Croissance allemande : le vent tourne enfin selon trois instituts économiques

Après deux années de contraction, l’économie allemande semble enfin amorcer une reprise. Trois instituts de conjoncture de premier plan – l’IfW de Kiel, l’Ifo de Munich et le RWI d’Essen – ont revu à la hausse leurs prévisions de croissance pour 2025 et 2026, misant sur une amélioration plus rapide que prévu de la conjoncture.

Des premiers signes positifs en 2024

Le redémarrage est timide, mais il est là. Tous trois anticipent désormais une progression du produit intérieur brut (PIB) allemand de 0,3 % pour l’année 2025, contre des prévisions initialement plus prudentes. L’Institut de Kiel, par exemple, tablait jusqu’ici sur une simple stagnation. Ce réajustement est largement attribué aux bons résultats du premier trimestre, marqué par une hausse de l’activité économique de 0,4 %.

« L’économie allemande entrevoit enfin la lumière au bout du tunnel », commentent les experts de l’IfW, soulignant que les moteurs de la reprise, bien que modestes, commencent à se remettre en marche.

Une dynamique plus vigoureuse à l’horizon 2026

Les projections à moyen terme sont elles aussi revues à la hausse. L’IfW s’attend désormais à une croissance de 1,6 % en 2026, contre 1,5 % précédemment. L’Institut Ifo affiche un optimisme plus marqué encore : il anticipe une progression de 1,5 % en 2026, soit près du double de sa prévision de printemps, qui n’était que de 0,8 %. Le RWI adopte une position similaire, misant également sur 1,5 % de croissance dans deux ans.

Le creux de la vague est passé

Pour Timo Wollmershäuser, chef économiste à l’Ifo, « la crise a atteint son point le plus bas durant l’hiver dernier ». Selon lui, la situation conjoncturelle s’améliore lentement mais sûrement, portée par un retour de la confiance des entreprises et la stabilisation de la demande intérieure.

Parmi les éléments de soutien à cette reprise, les décisions budgétaires récentes du gouvernement fédéral jouent un rôle central. « Les mesures économiques adoptées ces derniers mois expliquent en partie cette embellie », confirme-t-il.

Un coup d’accélérateur venu du gouvernement

En effet, Berlin a dégainé plusieurs instruments pour stimuler l’économie. La semaine dernière, le gouvernement a validé un vaste programme de 46 milliards d’euros d’allègements fiscaux à destination des entreprises. Objectif : relancer l’investissement et soutenir la compétitivité.

Autre levier important : un plan d’investissement massif de 500 milliards d’euros dans les infrastructures, approuvé au printemps par le Parlement. Il s’agit du plus grand effort d’aménagement du territoire et de modernisation depuis la réunification.

D’après les estimations de l’Ifo, ces mesures pourraient générer un impact budgétaire positif de 10 milliards d’euros dès 2025, et de 57 milliards d’euros en 2026. En matière de croissance, cela se traduirait par un bonus de 0,1 point de PIB cette année, et 0,7 point l’année suivante, comparativement à une trajectoire sans intervention gouvernementale.

Des incertitudes demeurent

Si le ton général est désormais à l’optimisme prudent, les trois instituts ne cachent pas les obstacles qui subsistent. La question des droits de douane et du climat commercial international reste une épée de Damoclès, notamment dans un contexte de tensions commerciales persistantes entre les grandes puissances.

Torsten Schmidt, responsable des prévisions au RWI, insiste : « La reprise s’annonce progressive et dépendra fortement de la capacité du gouvernement à traduire ses promesses en actions concrètes. » Il met en garde contre un excès d’enthousiasme, tout en soulignant les signaux positifs émis par le second semestre.

Un nouveau cycle pour la première économie européenne ?

Après une période difficile marquée par les séquelles de la pandémie, la flambée des prix de l’énergie et le ralentissement industriel, l’Allemagne pourrait renouer avec un cycle de croissance plus soutenu, à condition de maintenir le cap des réformes et de la relance.

