Propos de Macron sur l’islam : les pays musulmans appellent au boycott de produits français

A la suite des propos d’Emmanuel Macron, qui a promis de ne pas « renoncer aux caricatures » du Prophète Mahomet, plusieurs pays musulmans ont appelé au boycott de produits français.

 

A la suite des propos d’Emmanuel Macron, qui a promis de ne pas « renoncer aux caricatures » du Prophète Mahomet, plusieurs pays musulmans ont appelé au boycott de produits français. Parmi eux, le Qatar, l’Arabie saoudite et Koweït.

Macron ne veut pas renoncer à une tradition française

Depuis samedi, plusieurs pays du Moyen-Orient lancent des appels au boycott de produits français. Ils s’insurgent contre les propos tenus par Emmanuel Macron, le jeudi 22 octobre. Le président français a promis de ne pas « renoncer aux caricatures » du Prophète Mahomet, interdites dans la religion musulmane. C’était à l’occasion d’un hommage au professeur Samuel Paty, décapité par un assaillant islamiste. L’enseignant a eu le malheur d’avoir montré à ses élèves de 4e des dessins de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. L’Organisation de coopération islamique, qui réunit les pays musulmans, a estimé que les propos d’Emmanuel Macron et  de certains responsables français pourraient « nuire aux relations franco-musulmanes ».

Des produits français retirés des rayons

Les appels au boycott de produits français ont débuté vendredi sur les réseaux sociaux, à travers les hashtags en arabe. Ils ont ensuite pris une forme active dans plusieurs pays du Moyen-Orient. Au Qatar, les chaînes de distribution Al-Meera et Souq al-Baladi ont annoncé qu’elles « retireraient » les produits français des magasins jusqu’à nouvel ordre. Dans l’un des magasins d’Al-Meera, un correspondant de l’AFP a même vu des employés débarrasser les étagères des confitures de la marque St. Dalfour.

Un comportement similaire a été observé au Koweït, où des employés ont retiré des fromages Kiri et Babybel des rayons de certains magasins. Toujours dans ce pays, quelque 430 agences de voyages du Koweït ont suspendu les réservations de vols vers la France. En Jordanie aussi, le Front d’action islamique, un parti d’opposition, a appelé les citoyens à se détourner des produits français.

Un blasphème passible de la peine de mort

En outre, l’Université du Qatar a annoncé vendredi sur Twitter le report de la semaine culturelle française à la suite de « l’atteinte délibérée à l’islam et ses symboles ». L’Iran, la Turquie, l’Arabie saoudite ou encore les Emirats arabes unis devraient suivre le mouvement. Pour ces pays musulmans, la caricature du prophète Mahomet constitue un blasphème parfois passible de la peine de mort.