Intermarché reprend 81 magasins Colruyt en France

Le Groupement Les Mousquetaires (Intermarché/Netto) s’engage à acquérir 81 supermarchés et 44 stations-service Colruyt pour 215 M€, avec transfert de 1 300 salariés.
Une opération stratégique majeure dans la distribution

Le 17 juin 2025, le groupe belge Colruyt a annoncé avoir reçu une promesse unilatérale d’achat émanant du Groupement Les Mousquetaires, maison-mère des enseignes Intermarché et Netto. Cette proposition porte sur l’acquisition de 81 supermarchés intégrés sur les 104 magasins Colruyt en France, ainsi que sur 44 stations-service DATS 24. L’opération est estimée à 215 millions d’euros, confirmant une stratégie offensive du groupement français pour consolider son maillage territorial, en particulier dans l’Est et le Centre-Est du pays. Pour Colruyt, ce retrait partiel marque un recentrage de ses activités sur des marchés plus rentables.

Les points de vente concernés sont majoritairement implantés dans les régions du quart nord-est, de la Bourgogne-Franche-Comté à la Lorraine. L’accord comprend également la reprise de plusieurs plateformes logistiques stratégiques, bien que certains entrepôts soient exclus de la transaction pour des raisons d’incompatibilité avec le modèle des Mousquetaires. L’ensemble représente une opportunité pour Intermarché d’accélérer son expansion tout en optimisant la répartition de ses flux. Au total, plus de 1 300 salariés sont concernés par le transfert, prévu pour le premier semestre 2026.

Colruyt, présent en France depuis 1998, fait face à des difficultés structurelles sur le territoire hexagonal. Malgré une activité rentable sur certains points, la filiale française du distributeur belge a enregistré un déficit supérieur à 20 millions d’euros au titre de l’exercice 2024-2025. Le poids des frais fixes, conjugué à une dynamique concurrentielle très tendue dans le secteur, a poussé le groupe à envisager une sortie partielle. L’accord avec Les Mousquetaires permet ainsi de limiter les pertes tout en garantissant une transition équilibrée.

Un transfert socialement encadré

L’un des piliers de l’accord repose sur la transmission intégrale des contrats de travail des salariés concernés, en vertu de l’article L1224-1 du Code du travail. Ainsi, 1 316 salariés de Colruyt Retail France rejoindront les entités du Groupement Les Mousquetaires sans rupture de contrat. Les 175 postes non transférés dans les entrepôts seront compensés par des propositions de CDI à pourvoir dans les structures logistiques des Mousquetaires, à l’issue d’une procédure de reclassement. Cette méthode témoigne d’une volonté commune de privilégier l’emploi et d’éviter les licenciements secs.

Avant tout transfert opérationnel, une consultation des instances représentatives du personnel (IRP) sera engagée. Ce dialogue, obligatoire dans le cadre d’une cession de cette ampleur, vise à préciser les modalités d’intégration, les perspectives de carrière, et les conditions de travail dans les nouvelles entités. Le PDG de Colruyt Retail France, Stefan Goethaert, a assuré que l’objectif était de garantir une intégration harmonieuse et responsable, dans l’intérêt conjoint des salariés et des enseignes concernées.

Les magasins repris seront confiés à des adhérents-indépendants du Groupement Les Mousquetaires, selon le modèle coopératif traditionnel de l’enseigne. Ces chefs d’entreprise bénéficieront d’un accompagnement personnalisé pour assurer la transformation logistique, marketing et RH des points de vente. Cette architecture décentralisée favorise une réappropriation locale des commerces et pourrait, selon les analystes, faciliter l’ancrage territorial durable des ex-magasins Colruyt.

Recomposition du paysage concurrentiel

Le secteur de la grande distribution en France est soumis à une concurrence intense, marquée par la montée en puissance du e-commerce, la pression sur les prix, et la prolifération des enseignes de hard-discount. Dans ce contexte, la reprise de Colruyt par Les Mousquetaires permet à ces derniers de conforter leur troisième place sur le marché français, derrière Leclerc et Carrefour. L’objectif affiché du Groupement : atteindre 20 % de parts de marché à l’horizon 2028, en renforçant sa présence dans les zones moins couvertes.

Cette acquisition s’inscrit dans une stratégie plus large de croissance externe, amorcée dès 2023 avec le rapprochement d’Intermarché et de Casino sur plusieurs zones de chalandise. Le modèle coopératif des Mousquetaires leur permet d’agir avec agilité, en s’appuyant sur un réseau dense de points de vente tout en gardant une gouvernance décentralisée. L’intégration des magasins Colruyt s’effectuera dans cette logique, avec une conversion progressive aux standards logistiques et commerciaux du groupement.

Enfin, cette opération envoie un message fort aux distributeurs européens : la France, marché historiquement dense, reste une zone complexe pour les enseignes étrangères peu implantées. L’exemple de Colruyt, contraint de se replier après près de 25 ans de présence, révèle les difficultés à atteindre une taille critique sans réseau logistique robuste et connaissance fine du tissu local. Pour Les Mousquetaires, cette reprise vient donc également confirmer leur statut de consolidateur national.



