Coronavirus : un plan de départs volontaires en cours à Boeing

Un Boeing 777X sur le tarmac.

 

Dans un contexte difficile pour le secteur de l’aviation, le PDG de Boeing Dave Calhoun a annoncé jeudi, via une lettre adressée aux employés, la mise en place d’un plan de départs volontaires. L’avionneur américain promet toutefois de respecter ses engagements auprès de ses clients.

Dans un courrier adressé à ses salariés, jeudi 2 avril 2020, Dave Calhoun, le directeur général de Boeing, a annoncé la mise en place d’un plan de départs volontaire afin de faire face à l’impact de la pandémie de coronavirus et préserver l’essentiel pour préparer la reprise. « Nous prenons des mesures – y compris ce plan de départs volontaires – sur la base de nos connaissances à ce jour. Ces mesures vont nous mener jusqu’à la reprise à condition que nous ne soyons pas confrontés à d’autres défis », écrit Dave Calhoun à tous les employés du groupe.

«  Nous devons faire tout notre possible pour garder notre équipe intacte »

Boeing n’a donné aucun détail sur son plan de départs volontaires, mais a précisé que les employés qui choisiraient de partir pourraient bénéficier « d’une indemnité et d’avantages sociaux ». Il s’agit par exemple d’une couverture santé, un service très important aux Etats-Unis, où il n’y a pas de couverture santé universelle, comme en Europe.

Le géant américain de l’aéronautique précise qu’il dévoilera plus de détails sur les modalités de la mesure dans les prochaines semaines. Il promet surtout de respecter ses engagements auprès de ses clients que ce soit dans le domaine de l’aviation civile, de la défense ou de l’espace. Cela doit passer par le maintien de « la stabilité de notre chaîne d’approvisionnement afin que nous soyons prêts à redémarrer lorsque la pandémie sera terminée », indique le PDG.

40 à 70% des lignes intérieures à l’arrêt aux Etats Unis 

Selon Dave Calhoun, Boeing doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger l’avenir de son activité au moment où le secteur aéronautique est à l’arrêt en raison de l’épidémie de coronavirus. En effet, la plupart des vols transatlantiques des compagnies américaines ont été suspendus, tandis qu’entre 40 à 70% de leurs lignes intérieures sont à l’arrêt. Par ailleurs, l’apparition du Covid-19 et les mesures de confinement pourraient faire chuter de 20 % à 50 % les revenus du secteur aérien mondial, d’après le cabinet de conseil BCG.

Les compagnies aériennes américaines réclament un plan de sauvetage public

Or Boeing se trouvait déjà dans une situation très délicate, car confronté depuis plusieurs mois à la crise du 737 MAX. « Selon nos estimations, le groupe a du cash garanti jusqu’au mois de juin 2021 avec ses prêts actuels. Mais la baisse du trafic, couplée à la baisse de production des long-courriers et à la crise du 737 MAX le rapprochent du point de détresse financière », avertit Philippe Plouvier, directeur associé au BCG et expert aéronautique.

Face à cette éventuelle faillite, Boeing et les compagnies aériennes américaines réclament un sauvetage public inédit. American Airlines notamment compte demander au gouvernement une aide de 12 milliards de dollars afin d’affronter la crise.

Programme A220 : Airbus veut racheter la part de Bombardier

Un 380 pour All Nippon Airways dans l'atélier de peinture de l'usine Airbus à Hambourg.

 

Airbus pourrait racheter la part de Bombardier (33,6 %) dans le programme A220. Selon des sources industrielles, un accord devrait survenir dès cette semaine, alors que les deux groupes publieront leurs résultats financiers trimestriels le 13 février.

Airbus va probablement racheter à Bombardier sa participation (33,6 %) dans le programme A220, a appris Reuters vendredi 7 février de sources industrielles. En difficulté financièrement, le groupe canadien a annoncé en janvier qu’il « réévaluait » sa participation dans sa coentreprise avec Airbus : SCAC (Société en commandite Airbus Canada).

Le gouvernement québécois détient également 16,4 % de l’A220

L’annonce pourrait intervenir dès ce lundi 10 février et avant la publication des résultats des deux groupes aéronautiques, ont dit les deux sources de Reuters. Airbus et Bombardier doivent présenter leurs résultats financiers jeudi 13 février. Le Wall Street Journal a également rapporté un accord imminent entre les deux avionneurs. Le journal américain ne donne pas d’estimation concernant la valeur de l’accord. En juillet 2018, Bombardier estimait sa part de 33,6 % à 1,76 milliard de dollars américains (1,61 milliard d’euros). Airbus a déjà déboursé un dollar symbolique pour acquérir une participation majoritaire de 50,01% dans le programme.

Le gouvernement québécois détient également 16,4 % de l’A220. Il avait indiqué qu’il ne souhaitait pas réinvestir dans le programme. Si l’accord se concrétise entre Airbus et Bombardier, la participation du Québec pourrait donc être diluée après d’éventuels réinvestissements d’Airbus.

Avec ce rachat, Bombardier quitterait définitivement l’aviation commerciale

Toujours selon le Wall Street Journal, l’accord entre Bombardier et Airbus prévoie que l’avionneur européen prenne à sa charge les investissements de 350 millions de dollars faits par l’entreprise canadienne dans l’A220 en 2019.  L’A220 emploie environ 2700 personnes à Mirabel au Québec.

Pour Bombardier, un éventuel retrait du programme A220 voudra dire que la société quittera définitivement le secteur de l’aviation commerciale. Les investisseurs ont peu réagi à la nouvelle, le titre de l’entreprise terminant vendredi sur une hausse de 0,04 dollar, ou de 2,8%, à 1,47 dollar à la Bourse de Toronto.

Bombardier en difficulté financièrement

Bombardier fait face à d’importantes difficultés de maîtrise des coûts et recherche actuellement des partenaires pour ses activités ferroviaires. Bloomberg rapporte que le groupe songe à regrouper sa division ferroviaire avec la société française Alstom.

La semaine dernière, un autre article du Wall Street Journal affirmait que l’industriel canadien avait engagé des pourparlers pour vendre sa division d’avions d’affaires à la société américaine Textron, qui fabrique entre autres les avions Cessna et se spécialise dans les appareils de petite et de moyenne taille.