Nintendo : la sortie d’Advance Wars encore retardée

L’éditeur japonais fait retarder pour la deuxième fois en quelques mois le lancement d’un de ses célèbres jeux vidéo de guerre. Un couac vraisemblablement dû cette fois, au conflit russo-ukrainien.

Les fans d’Advance Wars vont devoir patienter pour avoir l’occasion de jouer à la version 1+2 : Re-Boot Camp de leur jeu. L’éditeur, Nintendo ayant décidé mercredi 9 mars, d’en repousser la sortie sans précision de la prochaine date de lancement. Le tweet annonciateur de la décision a tout simplement convié le public à rester à l’écoute des prochaines mises à jour sur la question.

Pas de précision non plus quant à la raison qui a motivé ce report de la part Nintendo. La multinationale japonaise a simplement évoqué les « événements mondiaux récents ». Mais le lien avec la guerre déclenchée en Ukraine par la Russie depuis le 24 février ne fait aucun doute, étant donné la nature du jeu vidéo dont la sortie était attendue pour le 8 avril sur Nintendo Switch, la dernière console de l’entreprise nipponne.

Contexte non favorable

De la série Nintendo Wars, Advance Wars 1+2 : Re-Boot Camp, comme son nom l’indique, est un jeu vidéo de tactique militaire qui met à l’épreuve la stratégie des joueurs. Ces derniers sont en effet appelés à commander une armée dans le but de vaincre le camp ennemi. Cela peut se traduire par la capture des bastions adverses ou la liquidation des belligérants. Autant dire un scénario assez similaire aux événements opposant actuellement l’Ukraine et la Russie.

Mais cette similitude ne serait que théorique, si l’on en croit Nintendo qui n’a pas ménagé ses efforts pour écarter de son produit toute considération réaliste. Il a en effet indiqué que les caractéristiques du jeu étaient avant tout caricaturales. Ce que tendent à confirmer les observations de l’Entertainment Software Rating Board. L’instance de régulation des jeux vidéo a notamment estimé qu’Advance Wars 1+2 : Re-Boot Camp pouvait être accessible aux enfants de 10 ans, car présentant seulement une violence légère.

Attente prolongée

Quoi qu’il en soit, ce report, le deuxième après celui de la fin de l’année dernière, devrait décevoir beaucoup de gamers. Le premier étant dû selon Nintendo à la nécessité de peaufiner le jeu.

Le groupe dont la boutique en ligne est en maintenance depuis la semaine écoulée suite à la suspension des transactions en rouble, la monnaie russe, va également suspendre l’expédition de tous ses produits vers Moscou jusqu’à nouvel ordre.

Activision fait le ménage

Le géant des jeux vidéo s’est séparé, après des enquêtes internes, de plusieurs employés accusés de harcèlement sexuel et autres discriminations sur le lieu du travail. Cela porte à 40 le nombre d’indélicats remercié depuis l’éclatement de l’affaire il y a sept mois.

Après des années de léthargie sur des accusations aussi graves que celles d’inconduite sexuelle, Activision Blizzard semble avoir décidé d’agir. Et cela passe manifestement par le passage de l’entreprise au Kärcher. En témoignent les actions des responsables au cours des derniers mois.

Ils ont annoncé lundi 17 janvier avoir récemment mis à la porte des employés épinglés, sans en mentionner le nombre. On sait en revanche, grâce au communiqué publié par le groupe, que les travailleurs licenciés par l’éditeur des jeux vidéo depuis le début de ce scandale se chiffrent désormais à 37. 44 autres ont été réprimandés, ajoute Activision qui paie à travers cette affaire, des années d’inaction.

Culture de l’impunité

Le fabricant de certaines des franchises les plus prisées du secteur des jeux en ligne, dont « Call of Duty », « Candy Crush » ou encore « World of Warcraft », a été mis face à ses responsabilités en juin 2021 par un tribunal de Los Angeles saisi d’une plainte. Cette dernière, émanant d’une agence fédérale de la Californie, accuse notamment plusieurs employés de comportements inconvenants au travail. Cela va du harcèlement sexuel aux discriminations, sans oublier le sexisme. Même des cas de viol ont été rapportés via des faits qui pour la plupart datent de plusieurs années. En toute impunité, puisque la hiérarchie de la société n’aurait rien fait pour tenter d’apaiser les victimes présumées.