Les ajustements récents des prévisions économiques témoignent d’un changement de climat. Les instituts, jusqu’ici très prudents, misent désormais sur un retour progressif à une croissance modérée mais stable, nourrie par l’investissement public et le redressement de la demande.

L’économie allemande, locomotive du continent, n’est pas encore repartie à plein régime, mais le moteur semble relancé. La suite dépendra de la conjonction entre politiques publiques efficaces et environnement économique international plus serein.

Budget 2026 : la rigueur sous contrainte

Face à un déficit public qui échappe aux objectifs, le gouvernement français prépare une cure d’austérité sans précédent. Pour tenir la trajectoire fixée, ce sont 40 milliards d’euros d’économies qui devront être trouvés. Une annonce du ministre délégué Éric Lombard, qui en dit long sur la gravité de la situation budgétaire.
Une trajectoire budgétaire de plus en plus menacée

Lors d’une audition au Sénat le 10 avril, Éric Lombard, nouveau ministre délégué aux Comptes publics, a dressé un constat sans détour : pour respecter l’objectif de ramener le déficit à 2,7 % du PIB d’ici 2027, il manque à l’appel environ 40 milliards d’euros sur l’année 2026. Un chiffre inédit, qui reflète l’ampleur des dérapages accumulés au fil des dernières années, entre dépenses exceptionnelles liées à la crise énergétique, soutien au pouvoir d’achat et revalorisations salariales.

La publication fin mars des chiffres de l’INSEE – qui a confirmé un déficit public à 5,5 % du PIB en 2023 – a agi comme un électrochoc. Elle a notamment conduit Standard & Poor’s à envisager une dégradation de la note de la France, rendant plus coûteux l’endettement. Dans ce contexte, le gouvernement cherche à rassurer les marchés et ses partenaires européens en montrant sa détermination à redresser les finances publiques.

La priorité est donc à l’orthodoxie budgétaire. Mais cette ambition se heurte à une réalité politique difficile : les marges de manœuvre sont limitées, et la majorité présidentielle, affaiblie, devra convaincre pour faire adopter les mesures de rigueur qui s’annoncent.

Des économies massives… mais encore floues

Éric Lombard n’a pas détaillé les pistes précises des économies envisagées. Il a toutefois précisé que l’effort porterait « principalement sur les dépenses », et non sur une hausse des prélèvements obligatoires, une ligne rouge que Bercy entend ne pas franchir. Cette contrainte réduit considérablement le champ des possibles, car nombre de dépenses de l’État sont rigides, voire sanctuarisées (retraites, défense, éducation).

Des rumeurs évoquent un possible coup de rabot sur les niches fiscales, une réforme des aides sociales, ou encore une réduction des dotations aux collectivités territoriales. Ces hypothèses sont politiquement explosives, à un an des élections européennes, dans un climat social déjà tendu.

Par ailleurs, la nécessité de financer la transition écologique et la hausse programmée des taux d’intérêt accroissent encore la pression. Chaque euro économisé devra être arbitré avec prudence, au risque d’alimenter un sentiment d’injustice ou de fracture territoriale.

L’annonce de ce besoin d’économies intervient alors même que les engagements du plan France 2030, les investissements dans l’industrie verte ou la défense continuent de croître. Le gouvernement est donc pris entre deux impératifs contradictoires : rassurer Bruxelles et les agences de notation, tout en évitant une récession budgétaire.

Un tournant politique pour l’exécutif

Au-delà de l’urgence comptable, la déclaration d’Éric Lombard marque une inflexion politique. Emmanuel Macron, qui avait entamé son premier quinquennat sur un discours de « transformation » libérale, avait jusqu’ici évité un retour brutal de la rigueur. L’annonce des 40 milliards d’euros d’économies à trouver pour 2026 sonne comme la fin d’un cycle.

