France : les taxis réclament des mesures d’urgence face à la flambée des prix des carburants

Enseigne de taxi.

 

Des taxis ont manifesté dans plusieurs villes de France le mercredi pour demander des mesures d’urgence face à l’explosion des prix des carburants. Ils  souhaitent notamment le retour de la TVA à 5,5 %, l’instauration d’une TICPE et la mise en place de meilleures aides à la transition vers des véhicules électriques.

Un sit-in devant le ministère de l’Economie et des Finances à Paris

Les taxis ont manifesté dans plusieurs villes de France, le mercredi 30 mars 2022, pour exiger des mesures d’urgence face à la flambée des prix du carburant. Plusieurs centaines d’entre eux se sont rassemblés devant le ministère de l’Economie et des Finances à Paris à l’appel de la fédération nationale du taxi (FNDT) et des Locataires unis du taxi (LUT). Pourtant, Bruno Le Maire avait fait valoir, un peu plus tôt, l’application d’une remise de 15 centimes d’euros (hors taxe) sur le litre du carburant et la revalorisation des tarifs.

Les dépenses en carburant de plus en plus importantes 

Mais les fédérations nationales considèrent ces décisions comme des mesurettes. Pour plus d’impact, elles souhaitent un retour de la TVA à 5,5%, contre 10% actuellement. Elles voudraient aussi la mise en place d’aides à la transition vers des véhicules électriques et l’instauration d’une taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques flottante (TICPE), anciennement TIPP (taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers). Sur ce dernier point, les taxis dénoncent une hausse des prix de l’essence et du diesel de plus de 50%. Cette augmentation significative rend les dépenses en carburant très salées à la fin du mois.

Un carburant professionnel avec des tarifs préférentiels

Pour compenser la hausse des coûts du carburant, la FNDT et les LUT ont récemment relevé leur tarif réglementé de 3,5%. Mais la profession estime que les consommateurs n’ont pas à payer les pots cassés. C’est pourquoi, elle demande l’instauration de certaines mesures. Par exemple la mise en place d’un carburant pour les taxis avec des tarifs préférentiels.

Mais ce n’est pas tout. Le secteur déplore aussi le peu d’efficacité des aides à la transition vers des véhicules électriques. La FNDT pointe notamment le manque d’autonomie des batteries qui fait que les véhicules ne sont pas adaptés à la profession. De plus, dans certaines régions comme en Ile-de-France, l’aide de 6.000 euros à l’achat d’une voiture électrique ne concerne pas tous les véhicules.

Des manifestations à Nantes et Bordeaux

Outre Paris, des rassemblements ont également eu lieu dans d’autres villes de France comme Nantes. Dans cette commune, 70 taxis ont mené une opération escargot sur la rocade en direction de l’aéroport. Cette action a provoqué de gros embouteillages et une paralysie momentanée du trafic sur certaines voies.

A Bordeaux, il y a également eu un énorme bouchon. Une centaine de taxis a manifesté sur diverses voies, accompagnés d’auto-écoles et de camions poids-lourds. Les conducteurs ont défilé lentement, pare-chocs contre pare-chocs.

Grève du 5 décembre : ces secteurs d’activité qui vont en profiter

Un chauffeur d'Uber dans un trafic dense

 

L’appel à la grève du 5 décembre contre la réforme des retraites et la fin des régimes spéciaux, va faire tourner la France au ralenti jeudi. De nombreux secteurs publics dont celui des transports et de l’éducation seront fortement touchés. Mais, comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, il y a des activités qui enregistreront une forte hausse de leurs trafics et chiffres d’affaires.

Les plateformes de covoiturage

La grève du jeudi 5 fera les affaires des bus et plateformes de covoiturage, qui enregistrent déjà le plein de réservations. BlaBlaCar, le leader du secteur espère doubler son activité comme lors du dernier épisode de grève au printemps 2018. Cette ambition est partagée par BlaBlaLines, Covoit’ici, Karos, Klaxit (RATP) et OuiHop’ (SNCF). Getaround, le champion européen d’auto partage, offre jusqu’à 20 euros, soit 4 heures de route, aux nouveaux clients sur sa plateforme.

VTC et taxis

Naturellement les VTC et taxis vont se frotter les mains le jeudi. La loi du marché veut que moins il y a de voitures disponibles, plus la course doit coûter cher. L’on s’attend donc à une flambée des prix, jusqu’à plus de 100 euros pour une traversée de Paris, comme lors de la dernière grève de la RATP. Uber mobilise ses « troupes » (30 000 chauffeurs dans la capitale) en promettant des bonus financiers à tous ceux qui prendront la route, surtout pendant les heures de pointe. Son concurrent Heetch, lui, mise sur des prix abordables.

Les autocars

Toujours dans le domaine du transport, les compagnies d’autocars comme Blablabus et Flixbus enregistrent une augmentation respective de la demande de 65 % et de 70% sur les axes qui relient Paris à l’ouest de la France. Strasbourg, où se tient le marché de Noël, et Lyon, qui accueille la Fête des Lumières du 5 au 8 décembre, sont en tête des destinations.

Scooters électriques, vélos et trottinettes

Les scooters électriques, vélos et trottinettes auront également leur part du gâteau pendant le jeudi noir. Par exemple, le service de location Cityscoot, qui recense 65 000 trajets par jour normalement, entend doubler son chiffre comme il l’a fait en septembre avec 90 000 trajets.

Les nounous

Le jeudi 5 décembre, de nombreux établissements devraient fermer leurs portes car les enseignants feront grève aux côtés des cheminots. Conséquence : les parents seront obligés de faire appel aux nounous pour surveiller leurs plus jeunes enfants. Le leader du service à la personne, Yoopies constate déjà une hausse de +87% de la demande par rapport à un jeudi normal.

Les chaines de télé

Pendant les grèves, les Français préfèrent rester chez eux à profiter de très bons films ou de succulentes émissions. Les chaînes d’information en continu pourraient par conséquent gagner quelques téléspectateurs la semaine prochaine. Sans oublier les plateformes de streaming comme Netflix.