Face à Shein, Temu et AliExpress, les commerçants ripostent

Accusés de concurrence déloyale, les géants chinois du e-commerce sont dans le viseur des commerçants français, qui réclament leur déréférencement.
La colère des commerçants face à une concurrence écrasante

Les plateformes chinoises telles que Shein, Temu ou AliExpress affichent des prix défiant toute concurrence : robes à 10 euros, gadgets à moins de 3 euros, bijoux à prix cassés… Ces tarifs, qui attirent massivement les consommateurs, suscitent l’indignation du commerce de proximité français. Pour les artisans et commerçants, ces montants ne permettent ni une fabrication respectueuse des normes sociales ni une juste rémunération du travail. Les prix bas se font au détriment de la qualité, de l’environnement et, surtout, du tissu économique local. Ces produits, souvent livrés depuis l’étranger avec peu ou pas de frais de douane ou de TVA, bénéficient de conditions bien plus avantageuses que celles imposées aux entreprises françaises, créant un déséquilibre profond.

Derrière ces plateformes, les commerçants dénoncent un écosystème qui échappe largement aux règles du commerce classique. Les fiches produit manquent parfois de clarté, les conditions de retour sont souvent floues, et les produits ne sont pas toujours conformes à la description initiale. Certaines plateformes usent aussi d’un marketing agressif, avec des promotions permanentes, des notifications incessantes, et des algorithmes qui poussent à la surconsommation. Ces méthodes, difficilement contrôlables depuis l’Europe, participent à une forme de “dumping numérique” contre lequel les petits commerçants se sentent désarmés.

Les effets sont déjà visibles dans les centres-villes. La baisse de fréquentation des commerces de proximité, combinée à l’inflation et aux charges fixes, met en péril des milliers de petits acteurs économiques. Derrière chaque fermeture de boutique, ce sont des emplois locaux supprimés, une vie de quartier qui s’éteint, et une perte de diversité commerciale. Les commerçants ne remettent pas en cause le progrès numérique, mais appellent à une égalité de traitement : comment rivaliser avec des plateformes qui expédient depuis des entrepôts en Asie à des prix défiant les règles élémentaires du commerce équitable ?

Un appel à l’État : encadrer, rétablir la justice commerciale

Face à l’inaction perçue des plateformes et à la lenteur des mesures politiques, la Confédération des commerçants de France (CDF) demande aujourd’hui des actions fortes, et notamment le déréférencement de Shein, Temu et AliExpresssur les moteurs de recherche français. L’objectif ? Rendre ces plateformes moins visibles, ralentir l’hémorragie commerciale, et envoyer un signal politique fort. Cette mesure, radicale, viserait à rétablir une forme d’équité dans l’accès au marché numérique français, à défaut de pouvoir imposer directement des régulations à ces entreprises étrangères.

Les commerçants demandent que l’Union européenne prenne ses responsabilités. Déjà, certaines initiatives comme le Digital Services Act ou le Customs Enforcement Package tentent de mieux encadrer les pratiques des géants du e-commerce. Mais la France, selon les commerçants, devrait aller plus loin : exiger une TVA à l’importation systématique, imposer la traçabilité des produits vendus, et responsabiliser les plateformes sur la conformité et la sécurité des marchandises commercialisées. Une loi française plus stricte serait, selon eux, un premier pas vers une régulation plus globale.

La riposte ne peut être uniquement institutionnelle : elle passe aussi par les mentalités. Pour les commerçants, il est urgent de sensibiliser les consommateurs aux impacts économiques, sociaux et écologiques de leurs achats. Acheter une robe à 9 € sur Temu, c’est peut-être faire une bonne affaire à court terme, mais c’est aussi affaiblir durablement l’économie locale. À travers des campagnes d’affichage, des relais dans les médias et les réseaux sociaux, les commerçants souhaitent rappeler qu’un euro dépensé dans une boutique indépendante a dix fois plus d’impact pour l’emploi et l’environnement qu’un achat sur une plateforme chinoise.

Repenser le commerce local à l’ère du numérique

Face à cette concurrence numérique, les commerçants traditionnels n’entendent pas rester figés. Beaucoup investissent désormais dans la digitalisation de leurs services : sites web, click & collect, ventes en ligne, prises de rendez-vous via les réseaux sociaux. Cette transformation n’est pas toujours simple, surtout pour les plus petites structures, mais elle s’impose comme indispensable. L’ambition n’est pas de rivaliser avec les plateformes géantes, mais de proposer une alternative de qualité, humaine, accessible, et plus responsable.

Les commerçants demandent aussi un accompagnement public renforcé : aides à la digitalisation, formations, subventions pour la transition numérique, réduction des charges sociales. Certaines collectivités ont déjà mis en place des dispositifs de soutien, mais ceux-ci restent trop dispersés et souvent inadaptés à la réalité du terrain. Une stratégie nationale cohérente, portée par l’État et les régions, est attendue pour donner un second souffle au commerce local.

Enfin, au-delà des politiques publiques, les commerçants misent sur l’éveil d’un consommateur plus responsable. La prise de conscience écologique, le désir de proximité, la volonté de soutenir l’économie locale sont autant de leviers qui peuvent jouer en faveur d’un retour en grâce des commerces de centre-ville. Pour cela, encore faut-il offrir une expérience client irréprochable, un service humain, et une offre de produits différenciante. Le défi est de taille, mais les commerçants en sont convaincus : c’est en s’adaptant sans renier leur identité qu’ils retrouveront leur place.



Le commerce équitable à la française connaît un essor sans précédent

Le label Agri-Ethique a bouclé une année 2024 exceptionnelle, marquée par une croissance spectaculaire des ventes et des produits référencés. Le commerce équitable, longtemps associé aux pays du Sud, trouve désormais un solide ancrage dans les territoires agricoles français.

