France : une chronologie des médias qui irrite Canal+

Le groupe craint de perdre sa place historique dans le paysage cinématographique français au profit des plateformes de streaming. En cause, la future chronologie des médias décidée par le gouvernement à travers une nouvelle réforme.

À Canal+, l’inquiétude monte, le ton aussi. Dans le collimateur du groupe de Vincent Bolloré figure le nouveau « SMAD » (services de médias audiovisuels à la demande), décret actualisé du gouvernement inspiré d’une directive européenne destinant à ouvrir la porte du cinéma français à Netflix, Amazon et les autres géants du streaming. Ces derniers sont notamment appelés à travers ce texte à financer à hauteur de 20 à 25% de leur chiffre d’affaires réalisé en France l’industrie du septième art tricolore. Cela représente pour une plateforme comme Netflix, leader mondial de la vidéo à la demande, un investissement annuel de 150 à 200 millions d’euros. En contrepartie, les acteurs du streaming bénéficieraient d’un assouplissement de la chronologie des médias, du nom de la disposition réglementant l’exploitation des œuvres cinématographiques dans le paysage audiovisuel français.

Fronde de Canal+

C’est à ce niveau que le bât blesse. En effet l’assouplissement de cette règle tel que prévu par le décret SMAD voudrait que les géants du streaming soient autorisés à diffuser sur leur plateforme un contenu un an à peine après sa sortie en salle. Soit un délai trois fois moins plus rapide que celui fixé à 36 mois actuellement.

Mais il n’en est pas question pour Canal+. Par la voix de son patron, le groupe s’est insurgé contre cette directive toujours en discussion entre les différents acteurs. À en croire Maxime Saada interrogé par Le Figaro le 26 mai dernier, ce serait une erreur de la part de l’État d’aligner les plateformes de streaming sur les mêmes délais d’exploitation des productions cinématographiques que son groupe. Le quinquagénaire président du directoire de Canal+ rappelle que son groupe demeure le premier contributeur du cinéma en France. Une raison suffisante selon lui pour le protéger de l’appétence de Netflix et ses homologues en pleine percée sur le marché français. D’autant que, ajoute Maxime Saada, Canal+ a consenti 160 millions d’euros d’investissement dans le septième art français en 2020 pendant que les géants du streaming profitaient allègrement du contexte épidémique pour gagner en abonnés.

Preuve de sa détermination à conserver sa position d’acteur historique du cinéma français, Canal+ menace de se désengager si les dispositions actuelles du SMAD sont maintenues.

Divertissement : Netflix rachète le mythique cinéma Egyptian Theatre

Le mythique cinéma Egyptian Theatre sur Hollywood Boulevard, à Los Angeles.

 

Après un an de négociations, Netflix a annoncé vendredi le rachat du mythique Egyptian Theatre, sur Hollywood Boulevard, à Los Angeles. Le but de cette acquisition ? Organiser des lancements de films et des événements spéciaux.

Netflix a conclu vendredi le rachat de l’Egyptian Theatre, mythique cinéma situé sur Hollywood Boulevard, confirmant encore un peu plus son rang comme acteur majeur de l’industrie du cinéma aux Etats-Unis. Selon le Los Angeles Times, la transaction s’élève à quelques dizaines de millions de dollars. Netflix gèrera l’établissement en partenariat avec la Cinémathèque américaine, une association à but non lucratif qui avait racheté puis rénové le cinéma délabré en 1996.

Netflix avait déjà racheté le Paris Theatre

Le cinéma de Los Angeles a été bâti en 1922 et s’enorgueillit d’avoir accueilli la première séance de promotion jamais organisée à Hollywood (Robin des Bois, avec Douglas Fairbanks dans le rôle-titre). Il avait aussi eu le privilège d’accueillir le lancement d’un grand nombre de films de l’Age d’or du cinéma, comme La ruée vers l’or de Chaplin ou Les Dix Commandements. Netflix prévoit d’y organiser le lancement de ses films ainsi que d’autres événements spéciaux.

Le géant de la vidéo à la demande a dépensé ces dernières années des milliards de dollars pour attirer à lui les grands noms de l’industrie du cinéma, s’imposant aux côtés des grands studios traditionnels d’Hollywood pour produire des films remarqués, comme « Roma » ou « The Irishman ». Aussi, l’an dernier, Netflix avait racheté un cinéma historique de New York, le Paris Theatre, qui avait fermé ses portes.

Netflix veut lever un obstacle majeur

Les professionnels du secteur voient ces investissements comme un bras de fer engagé par le géant du streaming avec les grandes enseignes de cinéma et les studios traditionnels. Netflix souhaite contourner, aux Etats-Unis, l’usage qui veut qu’un délai de 90 jours s’écoule entre la sortie d’un film en salles et sa diffusion sur Internet.  Les Oscars et autres prix cinématographiques exigent en effet que les films aient été projetés dans des salles pendant un certain temps pour pouvoir concourir. Selon le média spécialisé IndieWire, Netflix a décidé de ne pas présenter cette année ses films dans les grands festivals comme Venise, Toronto ou New York (si tant est qu’ils puissent avoir lieu malgré la pandémie), préférant les dévoiler dans des lieux indépendants. Le rachat de l’Egyptian Theatre répond à cet objectif.

Les Visiteurs 3 : échec commercial ?

Bien qu’il soit en tête du classement hexagonal des films les plus vus au cinéma pour sa première semaine d’exploitation, Les Visiteurs 3 fait bien moins bien que les deux épisodes précédents.

Selon les chiffres du classement national français publiés cette semaine, le troisième volet des aventures des Visiteurs a réuni 1,15 million de spectateurs dans les salles obscures pour sa première semaine de sortie. Il se place en tête du classement devant Kung Fu Panda 3.

Pourtant, ce nouvel opus, unanimement descendu en flèche par les critiques, a attiré pour sa première semaine d’exploitation (du 6 au 12 avril 2016) deux fois moins de spectateurs que son prédécesseur, Les Visiteurs 2 – Les Couloirs du temps, sorti en 1998.

Avec un coùt impressionnant, reste à savoir si le film deviendra rentable sur la durée.

Énorme succès pour les jouets Starwars

Les ventes de jouets liés au film Starwars VII ont battu tous les records et ont permis aux producteurs d’enregistrer des recettes pharaoniques.

Starwars VII a été un véritable événement en cette fin d’année 2015, si bien que le succès en salle du film en a fait l’un des trois plus rentables de l’histoire du cinéma mondial.

Mais ce n’est pas tout, selon l’agence de presse Reuters, les studios Walt Disney (désormais producteurs de la franchise) ont également engrangé la somme record de 700 millions de dollars avec la vente des figurines et autres jouets, dépassant ainsi les ventes cumulées des produits similaires Jurassic World, Avengers ou les Minions…

Un record d’autant plus notable, que ces jouets ont seulement été mis en vente au mois de septembre.