Au contraire, le patron Robert Kotick alias Bobby Kotick, aurait tout mis en œuvre pour couvrir les employés indélicats, à en croire les plaignants. À la grande indignation des autorités fédérales qui ont depuis, accru la pression sur le groupe. Avec succès, au regard de la politique de la tolérance zéro désormais de mise chez Activision.

Patron décrié

Il reste cependant à trancher le cas Bobby Kotick, devenu indésirable au sein de l’entreprise. Le Wall Street Journal (WSJ) révèle à cet effet que près de 20% des employés souhaitent évincer l’inamovible patron de la direction. Mais le quinquagénaire homme d’affaires résiste à la tempête après avoir pourtant songé à rendre le tablier, l’année écoulée au fort temps du scandale, toujours selon le WSJ.

Microsoft propriétaire d’Activision depuis son rachat cette semaine contre un peu moins de 70 milliards de dollars, va-t-il maintenir en place le dirigeant encombrant ?

Chine : Tencent contraint de se plier en quatre pour exister

Le géant des jeux vidéo feint l’optimisme après un troisième trimestre de l’année pourtant très peu reluisant économiquement. La conséquence de la nouvelle emprise de l’État chinois sur les acteurs de l’internet en général.

Il refuse de se lamenter malgré le contexte qui s’y prête. À la présentation des résultats trimestriels de son entreprise, mercredi 10 novembre, Martin Lau, patron de Tencent, s’est voulu rassurant à propos de ses perspectives d’avenir. « L’impact des nouvelles réglementations sur le secteur sera de moins en moins important, à mesure que les entreprises vont s’adapter », a notamment prophétisé l’homme d’affaires de 48 ans.

Les nouvelles règles en question concernent notamment la limitation à trois heures par semaine de l’accès des moins de 18 ans au jeu vidéo en Chine. Décrit comme addictif, le secteur des jeux en ligne est dans le collimateur des autorités depuis août. Il constitue une des victimes du durcissement de ton de Pékin à l’endroit des acteurs de la tech en général tantôt accusés d’abus de position dominante, tantôt d’atteinte à la libre-concurrence. Alibaba, Didi et bien d’autres se sont ainsi vus sanctionner récemment.

Activité en baisse

Quant à Tencent dont le célèbre jeu vidéo « Honor of Kings » revendique jusqu’à 100 millions d’utilisateurs, ces derniers mois ont servi à se faire violence pour répondre favorablement aux restrictions du gouvernement communiste. Il en est ainsi de plus de 200 autres acteurs du secteur, selon des informations dévoilées par le Wall Street Journal (WSJ) en septembre.

Conséquence, les données économiques du groupe sont en souffrance. Les chiffres égrenés par Martin Lau témoignent de 142,4 milliards de yuans de ventes, soit 19,2 milliards d’euros, pour la firme de Shenzhen au cours des trois derniers mois. Le bénéfice net s’établit à 5,3 milliards d’euros. Cela constitue bien une progression de 2,5% comparée à la même période il y a un an. Mais le ralentissement de l’activité est palpable quand on se réfère à la tendance depuis le début de l’année.

En fait, les 13% de croissance trimestrielle du chiffre d’affaires sont la plus faible enregistrée par le groupe depuis son entrée en Bourse il y a sept ans, selon Bloomberg. Conscient d’une nouvelle donne appelée à durer, Tencent s’emploie désormais à diversifier ses activités. Le métavers perçu comme une niche d’opportunité pour de nombreux géants du web est notamment exploré, selon le WSJ. Mais ce sera toujours selon les desiderata de Pékin. Autant dire que rien ne sera plus comme avant pour le groupe et ses pairs.