Les influenceurs, nouveaux alliés des marques agricoles

Les influenceurs ne se limitent plus à la mode ou aux voyages, le secteur agricole intègre désormais ces créateurs de contenu dans ses stratégies marketing. À l’image de Manitou, des marques utilisent les réseaux sociaux pour promouvoir leurs produits de manière authentique et dynamique. 

Stars des réseaux sociaux et du monde agricole 

Lors du Space TV, Perrine Raymond, pédicure bovin suivie par 99 000 personnes sur Instagram et 193 000 sur TikTok, et Jean-Baptiste De Wever, salarié agricole rassemblant 64 000 abonnés sur TikTok, ont expliqué leur rôle croissant dans la communication agricole. Ces influenceurs partagent leur quotidien et touchent un public large, mêlant jeunes et professionnels du secteur. 

Perrine gère son activité comme une véritable entreprise. « J’ai ma micro-entreprise, et je passe par une consultante, Émilie Vivier Houvet, pour les partenariats. » dit-elle. Cela lui permet de collaborer avec des marques comme Manitou, qui cherchent à moderniser leur image et à toucher un public diversifié. 

Les Olympiades Manitou : un exemple réussi 

Manitou a récemment organisé les Olympiades, réunissant 12 influenceurs pour tester ses machines dans un cadre ludique. « On voulait quelque chose d’authentique et d’engageant », explique Morgane Braud, responsable marketing. Cet événement, filmé et largement partagé sur les réseaux sociaux, a permis à la marque d’atteindre un large public, renforçant sa notoriété et générant plus de 500 contacts qualifiés grâce à un jeu-concours. 

Les influenceurs ont joué un rôle clé dans la promotion. Jean-Baptiste De Wever souligne l’importance de ces événements : « C’est une marque française proche de chez nous, et ce genre de collaboration ne se refuse pas. » 

Une nouvelle ère pour le marketing agricole 

L’impact des influenceurs est indéniable. Ils offrent une connexion directe et personnelle avec leur audience contrairement aux médias traditionnels. Chaque réseau social répond à des besoins différents. TikTok pour des formats courts et dynamiques, Instagram pour des visuels soignés.  

Selon Émilie Vivier, consultante en social media, « il faut adapter les campagnes aux objectifs et au public ciblé. » En misant sur des influenceurs agricoles, les marques modernisent leur image et attirent de nouveaux clients. 

Ces initiatives reflètent une évolution dans la communication. Elles associent innovation et authenticité, renforçant l’attachement à la marque tout en stimulant les ventes. L’agriculture entre ainsi pleinement dans l’ère du digital. 

Carbon Robotics : le désherbage laser, une alternative aux herbicides ?

Le Laserweeder de Carbon Robotics en action.

La start-up américaine Carbon Robotics a conçu une nouvelle machine qui fait disparaître les mauvaises herbes en un rayon de laser. Justement baptisé Laserweeder, cette mécanique élimine jusqu’à 200 000 adventices par heure. Elle se présente comme une alternative aux herbicides encore couramment répandus dans tous les exploitations agricoles.

Aujourd’hui encore, les agriculteurs passent beaucoup de temps à désherber leurs exploitations avec diverses machines. En plus d’être fastidieuse, cette tache requiert l’usage de pesticides, des substances problématiques pour l’homme et pour l’environnement. Pour résoudre l’équation que pose le désherbage chaque saison, la start-up américaine Carbon Robotics, spécialisée dans la robotique agricole, a conçu une nouvelle machine capable de faire disparaître les mauvaises herbes en un rayon de laser.

Laserweeder peut s’accrocher à l’arrière de nombreux tracteurs

Cet outil intelligent a reçu le nom de Laserweeder. Conçu en 2023 à partir d’un premier modèle lancé deux ans plus tôt, il est en mesure d’éliminer jusqu’à 200 000 mauvaises herbes par heure. Il permet ainsi de nettoyer environ sept hectares par jour. Entièrement autonome, le robot est aussi beaucoup plus puissant et plus pratique, puisqu’il peut s’accrocher à l’arrière de nombreux tracteurs.

