Transports : vers le retour de l’écotaxe sur les poids lourds?

L'écotaxe pour les poids lourds revient.

Le nouveau ministre des Transports, François Durovray, se montre ouvert à un retour de l’écotaxe sur les poids lourds. Dans la matinale de TF1, il a laissé entendre que cette mesure pourrait permettre de répondre aux « très grands défis d’investissement » du secteur. Mais les organisations professionnelles s’opposent fermement à cette idée, menaçant même d’entrer en action en cas d’instauration.

Face au déficit public qui se creuse, le nouveau gouvernement réfléchit à plusieurs dispositifs pour mobiliser de l’argent, tout en mettant en avant le besoin de justice social ou environnementale. Bercy, aujourd’hui occupé par Antoine Armand, table sur une hausse des impôts des Français les plus riches et des grandes entreprises pour redresser les finances publiques.

L’écotaxe sur les poids lourds pourrait faire son retour

Du côté du ministère des Transports, on réfléchit au retour de l’écotaxe sur les poids lourds. Cet impôt a été imaginé en 2007 lors du Grenelle de l’Environnement, puis voté à l’unanimité en 2009. Alors qu’il devait entrer en vigueur en 2013, le gouvernement, confronté à la fronde des « Bonnets rouges » déclenchée en Bretagne, avait dû abandonner le projet un an plus tard.

Mais le nouveau ministre des Transports, François Durovray, pourrait revenir là-dessus. Interrogé sur le retour de l’écotaxe mardi, dans la matinale de TF1, il n’a pas répondu directement mais a indiqué qu’il fallait « des recettes » pour répondre aux « très grands défis d’investissement » dans le secteur. Il a notamment évoqué l’entretien des infrastructures de transport routier et ferroviaire, ainsi que la transformation de ces équipements pour réussir la transition écologique.

La TLF vigoureusement opposée à l’écotaxe

Si François Durovray s’est montré prudent, en renvoyant sa décision à la déclaration de politique générale que doit prononcer le Premier ministre Michel Barnier le 1er octobre, les organisations professionnelles sont toutes sorties du bois. Et pour cause. En août 2023, le nouveau ministre des Transports, alors président de la commission Mobilités de l’Assemblée des départements de France, avait déclaré qu’il faudra poser à plat les conditions de mise en œuvre de la taxe poids lourd dans les prochains mois. Maintenant qu’il est aux commandes, rien ne l’empêche de le faire.

L’Union des entreprises de transport et de logistique (TLF), l’organisation professionnelle du secteur, a alerté sur les graves conséquences qu’entraînerait une telle taxe. Dans un communiqué, elle affirme que ce « nouvel impôt viendrait grever la compétitivité du pavillon français et mettre directement en péril de nombreuses TPE-PME » des transports, une filière qui enregistre une « vague de défaillances inédite depuis les années 1990 ».

L’OTRE et la FNTR plus menaçantes

TLF, qui s’oppose aux projets actuels d’écotaxe en Alsace et dans la région Grand Est, dit se mettre « à disposition du ministre des Transports pour lui présenter les défis du transport de marchandises et de la logistique ». L’Union souhaite aussi prendre part aux concertations annoncées par le ministre. De son côté, l’Organisation des Transports Routiers Européens (OTRE) se montre plus virulente. L’organisation invite l’ensemble des régions de France à ne pas laisser passer une telle mesure, qui viendrait nuire à la filière et parasiter les travaux urgents à mener en faveur de la transition énergétique.

Quant à la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), elle va plus loin en menaçant d’attaquer en justice l’écotaxe. Le 7 octobre prochain, l’organisation patronale compte d’ailleurs rejoindre une manifestation des acteurs économiques d’Alsace, qui s’opposent à cet impôt dans leur région. Elle estime d’ailleurs que cette mesure ne rapportera pas autant que prévu. En effet, les camions étrangers, qui se détournent pour échapper aux taxes sur les routes de leurs pays, n’auront plus de raison de le faire.

SNCF : Jean-Pierre Farandou paie son accord sur les fins de carrière

Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, devra quitter son poste après les JO de Paris 2024. Le gouvernement lui a notifié cette décision mardi, alors qu’il était attendu pour une audition au Sénat. Le dirigeant devait s’expliquer au sujet de l’accord sur les fins de carrière négocié au sein de son entreprise.

Mardi 7 mai, le gouvernement a notifié à Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, qu’il sera remplacé à son poste après les JO de Paris 2024. Ce même jour, le dirigeant a été auditionné au Sénat. Il a dû s’expliquer concernant l’accord sur les fins de carrière adopté par la compagnie ferroviaire et les quatre syndicats représentatifs. L’exécutif n’apprécie pas ce texte, qui contournerait sa réforme des retraites.