Pain, miel, yaourts, chips… Ces produits familiers des rayons de supermarché sont de plus en plus nombreux à arborer un label de commerce équitable d’origine hexagonale. Et le phénomène prend de l’ampleur. En tête de cette dynamique, Agri-Ethique, pionnier du commerce équitable « made in France », vient d’annoncer des résultats record pour l’année 2024, avec des ventes en hausse de 75 % et un tiers de nouvelles références supplémentaires.

Une croissance portée par la fidélité aux territoires

Selon les chiffres communiqués par le label, les produits estampillés Agri-Ethique ont généré 911 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, avec un total de 1 050 références. Ces performances témoignent d’une véritable accélération du commerce équitable d’origine française, qui ne se limite plus à un segment marginal. Plus de 4 600 agriculteurs – répartis sur 1 800 exploitations – sont désormais impliqués dans ce modèle, conçu pour garantir des revenus stables et prévisibles.

Le fonctionnement repose sur des contrats pluriannuels, d’une durée minimale de trois ans, liant agriculteurs, transformateurs et distributeurs. L’objectif est clair : lutter contre la volatilité des marchés agricoles et offrir aux producteurs une visibilité à long terme. Cette approche, inspirée par les pratiques de commerce équitable Sud/Nord, trouve ici une application concrète aux réalités françaises.

Une réponse aux dérives du marché mondialisé

Agri-Ethique n’est pas né par hasard. Le label a vu le jour en 2014, initié par une coopérative agricole de Vendée, dans le sillage de la crise économique de 2007-2009. Cette période avait mis en lumière la vulnérabilité des producteurs français face aux fluctuations des marchés mondiaux, notamment dans le secteur des céréales. Il fallait trouver un moyen de sécuriser les revenus des exploitations en créant des circuits plus courts, plus stables, et plus solidaires.

Aujourd’hui, cette initiative locale est devenue une référence nationale. Des marques emblématiques comme Brets pour les chips ou Labeyrie pour les produits à base de canard ont récemment rejoint l’aventure. Leur engagement témoigne de l’attractivité croissante du modèle : il ne s’agit plus seulement de responsabilité sociétale, mais aussi d’une stratégie d’approvisionnement fiable et durable.

Une nouvelle façon de consommer local

« On ne parle pas seulement de consommation responsable, on parle de stabilité financière et de vision de long terme », insiste Ludovic Brindejonc, directeur du label. Pour lui, l’engouement des consommateurs pour les produits Agri-Ethique reflète une mutation en profondeur des attentes citoyennes. Fini le temps où l’équitable se cantonnait aux bananes ou au chocolat importé. Aujourd’hui, il est aussi question de farine, de lait ou de confitures produites à quelques kilomètres du domicile.

La progression du commerce équitable français ne se limite pas à Agri-Ethique. D’autres labels, comme Bio Équitable en France, se développent également, avec des cahiers des charges similaires. L’ensemble de ces initiatives repose sur la création de filières organisées, transparentes et durables. Dans un contexte de transition agricole et alimentaire, elles permettent aux exploitations françaises de gagner en résilience, tout en répondant à une demande croissante de produits locaux, sains et éthiques.

Vers une généralisation du modèle ?

Le succès rencontré par Agri-Ethique semble indiquer que le commerce équitable français a franchi un cap. Ce n’est plus une niche, mais une tendance de fond. Pour les marques, c’est aussi une opportunité de se différencier, à l’heure où les consommateurs scrutent de plus en plus la traçabilité, la rémunération des producteurs et l’impact environnemental de leurs achats.

Ce modèle peut-il s’étendre à l’ensemble de l’agriculture française ? Si des freins subsistent – notamment en termes de structuration de certaines filières ou de coût pour le consommateur –, les bases posées par les labels existants offrent une perspective crédible. En conjuguant équité, souveraineté alimentaire et transparence, le commerce équitable « origine France » a sans doute encore de beaux jours devant lui.

Le chocolat à la pistache fait fondre les stocks et grimper les prix

Propulsée par les réseaux sociaux, la folie du chocolat fourré à la crème de pistache bouleverse la filière : ruée en boutique, tensions sur les approvisionnements, flambée des prix.
Une effervescence sans précédent autour du chocolat à la pistache

Initialement populaire dans les pays du Golfe, la tablette de chocolat à la crème de pistache a envahi les réseaux sociaux européens ces derniers mois. TikTok, Instagram et autres plateformes regorgent de vidéos où consommateurs et influenceurs célèbrent cette gourmandise venue d’ailleurs. La tendance, comparable aux razzias de produits iconiques par le passé, est désormais solidement ancrée dans l’Hexagone.

À l’instar de Frédéric Meysman, nombreux sont les artisans qui voient leur boutique littéralement assaillie. « C’est la folie », confie le chocolatier, qui témoigne d’un afflux inédit de clients venus parfois de loin. Sur le parking même de son magasin, les clients n’hésitent pas à entamer leur tablette devant la caméra de leur smartphone, preuve de l’immédiateté du phénomène.

Le succès ne se limite pas à la France. Allemands, Belges ou encore Néerlandais se rendent eux aussi dans les établissements qui proposent ce chocolat devenu viral. Ce flux transfrontalier donne à la pistache chocolatée une dimension européenne, illustrant une nouvelle fois le pouvoir de prescription massif des réseaux sociaux.