Carbon Robotics a combiné plusieurs technologies

La mécanique repose sur une combinaison de plusieurs outils. Principalement de 30 lasers CO2 dotés chacun d’une puissance de 150W, de 12 caméras haute-résolution, de LED à haute intensité, de capteurs LIDAR et de 24 GPU Nvidia. Elle utilise également des modèles d’apprentissage automatique. En situation, l’intelligence artificielle de l’ordinateur intégré identifie d’abord les plantes indésirables à partir d’une base de données. Celle-ci comprend des images de 25 millions de plantes étiquetées et plus de 30 000 modèles de cultures et de mauvaises herbes.

La machine de Carbon Robotics flambe avec une précision de l’ordre du millimètre

Une fois les végétaux indésirables identifiés en temps réel par l’IA intégrée et les cartes NVIDIA, les lasers de la machine leur appliquent l’énergie lumineuse, les tuant instantanément. Ces lasers font feu avec une précision de l’ordre du millimètre, à raison d’un tir toutes les 50 millisecondes. Le robot peut traiter 4,7 millions d’images haute résolution par heure et éradiquer 5 000 mauvaises herbes par minute.

Des données traitées en temps réel via le cloud

De son côté, l’opérateur a la possibilité de surveiller et contrôler les performances du système. Cela grâce aux paramètres des technologies intégrés dans un système piloté par une interface utilisateur, via un iPad. Par ailleurs, le dispositif peut capturer des mesures en temps réel sur les cultures et les mauvaises plantes pour les envoyer vers le cloud. Il offre ainsi aux agriculteurs des informations visuelles précieuses sur leurs exploitations agricoles à tout moment, où qu’ils se trouvent.

Laserweeder, une alternative aux herbicides

Carbon Robotics assure que sa technologie n’affecte pas la qualité et le goût des récoltes traitées. Mais certaines personnes s’inquiètent des dégâts des lasers sur les insectes et les micro-organismes dans le sol. Sans répondre à cette préoccupation, la startup américaine indique seulement que sa solution constitue une alternative au laborieux désherbage mécanique traditionnel ainsi qu’aux herbicides encore couramment répandus dans tous les plantations.

La machine coûte 1 365 000€ 

Le Laserweeder réduirait aussi la forte pression des adventices, les restrictions grandissantes sur les désherbants ou encore les coûts de main-d’œuvre sans cesse croissant. Si elle offre des avantages certains, la machine a malheureusement un prix rédhibitoire. En effet, il faut débourser 1 365 000€ pour l’avoir, livraison, assistance, et formation y compris. Les exploitations de petite et moyenne taille peuvent toutefois faire des achats groupés pour amortir les coûts.

Carbon Robotics a déjà vendu 50 exemplaires

Selon Carbon Robotics, la machine offre un retour sur investissement dans les trois ans suivant son acquisition. L’entreprise américaine en a déjà déployé plus de 50 en Amérique du Nord. Depuis peu, elle livre aussi des unités en Australie et en Europe (Angleterre, Allemagne, Espagne). L’outil devrait bientôt être commercialisé en France, où les agriculteurs font face à d’énormes défis en matière de gestion des mauvaises herbes. Il fera certainement le bonheur des producteurs de mâche, de carotte et d’oignon, notamment.

Commerce : le Nouveau Front Populaire veut bloquer les prix

Le Nouveau Front Populaire veut renforcer le pouvoir d'achat des Français.

Vainqueur des législatives anticipées du 7 juillet, le Nouveau Front Populaire (NFP) devrait prendre la tête du gouvernement et de l’Assemblée nationale dans les prochains jours. Une fois aux commandes, il compte mettre en place des mesures d’urgence, comme bloquer les prix des produits de première nécessité pour redonner du pouvoir d’achat aux Français.

Profitant du barrage républicain et de ses nombreux désistements, le Nouveau Front Populaire (NFP) est arrivé dimanche en tête du second tour des élections législatives anticipées. L’union de gauche (composée des Insoumis, des Socialistes, des Ecologistes et des Communistes) a obtenu 178 sièges dans le nouveau Parlement français. Elle devance la coalition présidentielle Ensemble (Renaissance-MoDem-Horizons), deuxième avec 156 sièges, et le Rassemblement National qui a dû se contenter de 142 députés, alors qu’il avait remporté le premier tour.