L’éviction de Jean-Pierre Farandou liée à l’accord sur les fins de carrière

Officiellement, Jean-Pierre Farandou ne sera pas reconduit à son poste de PDG à cause de son âge de 68 ans en 2025. Mais on le sait, le gouvernement voulait également sa tête. Il ne lui pardonne pas l’adoption de l’accord sur les fins de carrière au moment où il serre les vis à tous les étages pour tenir le budget. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire reprochait au texte d’engager « les équilibres de la réforme des retraites et les équilibres financiers de la SNCF ».

Bruno Le Maire exigeait des explications

Le locataire de Bercy se plaignait aussi de n’avoir pas été averti sur la tenue des négociations. « Je vais convoquer le PDG de la SNCF dans les prochains jours (…) Je suis en droit de demander des comptes », avait-t-il lancé. Mardi devant le Sénat, Jean-Pierre Farandou a défendu le contenu de l’accord signé le 22 avril. Il a parlé d’un dispositif « raisonnable, équilibré et utile ». Le dirigeant a également assuré que le texte « ne contourne pas la loi sur les retraites ». Par ailleurs, il a promis de compenser le coût des mesures sans répercuter sur les prix des billets, et de préserver les marges de l’entreprise publique.

L’accord ne coûtera rien au contribuable selon Jean-Pierre Farandou

Jean-Pierre Farandou a estimé que l’accord coûtera à la SNCF 35 millions d’euros. Ce montant représenterait « 0,3 % de la masse salariale ». Le dirigeant a souligné au passage que le résultat net de son groupe s’élevait à 1,3 milliard d’euros. « Il ne coûtera rien au contribuable », a-t-il insisté. Le PDG a d’ailleurs rejeté les « accusations d’opacité, de manque de transparence et de manque d’information » portées par Bercy. Selon lui, l’exécutif était bien informé car les négociations ont démarré sur demande des pouvoirs publics. Il a aussi communiqué dessus lors d’une interview dans Le Monde, en février.

Deux anciens Premiers ministres pressentis pour le remplacer

Pour remplacer Jean-Pierre Farandou à la tête de la SNCF, le gouvernement penserait à deux anciens locataires de Matignon. Il s’agit de Jean Castex, chef du gouvernement du 3 juillet 2020 au 16 mai 2022, qui travaille aujourd’hui dans la compagnie ferroviaire. Et d’Elisabeth Borne, Premier ministre du 16 mai 2022 au 9 janvier 2024. Elle fut également ministre des Transports du 17 mai 2017 au 16 juillet 2019 et directrice de la stratégie de la SNCF (entre 2002 et 2007).

Jean-Pierre Farandou a redressé les finances de la SNCF

Que ce soit pour l’un ou pour l’autre, la tâche ne sera pas facile. C’est-à-dire qu’il sera difficile de faire mieux que celui qu’on débarque. Jean-Pierre Farandou a redressé les finances du groupe, dans le rouge avant sa prise de fonction en 2019. Les représentants syndicaux l’apprécient également pour son attachement au dialogue social. Mais ils ne pourront rien face à son départ voulu par l’exécutif pour lui faire payer son accord.

Blocage des raffineries : la tension toujours vive

Un pompiste mettant de l'essence dans un véhicule.

 

Débutées fin septembre, les grèves dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies se poursuivent ce lundi en France. Elles ont fait monter drastiquement les prix à la pompe et paralysé les transports. A la veille d’une importante mobilisation interprofessionnelle, la situation devient plus que compliquée pour le gouvernement.

Après un weekend mouvementé, les grèves dans les raffineries et dépôts français de TotalEnergies se poursuivent ce lundi. Emmenées par la CGT, elles paralysent désormais les sites de Normandie, Donges, La Mède, Flandres et Feyzin. Pour les automobilistes, trouver du carburant devient ainsi de plus en plus compliqué. Dimanche soir, au moins 30,1 % des stations-services faisaient face à des difficultés d’approvisionnement sur au moins un carburant, contre 27,3 % la veille.

L’attitude de la CGT jugée « inacceptable » et « illégitime »

La situation est particulièrement grave en Centre-Val-de-Loire (42,8 %), en Ile-de-France (41,6 %), en Bourgogne-Franche-Comté (39,4 %) et en Auvergne-Rhône-Alpes (37,9 %). En cause, des livraisons moins nombreuses ce week-end malgré l’autorisation des camions-citernes à rouler. Pour atténuer la grève, le gouvernement avait pourtant réquisitionné des dépôts de carburant, dont ceux de Feyzin (Rhône) et de Mardyck (Flandres). L’objectif était d’alimenter les stations-service des Hauts-de-France, d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Bourgogne-Franche-Comté.

