Antibiorésistance : Nosopharm annonce un vaccin contre les agents pathogènes à Gram

Face à la montée de l’antibiorésistance, l’OMS appelle le monde scientifique à développer un traitement dans l’urgence contre les superbactéries. Nosopharm, une startup nîmoise de biotechnologie innovante, annonce la conception d’un antibiotique first-in-class. Ce vaccin, doté d’un nouveau mode d’action, cible en particulier les agents pathogènes à Gram, responsables de près de deux tiers des infections nosocomiales.

Si les antibiotiques ont permis de mettre fin à de nombreuses épidémies en moins d’un siècle, ils ont malheureusement engendré un nouveau problème. A savoir l’antibiorésistance ou la résistance aux antibiotiques. Ce fléau des temps modernes fait chaque année plus d’un million de morts dans le monde. Soit plus que le Vih-Sida et le paludisme. Selon les autorités de la santé, il pourrait causer plus de 4 millions de décès d’ici la fin de la décennie. Ce qui le rapprocherait de la mortalité du cancer.

De l’urgence de développer de nouveaux traitements contre l’antibiorésistance

Les traitements disponibles à ce jour pour contrer cette « épidémie silencieuse » ont donné des résultats peu satisfaisants. En effet, les bactéries ont toujours réussi à s’adapter à ces nouvelles molécules et à prospérer davantage. Face à ces échecs, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle le monde scientifique à développer de nouveaux traitements, en particulier avec un nouveau mode d’action afin de prendre au dépourvu les superbactéries.

Noso-502 pour neutraliser les agents pathogènes à Gram

C’est dans ce contexte que Nosopharm, une startup nîmoise de biotechnologie innovante, annonce la mise au point d’un antibiotique first-in-class contre les agents pathogènes à Gram, responsables de 60% des infections nosocomiales (contractées lors d’un séjour à l’hôpital). Baptisé Noso-502, ce composé aurait montré une grande efficacité contre les agents pathogènes à Gram négatif de la famille des enterobacteriaceae. Principalement E. coli et K. pneumoniae.

Un vaccin efficace, même contre les souches les plus résistantes

Ces bactéries ont les souches les plus résistantes aux carbapénèmes. Elles ont une grande incidence dans les infections graves des voies intra-abdominales et urinaires, dans la pyélonéphrite aiguë et dans la septicémie. Noso-502 serait également très actif contre les espèces à Gram positif, surtout les staphylocoques. Cette molécule a été fabriquée à partir de Photorhabdus et Xenorhabdus, deux bactéries du sol inexploitées mais possédant un gros potentiel thérapeutique.

Issu de la nouvelle famille d’antibiotiques odilorhabdines

Noso-502 est le premier candidat préclinique de la nouvelle famille d’antibiotiques odilorhabdines (ODL). Les ODL sont des peptides cationiques qui inhibent la transcription bactérienne grâce à un nouveau mécanisme d’action. En effet, une fois injectés, ils se lient à la petite sous-unité des ribosomes bactériens sur un site non exploité. Ensuite, ils établissent des contacts avec l’ARN et tuent les bactéries en interférant avec le décodage de l’information génétique.

Cap sur les essais cliniques chez l’Homme

Les résultats positifs d’un test de laboratoire, publiés en juin 2022, permettent à Nosopharm de lancer des essais cliniques chez l’Homme. Pour réussir cette dernière étape décisive, l’entreprise pharma a instruit son conseil de surveillance de signer des partenariats et de préparer un nouveau tour de table. Elle pourra par ailleurs compter sur la French Tech Health20 qu’elle a intégré en mars 2023. Ce programme d’accompagnement des startups françaises de la santé donne accès à des réseaux de financements et de partenariats stratégiques.

Nosopharm : la French Tech Health20 au bon moment

Nosopharm a intégré en mars le programme French Tech Health20, qui vise à accompagner les startups à fort potentiel d’innovation dans le domaine de la santé. Grâce à cette adhésion, le groupe bénéficiera de nombreuses actions, qui l’aideront à poursuivre le développement de son antibiotique first-in-class Noso-502.