Des tensions sur les approvisionnements en pistaches

Face à une demande exponentielle, l’approvisionnement en pistaches est devenu un casse-tête. Frédéric Meysman explique avoir dû parcourir « des centaines de kilomètres » pour trouver la variété spécifique de pistaches nécessaires à ses recettes, ses fournisseurs habituels étant désormais à court.

Le prix de la pistache n’a pas tardé à s’envoler sous l’effet conjugué de l’engouement et d’une offre insuffisante. En un an, le kilo est passé de 15 à 20 euros, soit une hausse de près de 30 %. Le chocolat à la pistache, devenu produit star, subit ainsi une inflation qui impacte directement les professionnels de la filière et, par ricochet, les consommateurs.

La flambée des prix ne s’explique pas uniquement par l’effet de mode. Aux États-Unis, premier producteur mondial, la récolte de l’an dernier a été mauvaise, réduisant l’offre disponible sur le marché international. « La qualité était bonne, mais les quantités étaient faibles », précise Guillaume Vermeylen, économiste à l’UMons, renforçant ainsi les tensions sur le marché.

Une tendance durable ou un feu de paille gourmand ?

Le chocolat à la pistache s’inscrit dans une nouvelle culture de la consommation rapide et du partage numérique : un produit est acheté, consommé et exhibé presque immédiatement. Cette « snack-culture », accentuée par les réseaux sociaux, change les règles de la demande et impose une réactivité inédite aux professionnels.

Comme toute tendance fulgurante, celle-ci pourrait s’essouffler aussi vite qu’elle a émergé. Certains chocolatiers redoutent une saturation, une lassitude des consommateurs ou une démultiplication de copies de moindre qualité, qui terniraient l’image du produit original et entraîneraient une chute brutale de la demande.

Au-delà de la mode passagère, la success story de la tablette pistache pousse les artisans et industriels à repenser leur offre : plus de créativité, plus d’audace dans les associations de saveurs. L’épisode actuel pourrait bien ouvrir une ère nouvelle pour le marché du chocolat, où l’innovation gourmande sera désormais dictée autant par le talent des chocolatiers que par l’algorithme des réseaux sociaux.



Amérique : les commerces frappés par les licenciements de masse

Aux États-Unis, la vague de licenciements massifs commence à faire sentir ses effets dans les commerces de proximité. Derrière les chiffres, c’est toute une économie locale qui vacille, tandis que l’incertitude pèse sur les classes moyennes et populaires.
Une vague de licenciements qui bouleverse l’économie locale

Les licenciements de masse sont devenus un phénomène récurrent aux États-Unis ces derniers mois. Dans le secteur de la tech, de grandes entreprises comme Amazon, Google ou Meta ont annoncé des coupes drastiques dans leurs effectifs. L’industrie manufacturière n’est pas épargnée, avec des usines fermant leurs portes ou réduisant leur production. Même les services, traditionnellement plus résilients, subissent une pression croissante. Ce mouvement, qui touche des dizaines de milliers de travailleurs, trouve son origine dans plusieurs facteurs : ralentissement économique, incertitudes géopolitiques, inflation persistante et transformations technologiques. Le marché du travail, qui semblait florissant après la pandémie, s’oriente désormais vers une période plus sombre.

Lorsque les grandes entreprises licencient en masse, l’impact se répercute bien au-delà des bureaux et des usines. Les petits commerces, déjà fragilisés par la concurrence du commerce en ligne et la hausse des loyers, se retrouvent en première ligne de la crise. Moins de pouvoir d’achat signifie moins de clients dans les restaurants, les épiceries et les magasins de proximité. Dans certaines villes, les propriétaires de petites entreprises constatent une baisse de fréquentation inquiétante. À New York, un restaurateur confie que ses ventes ont chuté de 20 % en quelques mois. À Los Angeles, un libraire indépendant s’inquiète de voir son chiffre d’affaires s’effondrer face aux arbitrages budgétaires de ses clients. Ce sont ces commerces qui font vivre l’économie locale, et leur déclin pourrait entraîner un cercle vicieux difficile à enrayer.

Le phénomène ne se limite pas aux commerces. Une fois le pouvoir d’achat en berne, c’est toute une chaîne qui se déséquilibre. Les propriétaires immobiliers font face à des retards de paiement des loyers, les banques s’inquiètent d’une hausse des impayés, et même les services municipaux ressentent la pression, avec des baisses potentielles de recettes fiscales. La dynamique économique repose sur une circulation fluide des richesses : dès qu’un maillon cède, les conséquences se propagent. Si cette tendance se confirme, certains économistes redoutent une nouvelle vague de fermetures d’entreprises, accélérant encore le ralentissement en cours.

Des travailleurs entre résignation et colère

Derrière ces chiffres et ces tendances économiques, ce sont des vies qui basculent. Pour les travailleurs licenciés, la perte d’un emploi signifie souvent bien plus qu’une simple difficulté financière temporaire. Aux États-Unis, où la protection sociale est limitée, perdre son emploi peut entraîner la perte de l’assurance maladie, l’accumulation de dettes, voire l’impossibilité de se loger. Dans certains États, les allocations chômage ne couvrent qu’une fraction du salaire initial, et leur durée est souvent réduite. Beaucoup se retrouvent à jongler entre petits boulots précaires, emplois sous-payés et démarches pour retrouver un poste stable. Mais dans un marché de l’emploi saturé par la concurrence, les perspectives restent incertaines.