L’Etat a également annoncé la prolongation de la ristourne de 30 centimes pour faire face à la hausse des prix à la pompe. Il a assuré, dans le même temps, que TotalEnergies allait prolonger sa remise de 20 centimes. Mais, agacé par le bras de fer, l’Etat français a haussé le ton dimanche. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire a jugé « inacceptable » et « illégitime » l’attitude de la CGT qui continue de bloquer les sites malgré l’accord salarial signé avec la direction de Total. Cet accord prévoit une hausse de 7% et une prime de de 3.000 à 6.000 euros, contre une augmentation de 10% réclamée au départ.

Vers un mouvement social d’ampleur ?

La Première ministre, Elisabeth Borne, a poussé le bouchon plus loin, en menaçant les grévistes de nouvelles réquisitions. Quant à Bruno Le Maire, il a même laissé entrouverte la porte de la force pour libérer les raffineries et dépôts de carburant. Sur BFMTV, il appelé à la « fermeté » et à plus d’« autorité » face aux syndicats. Cela d’autant plus que ce serait la minorité qui impose son diktat à la majorité. Le secrétaire général de la CGT, lui, a une autre analyse de la situation.

D’après Philippe Martinez, si la grève continue chez TotalEnergies malgré la signature d’un accord avec les parties prenantes, c’est parce qu’ « une majorité de salariés n’est pas contente » des propositions du groupe pétrolier et gazier. Pour lui, « la délégation de pouvoir a ses limites ». Ainsi, il estime que la grève interprofessionnelle de mardi s’impose. Philippe Martinez a expliqué qu’il s’agissait de « mettre en avant tous les oubliés » de France. Notamment ceux du Ségur de la Santé, les Smicards, les agents de centrales nucléaires, des transports, et autres. Un appel clair à la grève général qui fait craindre un « Gilets jaunes 2 ».

France : les taxis réclament des mesures d’urgence face à la flambée des prix des carburants

Enseigne de taxi.

 

Des taxis ont manifesté dans plusieurs villes de France le mercredi pour demander des mesures d’urgence face à l’explosion des prix des carburants. Ils  souhaitent notamment le retour de la TVA à 5,5 %, l’instauration d’une TICPE et la mise en place de meilleures aides à la transition vers des véhicules électriques.

Un sit-in devant le ministère de l’Economie et des Finances à Paris

Les taxis ont manifesté dans plusieurs villes de France, le mercredi 30 mars 2022, pour exiger des mesures d’urgence face à la flambée des prix du carburant. Plusieurs centaines d’entre eux se sont rassemblés devant le ministère de l’Economie et des Finances à Paris à l’appel de la fédération nationale du taxi (FNDT) et des Locataires unis du taxi (LUT). Pourtant, Bruno Le Maire avait fait valoir, un peu plus tôt, l’application d’une remise de 15 centimes d’euros (hors taxe) sur le litre du carburant et la revalorisation des tarifs.

Les dépenses en carburant de plus en plus importantes 

Mais les fédérations nationales considèrent ces décisions comme des mesurettes. Pour plus d’impact, elles souhaitent un retour de la TVA à 5,5%, contre 10% actuellement. Elles voudraient aussi la mise en place d’aides à la transition vers des véhicules électriques et l’instauration d’une taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques flottante (TICPE), anciennement TIPP (taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers). Sur ce dernier point, les taxis dénoncent une hausse des prix de l’essence et du diesel de plus de 50%. Cette augmentation significative rend les dépenses en carburant très salées à la fin du mois.

Un carburant professionnel avec des tarifs préférentiels

Pour compenser la hausse des coûts du carburant, la FNDT et les LUT ont récemment relevé leur tarif réglementé de 3,5%. Mais la profession estime que les consommateurs n’ont pas à payer les pots cassés. C’est pourquoi, elle demande l’instauration de certaines mesures. Par exemple la mise en place d’un carburant pour les taxis avec des tarifs préférentiels.

Mais ce n’est pas tout. Le secteur déplore aussi le peu d’efficacité des aides à la transition vers des véhicules électriques. La FNDT pointe notamment le manque d’autonomie des batteries qui fait que les véhicules ne sont pas adaptés à la profession. De plus, dans certaines régions comme en Ile-de-France, l’aide de 6.000 euros à l’achat d’une voiture électrique ne concerne pas tous les véhicules.

Des manifestations à Nantes et Bordeaux

Outre Paris, des rassemblements ont également eu lieu dans d’autres villes de France comme Nantes. Dans cette commune, 70 taxis ont mené une opération escargot sur la rocade en direction de l’aéroport. Cette action a provoqué de gros embouteillages et une paralysie momentanée du trafic sur certaines voies.