En mars, Nosopharm a été sélectionné pour faire partie de la promotion 2023 du programme French Tech Health20. Ce projet soutenu par le gouvernement français accompagne les startups à fort potentiel technologique dans le secteur de la santé. L’entreprise nîmoise a été choisie pour sa technologie révolutionnaire de découverte et de développement de traitements contre les maladies infectieuses émergentes. Ses travaux intéressent d’autant les pouvoirs publics que la France sort d’une pandémie et qu’elle quête sa souveraineté sanitaire.

Noso-502 efficace contre les entérobactéries multirésistantes 

Nosopharm travaille sur divers médicaments contre les maladies infectieuses. Mais son programme le plus avancé est Noso-502, un antibiotique first-in-class dédié au traitement des infections nosocomiales. Celles-ci sont causées par les entérobactéries multirésistantes comme Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli et Enterobacter spp.

Le groupe a conçu son remède en s’appuyant sur une plateforme innovante de découverte de médicaments appelée ExploRhabdus. Il a également exploité deux bactéries inexploités, mais à fort potentiel thérapeutique : Photorhabdus et Xenorhabdus. Ces microbes empêchent d’autres virus de coloniser leur environnement et protège l’organisme de l’hôte.

Cap sur des essais cliniques chez l’Homme

Selon les résultats de tests de toxicologie BPL publiés en juin 2022, Noso-502 est 100% efficace contre ces agents pathogènes, grâce à un nouveau mode d’action. Il est même très actif contre les souches les plus problématiques. Grâce aux résultats positifs de ses études, Nosopharm peut poursuivre le développement de Noso-502 jusqu’à la phase décisive des essais cliniques chez l’Homme. Mais pour cette dernière étape, le groupe a besoin de financements et de l’apport d’autres spécialistes.

Pas de fonds disponibles dans la French Tech Health20

Pour cela, l’entreprise a mis en place un nouveau conseil en juillet 2022 avec pour objectif de signer des partenariats privés et publics, ainsi que de préparer des levées de fonds. Nosopharm travaille actuellement en collaboration avec INRAE et l’Université de Montpellier. Et à ce jour, la société a récolté 5,9 millions d’euros en capital privé et reçu 8,7 millions d’euros d’aides publiques. Grâce à la French Tech Health20, elle pourrait bientôt atteindre ses objectifs.

Mais une visibilité renforcée partout dans le monde

Mais le programme ne met pas à disposition des fonds. Il offre simplement un accompagnement sur mesure pendant un an. Durant cette période, il permettra à Nosopharm de participer à des événements de l’écosystème French Tech, en France et à l’étranger. La pharma nîmoise intégrera aussi des actions de diplomatie économique, aux côtés du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ainsi que de la Direction générale du Trésor. Par ailleurs, elle bénéficiera d’une visibilité plus large par le biais d’opérations d’influence et de communication partout dans le monde. En outre, la société profitera du soutien de l’Etat pour son développement. Cet appui pourrait prendre la forme de financements.

Un gain en crédibilité et en notoriété à l’étranger

Philippe Villain-Guillot, co-fondateur et président du directoire de Nosopharm, estime que « le programme French Tech Health20 aidera les biotech innovantes comme Nosopharm à gagner en crédibilité et en notoriété sur le plan international ». Pour lui, cette initiative est nécessaire dans le contexte actuel de lutte contre les maladies infectieuses et de montée de l’antibiorésistance. Cette maladie silencieuse est devenue un enjeu de santé publique majeur. Elle a fait plus de 1,27 millions de morts en 2019, selon l’OMS. L’organisation la considère à juste titre comme l’une des dix grandes menaces pour la santé publique mondiale.

Coronavirus : masques, tests, confinement…le point de la conférence de presse d’Edouard Philipe et Olivier Véran

Le premier ministre Edouard Philippe lors d'une conférence le vendredi 27 mars 2019.

