Fonds de solidarité : les fleuristes rassurés par son élargissement, mais restent prudents

Une femme avec des fleurs en main.

 

Bruno Le Maire a annoncé jeudi l’élargissement du Fonds de solidarité à de nouvelles activités, fortement touchées par les restrictions sanitaires. Parmi les nouveaux bénéficiaires, les fleuristes, qui se disent rassurés. Mais ils restent prudents concernant notamment l’évolution des pertes d’emplois.

A l’occasion d’une conférence de presse commune avec le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, le jeudi 8 octobre, Bruno Le Maire a annoncé l’élargissement du Fonds de solidarité à de nouvelles activités, fortement touchées par les restrictions sanitaires. Réservé depuis juillet aux secteurs du tourisme, de l’événementiel, de la culture et du sport, ce fonds s’ouvrira également aux entreprises de moins de 50 salariés (contre 20 auparavant) et celles qui enregistrent 70 % de chiffre d’affaires en moins (contre 80 % jusqu’ici).

Selon le ministre de l’Economie, « Les entrepreneurs concernés peuvent bénéficier de ce fonds sur une base déclaratoire, avec la plus grande simplicité en se rendant sur le site impots.gouv.fr ». Il s’agit notamment des photographes, des blanchisseries-teintureries, des métiers des arts de la table et des fleuristes. Ces derniers ont souffert de l’arrêt des cérémonies et autres évènements.

Plus de mariages, de fêtes de famille, de séminaires…

Les mesures du ministre de l’Économie « vont dans le bon sens », souligne sur franceinfo Mickaël Mercier, le président de Val’Hor, l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage. « Prendre en compte le fait que les fleuristes puissent rentrer dans le dispositif d’aide aux entreprises travaillant dans l’événementiel, c’est effectivement se rendre compte qu’il y a un vrai souci pour tout le secteur des fleuristes », ajoute-t-il. Il rappelle à juste titre qu’il n’y a pas eu « de mariages, il n’y a pas de fêtes de famille ou très peu, il n’y a pas eu de salons, de séminaires, les grands hôtels sont fermés » depuis des mois. Mickaël Mercier évalue le manque à gagner à « 20% du chiffre d’affaires ».

3 600 emplois déjà perdus dans la fleuristerie

L’interprofession a mené une grande étude avec un cabinet d’audit au niveau national pour l’ensemble du secteur. Elle révèle qu’il y a eu environ 3 600 emplois perdus depuis le début de la crise sanitaire. Et ce chiffre pourrait grimper car de nombreux fleuristes pensent à fermer boutique avant la fin d’année. « Il faut être en alerte », lance donc Mickaël Mercier. L’interprofession va suivre l’évolution des pertes d’emploi de près « avec l’étude des bilans des entreprises. Mais c’est un secteur fragile, qui travaille un produit vivant et qu’il faut absolument aider », a-t-il informé.

Coronavirus : un plan de départs volontaires en cours à Boeing

Un Boeing 777X sur le tarmac.

 

Dans un contexte difficile pour le secteur de l’aviation, le PDG de Boeing Dave Calhoun a annoncé jeudi, via une lettre adressée aux employés, la mise en place d’un plan de départs volontaires. L’avionneur américain promet toutefois de respecter ses engagements auprès de ses clients.

Dans un courrier adressé à ses salariés, jeudi 2 avril 2020, Dave Calhoun, le directeur général de Boeing, a annoncé la mise en place d’un plan de départs volontaire afin de faire face à l’impact de la pandémie de coronavirus et préserver l’essentiel pour préparer la reprise. « Nous prenons des mesures – y compris ce plan de départs volontaires – sur la base de nos connaissances à ce jour. Ces mesures vont nous mener jusqu’à la reprise à condition que nous ne soyons pas confrontés à d’autres défis », écrit Dave Calhoun à tous les employés du groupe.

«  Nous devons faire tout notre possible pour garder notre équipe intacte »

Boeing n’a donné aucun détail sur son plan de départs volontaires, mais a précisé que les employés qui choisiraient de partir pourraient bénéficier « d’une indemnité et d’avantages sociaux ». Il s’agit par exemple d’une couverture santé, un service très important aux Etats-Unis, où il n’y a pas de couverture santé universelle, comme en Europe.

Le géant américain de l’aéronautique précise qu’il dévoilera plus de détails sur les modalités de la mesure dans les prochaines semaines. Il promet surtout de respecter ses engagements auprès de ses clients que ce soit dans le domaine de l’aviation civile, de la défense ou de l’espace. Cela doit passer par le maintien de « la stabilité de notre chaîne d’approvisionnement afin que nous soyons prêts à redémarrer lorsque la pandémie sera terminée », indique le PDG.

40 à 70% des lignes intérieures à l’arrêt aux Etats Unis 

Selon Dave Calhoun, Boeing doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger l’avenir de son activité au moment où le secteur aéronautique est à l’arrêt en raison de l’épidémie de coronavirus. En effet, la plupart des vols transatlantiques des compagnies américaines ont été suspendus, tandis qu’entre 40 à 70% de leurs lignes intérieures sont à l’arrêt. Par ailleurs, l’apparition du Covid-19 et les mesures de confinement pourraient faire chuter de 20 % à 50 % les revenus du secteur aérien mondial, d’après le cabinet de conseil BCG.

Les compagnies aériennes américaines réclament un plan de sauvetage public

Or Boeing se trouvait déjà dans une situation très délicate, car confronté depuis plusieurs mois à la crise du 737 MAX. « Selon nos estimations, le groupe a du cash garanti jusqu’au mois de juin 2021 avec ses prêts actuels. Mais la baisse du trafic, couplée à la baisse de production des long-courriers et à la crise du 737 MAX le rapprochent du point de détresse financière », avertit Philippe Plouvier, directeur associé au BCG et expert aéronautique.

Face à cette éventuelle faillite, Boeing et les compagnies aériennes américaines réclament un sauvetage public inédit. American Airlines notamment compte demander au gouvernement une aide de 12 milliards de dollars afin d’affronter la crise.