Face à cette précarisation, la frustration grandit. De plus en plus de travailleurs dénoncent une logique financière où les profits des actionnaires priment sur la stabilité de l’emploi. Les grandes entreprises, qui affichent encore des bénéfices colossaux, sont accusées de sacrifier l’humain au nom de la rentabilité. Ce sentiment d’injustice alimente un malaise social profond. Dans certaines villes, des manifestations spontanées ont vu le jour, rassemblant employés licenciés, commerçants en difficulté et militants syndicaux. Ces derniers, longtemps affaiblis aux États-Unis, tentent de retrouver une voix dans le débat public. Loin d’être marginale, cette colère pourrait bien jouer un rôle déterminant dans le climat politique des mois à venir.

Au-delà des conséquences économiques immédiates, cette crise des licenciements sape un des piliers de l’identité américaine : la promesse d’une ascension sociale par le travail. Depuis des décennies, le « rêve américain » repose sur l’idée que l’effort et la persévérance garantissent la réussite. Mais aujourd’hui, même les travailleurs les plus qualifiés et les plus engagés ne sont pas à l’abri d’un licenciement brutal. Ce désenchantement généralisé nourrit une angoisse diffuse, notamment chez les jeunes générations, qui voient leur avenir s’assombrir. Entre la flambée des prix de l’immobilier, l’endettement massif des étudiants et l’incertitude du marché du travail, le pessimisme gagne du terrain.

Une équation politique explosive à l’approche de la présidentielle

À l’approche de l’élection présidentielle de novembre 2024, cette situation devient un enjeu central pour les candidats. Donald Trump, en campagne pour un retour à la Maison-Blanche, n’a pas tardé à utiliser ces licenciements comme argument contre Joe Biden. Selon lui, la politique économique des démocrates, jugée trop interventionniste et bureaucratique, freine la croissance et décourage les entreprises. Il promet un retour à une dérégulation massive pour relancer l’emploi. De son côté, Joe Biden met en avant les efforts de son administration pour soutenir l’économie, notamment par des investissements dans les infrastructures et des incitations fiscales pour les entreprises qui maintiennent leurs emplois aux États-Unis. Mais dans l’opinion publique, le scepticisme demeure.

Malgré les discours de campagne, aucune solution miracle ne semble émerger. Les démocrates défendent un renforcement de la protection sociale et des aides à la reconversion, tandis que les républicains prônent un allègement fiscal pour encourager l’embauche. Mais ni l’une ni l’autre de ces approches ne répond à l’urgence du problème. Pour les travailleurs déjà licenciés, les promesses électorales ne suffisent pas : ils veulent des mesures concrètes, immédiates, capables d’endiguer la spirale de précarité dans laquelle ils sont plongés.

Cette crise exacerbe des tensions sociales déjà vives. Loin d’affecter uniformément la population, les licenciements frappent plus durement certaines catégories : les classes populaires, les travailleurs peu qualifiés, les minorités. Une fracture se creuse entre ceux qui conservent leur emploi dans des secteurs protégés et ceux qui doivent lutter pour survivre. Ce clivage nourrit un sentiment de défiance envers les élites politiques et économiques, renforçant les discours populistes. Si aucune réponse efficace n’est apportée, cette défiance pourrait bien se traduire dans les urnes en novembre, avec des conséquences imprévisibles pour l’avenir du pays.



L’IA dans le commerce international

L’intelligence artificielle (IA) s’impose comme un atout stratégique dans le commerce international. En optimisant la logistique, en anticipant les tendances et en améliorant les interactions clients, elle redéfinit les règles du jeu. Tour d’horizon des impacts et opportunités qu’offre l’IA aux entreprises mondiales. 

 

 

Optimisation des chaînes logistiques mondiales grâce à l’IA

L’un des principaux apports de l’IA réside dans l’amélioration des chaînes d’approvisionnement. Les systèmes prédictifs analysent en temps réel les fluctuations du marché, les coûts de transport et les conditions météorologiques pour ajuster les itinéraires de livraison. Par exemple, une entreprise exportatrice peut anticiper les pics de demande et réallouer ses ressources pour éviter les ruptures de stock. Ces ajustements augmentent l’efficacité et réduisent les coûts. 

De plus, des capteurs et traceurs GPS associés à des outils d’analyse en IA permettent un suivi précis des marchandises, renforçant ainsi la transparence et la fiabilité des opérations internationales. 

 Analyse des données : un outil de prédiction et de personnalisation 

Les capacités d’analyse de données de l’IA offrent un avantage concurrentiel considérable. En examinant les tendances du marché, les entreprises identifient de nouveaux segments et adaptent leurs offres aux attentes spécifiques des clients. Par exemple, une marque peut ajuster ses stratégies marketing pour conquérir un marché asiatique en adaptant ses produits aux préférences locales grâce aux insights de l’IA. 

En e-commerce, les algorithmes d’IA analysent les comportements des consommateurs, comme les abandons de panier, et déclenchent des campagnes de reciblage personnalisées. Cette personnalisation améliore l’expérience utilisateur et booste les taux de conversion. 

 

Automatisation des processus administratifs et financiers 

L’IA allège les tâches bureaucratiques liées au commerce international, comme la création de documents douaniers ou de transport. Ces systèmes réduisent les erreurs humaines en extrayant automatiquement les informations nécessaires, générant des documents conformes et les archivant de manière sécurisée. 

L’IA détecte également les fraudes potentielles sur le plan financier, dans les transactions, renforçant la sécurité des échanges commerciaux. 