Pas question de négocier sur le programme du Nouveau Front Populaire

Les cadres du NFP, dont le chef de file de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, ont d’ores et déjà indiqué qu’ils ne négocieront pas sur leur programme, alors qu’ils n’ont pas la majorité absolue au Parlement pour gouverner seuls (la majorité est fixée à 289 députés). Si l’on doit s’attendre à des débats houleux à l’hémicycle entre les trois grands blocs, l’alliance de gauche dit pouvoir tenir le gouvernail. Dès ses premiers jours au pouvoir, elle compte prendre des mesures d’urgence à coup de décrets pour éviter les oppositions.

Le Nouveau Front Populaire veut bloquer les prix

Le Nouveau Front Populaire prévoit notamment de bloquer les prix des produits de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants. Pour l’alimentation, en particulier, on ne sait pas encore quels produits seront concernés. Mais dans son programme de 2022, le candidat Jean-Luc Mélenchon a évoqué un panier de cinq fruits et légumes. Il a également cité les biens de consommation comme les pâtes, le maïs et l’habillement.

Une mesure injustifiée en période de déflation ?

Les détracteurs du NFP jugent inutile ce blocage des prix en période de déflation. Ils relèvent que l’inflation a beaucoup ralenti sur ces derniers mois (aux alentours de + 2% actuellement), principalement sur l’alimentaire, où la hausse annuelle s’élevait à seulement + 0,8% en juin (Insee). La gauche répond que globalement les prix de l’alimentation ont augmenté sur un an, de + 1,2 % en avril et de + 1,3 % en mai. Ainsi, les tarifs restent bien plus élevés qu’avant la période de l’inflation.

Le Nouveau Front Populaire veut empêcher les profits excessifs de quelques industriels

Certains analystes avertissent aussi contre un risque de pénurie, avec des achats massifs pour anticiper la fin de la mesure. Selon eux, le blocage des prix aura aussi pour conséquence de stopper les baisses sur les produits concernés et donc de faire perdre potentiellement du pouvoir d’achat aux consommateurs. Le NFP rétorque que cette mesure empêchera surtout les gros industriels de réaliser de nouveaux profits excessifs, après s’être engraissés pendant l’inflation.

Bloquer les prix ou fixer des prix plafonds ?

D’ailleurs, précise l’union de gauche, il ne s’agirait pas vraiment de bloquer les prix, mais plutôt de fixer des prix plafonds à ne pas dépasser. Et ce seuil maximal s’accompagnera d’un prix plancher pour protéger la rémunération des producteurs. Le Nouveau Front Populaire rappelle en outre que ce n’est pas une première en France. Pendant la pandémie, le gouvernement avait déjà gelé les prix, évoquant dans une situation de crise et des circonstances exceptionnelles.

Vers la création d’un nouveau cadre législatif ?

Si la crise sanitaire est passée, le NFP voudrait mettre en avant la notion « d’urgence sociale ». Pour atteindre ses objectifs, à savoir soulager les Français sur le long terme, il devrait retirer la limite de six mois fixée par l’article L 410-2 du Code de commerce dans les situations exceptionnelles. Par ailleurs, les Parlementaires de gauche pourraient créer un nouveau cadre législatif, mais il faudra veiller à ne pas porter atteinte à la liberté d’entreprendre.

Œufs : la filière s’organise pour répondre à la forte demande

Œufs

La consommation d’œufs en France a augmenté de 5,2% depuis le début de l’année 2024, selon la CNPO (Comité National pour la Promotion de l’Œuf). C’est un record historique. Face à cette hausse croissante, la filière s’organise pour répondre à la demande avec un plan à 300 millions d’euros.

Plat, cocotte, poché, omelette…les Français mangent de plus en plus d’œufs. Selon le CNPO (Comité National pour la Promotion de l’Œuf), chaque Français a mangé 224 œufs en moyenne en 2023. C’est un record historique. La consommation globale a atteint 15 milliards d’œufs (+4% sur un an).

