Saint-André : La boulangerie Le Bel Air ferme faute de trouver des employés

A Saint-André, près de Lille, une boulangerie a dû fermer faute de trouver de la main d’œuvre, après deux ans de recherches. Pourtant, la région du Nord n’est pas n’est pas connue pour son plein-emploi, bien au contraire. Alors où se situe le problème ? Le couple Lefebvre, propriétaire de la boulangerie, a sa petite idée sur cette incongruité.  

Le Bel Air ferme bien que les affaires marchent

La boulangerie Le Bel Air, à Saint-André, près de Lille (Nord), a dû jeter la clé sous le paillasson faute de trouver de la main d’œuvre. Elle a pourtant essayé, pendant plus de deux ans, de recruter des employés. Curieusement, personne ne semble être intéressé par un poste à la boulangerie Le Bel Air. Le couple Lefebvre, Madame en particulier, a sa petite idée sur cette incongruité.

La boulangerie de Bernard et Nathalie Lefebvre n’ouvrira plus ses portes aux clients. Elle a fermé alors que les affaires allaient très bien. Le petit commerce avait même une fidèle clientèle de plusieurs centaines de personnes et d’autres arrivaient. « Nous avions entre 200 et 300 clients par jour et de belles perspectives avec la construction de près de 500 logements juste en face de la boutique », a confié Nathalie Lefebvre, la cinquantaine révolue. L’arrivée de nouveaux clients rendait davantage nécessaire le recrutement d’employés, dont « deux vendeuses et un boulanger-fournier ». Mais rien, le personnel manquait toujours, incroyablement.

Entre 50 et 60 candidats en deux ans

Les patrons ont usé de tous les moyens pour recruter de la main d’œuvre. Pôle emploi, le Bon Coin, Proch’emploi et même les réseaux sociaux sont tous passés au peigne fin. Quelques candidats se sont signalés, « Entre 50 et 60 en deux ans » selon les Lefebvre. Mais le problème c’est qu’ «A chaque fois, il y avait quelque chose qui n’allait pas ». Par exemple, souligne Nathalie Lefebvre, la dernière candidate a quitté son poste après seulement un mois d’exercice. La raison ? Son état de grossesse. Un argument qui ne tient pas la route aux yeux de la propriétaire. « Elle m’a dit qu’elle était enceinte et qu’elle ne pouvait plus travailler. Ce n’est pourtant pas une maladie d’attendre un enfant » se désole-t-elle. Après cette employée, plus personne ne s’est signalée or, note Mme Lefebvre, « Pour les vendeuses, nous proposions un contrat de 30 heures par semaine au SMIC. Manifestement, cela ne suffisait pas ».

Un désintérêt des jeunes pour l’artisanat

Par conséquent, Nathalie Lefebvre pense que le manque de main d’œuvre est le fait de la fainéantise de la nouvelle génération. « Ils trouvent qu’il y a trop de contraintes ou que le métier n’est pas « fun ». Oui, c’est vrai, il faut se lever tôt et travailler le week-end. Aujourd’hui, les candidats veulent que le commerce s’adapte à leur rythme de vie et non le contraire », a-t-elle pesté. Manifestement le problème réside dans le désintérêt des jeunes pour l’artisanat et les métiers « rugueux ». Face à une telle tendance, Nathalie Lefebvre ne peut que maugréer : « Bientôt, il n’y aura plus que des chaînes de boulangeries ou des grandes surfaces aseptisées. ».

Avant de fermer le commerce, les Lefebvre ont essayé de le vendre, mais là encore il n’y a eu aucun repreneur.

 

 

Ascoval au bord du gouffre

De plus en plus de voix s’élèvent pour que le gouvernement prenne ses responsabilités et sauvent l’aciérie du Nord ou 281 emplois sont en jeu. Même au sein de la majorité, certains souhaitent une étatisation temporaire de l’usine pour éviter la répétition du scénario de Florange durant le quinquennat de François Hollande. Florange était alors devenu un symbole du délaissement du tissu industriel français par le pouvoir.

Une ultime réunion concernant l’aciérie Ascoval à Saint-Saulve devrait avoir lieu mercredi à Bercy. Pour le député communiste du Nord Fabien Roussel « les choses bougent dans le bon sens ». le député précise que « Nous sommes convoqués à Bercy mercredi 31 octobre à 10h pour la décision finale » avant d’ajouter « J’espère que ce sera pour une fumée blanche ».

Fabien Roussel espère qu’un repreneur sérieux va pouvoir reprendre le site de l’entreprise française, mais surtout que Vallourec va jouer le jeu d’une reprise régulée. Le député est peu enclin à penser que la solution viendra de la maison mère : « Nous savons que Vallourec ne participera pas à cet effort, sauf obligations sociales. Par contre, l’Etat cherche une solution industrielle ».

La semaine dernière les employés du site en avaient bloqué un autre empêchant la production habituelle de se faire pour quelques heures afin d’interpeller les pouvoirs publics et la direction.

La dernière déclaration de la direction de Vallourec ne présageait rien de bon : « Notre conclusion est très claire et partagée par tous ceux qui ont regardé le dossier avec une approche professionnelle. Le projet actuel du repreneur Altifort n’est pas viable ».