Nosopharm s’arme pour poursuivre le développement de son antibiotique NOSO-502

Des pipettes violets dans un laboratoire.

 

L’entreprise de biotechnologie Nosopharm a récemment remanié son conseil de surveillance, avec notamment la nomination de Jacques Dumas à la présidence de l’organe, en remplacement de Jacques Biton. La nouvelle équipe a reçu pour mission principale de poursuivre le développement de l’antibiotique first-in-class NOSO-502 jusqu’à la phase 1 des essais cliniques.

Nosopharm passe à la vitesse supérieure. L’entreprise de biotechnologie dédiée à la recherche et au développement de médicaments anti-infectieux, a annoncé, il y a quelques semaines, le remaniement de son conseil de surveillance. L’organe non-exécutif accueille à sa tête Jacques Dumas en remplacement de Jacques Biton. Docteur en chimie organique de l’Université Paris VI, le nouveau président a une expérience de 30 ans en R&D. Il a occupé de hauts postes dans des groupes pharmaceutiques importants comme AstraZeneca et Bayer Healthcare. Il a aussi et surtout co-inventé deux médicaments commercialisés, le Nexavar® et le Stivarga®.

Frédéric Hammel reste au sein du conseil

Nosopharm a également annoncé les entrées de Laurent Fraisse au conseil de surveillance en tant que membre indépendant, à la place de Marie-Paule Richard, et de Sandra Dubos comme représentant de l’investisseur Kreaxi, à la suite de de Gwenaël Hamon. M. Fraisse est un expert en biotechnologie et pharmaceutie passé par Evotec ainsi que Sanofi. Quant Mme Dubos, elle est une spécialiste en conseil et accompagnement d’entreprises innovantes en sciences de la vie. Par ailleurs, le conseil de surveillance accueille Martin Lauriot Prevost, co-fondateur d’Ozyme. Il rejoint l’organe au titre d’investisseur historique. Enfin, Frédéric Hammel, representant de Elaia Partners, ne bouge pas.

Enrayer la montée de l’antibiorésistance

Philippe Villain-Guillot, co-fondateur et président du directoire de Nosopharm, dit être ravi d’accueillir cette nouvelle équipe qui doit « faciliter les collaborations avec des partenaires industriels et universitaires de premier plan » afin de développer le « pipeline » du groupe. Il espère aussi qu’elle « fera avancer [les] programmes prometteurs de découverte de médicaments contre les maladies infectieuses, en particulier dans le contexte de la montée de l’antibiorésistance. ». Pour sa part, Jacques Dumas a dit miser sur la « plateforme unique de découverte de médicaments de Nosopharm, basée sur Photorhabdus et Xenorhabdus» pour relever le challenge. Il souhaite « découvrir des anti-infectieux first-in-class et aider à lutter contre l’antibiorésistance. ».

Un médicament attendu par l’OMS

Fin juin dernier, Nosopharm a publié les résultats toxicologiques positifs pour son antibiotique first-in-class NOSO-502 sur lequel compté énormément l’OMS. En effet, aucune nouvelle classe d’antibiotiques efficaces n’a fait l’objet d’une introduction en clinique depuis plus de 40 ans. Or les maladies infectieuses constituent une cause majeure de mortalité au niveau mondial. Sans oublier qu’elles deviennent beaucoup plus difficiles à traiter avec l’augmentation de l’antibiorésistance.

Développé aux côtés de GNA NOW, un consortium d’experts représentant toutes les compétences, le NOSO-502 doit permettre de traiter les infections nosocomiales multirésistantes. Les premiers résultats aideront à poursuivre le développement du programme jusqu’à la phase 1 des essais cliniques. Bien sûr il faudra obtenir des fonds pour continuer la recherche. Et c’est l’une des missions du nouveau commando emmené par Jacques Dumas.

Biotech : Gilead et Galapagos annoncent une collaboration mondiale de recherche et développement

Un cherheur en travail dans son laboratoire

 

Galapagos et son partenaire américain Gilead ont annoncé ce dimanche avoir conclu une collaboration mondiale de recherche et développement pour une période de 10 ans. Gilead va verser 3,95 milliards de dollars à Galapagos dans un premier temps, à quoi viendra s’ajouter 1,1 milliard de dollars sous forme de participation dans l’entreprise belge, portant le tout à presque 5 milliards de dollars.

« La conclusion de cet accord historique avec notre grand partenaire Gilead fera date »

La biotech américaine Gilead Sciences a indiqué dimanche un vaste accord de collaboration avec son homologue belge Galapagos pour une durée de dix ans, en échange de presque 5 milliards de dollars versés par l’Américain. « La conclusion de cet accord historique avec notre grand partenaire Gilead fera date dans l’année de votre 20e anniversaire », a réagi Onno van de Stolpe, CEO de Galapagos, dans le communiqué. « Nous bénéficierons largement de l’expertise et de l’infrastructure de Gilead, et sommes convaincus que cette collaboration accélérera le développement des candidats médicaments de notre portefeuille », a-t-il ajouté.

Gilead va d’abord verser 3,95 milliards de dollars à Galapagos, puis 1,1 milliard de dollars sous forme de participation dans l’entreprise belge, soit presque 5 milliards de dollars. Gilead passera de 12,3 à 22% dans le capital et aura la possibilité de faire monter ses parts à 29,9%, selon un communiqué commun. Pour contrer toute spéculation, l’accord prévoit également un moratoire de 10 ans dans le but de limiter la faculté de la société américaine de chercher à acquérir Galapagos ou à augmenter sa part au-delà de 29,9 %, sous réserve d’exceptions limitées.

Les autres volets de l’accord

Les deux entreprises ont également amendé leur accord concernant filgotinib, une molécule destinée au traitement de l’arthrite rhumatoïde et à la maladie de Crohn chez les hommes, donnant ainsi un plus grand rôle dans sa commercialisation en Europe à la société belge.

L’accord donne en outre à Gilead des droits sur GLPG1690, une molécule actuellement testée en phase III contre la fibrose pulmonaire idiopathique. En cas d’autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis, Gilead devra verser 325 millions de dollars à Galapagos.

La biotech américaine a enfin une option sur les droits aux Etats-Unis sur la molécule GLPG1972 contre l’arthrose, une fois achevée la phase de tests 2b, en échange du versement de 250 millions de dollars.

Si la molécule est efficace, l’entreprise américaine pourrait verser 200 millions supplémentaires auxquels puis jusqu’à 550 millions de dollars en fonction des progrès en termes d’autorisation et des résultats des ventes.

Concernant les futurs produits, Galapagos aura une large autonomie pour la recherche et le développement et les financera jusqu’à l’issue de la phase II des essais cliniques. Gilead versera ensuite 150 millions de dollars par produit s’il exerce son option de licencier la ou les molécules. Dans ce cas, les deux entreprises poursuivront le développement en partageant les coûts.