Etats Unis : l’ancien président de la Fed Paul Volcker est décédé
Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale des Etats-Unis (FED), est mort dimanche à l’âge de 92 ans, à son domicile à New York des suites d’un cancer de la prostate. Cette légende de la finance américaine était connue pour sa rigueur et son pragmatisme à toute épreuve.
« Paul était aussi obstiné qu’il était grand de taille »
Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale des Etats-Unis (FED), s’est éteint ce dimanche à son domicile à New York, à l’âge de 92 ans. Né dans le New Jersey en 1947, ce petit fils d’immigrés allemands avait présidé la Banque centrale américaine de 1979 à 1987. « Rosalynn et moi sommes profondément attristés d’apprendre le décès de Paul Volcker, dont la perspicacité économique a fait un géant de la fonction publique. Paul était aussi obstiné qu’il était grand de taille, et même si certaines de ses politiques en tant que président de la Fed ont été politiquement coûteuses, c’était la bonne chose à faire », a écrit ce lundi l’ancien président Jimmy Carter, qui a fait les frais du pragmatisme de Volcker.
L’inflation est passée de 14% en 1980 à 3% en 1983
Avec une silhouette à la De Gaulle et un humour pince-sans-rire, Paul Volcker se fit d’abord remarquer en 1971 lorsqu’il était au Trésor où il concocta l’abandon américain de l’étalon or. Il atterrit ensuite à la Banque centrale américaine de 1979 à 1987 où il est parvenu à juguler une inflation galopante. Cet adepte de la rigueur avait engagé une thérapie de choc en relevant jusqu’à 22% les taux d’intérêt de l’institution, pour endiguer l’emballement des prix. À titre de comparaison, ils sont à 1,75% aujourd’hui et l’inflation autour de 2%. Cette politique inflexible a payé, l’inflation passant de 14% en 1980 à 3% en 1983. Mais elle coûtera aussi, avec la crise des otages de l’ambassade américaine en Iran, sa réélection à Jimmy Carter.
Le « Volcker Shock » en héritage
Paul Volcker est revenu sur le devant de la scène avec l’élection de Barack Obama en 2008. Nommé conseiller après la crise financière, il a mis en place la règle bancaire qui porte aujourd’hui son nom (« Volcker Shock »). Elle avait pour objectif de dissuader les banques de spéculer pour leur propre compte et d’éviter ainsi une répétition de la catastrophe des « subprimes » qui a mis l’économie américaine à genoux.