Elle contraint l’exécutif à rompre avec le récit d’un État stratège, capable de conjuguer investissement, soutien social et maîtrise des comptes. Ce virage pourrait s’avérer périlleux dans une opinion publique fatiguée par l’inflation, les réformes impopulaires et l’impression de déclassement.

À droite, Les Républicains réclament des coupes encore plus drastiques, accusant le gouvernement d’avoir « laissé filer la dépense publique ». À gauche, les critiques fusent contre une rigueur jugée idéologique, et dangereuse socialement. Le gouvernement, pris en étau, devra faire preuve de pédagogie, mais aussi de courage politique.

Enfin, cette séquence réactive un débat plus large sur le rôle de l’État dans l’économie, à l’heure où les paradigmes hérités des années 2010 vacillent. Entre impératif de réduction du déficit et exigences écologiques ou sociales, la France s’avance sur une ligne de crête.



Les PME, piliers de l’économie

 

 

Les petites et moyennes entreprises (PME) sont souvent qualifiées de moteur économique discret mais indispensable. Dans un monde où les grands groupes monopolisent souvent l’attention, il est essentiel de souligner les avantages cruciaux que les PME apportent à l’activité française. Ces entreprises jouent un important dans la création d’emplois, la stimulation de l’innovation et la promotion de la diversité économique.

Création d’emplois et stabilité économique

Les PME sont les véritables pourvoyeuses d’emplois en France. Leur agilité et leur capacité à s’adapter rapidement aux changements économiques les rendent plus résilientes face aux crises. Lorsque les grandes entreprises peuvent être sujettes à des licenciements massifs, les PME conservent souvent leurs effectifs, contribuant ainsi à maintenir une stabilité sociale et économique.

Catalyseurs d’innovation

Les petites et moyennes entreprises sont les pépinières de l’innovation. Leur taille plus modeste leur permet d’expérimenter plus rapidement et de prendre des risques calculés. En investissant dans la recherche et le développement, les PME peuvent apporter des solutions novatrices aux défis actuels. De nombreuses grandes groupes n’hésitent d’ailleurs pas à collaborer avec des PME innovantes pour injecter une dose de créativité dans leurs processus.

Flexibilité et adaptabilité

L’une des caractéristiques clés des PME est leur capacité à être flexibles et réactives aux changements du marché. L’absence de lourdeurs bureaucratiques permet aux PME de prendre des décisions rapidement, de s’adapter aux nouvelles tendances et de saisir des opportunités en un temps record. Cette agilité est souvent le moteur de leur croissance rapide et de leur succès à long terme.

Contribution à la diversité économique

Les PME diversifient l’économie en apportant une variété de produits et de services. Leur présence encourage la concurrence, stimulant ainsi l’innovation et garantissant des prix compétitifs pour les consommateurs. Cette diversité économique contribue également à une résilience accrue face aux fluctuations économiques mondiales.

Impact social et local

Les PME sont profondément enracinées dans leurs territoires. En soutenant les entreprises locales, les consommateurs contribuent directement à la prospérité de leur propre région. De plus, les PME sont souvent plus enclines à adopter des pratiques durables et éthiques, renforçant ainsi leur impact positif sur l’environnement et la société.

 

 

 

 

Economie : Scope faiblit la perspective de la France

 

 

Selon Scope Ratings, la dynamique économique de l’Hexagone s’est ralentie. Résultat : l’agence de notation a décidé d’abaisser ses perspectives pour le pays.

Scope Ratings considère que la dynamique économique de la France est au ralenti. C’est la raison pour laquelle l’agence de notation européenne a abaissé, vendredi dernier, la perspective du pays. La note de la France pourrait ainsi être réduite à l’avenir, comme cela a été le cas il y a un mois avec l’agence Fitch.

Dans un communiqué de presse, Scope souligne le risque de « l’affaiblissement des finances publiques françaises », en raison, entre autres, de difficultés dans « la mise en œuvre de réformes ». D’ici 12 à 18 mois, l’agence pourrait dégrader la note de la France, pour le moment classée « AA », soit le troisième plus haut niveau de sa grille.

