C’est la guerre entre Veolia et Suez

L’entreprise dirigée par Antoine Frérot a lancé dimanche soir, une offre publique d’achat (OPA) hostile de 7,9 milliards d’euros afin d’acquérir le reste des actions qui lui manquent pour racheter définitivement son concurrent. Au grand dam du gouvernement français qui appelle les deux parties à la table de négociation.

Entre Veolia et Suez, la bataille fait rage. C’est un combat sur le ring où les adversaires ont décidé de se rendre coups pour coups à un rythme effréné. Décidée à s’emparer de Suez, Veolia est passée dimanche soir à l’attaque, en annonçant une OPA hostile de 7,9 milliards d’euros à l’endroit de son concurrent. La réussite d’une telle opération verrait le groupe d’Antoine Frérot devenir seul détenteur de la majorité des actions de Suez. Mais cette dernière ne compte pas se laisser absorber aussi facilement puisqu’elle a porté l’affaire devant la justice. Bertrand Camus, directeur général de Suez soutient que cette OPA est en contradiction avec l’accord d’amicalité passé entre les deux entreprises en octobre dernier. Veolia qui venait de racheter 29,9% du capital de Suez à Engie, avait en effet promis laisser place à une conciliation amicale dans les négociations de rachat. Mais cet accord n’aurait pas été respecté par Suez, selon son concurrent. Antoine Frérot accuse notamment le leader mondial de la gestion de l’eau d’avoir usé de dilatoires. Il estime par ailleurs que Suez manœuvre avec Ardian et GIP pour faire capoter son offre. Des accusations rejetées par cette dernière qui a saisi la justice contre l’OPA.

OPA suspendue

Et une première sentence est tombée ce lundi. Le tribunal de commerce de Nanterre a en effet ordonné à Veolia de suspendre son OPA, le temps d’en savoir plus sur les conditions de mise en place de l’accord d’amicalité et s’il a été effectivement violé. En tout cas, l’État lui, a déjà une position toute tranchée sur l’affaire. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, estime en effet que l’initiative de Veolia n’est pas du tout amicale. « Elle contrevient à l’accord convenu et est précipitée », relève Bercy, qui a annoncé son intention de saisir l’Autorité des marchés financiers. Bruno Le Maire appelle par ailleurs les deux industriels à privilégier la négociation et l’intérêt général. Un message d’autant plus significatif que l’État, actionnaire d’Engie, s’était opposé à la cession des parts détenues par le groupe énergétique au sein de Suez à Veolia.

Suez s’oppose depuis plusieurs mois aux tentatives de rachat de Veolia, soupçonnée par les syndicats notamment de vouloir opérer une casse sociale.

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