A Bordeaux, il y a également eu un énorme bouchon. Une centaine de taxis a manifesté sur diverses voies, accompagnés d’auto-écoles et de camions poids-lourds. Les conducteurs ont défilé lentement, pare-chocs contre pare-chocs.

Air France-KLM : Un plan de départs volontaires concernant 465 postes présenté ce lundi

Un Airbus A380 d'Air France

 

Ce lundi 13 mai, la compagnie Air France-KLM a présenté un plan de départs volontaires concernant jusqu’à 465 postes sur son réseau domestique. La direction précise qu’il n’y aura aucun départ contraint et que toute action fera l’objet d’une consultation.

« Il n’y aura aucun départ contraint »

La compagnie aérienne Air France a présenté ce lundi un plan de départs volontaires allant jusqu’à 465 postes sur son réseau domestique et affectant son personnel au sol. « Les représentants du personnel ont été informés d’un projet de plan de départs volontaires pouvant concerner jusqu’à 465 postes sur le réseau domestique qui serait mis en œuvre sur plus d’une année. Il fera prochainement l’objet d’une consultation. Il n’y aura aucun départ contraint », a indiqué la direction d’Air France-KLM dans un communiqué diffusé en parallèle du comité social et économique central (CSEC, ex-comité central d’entreprise) qui se tient au siège de la compagnie, à Trembley-en-France.

Des mesures d’accomâgnement prévues

La compagnie dit avoir identifié un « sureffectif » dans plusieurs services, dont celui de l’activité sol du court courrier, où elle envisage de réduire de 15% en sièges kilomètres offerts (SKO) d’ici à la fin 2021. Aussi, note-t-elle, la concurence accrue des TGV et le développement rapide des compagnies low cost.

Elle rassure que ce plan de départs volontaires sera renforcé par « des mesures d’accompagnement individualisées pour les salariés concernés, qui seront détaillées et négociées lors de la consultation avec les partenaires sociaux ».

En 2018 Air France-KLM a enregistré une perte de 189 millions d’euros sur son activité domestique. Son déficit cumulé lui s’est élevé à 717 millions d’euros depuis 2013. « L’exercice (2018) a été marqué par une importante hausse des capacités pendant une période creuse conduisant à une pression sur la recette unitaire » a d’ailleurs rappelé Benjamin Smith, DG de la compagnie aérienne française depuis août 2018.

Air France recrute 

En parallèle, Air France avait récemment annoncé d’importants recrutements dans de nombreux métiers à forte croissance de l’entreprise sur l’année 2019. Plus de 1.000 contrats à durée indéterminée (CDI) seraient prévus par la direction.« De nombreux talents vont nous rejoindre en 2019, pilotes, hôtesses et stewards, mécaniciens ou ingénieurs, pour accompagner la croissance d’Air France, mais nous avons aussi la responsabilité de garantir l’équilibre de nos activités dans certains secteurs pour en assurer la pérennité », a confié Anne Rigail, Directrice Générale d’Air France.

L’évolution titre ce lundi 

Ce lundi, à 13h30 environ, le titre Air France-KLM perdait 3,7% à 8,7 euros, pénalisé par Bernstein qui a abaissé sa recommandation sur le titre de « performance de marché » à « sous-performance ». Les syndicats se disaient inquiets pour les travailleurs et travailleuses menacés, leurs familles, enfants et adolescents.

 

Du Velib au Cityscoot

Après les succès du Velib et de l’Autolib, la mairie de Paris va équiper ses rues d’un service de location de scooters, Cityscoot.

Ce nouveau service est disponible pour les parisiens depuis le mois de juin dernier.

Il a été présenté en grandes pompes par la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a vanté les avantages environnementaux de ces scooters électriques.

La mairie de Paris souhaite désengorger la circulation parisienne de manière écologique avec ces nouveaux deux-roues.

Loi El Khomri : les gréves causent d’importants bouchons

Plusieurs centaines de kilomètres de bouchons ont été déplorés, jeudi 31 mars, en Ile-de-France, en raison de la gréve des transports contre la loi sur le travail portée par la ministre El Khomri.

Le secteur des transports publics était en gréve, ce jeudi 31 mars, afin d’exprimer son désaccord avec le projet de loi dit « El Khomri » sur le travail.

De nombreux franciliens ont donc du prendre leurs voitures pour se déplacer, engorgeant encore plus un trafic déjà dense.

Vers huit heures du matin, ce sont près de 400 kilomètres de bouchons qui ont été recensés par le site Sytadin.