Scope liste plusieurs risques pesant sur les finances hexagonales, et affirme que « la dynamique économique s’est nettement ralentie au second semestre 2022 ». L’agence remet également en cause la trajectoire de réduction du déficit et de la dette publics, en raison d’un « mauvais bilan en matière d’assainissement budgétaire, d’une charge d’intérêt de la dette croissante et de risques liés à la mise en œuvre du programme de réformes ».

Selon Scope, ces risques sont associés à « l’absence de majorité au Parlement », et à des « contestations sociopolitiques ». Les mouvements sociaux contre la réforme des retraites sont tout particulièrement soulignés.

Il y a un mois, l’agence de notation Fitch avait dégradé la note de la France. Pour justifier son choix, elle avait pointé le risque posé par « l’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents » sur les réformes voulues par le gouvernement et le président Emmanuel Macron.

Une semaine auparavant, l’agence Moody’s n’avait tout simplement pas émis de notation. L’agence S&P Global doit quant à elle publier ses conclusions vendredi 2 juin. Si elle accorde actuellement la note « AA » à la France avec une perspective négative, cela pourrait évoluer à la baisse.

Les notations de ces grandes agences internationales ont un impact sur le taux d’intérêt auquel les investisseurs prêtent de l’argent à la France. Concernant l’emprunt à 10 ans, dont l’échéance est une référence, le taux était de 3,11% vendredi dernier. Ce taux se classe parmi les plus hauts de 2023.

Pour rappel, les taux obligataires augmentent nettement depuis un an et demi, en raison des politiques des banques centrales déployées pour limiter l’inflation.

Crise malienne : la solution autant économique que politique

Politique au Mali

Depuis plus de dix ans, le Mali est confronté à une crise multidimensionnelle à laquelle les gouvernements successifs apportent une réponse politique. Pourtant, la solution se trouve aussi ailleurs, au niveau économique car la pauvreté et le chômage sont source d’instabilité. Aliou Diallo, président d’ADP-Maliba interpelle justement sur ce point.

La République du Mali fait face à une crise multiforme depuis plus de dix ans, sans parvenir à trouver une solution durable. Actuellement dirigée par un régime d’exception, elle mise énormément sur la victoire militaire pour renaître de ses cendres. Pourtant le mal est plus profond, selon certains politiques, à l’image d’Aliou Diallo. Le président d’ADP-Maliba a fait une analyse pertinente de la situation de son pays dans une déclaration publiée lors de la célébration du 62ème anniversaire de l’indépendance du pays, le 22 septembre 2022.

Le développement économique durable, priorité du Mali

Dans son discours, le député de Kayes a rendu hommage à tous les illustres devanciers qui ont donné leur vie pour la liberté du peuple malien. Il a également eu une pensée pieuse pour tous les compatriotes « victimes de tueries, de pillages, d’exactions, de déplacements de populations et d’exil ». Aliou Diallo prie pour le repos de leur âme et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Mais l’homme d’affaires a surtout disséqué le malaise du Mali et présenté les enjeux actuels. « Nous sommes à un moment d’interrogation face à la multiplicité et à la complexité des défis à relever sur le plan sécuritaire, social, sanitaire et du développement économique durable », a-t-il souligné.

Le secteur privé, pilier d’une économie moderne

Pour le milliardaire malien, le salut de son pays viendra surtout de son développement économique, en plus d’une paix durable. Ce progrès économique dépend, selon lui, de la promotion du secteur privé. « Tous les grands pays développés ont réussi à créer de l’abondance et une ère de prospérité économique grâce à leur secteur privé. L’Etat ne doit pas se substituer au secteur privé, mais plutôt le promouvoir et l’accompagner », a interpellé Aliou Diallo. Homme pragmatique, le président et fondateur d’ADP-Maliba a préparé un plan Marshall pour le Mali doté potentiellement de 15 000 milliards de Francs CFA. Ce programme ambitieux vise notamment le financement massif de l’entrepreneuriat. Objectif : créer des dizaines de milliers d’emplois.

