descendre à 80% d’autosuffisance, sinon les 20% importés imposeraient les prix en Hexagone. Pour garantir l’autonomie de la production nationale, le CNPO a lancé cette semaine un plan ambitieux à 300 millions d’euros.

300 millions d’euros pour construire de nouveaux poulaillers

D’ici à 2030, l’interprofession prévoit la construction de 300 nouveaux poulaillers. Elle estime qu’il faudrait un nouveau bâtiment chaque semaine pour atteindre cet objectif, alors qu’il y en a eu quatre au total en 2023. Grâce à son nouveau plan, le CNPO espère maintenir un taux d’autosuffisance de 99 % et éviter la dépendance aux importations. Ce programme soutient les efforts engagés en matière de communication avec la démarche « œuf français ».