Les œufs de poules élevées au sol et en plein air très appreciés

Les œufs de poules élevées au sol et en plein air représentent 78,6 % des ventes, contre 74,3 % en 2022. Actuellement, 73 % des poules évoluent en dehors d’une cage, soit le double du pourcentage de 2017 (36,7 %). La filière veut atteindre 90 % d’ici à 2030. Les Français privilégient davantage ces œufs de plein air pour leur prix attractif et leur qualité nutritionnelle. Ils s’inquiètent aussi pour le bien-être animal.

Les ovoproduits tirent la consommation vers le haut

Cet amour de l’œuf se poursuit en 2024, d’après le CNPO. Entre janvier et avril, la consommation en France a augmenté de 5,2%, établissant un autre record historique. Les ovoproduits de « première transformation » (blanc, jaune et entier sous forme liquide, congelée ou en poudre) représentent 41% des ventes. Là aussi, les Français pensent qu’il s’agit d’une alternative bon marché pour consommer des protéines animales.

La France maintient son rang en Europe malgré deux ans de grippe aviaire

Avec 15 milliards d’œufs produits en 2023, la France est le premier producteur de l’Union Européenne (UE). Cette place est d’autant satisfaisante que l’Hexagone a subi deux années de grippe aviaire qui ont créé un déficit d’un million de poules pondeuses. Mais cette production ne suffit pas à répondre à la hausse de la demande. Si rien n’est fait, les éleveurs craignent qu’une arrivée massive d’œufs provenant de l’étranger, notamment d’Ukraine, n’entraîne une crise dans la filière.

La filière annonce un plan ambitieux pour la décennie

Actuellement, la France peut être considérée comme autosuffisante en œufs. Son taux d’auto-approvisionnement a atteint 99,1% en 2023, alors qu’il avait reculé à 97% l’année précédente. Il ne faudrait surtout pas descendre à 80% d’autosuffisance, sinon les 20% importés imposeraient les prix en Hexagone. Pour garantir l’autonomie de la production nationale, le CNPO a lancé cette semaine un plan ambitieux à 300 millions d’euros.

300 millions d’euros pour construire de nouveaux poulaillers

D’ici à 2030, l’interprofession prévoit la construction de 300 nouveaux poulaillers. Elle estime qu’il faudrait un nouveau bâtiment chaque semaine pour atteindre cet objectif, alors qu’il y en a eu quatre au total en 2023. Grâce à son nouveau plan, le CNPO espère maintenir un taux d’autosuffisance de 99 % et éviter la dépendance aux importations. Ce programme soutient les efforts engagés en matière de communication avec la démarche « œuf français ».

Poissonneries : Capitaine Houat fermera deux sites

Capitaine Houat, la filiale de transformation de poissons d’Agromousquetaires (Groupement des Mousquetaires), annonce la fermeture de deux sites logistiques dans les prochains mois. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une restructuration, dont le plan a été présenté mi-avril aux syndicats salariés.

Capitaine Houat, filiale d’Agromousquestaires en charge d’approvisionner les poissonneries des Intermarché (Groupement des Mousquetaires), confirme la fermeture de deux sites logistiques. La mauvaise nouvelle avait été annoncée aux syndicats mi-avril.

Capitaine Houat envisage une reprise pour le site de Bègles

La fermeture concerne les bases logistiques de Frontignan (Hérault) et de Bègles (Gironde). Ces sites cesseront leurs activités respectivement en octobre prochain et au premier trimestre 2025. Selon la direction, le site de Bègles pourra être repris par un prestataire. En revanche, celui de Frontignan se dirige vers une fermeture définitive.

Vers un transfert des activités? 

Capitaine Houat réfléchit au transfert des activités de Frontignan sur le périmètre géré par Lanester (Morbihan) et ceux de Bègles sur le périmètre de Boulogne (Pas-de-Calais). L’entreprise envisage aussi d’externaliser l’aspect logistique des deux sites, en confiant leurs missions à des prestataires logisticiens spécialisés.