Une lutte sans pitié contre la mauvaise gestion

Le fondateur d’Hydroma est convaincu que c’est en résolvant le problème du chômage et donc de la pauvreté que le Mali pourra se sortir de cette crise. Car celle-ci sera d’abord la conséquence de la misère et de la frustration des populations. S’il veut porter le secteur privé à son sommet, Aliou Diallo ne compte surtout pas dilapider l’argent public et privé. Comme ce fut le cas à une certaine époque avec la SONAREM (Société Nationale de Recherche Minière) et la SOCIMA (Société des Cimenteries du Mali), qui ont mis la clef sous la porte. Pour éviter de nouvelles failles, il se montrera extrêmement intransigeant une fois aux affaires en février 2024. Le futur candidat à la présidentielle entend mener une lutte impitoyable contre la corruption et la mauvaise gestion.

Etats-Unis : Joe Biden s’exprime sur le plan économique

Le futur président des Etats-Unis, Joe Biden se tourne pour la première fois depuis son élection vers le plan économique et prévoit un changement majeur au niveau des emplois et des salaires. 

Lundi le 16 novembre, le futur président américain Joe Biden s’exprimait depuis sa ville Wilmington, dans une rencontre virtuelle avec des responsables syndicaux et des hauts dirigeants d’entreprises tels que le dirigent de Microsoft, Satya Nadella et d’autres entreprises. Il a précisé qu’il est important de voter très rapidement un nouveau plan pour soulever l’économie qui a connu une chute considérable suite à l’épidémie du Covid-19.

Le président a annoncé la création des millions d’emplois bien payés dans tous les secteurs, ainsi qu’une augmentation du salaire minimum. « Nous avons discuté de l’opportunité d’être (économiquement) plus forts, plus résilients que nous l’étions avant la pandémie », a déclaré Joe Biden lors d’une conférence de presse. Il a ainsi ajouté :  « Notre plan est de créer des millions d’emplois bien payés dans l’industrie manufacturière, dans la construction de voitures, de produits, de technologies, dont nous aurons besoin dans le futur pour être compétitifs face au reste du monde. Nous achèterons américain ».

Le futur président américain traverse une période qui s’avère compliquée, notamment à cause de la non-reconnaissance de sa victoire par le président actuel Donald Trump, ce qui empêche l’évolution de l’économie et freine les décisions. En dépit de ce fait, il continue à relancer les parties concernées à accélérer l’élaboration du plan économique notamment le Congrès qui devrait voter rapidement un plan de soutien immédiat à l’économie. 

Huawei : une usine va ouvrir en France

Des antennes 5G de Huawei, exposées au Mobile World Congress (MWC) 2019.

 

Huawei a annoncé sa volonté d’ouvrir un site de fabrication d’antennes mobiles en France, le premier hors Chine. L’équipementier télécoms chinois compte investir 200 millions d’euros dans la construction de cette usine et promet la création de 500 emplois.

Le site construit en Alsace ?

Le géant chinois Huawei a annoncé la construction très prochaine d’une première usine en Europe et plus précisément en Hexagone. « Huawei créera en France un site de production d’équipements radio. La première phase de cet investissement représente 200 millions d’euros, entre le terrain, les bâtiments et les équipements. A la clef, il y aura la création de 500 emplois directs, selon nos estimations. », a déclaré Liang Hua, le président de Huawei qui a fait spécialement le déplacement à Paris à l’occasion de cette annonce.

Huawei n’a pas encore déterminé quel sera l’emplacement de l’usine, même si les rumeurs parlent d’une implantation en Alsace. « Des experts sont en train de sélectionner les sites. Un groupe de travail spécial a été créé pour cela, indique Liang Hua. Le calendrier dépendra de nos contacts avec les autorités publiques et des conditions des sites. La construction proprement dite peut aller assez vite ».

