Danone : Face à la crise, le géant français se réorganise et supprime jusqu’à 2.000 postes
Le groupe agroalimentaire Danone a annoncé lundi la suppression de près de 2.000 postes dans le cadre d’un plan de réorganisation. Celui-ci vise un milliard d’euros d’économies d’ici à 2023 pour lui permettre de faire aux effets de la crise sanitaire.
Le géant laitier français Danone a dévoilé lundi un plan de réorganisation qui doit lui permettre de contrer les effets de la crise sanitaire sur son activité. Il a annoncé la suppression de 1.500 à 2.000 postes dans les sièges mondiaux et locaux sur plus de 100.000 emplois à travers le monde. Selon une source proche du groupe, entre 400 à 500 suppressions de postes devraient concerner la France. « La pandémie mondiale qui sévit depuis le début de l’année a accéléré certains traits de la révolution de l’alimentation et en a altéré d’autres », explique le PDG de Danone Emmanuel Faber, dans un communiqué. « Cette année a montré que la compétitivité de nos activités, de nos marques, dans nos pays peut être déstabilisée par les à-coups de la conjoncture », ajoute-t-il.
Une réorganisation géographique et non plus par catégories
Les suppressions de postes vont s’accompagner d’une réorganisation du groupe sous le leitmotiv « Local First », qui prévoit la mise en œuvre d’une structure locale par zones en remplacement d’une organisation mondiale par catégories, afin d’être au plus près des réalités et spécificités des différents marchés. Ainsi, le géant français s’appuiera sur cinq zones géographiques : Europe, Asie-Afrique-Moyen-Orient, Chine-Océanie, Turquie-Communauté des États indépendants et enfin Amérique Latine.
« Au lieu de 61 “business units pays” réparties sur trois divisions, le groupe réorganisé n’en comptera plus que 22, soit une entité, un portefeuille et un P&L [compte de pertes et profits, ndlr] par pays » précise Véronique Penchienati Bosetta, directrice générale Danone Internationale. De façon plus symbolique, l’entreprise envisage aussi de déménager son siège mondial situé boulevard Haussmann à Paris à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, où se trouvent déjà les équipes du siège France.
Des réductions de coûts annoncés
Danone prévoit parallèlement de générer des économies récurrentes d’un milliard d’euros d’ici à 2023 qui doivent lui permettre d’investir dans la croissance et d’améliorer ses marges. Ces réductions de coûts vont principalement concerner les fonctions administratives du groupe : 700 millions d’euros à travers la baisse des frais généraux et d’administration, 300 millions d’euros à travers la baisse de coût des produits vendus. A cela, il faut ajouter une réduction de 10 à 30% de sa gamme de produits pour se concentrer sur les références les plus dynamiques et rentables. Le géant français ne précise pas encore l’impact de ces mesures pour ses usines mais évoque « de nouvelles sources de productivités industrielles ».
Grâce ce plan, Danone table sur un retour à une croissance rentable dès le second semestre 2021, et un retour de la marge opérationnelle courante à son niveau pré-COVID, à plus de 15%, en 2022. Pour 2020, le groupe agroalimentaire a confirmé ses objectifs d’une marge opérationnelle courante de 14% et d’un free-cash-flow de 1,8 milliard d’euros. Numéro deux mondial dans les eaux minérales naturelles, Danone a souffert de la fermeture des hôtels et des restaurants qui ont plombé ses ventes hors domicile.