Pétrole : l’Opep+ décide d’augmenter sa production cet été, mais pas suffisant pour arrêter la hausse des prix

30 juin 2022. Alors que des pressions sont exercées pour ouvrir davantage de verrous afin d’arrêter les hausses de prix, l’alliance des pays producteurs de pétrole a décidé de mettre à jour ses objectifs pour l’été prochain ce jeudi.

Les représentants des 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les 10 pays de l’OPEP+ se sont mis d’accord pour augmenter la production de 648 000 barils par jour durant les mois de juillet et août, a annoncé l’alliance dans un communiqué à l’issue d’une réunion par visioconférence. Le précédent quota était fixé à 432 000 barils/jour. Cependant, les efforts de l’OPEP et de ses alliés (OPEP+) sont trop faibles pour atténuer la pénurie de pétrole liée à l’embargo imposé par les États-Unis et l’Union européenne sur l’approvisionnement de la Russie. Mais aussi, pour stopper la hausse du prix de l’or noir sur le marché international.

En effet, depuis le début de la guerre en Ukraine, le Brent de la mer du Nord, la référence européenne du pétrole brut, a connu une hausse de plus de 15 %. Et le WTI correspondant aux États-Unis a, lui aussi, augmenté de plus de 13 %. Jeudi, ils ont oscillé autour de 114,27 dollars et 105,20 dollars le baril après avoir atteint des niveaux record en mars. Du jamais-vu depuis la crise financière de 2008. Jusque-là, et depuis le printemps 2021, elle se limitait à une modeste augmentation des quotas dans le but de récupérer progressivement les volumes pré-COVID.

Selon Jamie Maddock, analyste chez Quilter Cheviot « sur le papier, seront alors rétablis les 9,7 millions de barils par jour retirés du marché pendant la pandémie pour répondre à l’effondrement de la demande (…) la crise énergétique battant son plein, les appels de l’Occident à pomper plus se feront sûrement de plus en plus bruyants ». Lundi, au vu de cette forte hausse, la France a de nouveau appelé les pays producteurs à augmenter leur volume de production. Le sujet sera au menu de la visite du président américain Joe Biden en Arabie Saoudite à la mi-juillet.

Pour Edward Moya, d’Oanda, « c’est du théâtre politique, ce voyage n’aboutira pas à une hausse significative au-delà de ce qui a déjà été décidée », rappelant que de nombreux membres « sont soumis à des sanctions internationales ou souffrent de problèmes de production ».

 

OPEP : la victoire de l’Algérie

L’Algérie a réussi le tour de force, contre toute attente, de convaincre les membres de l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole), de diminuer la production pétrolière.

Il s’agit autant d’une victoire diplomatique qu’économique pour les dirigeants algériens : la signature, mercredi 28 septembre, d’un accord entre les grandes puissances de l’OPEP sur la réduction de la production mondiale de brut, marque le grand retour de l’influence algérienne.

C’est le ministre algérien de l’Energie, Noureddine Boutarfa, qui a réussi ce tour de force, alors que personne ne pensait qu’un accord serait trouvé.

« Si le cours du pétrole se maintient en-dessous des 50 dollars le baril, aucune compagnie pétrolière, même les plus importantes d’entre elles, ne pourra résister », avait-il déclaré, pugnace, à Alger, pour l’ouverture des négociations.

L’Iran et l’Arabie saoudite avaient pourtant laissé entendre qu’ils ne signeraient pas un tel accord.

Au final, si l’accord reste souple et part sur une réduction de 700.000 barils par jour, sur les 33 millions actuellement produits quotidiennement, il est très important, même au delà du symbole.

Ainsi, l’annonce de cet accord aura déjà porté ses fruits, avec une relance des cours du brut et une croissance boursière pour les grosses entreprise du secteur pétrolier.