Production automobile : La France dégringole à la cinquième place en Europe
La France ne figure plus sur le podium européen des producteurs automobiles selon le dernier classement de l’Insee pour l’année 2016. Encore deuxième producteur européen en 2011, notre pays n’est plus que cinquième. La perte de vitesse de l’industrie automobile nationale s’explique notamment par « l’internationalisation de la production » des groupes français.
C’est la dégringolade pour la France dans le classement européen des producteurs automobiles. Alors qu’elle était encore deuxième producteur européen d’automobiles en 2011, la France a chuté à la cinquième place selon une étude de l’Insee pour 2016. « La production automobile française est désormais la cinquième de l’Union européenne. Elle est en perte de vitesse, surtout depuis la crise » financière de 2008, note l’organisme. « Contrairement à la production des principaux pays producteurs, celle de la France n’a pas récupéré son niveau d’avant la crise de 2008 », insiste l’Insee.
La production allemande 6,6 fois supérieure en 2016 à celle de la France
Représentant désormais 6,7% de la production automobile de l’Union européenne, la France a été doublée par l’Italie (7,2%), l’Espagne (7,4%) et le Royaume-Uni (8,2%). Quant à l’Allemagne, elle garde sa première place, et de loin avec 44,5% de la production du continent. « Depuis le début des années 2000, le poids de la production automobile française en Europe a été divisé par deux (13,1 % en 2000). Dans le même temps, l’Allemagne a conforté sa position (40,6 % en 2000), alors que le poids des pays de l’Est a plus que triplé (16,5 % en 2016 contre 5,2 % en 2000) », détaille l’institut de statistique français.
Ainsi, si la production automobile allemande était 3,1 fois supérieure à celle française en 2000, elle était 6,6 fois supérieure en 2016.
Pourquoi une telle dégringolade ?
Ce constat s’explique notamment par les délocalisations d’une partie de la production des groupes automobiles français dans d’autres pays d’Europe. La plupart des modèles des marques nationales (ou Dacia qui appartient au groupe Renault) sont en effet produits à l’étranger. A l’inverse, une Toyota Yaris produite à Onnaing, une Nissan Micra, à Flins ou une Smart Fortwo, à Hambach, sont bien des véhicules made in France.
Ces délocalisations ont à la fois fait baisser la part produite en France et favorisé la progression de la production dans les pays voisins. « Si les groupes multinationaux français contribuent toujours positivement au solde commercial, ils ont localisé une partie majoritaire de leur production à l’étranger pour servir les marchés locaux, mais aussi pour être réexporté vers la France », résume l’Insee. La perte de vitesse de l’industrie automobile française s’explique aussi en partie par « les parts de marché prises par les marques étrangères importées ».