L’usine produira chaque année une valeur ajoutée de 1 milliard d’euros

Le site en question produira dans un premier temps des équipements radio (des antennes notamment) pour les réseaux mobiles 4G et 5G.  « Sur ce site, nous produirons des modules qui seront intégrés dans nos stations de base. Ce n’est pas un site d’assemblage, explique le président de Huawei. L’usine devra aussi assembler des produits finaux, les tester et charger les logiciels nécessaires ».

Pour ce qui concerne son volume de production, le groupe explique que ce centre aura vocation à servir l’ensemble du marché européen. « Après sa mise en service, l’usine produira chaque année une valeur ajoutée de 1 milliard d’euros. En termes de volume, c’est assez conséquent », juge Liang Hua.

« Il n’y a pas d’offensive de charme »

Le gouvernement se réjouit de l’implantation de cette usine en France. Il estime que « Cela montre que le pays est compétitif et que nos réformes portent leurs fruits. C’est une bonne nouvelle pour l’emploi et pour le territoire ». Toutefois, « Cela n’a rien à voir avec notre politique en matière de sécurité des réseaux, qui ne change pas. Les équipements sont autorisés au cas par cas, selon une liste de critères claire et objective », assure-t-on au cabinet de Bruno Le Maire.

De son côté, Huawei assure qu’« Il n’y a pas d’offensive de charme » derrière son annonce. D’après son président, il est dans l’intérêt du groupe d’avoir un maillage industriel mondial. Il ajoute que la situation géographique de la France, au cœur de l’Europe avec une infrastructure industrielle mature et une main-d’œuvre hautement qualifiée, a considérablement pesé dans le choix du géant de la tech.

Huawei va jouer la carte de la transparence

Conscient de sa position difficile aux Etats Unis et en Europe, Huawei explique que les questions de cybersécurité restent au cœur de ses préoccupations. Pour faire patte blanche, il envisage ouvrir l’usine aux opérateurs télécoms, aux gouvernements et aux organisations professionnelles.  Le groupe promet aussi de la transparence envers Bruxelles.

Avec l’installation de cette usine, Huawei renforce son poids en Europe et plus particulièrement en France. Il emploie déjà 1 000 personnes dans le pays, dont 230 dans ses cinq centres de recherche et développement (R & D).

Vin bio : la France appelée à en être le premier consommateur mondial

La France devrait devenir le premier consommateur mondial de vins bio en 2021 en doublant sa production de 2013.

 

La France devrait devenir le premier consommateur mondial de vin bio en 2021 en doublant sa production de 2013. Et en 2023, elle représentera 20 % de la consommation mondiale, prévoit une étude réalisée par l’institut britannique IWSR.

En 2021, la France consommera deux fois plus de vin bio qu’en 2013, doublant ainsi l’Allemagne comme premier pays consommateur. Et en 2023, elle représentera 20 % de la consommation mondiale, d’après une étude réalisée par l’institut britannique IWSR publiée début décembre.

En 2019, l’Allemagne est le premier pays consommateur de vins bio du monde, devant la France, le Royaume-Uni et l’Italie.

Une augmentation de la production pour répondre à la forte demande

L’engouement pour les vins bio est général dans le monde, y compris en Espagne où le marché intérieur décolle, alors que la consommation mondiale de vin a plutôt tendance à se tasser, note l’institut, qui suit les marchés des alcools dans 157 pays. En réponse à cette forte demande, les trois principaux pays producteurs de vin du monde, en l’occurrence Italie, Espagne et France, vont considérablement accroître leurs surfaces certifiées bio.

La production française devrait ainsi passer de 361 millions de cols en 2018 (+119% par rapport 2013 qui a enregistré 165 millions de bouteilles de vin bio) à 613 millions de bouteilles d’ici à 2023, soit une progression de 70%.

