Transports : plombée par la crise, la SNCF va agir sur les prix

Un TGV de la SNCF en gare.

 

Face à la crise qui impacte durement ses activités, la SNCF a décidé de se réinventer pour reconquérir ses voyageurs. Pour y parvenir, la compagnie ferroviaire va agir sur les prix pour les rendre plus accessibles.

La crise sanitaire fait mal à la SNCF. La compagnie ferroviaire estime la perte de recettes due à l’épidémie du Covid-19 à 5 milliards d’euros. Et c’est surtout le TGV qui pose problème. En effet, contrairement aux autres types de trains (Intercités, TER et Transilien), il ne bénéficie pas de subventions et sa fréquentation s’est effondrée avec la pandémie, bien au-dessous du seuil de rentabilité. Au plus dur du premier confinement, seuls 6 à 7% des TGV circulaient, avec 1% des passagers. Après un été plutôt satisfaisant, l’automne a déçu et le reconfinement a conduit la SNCF à annuler 70% de ses trains. Elle ne transporte actuellement que 10% des voyageurs habituels.

« Une tarification plus lisible, plus simple et plus accessible »

Alors qu’elle s’attend à une année 2021 très difficile, la SNCF souhaite desserrer un peu l’étau en changeant de cap. « Nous devons nous réinventer pour retrouver nos voyageurs », avance Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, la filiale qui fait circuler les trains, et en particulier les TGV, mais qui ne profite pas de l’aide de l’Etat. Pour atteindre cet objectif, il faudra notamment reconquérir la clientèle affaires que la restriction des déplacements et l’essor des visioconférences ont fait déserter les trains. Il faudra aussi fidéliser la clientèle loisirs qui avait commencé à revenir cet été.

De son côté, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou a promis « une tarification plus lisible, plus simple et plus accessible ». « En sortie de crise, tout le monde va avoir des problèmes de pouvoir d’achat. Nous voulons retrouver des voyageurs en nombre et nous devons leur offrir des prix accessibles », a-t-il expliqué au Figaro. Un changement de la politique tarifaire à la SNCF avait déjà été évoqué en mi-septembre. Jean-Pierre Farandou avait admis un problème concernant le TGV, perçu comme un moyen de transport « cher », dans une interview accordée le 17 septembre aux Echos.

4,7 milliards d’euros pour le secteur ferroviaire dans le plan de relance

Par la voix du ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, le gouvernement a promis qu’il se tiendra aux côtés de la SNCF dans ces moments difficiles. Il a déjà débloqué 4,7 milliards d’euros pour le secteur ferroviaire dans le plan de relance, dont 4,05 milliards vont permettre de recapitaliser le groupe public (le reste allant notamment aux petites lignes, au fret et aux trains de nuit). Ces 4,05 milliards sont destinés au réseau, avec en particulier 2,3 milliards permettant de poursuivre les travaux prévus. Ensuite, une enveloppe de 1,5 milliard ira aux dépenses qui n’avaient pas encore été financées, comme la sortie du glyphosate. En outre, 250 millions permettront à SNCF Réseau de reprendre certaines petites lignes dans son réseau structurant, selon une lettre envoyée à la mi-novembre par plusieurs ministres au patron du groupe, Jean-Pierre Farandou.

Des cessions, oui, mais pas un dépeçage

« Ce financement de 4,7 milliards d’euros sera complété dans une moindre mesure par une partie du produit des cessions des filiales les moins stratégiques pour le groupe SNCF », écrivent également les ministres. La SNCF a donc commencé par mettre en vente le loueur de wagons Ermewa. Mais la direction a fait savoir qu’il n’est pas question pour autant de dépecer le groupe public. Elle a défini son périmètre stratégique : le « coeur ferroviaire » français, les activités voyageurs et fret en Europe, le logisticien Geodis et l’opérateur de transports publics Keolis.

SNCF : une grève à 20 millions par jour

La SNCF a annoncé que les actuels mouvements sociaux qui la secouent, et en particulier les grèves, lui coûtent 20 millions d’euros par jour.

Des pertes sèches de 20 millions d’euros par jour pour l’entreprise publique : voilà comment la direction de la SNCF tire la sonnette d’alarme.

Les différentes grèves qui bloquent les transports ces dernières semaines, ont pour motivation la lutte contre le projet de loi travail, ainsi que les négociations sur le temps de travail des cheminots.

Une information confirmée par le Directeur de la société, Guillaume Pepy, qui explique que « le coût du mouvement atteint aujourd’hui près de 300 millions d’euros ».