 

Vers un commerce international équitable et durable 

L’IA soutient une approche plus équitable du commerce mondial. Elle permet de garantir le respect des normes éthiques, notamment via une meilleure traçabilité des produits. Cette transparence accrue aide les consommateurs à privilégier des choix responsables. 

En combinant innovation technologique et analyse stratégique, l’IA se positionne comme un levier incontournable pour le développement du commerce international. Elle offre des opportunités infinies aux entreprises désireuses d’accroître leur compétitivité dans un marché globalisé. 

L’euro numérique : vers la fin du cash ?

Face aux préoccupations écologiques et à l’essor du numérique, la Banque centrale européenne (BCE) envisage de lancer un euro numérique. Cet outil pourrait transformer notre usage de la monnaie et marquer la fin progressive de la monnaie imprimée. 

Les raisons écologiques derrière l’euro numérique

La production et la gestion des billets de banque entraînent une empreinte carbone non négligeable. Imprimer, transporter et détruire la monnaie usée exige des ressources considérables, de l’énergie et des matières premières comme le coton et les métaux pour les pièces. En 2021, la BCE a indiqué que ses émissions de carbone liées à la production monétaire dépassaient les 300 000 tonnes annuelles, un chiffre qui pourrait être réduit par la transition vers une monnaie numérique.

En plus des émissions, la monnaie physique génère des déchets, en particulier lorsque les billets usés doivent être détruits. Un passage à un euro numérique réduirait considérablement le besoin de nouvelles impressions et diminuerait ainsi la consommation de ressources naturelles. Dans une ère où la réduction des déchets est une priorité, la BCE voit dans l’euro numérique une occasion de rendre la monnaie plus écologique.

Si l’euro numérique permettrait d’économiser sur les ressources physiques, il soulève la question de la consommation énergétique nécessaire pour sécuriser les transactions et le stockage des données. La gestion de cette monnaie virtuelle nécessiterait des centres de données et une infrastructure technologique sécurisée, ce qui pourrait limiter les bénéfices écologiques si une approche durable n’est pas adoptée.

Un impact profond sur l’économie et les pratiques quotidiennes

La disparition progressive de la monnaie imprimée pourrait transformer nos pratiques quotidiennes. L’utilisation exclusive de l’euro numérique impliquerait pour les citoyens de s’adapter à une nouvelle façon de gérer leur argent et leurs paiements, rendant obsolètes les habitudes liées à l’argent liquide, comme le paiement de petits services ou l’argent de poche. Une adaptation progressive serait donc nécessaire pour familiariser les Européens à cette monnaie numérique.

Pour fonctionner efficacement, l’euro numérique doit garantir l’accès de tous aux technologies nécessaires, comme les smartphones ou les connexions internet. Dans les zones rurales ou pour les populations fragiles, l’infrastructure numérique n’est pas toujours au rendez-vous. Ainsi, la BCE pourrait envisager des programmes pour assurer que chacun ait accès à cette nouvelle monnaie, afin que la transition soit véritablement inclusive.

L’introduction de l’euro numérique bouleverserait également les banques. Cette monnaie permettrait aux citoyens de déposer directement leur argent auprès de la BCE, réduisant la dépendance envers les banques commerciales. Ces dernières pourraient donc voir leurs rôles évoluer, passant d’intermédiaires bancaires à des prestataires de services financiers spécialisés pour compenser la perte de dépôts directs.

Les défis et implications sociales d’une transition écologique monétaire

L’euro numérique, bien que avantageux en matière de réduction de la monnaie physique, pose d’importants enjeux en matière de cybersécurité et de protection des données personnelles. Les transactions numériques pourraient être plus facilement surveillées, soulevant des inquiétudes sur la confidentialité et la liberté des utilisateurs, dans un contexte où la sécurité des données financières est déjà un sujet sensible.

En Europe, une proportion de la population reste encore attachée aux espèces, notamment les personnes âgées ou en situation de précarité, qui n’ont pas toujours accès aux nouvelles technologies. Pour ces individus, la transition vers une monnaie numérique pourrait s’avérer complexe et créer une exclusion. Ainsi, des dispositifs spécifiques d’accompagnement pourraient être envisagés pour garantir l’accessibilité à tous.

Malgré ces défis, le potentiel écologique de l’euro numérique reste un levier d’innovation prometteur pour une économie européenne plus respectueuse de l’environnement. En favorisant une gestion plus durable des ressources, la BCE et les institutions européennes pourraient contribuer à réduire l’empreinte carbone du secteur financier. Cependant, une réflexion approfondie sur les moyens de limiter la consommation énergétique de cette monnaie numérique sera essentielle pour atteindre cet objectif écologique.



Armes clandestines : l’envers d’un marché incontrôlable

Malgré les initiatives internationales pour réguler le marché des armes, le commerce noir prospère, alimentant des conflits et des violences à travers le monde. Des réseaux clandestins bien établis, utilisant des technologies modernes, échappent aux contrôles, menaçant la sécurité des États et des populations civiles.

Les racines du commerce noir d’armes

Le commerce noir d’armes repose sur des réseaux clandestins complexes, impliquant trafiquants, intermédiaires et groupes armés. En Afrique de l’Ouest, des pays comme le Nigeria et le Mali sont particulièrement affectés par la prolifération d’armes légères. Ces armes proviennent souvent de stocks non sécurisés ou de surplus militaires vendus au marché noir. Les réseaux sont difficiles à démanteler, car ils exploitent des routes multiples et profitent de la corruption pour contourner les contrôles frontaliers.