En Italie, premier producteur mondial, les 420 millions de bouteilles sorties des caves en 2013 ont progressé à 708 millions en 2018 (+68%) et devraient passer à 924 millions en 2023 (+30%), selon les projections de l’institut IWSR.

En Espagne, la production de 241 millions de cols en 2013, qui a déjà augmenté de près de 42 % en 2018 à 341 millions, devrait encore progresser de 76 % d’ici à 2023, à 599 millions.

Les ventes de vins conventionnels enregistreront une décroissance de – 2,6 %

Dans les pays de l’Union européenne, un vin est certifié bio s’il respecte un cahier des charges interdisant le recours aux engrais chimiques, aux pesticides de synthèse et aux OGM. L’emploi des additifs et des auxiliaires œnologiques est interdit, tandis que le niveau de soufre est limité. La certification bio est obtenue au bout d’une conversion de trois ans auprès d’un organisme indépendant accrédité.

Selon l’enquête de l’institut IWSR, le chiffre d’affaires vins bio a progressé de 10 % en France entre 2017 et 2018, et s’établit désormais à 1,5 milliard d’euros. Alors que le vin bio connaitra un essor en 2023, le vin conventionnel, lui, devrait enregistrer une décroissance de – 2,6 %.

Taxe sur les vins français : fortes inquiétudes chez les exportateurs régionaux

Des personnes levant une coupe de vin

 

Dès le 18 octobre, plusieurs produits français dont les vins pourront être frappés d’un droit de douane supplémentaire de 25% de la part des Etats Unis. Cette décision sera un coup dur pour les exportateurs régionaux, dont certains étudient déjà des stratégies pour limiter les dégâts.

A partir du 18 octobre prochain, plusieurs produits européens importés aux Etats Unis dont les olives, anoraks, biscuits, fromages et vins seront frappés par des droits de douane supplémentaires de 10 à 25%. C’est le résultat d’une vieille querelle entre Bruxelles et Washington sur les subventions versées à Airbus. En France, ce sont d’abord les vins qui seront impactés avec une surtaxe de 25%. Cette mauvaise nouvelle jette les professionnels du secteur dans le désarroi.

« Cette taxe va nous faire du mal »

Frédéric Pacaut, DG et directeur commercial de Badet Clément, une entreprise mi-bourguignonne, mi-languedocienne, ne cache pas son inquiétude : « Ça va secouer très fort. Cette taxe de 25 % sur les vins français exportés aux États-Unis est d’autant plus fâcheuse qu’elle survient à un moment où deux autres de nos plus gros marchés export sont déjà dans la tourmente : le Royaume-Uni avec le Brexit et la Chine où les ventes de vins français vacillent. ». Son établissement exporte 1,5 million de bouteilles par an aux Etats Unis. « Cette taxe va porter le prix de notre bouteille Les Jamelles de 11 à 13 $. Il y a de fortes chances que le consommateur ne suive pas et que nos volumes de vente s’effondrent. D’autant que les vins américains, qui sont en ce moment en sur-stock, risquent, eux, de baisser leur prix. Et les vins italiens, déjà leaders des vins importés aux États-Unis, sont épargnés par cette taxe et vont donc devenir encore plus compétitifs. », s’alarme Frédéric Pacaut.

Au domaine Lafage dans les Pyrénées-Orientales, on est également très préoccupé car « Les États-Unis sont historiquement notre premier marché, nous y sommes implantés depuis 25 ans, et nous y réalisons 20 à 25 % de notre chiffre d’affaires », souligne Eliane Lafage. « Cette taxe va nous faire du mal » estime-t-elle. Sa seule consolation c’est son stock de vins rouges, qui titrent plus de 14%. Ils vont échapper au désastre financier, pas les vins blancs et les rosés, qui représentent 40% des ventes du domaine.