 

Le premier ministre Edouard Philippe et le ministre de la Santé Olivier Véran ont tenu une conférence de presse samedi pour faire le point sur la stratégie de lutte contre le coronavirus. A cette occasion, le chef du gouvernement et son ministre de la Santé ont multiplié les annonces, parmi lesquelles la commande d’un milliard de masques.

« Le combat ne fait que commencer »

Samedi, au lendemain de l’annonce de la prolongation du confinement jusqu’au 15 avril, le Premier ministre Édouard Philippe a tenu une conférence de presse sur l’épidémie, avec à ses côtés notamment le ministre de la Santé Olivier Véran et le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.

Dès l’entame de son allocution, le chef du gouvernement a prévenu que « Les 15 premiers jours d’avril seront encore plus difficiles que les 15 jours qui viennent de s’écouler ». Par conséquent, le combat « ne faisait que commencer ». Ensuite, il est revenu sur les critiques de l’opposition, estimant qu’au « moment venu, nous tirerons ensemble les leçons de la crise ». Puis de clarifier les choses : Je ne suis pas de ceux qui se défaussent face à leurs responsabilités (…) Je ne laisserai personne dire qu’il y a eu du retard sur la prise de décision s’agissant du confinement ». Car « Nous avons décidé le confinement quand il est devenu nécessaire. Il y avait alors moins de 8000 cas et moins de 200 morts sur le territoire national », s’est-il défendu.

Un milliard de masques commandés à la Chine

Prenant la parole, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé l’augmentation prochaine du nombre de lits en réanimation à « 14.500 », contre 5.000 initialement, pour faire face à l’afflux de malades. Il a également relevé que la France a commandé « plus d’un milliard » de masques notamment à la Chine et que la France a besoin de 40 millions de masques par semaine.

D’après Olivier Véran, la France produit 8 millions de masques par semaine. Ainsi, « Nos réserves ne sont pas infinies », a-t-il souligné. Par ailleurs, le ministre de la Santé a précisé que la production de tests allait monter en régime avec 50.000 tests classiques par jour d’ici fin avril, auxquels s’ajouteront « plus de 100.000 » tests rapides par jour « au mois de juin ». Parallèlement, la France a passé une commande pour 5 millions de tests rapides.

Un isolement individuel dans les Ehpad

Enfin, Olivier Véran a affirmé qu’il allait demander « aux établissements de type Ehpad d’aller vers un isolement individuel » pour chacun de leurs pensionnaires afin de mieux les protéger contre le Covid-19. « Le plan bleu nous a permis de prendre des mesures difficiles humainement », avec « l’interdiction des visites, l’éloignement des familles, l’identification partout où c’était possible au sein des Ehpad de secteurs dédiés aux malades atteint du coronavirus », a-t-il ajouté.

Cigarette et cinéma : la ministre répond

A la suite de la polémique concernant un prétendu projet d’interdiction de voir apparaître des cigarettes dans les films français, la ministre de la Santé concernée, Agnès Buzyn, a démenti sur Twitter.

Alors que le mois sans tabac a rencontré en France un certain succès, la lutte contre la tabacologie est l’une des priorités du ministère de la santé.

L’état souhaite, à travers ses nombreuse campagnes de prévention, mais également ses mesures plus fortes, comme l’interdiction de fumer dans les lieux publics, les paquets anonymes, l’augmentation du prix du tabac, ou encore les photos dégoûtantes sur les paquets de cigarettes, lutter contre la première cause de mortalité non naturelle, la consommation de cigarettes.

Dans ce contexte, un débat avait lieu au sénat, où était invitée la ministre de la santé, Agnès Buzyn.

D’après les premiers comptes rendus sortis dans les médias, la ministre aurait évoqué une interdiction de voir apparaître des cigarettes dans les films français.

De quoi susciter le buzz et un rapide démenti de la première personne concernée.