Veolia/Suez : Engie prêt à étudier « une offre alternative » de Suez
Jean-Pierre Clamadieu, à la tête du conseil d’administration d’Engie, a déclaré lundi que le groupe serait prêt à étudier un « nouveau projet » de Suez si une « offre alternative » intervenait rapidement.
Alors que Veolia veut acheter à Engie ses participations au capital de Suez, toujours réticent, le géant français de l’énergie encourage Suez à décanter la situation au plus vite. En effet, son patron Pierre Clamadieu a déclaré lundi qu’il va étudier attentivement un « nouveau projet » de Suez, si le spécialiste de la gestion de l’eau et des déchets parvient à lui présenter rapidement « une offre alternative ». « Comme je l’ai dit à Bertrand Camus (le patron de Suez, ndlr), si l’équipe de Suez souhaite, veut, désire développer un nouveau projet, nous le regarderons avec la même attention », a précisé Jean-Pierre Clamadieu, le président du Conseil d’administration d’Engie, sur Franceinfo.
« Il faut que nos amis de Suez ne perdent pas de temps »
Veolia souhaite racheter son concurrent historique Suez, en commençant par la reprise de l’essentiel des parts détenues par Engie, qui a reçu une offre à 2,9 milliards d’euros valable jusqu’au 30 septembre. Si ce rachat se concrétisait, Veolia prévoit de lancer ensuite une OPA sur le reste des actions de Suez. « S’il apparaît nécessaire d’apporter une extension, nous le demanderons à Veolia mais il faut que nos amis de Suez ne perdent pas de temps et qu’ils se mettent au travail pour nous présenter une offre alternative si elle est possible », a ajouté M. Clamadieu.
Engie a besoin de financement pour s’engager dans les énergies renouvelables
Le patron du géant de l’énergie estime toutefois que l’offre de Veolia « a une réelle logique, des points forts et des questions qu’il faut regarder avec attention », même s’il a également « l’impression » qu’elle est « un petit peu sous-estimée ». Son ancienne filiale, Suez, elle, a dernièrement jugé l’offre de Veolia ni amicale, ni pertinente.
Engie, à qui on prête souvent l’intention de se désengager totalement de Suez, aura à gagner si une vente se concrétisait. En effet, avec de nouvelles ressources financières, il pourrait « investir plus dans les renouvelables » pour se rapprocher des « meilleurs acteurs mondiaux » comme Enel ou Iberdrola. Le groupe veut également investir dans « les infrastructures urbaines, les réseaux de chaleur, de froid, les réseaux de charge de véhicules électriques ».
Un accord amical reste-t-il possible ?
Selon Eric Lombard, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui détient 5,7% du capital de Veolia et une participation non précisée dans Suez, un « accord amical » entre ces deux entreprises reste possible. « Nous sommes actionnaires de Veolia et plus modestement de Suez. La création d’un champion national nous semble une bonne chose. Il est possible qu’un accord amical soit préparé entre ces deux grandes maisons et c’est ce que j’appelle de mes vœux », a-t-il indiqué.