Les conflits passés laissent derrière eux d’importants arsenaux facilement accessibles. En Libye, après la chute de Kadhafi en 2011, des milliers d’armes, allant de simples fusils d’assaut à des missiles anti-aériens portatifs, ont été pillées et revendues. Cette prolifération a renforcé les groupes armés au Sahel, déstabilisant davantage la région. De nombreux armements volés de ce type se retrouvent aussi dans d’autres zones sensibles, comme en Syrie et en Irak.

Le commerce d’armes inclut désormais des armes « fantômes », qui sont fabriquées à partir de pièces imprimées en 3D ou assemblées à partir de composants anonymes achetés en ligne. Ces armes échappent aux radars des autorités puisqu’elles sont souvent sans numéro de série. Les États-Unis, notamment, font face à une recrudescence de ces armes « non traçables », qui circulent aussi en Europe. Cette nouvelle technologie rend la tâche des régulateurs encore plus ardue, ajoutant un défi supplémentaire au contrôle du commerce noir.

Les conséquences du trafic d’armes pour la sécurité mondiale

Les armes en circulation dans le marché noir sont un facteur direct d’escalade dans les conflits régionaux. Au Yémen, par exemple, les armes acquises illégalement par les Houthis et d’autres factions exacerbent le conflit, multipliant les attaques et rendant les processus de paix plus précaires. La disponibilité facile d’armement accroît le nombre de victimes civiles, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, où les groupes armés continuent de se renforcer grâce à ce commerce illégal.

Le marché noir d’armes ne se limite pas aux zones de conflit. En Europe, plusieurs attentats terroristes, comme ceux de 2015 en France, ont été perpétrés avec des armes provenant de filières clandestines, souvent via des circuits balkaniques. Ces armes passent par des trafiquants qui agissent en dehors des radars, rendant difficile le contrôle et l’éradication de ces circuits. La présence accrue de ces armes inquiète également les autorités face aux risques de violence armée locale et de montée des groupes criminels.

Les armes du marché noir renforcent les capacités de violence des organisations criminelles. En Amérique latine, les cartels mexicains se procurent des armes, notamment des armes automatiques et des lance-grenades, souvent en provenance des États-Unis. Ces équipements leur permettent de mener des affrontements armés avec les autorités locales et d’étendre leur pouvoir par la force. La violence induite par ces armes a des répercussions économiques et sociales considérables pour les populations locales.

Les efforts de lutte internationale et les défis persistants

Plusieurs organisations internationales, comme l’ONU avec son Programme d’action pour la lutte contre le commerce illicite des armes légères, tentent de limiter la circulation de ces armes. En 2014, le Traité sur le commerce des armes (TCA) a été ratifié par plus de 100 pays pour contrôler le commerce d’armes conventionnelles. Cependant, de nombreux pays ne l’ont pas signé, et les moyens de contrôle restent souvent insuffisants pour endiguer les réseaux clandestins.

Les services de renseignement d’États membres de l’Union européenne, des États-Unis et d’autres pays intensifient leur coopération pour suivre les réseaux de trafic d’armes. En 2020, l’opération Bosporus, menée par Europol, a permis de démanteler un réseau d’armes en Europe de l’Est qui alimentait des groupes criminels en Europe occidentale. Ces initiatives montrent l’efficacité d’une collaboration transnationale, mais les réseaux s’adaptent rapidement, exploitant les failles des systèmes de contrôle.

Face à la montée des armes « fantômes » et à l’accessibilité croissante de composants en ligne, les autorités doivent repenser leurs méthodes de contrôle. Le renforcement des réglementations sur la vente de composants d’armes et le contrôle accru des imprimantes 3D pourraient limiter l’essor de cette nouvelle menace. Cependant, la lenteur législative et les moyens techniques insuffisants entravent les efforts. Des campagnes de sensibilisation et un partage technologique entre pays pourraient être des pistes pour contrer cette prolifération moderne.



Le grand pari d’Apple

L’iPhone 16, censé révolutionner le marché avec l’intelligence artificielle intégrée, arrive pourtant dans un premier temps sans cette technologie. Les consommateurs seront-ils au rendez-vous ?

À l’heure où les premières unités d’iPhone 16 arrivent dans les magasins un peu partout dans le monde, une question subsiste : ce nouveau modèle smartphone suscitera-t-il l’engouement du public tant espéré par Apple ? Car oui, le géant de Cupertino est dans une situation pour le moins cocasse.

C’est-à-dire : vendre un produit en mettant en avant une fonctionnalité qui n’est pas encore disponible. Cela concerne en l’occurrence l’Apple Intelligence, la plate-forme d’intelligence artificielle (IA) développée par le constructeur d’iPhone avec comme promesse de se positionner sur ce secteur en plein boom.

En effet, l’IA tant vantée brille pour l’instant par son absence sur les nouveaux appareils déclinés comme d’habitude en quatre modèles, dont le 16, le 16 Plus, le 16 Pro et enfin le 16 Pro Max. Pour des prix allant de 799 à 1199 dollars.

Quand l’attente se fait désirer

Cela en vaut-il la chandelle alors que la première version d’Apple Intelligence n’arrivera que dans plusieurs mois ? La question est d’autant plus pertinente que la nouvelle gamme d’iPhones ne présente qu’une évolution somme toute modeste par rapport à la génération précédente.

