Nosopharm : la French Tech Health20 au bon moment

Nosopharm a intégré en mars le programme French Tech Health20, qui vise à accompagner les startups à fort potentiel d’innovation dans le domaine de la santé. Grâce à cette adhésion, le groupe bénéficiera de nombreuses actions, qui l’aideront à poursuivre le développement de son antibiotique first-in-class Noso-502.

En mars, Nosopharm a été sélectionné pour faire partie de la promotion 2023 du programme French Tech Health20. Ce projet soutenu par le gouvernement français accompagne les startups à fort potentiel technologique dans le secteur de la santé. L’entreprise nîmoise a été choisie pour sa technologie révolutionnaire de découverte et de développement de traitements contre les maladies infectieuses émergentes. Ses travaux intéressent d’autant les pouvoirs publics que la France sort d’une pandémie et qu’elle quête sa souveraineté sanitaire.

Noso-502 efficace contre les entérobactéries multirésistantes 

Nosopharm travaille sur divers médicaments contre les maladies infectieuses. Mais son programme le plus avancé est Noso-502, un antibiotique first-in-class dédié au traitement des infections nosocomiales. Celles-ci sont causées par les entérobactéries multirésistantes comme Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli et Enterobacter spp.

Le groupe a conçu son remède en s’appuyant sur une plateforme innovante de découverte de médicaments appelée ExploRhabdus. Il a également exploité deux bactéries inexploités, mais à fort potentiel thérapeutique : Photorhabdus et Xenorhabdus. Ces microbes empêchent d’autres virus de coloniser leur environnement et protège l’organisme de l’hôte.

Cap sur des essais cliniques chez l’Homme

Selon les résultats de tests de toxicologie BPL publiés en juin 2022, Noso-502 est 100% efficace contre ces agents pathogènes, grâce à un nouveau mode d’action. Il est même très actif contre les souches les plus problématiques. Grâce aux résultats positifs de ses études, Nosopharm peut poursuivre le développement de Noso-502 jusqu’à la phase décisive des essais cliniques chez l’Homme. Mais pour cette dernière étape, le groupe a besoin de financements et de l’apport d’autres spécialistes.

Pas de fonds disponibles dans la French Tech Health20

Pour cela, l’entreprise a mis en place un nouveau conseil en juillet 2022 avec pour objectif de signer des partenariats privés et publics, ainsi que de préparer des levées de fonds. Nosopharm travaille actuellement en collaboration avec INRAE et l’Université de Montpellier. Et à ce jour, la société a récolté 5,9 millions d’euros en capital privé et reçu 8,7 millions d’euros d’aides publiques. Grâce à la French Tech Health20, elle pourrait bientôt atteindre ses objectifs.

Mais une visibilité renforcée partout dans le monde

Mais le programme ne met pas à disposition des fonds. Il offre simplement un accompagnement sur mesure pendant un an. Durant cette période, il permettra à Nosopharm de participer à des événements de l’écosystème French Tech, en France et à l’étranger. La pharma nîmoise intégrera aussi des actions de diplomatie économique, aux côtés du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ainsi que de la Direction générale du Trésor. Par ailleurs, elle bénéficiera d’une visibilité plus large par le biais d’opérations d’influence et de communication partout dans le monde. En outre, la société profitera du soutien de l’Etat pour son développement. Cet appui pourrait prendre la forme de financements.

Un gain en crédibilité et en notoriété à l’étranger

Philippe Villain-Guillot, co-fondateur et président du directoire de Nosopharm, estime que « le programme French Tech Health20 aidera les biotech innovantes comme Nosopharm à gagner en crédibilité et en notoriété sur le plan international ». Pour lui, cette initiative est nécessaire dans le contexte actuel de lutte contre les maladies infectieuses et de montée de l’antibiorésistance. Cette maladie silencieuse est devenue un enjeu de santé publique majeur. Elle a fait plus de 1,27 millions de morts en 2019, selon l’OMS. L’organisation la considère à juste titre comme l’une des dix grandes menaces pour la santé publique mondiale.