Les exportateurs prévoient des solutions à court terme

Face aux mauvais jours qui s’annoncent, les exportateurs régionaux étudient les voies et moyens pour limiter les pertes. « Nous avons lancé un plan d’urgence en étudiant différentes alternatives pour minimiser la hausse des prix en diminuant nos marges. Mais il est très difficile de se projeter à long terme, car nous n’avons aucune visibilité sur la durée de vie de cette taxe », explique Frédéric Pacaut. Au domaine Lafage, on ne baisse pas non plus les bras. « Nous allons revoir nos packagings en blanc et rosé pour diminuer nos coûts. Nous étudions également la possibilité de réduire le nombre d’intermédiaires dans nos circuits d’importation et de vente sur le territoire américain. Et nous allons renforcer les moyens affectés à nos forces de vente », indique Eliane Lafage.

Etats Unis : Powell promet une action appropriée de la FED pour préserver la croissance américaine

Discours de Jerome Powell, président de la FED, lors d'un discours en juillet 2019

 

Le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell a promis vendredi d’agir pour assurer la poursuite de l’expansion économique. Toutefois, il a prévenu que la Fed n’avait pas de mode d’emploi tout prêt pour faire face aux tensions commerciales, qui se sont nettement exacerbées.

Les tensions commerciales omniprésentes

Dans un discours prononcé vendredi, dans le cadre du symposium économique de Jackson Hole, dans l’Etat américain du Wyoming, le président de la banque centrale américaine Jerome Powell a paru mesuré quant aux perspectives économiques des Etats Unis. Il a déclaré que l’économie américaine se trouvait dans une situation « favorable » pour assurer la poursuite de l’expansion économique. Mais que la Fed n’avait pas de mode d’emploi tout prêt pour faire face aux tensions commerciales, qui se sont nettement exacerbées.

Jerome Powell a énuméré une série de risques économiques et géopolitiques dont la Fed surveille l’évolution en notant que nombre d’entre eux sont liés aux tensions commerciales entre les Etats-Unis et plusieurs de leurs partenaires commerciaux, à commencer par la Chine. Vendredi d’ailleurs, Pékin a annoncé son intention d’imposer de nouveaux droits de douane sur 75 milliards de dollars d’importations en provenance des Etats-Unis d’ici la fin de l’année, s’attirant les foudres du président américain Donald Trump. Ce dernier a affirmé sur Twitter préparer une réponse appropriée. Il a notamment « ordonné » aux entreprises américaines « de chercher des alternatives » à leur production en Chine en attendant une évolution de la situation.

La FED n’a pas vocation à régler tous les problèmes économiques des Etats Unis

Malgré ce contexte défavorable, « l’économie américaine a continué d’enregistrer de bonnes performances globales », a indiqué Jerome Powell. « L’investissement des entreprises et l’industrie manufacturière se sont affaiblis mais une croissance solide de l’emploi et la hausse des salaires ont tiré une consommation robuste et soutenu une croissance globale modérée », a-t-il ajouté.

Selon le président de la banque centrale américaine, la Fed ne peut pas à elle seule régler tous les problèmes de l’économie américaine par le biais de la politique monétaire. Il va donc falloir à l’exécutif trouver une solution aux conflits commerciaux qui conduisent à la détérioration de la croissance mondiale.

Jerome Powell a en outre noté que la Fed a besoin de pouvoir regarder « au-delà » des turbulences de court terme pour se concentrer sur l’évolution de la situation américaine, face à l’éventualité d’un Brexit « dur », aux tensions à Hong Kong, au ralentissement économique dans des pays comme l’Allemagne et à d’autres événements hors des Etats-Unis.

« Qui est notre pire ennemi, Jay Powel ou le président Xi ? »

Comme on s’y attendait, le discours de Jerome Powell n’a pas plu à Donald Trump. « Comme d’habitude, la Fed n’a RIEN fait! C’est incroyable qu’elle puisse ‘parler’ sans savoir ni demander ce que je fais, ce qui sera annoncé très vite », a-t-il écrit dans un message publié sur Twitter. Puis de se demander : « Ma seule question, c’est : qui est notre pire ennemi, Jay Powel ou le président Xi (Jinping) ? ».

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