La vraie innovation étant le nouveau bouton « Camera Control » tactile destiné à faciliter la prise de photos et de vidéos. Apple se retrouve donc dans une position pour le moins délicate où l’engouement généralement autour de ses nouveaux smartphones, risque cette fois de faire pschitt.

« Bon nombre des personnes que je connais qui achètent le nouvel iPhone tous les ans, quoi qu’il arrive, ne l’achètent pas cette année. La raison pour laquelle ils ont trouvé l’iPhone 13 Pro suffisamment intéressant pour le mettre à niveau, mais pas cette année, reste peu claire », indique sur compte X, le journaliste Mark Gurman, réputé très au fait de l’actualité autour d’Apple.

Le pouvoir de la foi en la pomme

Cela renseigne suffisamment sur la situation actuelle du concepteur de la marque à la pomme. Étonnamment, Wall Street reste confiant, malgré ce faux départ.

Selon le site d’information Bloomberg, les analystes prédisent une croissance de 8% pour le trimestre de décembre, la meilleure performance de l’entreprise depuis fin 2021.

Il faut croire que dans le monde de la finance, l’espoir fait vivre… et par ailleurs investir. Surtout lorsqu’il s’agit d’une marque aussi prestigieuse qu’Apple.

Véhicules électriques : la Chine et les pays occidentaux à couteaux tirés

Véhicule électrique de BYD

Ces derniers mois, les pays occidentaux ont pris des mesures pour limiter les importations de véhicules électriques chinois. Ils ont principalement imposé des surtaxes, arguant vouloir contrer la concurrence déloyale de la Chine. Mais Pékin compte riposter. Il a déjà saisi l’OMC fin août pour lever les barrières commerciales européennes et américaines.

L’Europe et l’Amérique veulent stopper l’offensive des constructeurs chinois. Après une première taxe de 10%, la Commission européenne a imposé, le mardi 20 août, des droits de douanes allant jusqu’à 36,3 % sur l’importation de certaines catégories de véhicules électriques (VE) venus de Chine. Elle a pris cette décision au terme d’une enquête de plusieurs mois, conduite par Bruxelles sur les subventions attribuées par Pékin à l’industrie automobile chinoise.

Les Etats-Unis et le Canada vont imposer une surtaxe de 100% sur les véhicules électriques chinois

Selon la Commission européenne, les subventions dont bénéficient les constructeurs en Chine distordent la concurrence au sein du marché unique et nuisent aux champions européens, en raison de leurs bas prix. Elle se donne jusqu’à fin octobre pour adopter une surtaxe définitive, applicable pour une durée de cinq ans. De leurs côtés, les Etats-Unis et le Canada ont aussi annoncé une surtaxe s’élevant à 100%, à partir du 1er octobre prochain.

Ottawa et Washington ont évoqué la « concurrence déloyale » chinoise et la question du « droit humain des travailleurs » en Chine. Ils estiment que ces barrières tarifaires sont justifiées, alors qu’elles feront doubler les prix des véhicules électriques. Ce qui n’est pas souhaitable pour les clients européens, mais aussi pour les objectifs de réduction des émissions de CO2. D’ici à 2035, les véhicules neufs vendus dans l’UE doivent être des VE.

Il faudra trouver des solutions pour ne pas freiner la transition écologique et pénaliser les consommateurs

Pour ne pas freiner la transition écologique, les pays européens et nord-américains devront trouver des solutions de long terme satisfaisantes. Par exemple, ils pourraient inciter la Chine à produire ses véhicules électriques dans des usines européennes. Ou renforcer les capacités d’innovation de l’industrie européenne, tout en réduisant ses dépendances aux matières premières.

Pékin a déjà saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) après que l’Union européenne a décidé d’imposer des droits de douane supplémentaires sur ses voitures et celles fabriquées en Chine (par Tesla par exemple). Aussi, il a appelé l’UE à « rectifier immédiatement ses mauvaises pratiques » et à « préserver conjointement la coopération économique et commerciale ». Selon lui, cela est essentielle pour « la stabilité de la chaîne d’approvisionnement de l’industrie des véhicules électriques ».

Pékin a annoncé des mesures de rétorsion

La Chine a également « demandé des consultations avec la partie canadienne » à l’OMC après l’annonce d’Ottawa en vue d’imposer des surtaxes de 100%. Selon le géant asiatique, cette « mesure unilatérale et protectionniste » viole les règles de l’organisation du commerce et « nuit gravement au système d’échanges multilatéral ». En guise de riposte, il a annoncé une enquête antidumping sur le canola canadien.

A l’encontre de l’Europe, Pékin a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les pratiques commerciales de certains produits laitiers, notamment du fromage et certains laits et crèmes, exportés par l’Union européenne (UE). Il avait déjà lancé en janvier dernier, comme mesure de rétorsion, des enquêtes sur le cognac français et certains produits de viande de porc, après de précédentes décisions européennes.

L’Europe elle-même subventionne massivement son économie

La Chine ne comprend pas les taxes européennes d’autant que les politiques de l’UE subventionnent massivement eux-mêmes certains secteurs d’activités, comme l’agriculture. Pour preuve, l’Allemagne a récemment accordé une énorme subvention de 5 milliards d’euros, validée par Bruxelles, à un projet de construction  d’une usine de semi-conducteurs du taïwanais TSMC à Dresde. Serait-ce de la mauvaise foi ?

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