Diamants : De Beers et AWDC interpellent la Belgique
De Beers, leader mondial de la distribution de diamants bruts, et l’Antwerp World Diamond Centre (AWDC) ont écrit au Premier ministre belge Alexander De Croo pour l’inviter à reconsidérer l’utilisation d’Anvers comme unique point d’entrée des diamants dans les pays du G7. Ils craignent que cela n’entraîne des lenteurs préjudiciables aux entreprises du secteur diamantaire.
Dans une lettre ouverte au Premier ministre belge Alexander De Croo, De Beers et l’Antwerp World Diamond Centre (AWDC) expriment leurs inquiétudes sur les dernières mesures concernant les diamants. En effet, le G7 a interdit, depuis le 1er janvier 2024, la commercialisation des diamants russes sur les marchés européen et américain jusqu’à nouvel ordre.
Des sanctions contre les diamants russes pour tarir les sources de financements de la guerre contre l’Ukraine
Grâce à cette mesure, les Occidentaux espèrent assécher l’une des principales sources de financements de la guerre de Moscou contre l’Ukraine. Les diamants représentent l’une des plus importantes ressources d’exportation de la Russie, après le gaz et le pétrole. Alrosa, premier producteur mondial avec 30 % de part de marché avant le conflit ukrainien, génère au moins 90 % de la production nationale russe. Depuis deux ans, le groupe subit de plein fouet les sanctions occidentales, cédant sa place de leader à De Beers.
De Beers craint des conséquences catastrophiques sur l’industrie du diamant
En fin d’année dernière, les principaux producteurs de diamants ont critiqué la proposition d’Alexander De Croo de bannir unilatéralement les diamants russes du marché. Selon eux, cette décision aura des conséquences catastrophiques sur l’industrie car elle compliquerait les vérifications et créerait un goulot à Anvers, ville belge désignée comme unique point d’entrée des diamants dans les pays du G7.
Des doutes sur l’efficacité du système de suivi annoncé par l’UE
De Beers soutient les sanctions contre les diamants russes. Le groupe minier est d’accord que la Russie doit payer pour l’invasion de l’Ukraine, un pays souverain d’Europe. Toutefois, il soulève quelques griefs sur la manière d’appliquer ces sanctions. La filiale d’Anglo American a exprimé des doutes sur l’efficacité du système de suivi prévu être déployé en septembre prochain. Il se demande si cette solution sera suffisamment solide pour permettre une vérification de l’origine des diamants en Europe.
De Beers a son propre système de vérification
De Beers demande aux dirigeants européens de laisser chaque groupe vérifier l’origine des diamants grâce à sa propre solution. Depuis 2022, la compagnie diamantaire a développé une blockchain pour confirmer l’authenticité et la provenance de 100 % de ses pierres précieuses. Il souhaiterait utiliser ce système, voire le proposer au secteur, en partenariat avec d’autres entreprises.
La lenteur des vérifications en question
Dans leur lettre ouverte, De Beers et l’AWDC exhortent Alexander De Croo à remédier aux graves perturbations causées actuellement aux négociants par les nouvelles exigences en matière de déclaration de l’origine des diamants. Le producteur sud-africain et l’organisation belge de contrôle des flux de diamants relèvent que les expéditions prennent une semaine de plus pour être dédouanées au bureau d’Anvers en raison de nouvelles exigences en matière de paperasse.
Un appel à une collaboration pour résoudre les difficultés
« Nous vous demandons de bien vouloir nous aider à résoudre ces problèmes », écrivent Al Cook, PDG de De Beers, et Isidore Morsel, président de l’AWDC (Antwerp World Diamond Centre) dans leur lettre commune. Les deux dirigeants invitent plus précisément le ministre belge à reconsidérer la décision de faire passer par Anvers tous les diamants destinés au G7.
De Beers et AWDC veulent accompagner les dirigeants
De Beers et l’AWDC se proposent même de donner des « conseils techniques » à l’Etat belge pour lever les obstacles. Les deux groupes aimeront travailler avec le gouvernement pour renforcer la certification de provenance. Ils souhaitent aussi soutenir l’approvisionnement en diamants à Anvers, ainsi que le leadership de Bruxelles dans la réalisation des objectifs du G7.