Filière betterave : Saint-Louis sucre annonce 50 millions d’euros d’investissement à Etrepagny et Roye

Des inatallations de l'usine Saint louis Sucre d'Eppeville

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Après avoir annoncé l’arrêt de la production de sucre de betterave dans ses usines de Cagny et d’Eppeville, Saint-Louis Sucre investit 50 millions d’euros dans les deux sucreries qui lui restent en France, Etrépagny et Roye. La filiale du groupe allemand Südzucker veut renforcer la performance de ces deux sites afin de faire face à un marché concurrentiel et des cours mondiaux bas.

Un investissement qui s’étalera sur trois ans

Le groupe Saint-Louis sucre, filiale française du sucrier allemand Südzucker, a annoncé jeudi son intention d’investir 50 millions d’euros, sur trois ans, dans les deux sucreries qu’il conserve dans l’Hexagone, c’est-à-dire Etrépagny (Eure) et Roye (Somme). Chacune de ces usines emploie 100 salariés permanents et une soixantaine de salariés pendant la campagne betteravière.

Saint-Louis Sucre précise que cet investissement vise à renforcer la performance des deux sucreries : « Nous allons renforcer la performance énergétique de nos deux usines d’Etrepagny et Roye avec des systèmes de récupération de calories pour réduire notre consommation de gaz », a indiqué François Verhaeghe, directeur industriel de Saint Louis Sucre dans un communiqué. « Nous allons en parallèle améliorer la fiabilité de nos installations industrielles », a-t-il ajouté.

Le plan social prévoit des licenciements

Le groupe précise que les sucreries d’Etrépagny (Eure) et de Roye (Somme) seront conservées comme sites de stockage. Toutefois la conclusion d’un accord sur le plan social prévoit 70 licenciements économiques à Cagny et 51 à Marseille où il y a un site de conditionnement auquel est adossée l’usine de Roye. Ce site de conditionnement, construit il y a dix ans, produit 150 000 palettes par an et emploie 120 salariés.

Par cet investissement, Saint-Louis Sucre «entend demeurer un acteur industriel majeur en France», selon les termes du communiqué. Le groupe rappelle par ailleurs avoir investi dans ces deux sites «plus de 200 millions d’euros ces 10 dernières années».

Une restructuration nécessaire

Saint-Louis sucre, qui a jusqu’à présent fermé la porte au projet de reprise présenté par les betteraviers pour les deux sucreries de Cagny et Eppeville, espère maintenant faire face à la concurrence. Le dirigeant du groupe sucrier explique que « Le marché européen qui est le plus libéralisé du monde est directement concurrencé par les producteurs de canne à sucre du Brésil, d’Inde et de Thaïlande qui sont soutenus par leurs états respectifs ». Aussi, les prix ont chuté, ces derniers mois. C’est pourquoi il fallait renforcer la performance des sites d’Etrépagny et de Roye et prendre la décision d’arrêter la production des usines de Cagny et Eppeville.

 

Betterave : Süedzucker ne cèdera pas ses sites français de Saint Louis Sucre

Une pancarte lors d'une manifestation contre la fermeture de l'usine de Cagny

 

Le groupe allemand Südzucker, numéro un du raffinage du sucre en Europe, a annoncé ce jeudi qu’il n’envisageait pas céder à un repreneur ses sites en France de Saint Louis Sucre. Il compte tout bonnement arrêter la production de ces usines. Une décision qui n’est pas du goût de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB).

« Saint Louis Sucre ne vendra pas ses sites de production »

Le groupe allemand Südzucker a indiqué, ce jeudi 23 mai, qu’il ne compte pas céder ses sites français de Saint Louis Sucre, mais en arrêter tout simplement la production. « Saint Louis Sucre ne vendra pas ses sites de production », a déclaré dans un communiqué le président du directoire de Südzucker, Wolfgang Heer. Il précise en outre que : « Nous n’arrêtons pas la production de sucre pour la proposer à d’autres acteurs, mais bien pour retirer des capacités du marché ».

Un arrêt de la production prévu depuis plusieurs mois

Ces fermetures d’usine en France s’inscrivent dans le cadre de son plan de restructuration annoncé en février 2019. Ce dernier prévoit l’arrêt de plusieurs sucreries du groupe en Europe, parmi lesquels ceux de France que sont Cagny (Calvados) et Eppeville (Somme), qui comptent respectivement  85 salariés et 132 employés.

Cette décision a été prise en réaction contre l’effondrement mondial des cours du sucre, après la fin en 2017 des quotas instaurés dans l’Union européenne. Le groupe allemand pointe aussi du doigt la surproduction du sucre en France., un problème que la reprise des sites ne résoudra pas. Selon lui, la France produit en moyenne deux fois plus de sucre qu’elle n’en consomme.

Südzucker n’a pas tenu parole

Cette annonce du groupe allemand ne plaît pas du tout à la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) qui envisage, si besoin se faisait sentir, d’enjamber Südzucker pour négocier directement une reprise des sites avec les actionnaires du groupe. Elle a déclaré qu’elle « ne laisserait Südzucker imposer des fermetures iniques et sauvages ».

La CBG révèle qu’elle avait monté un projet de reprise des deux sites via une coopérative détenue par des planteurs et que « Le groupe allemand s’était engagé à étudier scrupuleusement l’offre de reprise des planteurs français pour les usines de Cagny et Eppeville et de revenir vers la CGB sous trois semaines à réception de la dite offre ».

Et contre toute attente, Südzucker décide de façon unilatérale de l’arrêt de la production sans même avoir étudié l’offre de la CBG. Ce qui est inacceptable pour les planteurs de betterave.