Cybersécurité : Airbus se renforce en rachetant Infodas

Airbus a annoncé ce lundi avoir conclu un accord pour racheter Infodas, une entreprise familiale allemande spécialisée dans les services de cybersécurité et de technologies de l’information. Le groupe aéronautique européen espère que cette acquisition lui permettra de renforcer son portefeuille de cybersécurité au profit de ses clients.

Airbus Defence and Space a annoncé ce lundi la signature d’un accord pour acquérir la société allemande Infodas. Le géant européen de l’aéronautique et de la défense n’a pas donné le montant de l’opération, qui attend les autorisations réglementaires. Cependant, il a précisé que tout devrait être finalisé d’ici la fin de cette année.

Infodas, un spécialiste du domaine de la défense et des infrastructures

Créée en 1974, Infodas est une société allemande opérant dans le domaine de la cybersécurité et des technologies de l’information pour le secteur public, en particulier dans le domaine de la défense et des infrastructures. Basée à Cologne, elle possède également des bureaux à Berlin, Bonn, Hambourg, Munich et Mayence. L’entreprise compte 250 salariés. Son chiffre d’affaires annuel s’élève à environ 50 millions d’euros.

Infodas fait de l’audit, du conseil et des tests d’intrusion des SI

Infodas propose des prestations de sécurité informatique certifiées par l’Office fédéral de la sécurité de l’information (BSI). La société familiale fait notamment de l’audit, du conseil, et mène des tests d’intrusion des systèmes d’information (SI). Ses produits répondent à différents niveaux de classification jusqu’à secret. Ils sont également agréés selon les Critères Communs et disposent d’autres certifications spécifiques à chaque pays.

Airbus souhaite proposer des solutions plus complètes à ses clients

Avec l’acquisition d’Infodas, Airbus compte renforcer davantage ses capacités en matière de cybersécurité et proposer des solutions plus complètes à ses clients. Le géant aéronautique européen espère également créer un mécanisme de défense plus efficace contre les futures menaces cyber. Les attaques informatiques enregistrent une forte augmentation ces dernières années, en raison de la digitalisation des entreprises et administrations.

Airbus rêve d’un avenir numérique solide et sécurisé

Ces dernières années, Airbus a beaucoup amélioré ses capacités en matière de cybersécurité. Le groupe espère garantir une meilleure protection de ses opérations, de ses clients et plus largement de son écosystème. Le rachat d’Infodas apportera au groupe une contribution significative à sa stratégie visant à sécuriser les futures plateformes numériques. Il doit également lui permettre de construire un avenir numérique plus solide et sûr.

Infodas a déjà signé un partenariat récemment avec le rival Boeing

Infodas avait été sélectionnée par Boeing en novembre 2023 pour contribuer à la modernisation du système aéroporté d’alerte et de contrôle (AWACS) de l’OTAN. Ce dispositif constitue un élément majeur de la défense aérienne de l’alliance. Il sert notamment à protéger l’intégrité de l’espace aérien des pays membres. Dans le cadre de ce contrat, l’entreprise allemande fournira des solutions interdomaines et travaillera à leur intégration dans l’architecture. En outre, elle veillera à  mettre à disposition un support complet tout au long du cycle de vie.

Coronavirus : un plan de départs volontaires en cours à Boeing

Un Boeing 777X sur le tarmac.

 

Dans un contexte difficile pour le secteur de l’aviation, le PDG de Boeing Dave Calhoun a annoncé jeudi, via une lettre adressée aux employés, la mise en place d’un plan de départs volontaires. L’avionneur américain promet toutefois de respecter ses engagements auprès de ses clients.

Dans un courrier adressé à ses salariés, jeudi 2 avril 2020, Dave Calhoun, le directeur général de Boeing, a annoncé la mise en place d’un plan de départs volontaire afin de faire face à l’impact de la pandémie de coronavirus et préserver l’essentiel pour préparer la reprise. « Nous prenons des mesures – y compris ce plan de départs volontaires – sur la base de nos connaissances à ce jour. Ces mesures vont nous mener jusqu’à la reprise à condition que nous ne soyons pas confrontés à d’autres défis », écrit Dave Calhoun à tous les employés du groupe.

«  Nous devons faire tout notre possible pour garder notre équipe intacte »

Boeing n’a donné aucun détail sur son plan de départs volontaires, mais a précisé que les employés qui choisiraient de partir pourraient bénéficier « d’une indemnité et d’avantages sociaux ». Il s’agit par exemple d’une couverture santé, un service très important aux Etats-Unis, où il n’y a pas de couverture santé universelle, comme en Europe.

Le géant américain de l’aéronautique précise qu’il dévoilera plus de détails sur les modalités de la mesure dans les prochaines semaines. Il promet surtout de respecter ses engagements auprès de ses clients que ce soit dans le domaine de l’aviation civile, de la défense ou de l’espace. Cela doit passer par le maintien de « la stabilité de notre chaîne d’approvisionnement afin que nous soyons prêts à redémarrer lorsque la pandémie sera terminée », indique le PDG.

40 à 70% des lignes intérieures à l’arrêt aux Etats Unis 

Selon Dave Calhoun, Boeing doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger l’avenir de son activité au moment où le secteur aéronautique est à l’arrêt en raison de l’épidémie de coronavirus. En effet, la plupart des vols transatlantiques des compagnies américaines ont été suspendus, tandis qu’entre 40 à 70% de leurs lignes intérieures sont à l’arrêt. Par ailleurs, l’apparition du Covid-19 et les mesures de confinement pourraient faire chuter de 20 % à 50 % les revenus du secteur aérien mondial, d’après le cabinet de conseil BCG.

Les compagnies aériennes américaines réclament un plan de sauvetage public

Or Boeing se trouvait déjà dans une situation très délicate, car confronté depuis plusieurs mois à la crise du 737 MAX. « Selon nos estimations, le groupe a du cash garanti jusqu’au mois de juin 2021 avec ses prêts actuels. Mais la baisse du trafic, couplée à la baisse de production des long-courriers et à la crise du 737 MAX le rapprochent du point de détresse financière », avertit Philippe Plouvier, directeur associé au BCG et expert aéronautique.

Face à cette éventuelle faillite, Boeing et les compagnies aériennes américaines réclament un sauvetage public inédit. American Airlines notamment compte demander au gouvernement une aide de 12 milliards de dollars afin d’affronter la crise.