ADP-Maliba : le choix du consensus pour sortir le Mali de la crise

Politique au Mali

Depuis la création du groupe parlementaire Benso et son ancrage dans la majorité présidentielle, des voix s’élèvent pour souligner l’inconstance d’ADP-Maliba. Parmi elles, celle d’Amadou Thiam, un ancien cadre du parti, qui avait rejoint la majorité présidentielle, il y a plusieurs mois. Chassé du parti, il dit maintenant avoir eu finalement raison. Vraiment ?

Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs !

Après avoir remporté haut les mains les élections législatives à Kayes (62,12% des voix) le 29 mars dernier, Aliou Diallo a pris la tête du groupe parlementaire « Benso » à l’Assemblée nationale du Mali. Le groupe parlementaire « Benso », qui signifie en langue nationale Bambara « La Maison de l’Entente », a décidé souverainement de s’inscrire dans les rangs de la majorité présidentielle (EPM). Un positionnement qui marquerait l’inconstance d’Aliou Diallo, selon ses détracteurs. En effet, d’anciens cadres d’ADP-Maliba avaient voulu rejoindre la majorité présidentielle, il y a plusieurs mois. Ce qui leur a valu leur départ du parti.

Pour Aliou Diallo, ces anciens cadres, parmi lesquels Amadou Thiam, avaient mis la charrue avant les bœufs. Le parti de la Balance souhaitait, l’union sacrée entre opposition et majorité pour le bien du Mali. Mais, il fallait au préalable l’organisation d’un Dialogue national inclusif (DNI), une sorte d’autopsie du mal qui ronge le pays. C’est seulement après cet important rendez-vous national qu’ADP-Maliba envisageait de tendre la main au pouvoir. Voilà pourquoi le parti d’AliouDiallo a choisi de ne pas signer l’Accord politique de gouvernance le 2 mai 2019 et a attendu la fin du DNI, en décembre 2019, pour le faire.

Une première résolution du DNI appliquée

Parmi les principales recommandations de ce DNI figure l’organisation des élections législatives avant mai 2020. Ce qui a été fait malgré la crise sanitaire du coronavirus et l’insécurité dans le nord. « Les députés saluent donc le Peuple malien pour son sens élevé des priorités. Le Groupe Benso remercie le Président de la République pour avoir mis en œuvre cette résolution du dialogue et salue le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, qui a réussi à organiser le scrutin dans les délais impartis », a-t-il déclaré Aliou lors de son premier discours à l’hémicycle en tant que président du groupe parlementaire « Benso ».

Prochaine étape : veiller à l’application stricte des autres résolutions de la feuille de route consensuelle du DNI. Parmi elles, l’organisation du prochain référendum et le projet de la nouvelle Constitution, le retour de la sécurité dans le nord et la relecture de certains articles de l’Accord de paix d’Alger. Seule la tenue de ces engagements pourra ramener la paix au Mali et relancer le développement économique du pays. Voilà pourquoi le président IBK mérite qu’on lui fasse confiance. « Notre groupe parlementaire encouragera et soutiendra toutes les initiatives et les actions tendant à renforcer la cohésion nationale pour résoudre la crise que notre pays connaît », a promis Aliou Diallo.

Une entrée prochaine dans le gouvernement ?

Dans ce cadre, ADP-Maliba n’écarte pas la possibilité d’entrer dans le prochain gouvernement si le président de la République décide de nommer certains de ses cadres. Le parti de la Balance pourrait ainsi veiller au strict respect du calendrier du DNI et participer concrètement à la gestion du pays. Ce qui pourrait constituer une expérience enrichissante pour un parti qui compte s’installer au palais de Koulouba en 2023.