Une soixantaine d’emplois menacés

Selon la direction, une soixantaine d’emplois sont concernés par le plan de restructuration. Du côté de la CFDT, on parle plus exactement de 70 personnes qui pourraient être licenciées. Christelle Bellego, la déléguée du syndicat, compte négocier leur reclassement dans le cadre du PSE avec le groupement Agromousquetaires. Capitaine Houat emploie un millier de personnes, dont 330  dans son usine de Lanester, 250 dans celle de Boulogne et environ 150 dans ses quatre bases logistiques (Lorient, Boulogne, Frontignan et Bègles).

Capitaine Houat pointe un contexte inflationniste défavorable

La fermeture des sites de Frontignan et de Bègles s’inscrit dans le cadre d’une restructuration pour redresser les finances de l’entreprise. Capitaine Houat est en eaux troubles depuis quelques années. Et l’inflation n’a fait qu’aggraver la situation en pesant sur les ventes de poissons ainsi que le coût du carburant pour les navires. Ses propres bateaux ne sont plus rentables, contrairement à ceux qu’il loue à la société Comata.

Un modèle économique difficile à supporter

Capitaine Houat assure aussi la partie logistique et l’acheminement jusqu’aux magasins. Ce qui génère des dépenses supplémentaires plutôt lourdes. De plus, la filiale d’Agromousquetaires ne fixe pas elle-même le prix des poissons. Ce sont les adhérents qui décident,  en l’occurrence les magasins Intermarché. Dans ces conditions, difficile de se retrouver pour un petit groupe.

Capitaine Houat structurellement déficitaire

Capitaine Houat est structurellement déficitaire depuis 2017. Chaque année, les pertes de la société s’élèvent à au moins une dizaine de millions d’euros. En 2023 elles ont même atteint 21 millions d’euros. Un record. Avec la restructuration annoncée, Capitaine Houat ne possédera plus que deux bases logistiques. A savoir celles de Lorient (Morbihan) et de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Les deux usines du groupe, Lanester (Morbihan) et Lorient sont évidemment épargnées par le projet.

Grande distribution : Carrefour cesse de vendre du PepsiCo

Carrefour a annoncé, le jeudi 4 janvier 2024, cesser la vente des produis du groupe Pepsico. Le distributeur français dénonce des hausses de prix déraisonnables de la part du fabricant américain, alors que les industriels et les enseignes sont en pleines négociations commerciales.

Carrefour a suspendu la vente de tous les produits de la marque PepsiCo (Pepsi, Lipton, Lay’s, Doritos, 7 Up, Bénenuts, Quaker) depuis le jeudi 4 janvier 2024. Ce qui signifie que le groupe ne passera plus commandes auprès du fabricant américain jusqu’à nouvel ordre. Mais les produits toujours en rayons continueront à se vendre. Et après il y en aura plus.

Carrefour pointe une hausse de prix inacceptable

Carrefour explique avoir pris cette décision à cause d’ « une hausse de prix inacceptable » exigée par PepsiCo dans le cadre des négociations commerciales entre les enseignes de la grande distribution et les agro-industriels. En octobre, le groupe américain avait indiqué prévoir des hausses de prix « modestes » cette année en raison d’une demande toujours forte malgré les augmentations. Interrogée sur la décision de Carrefour, une porte-parole de PepsiCo a déclaré que la multinationale continue de discuter « de bonne foi pour faire en sorte que [ses] produits soient disponibles ».

Des négociations commerciales anticipées cette année

L’arrêt de la vente des produits PepsiCo par Carrefour peut être perçu comme une tentative du distributeur de mettre la pression sur le fabricant, au moment où se déroulent les négociations commerciales. Cette année, le gouvernement a obtenu que ces discussions soient exceptionnellement avancées de quelques semaines. Ainsi, elles doivent prendre fin le 15 janvier pour les PME et le 31 janvier pour les grands groupes, au lieu du 1er mars comme traditionnellement. Cet avancement doit permettre de répercuter plus rapidement dans les rayons les baisses des coûts de certaines matières premières (céréales, huile, etc.).

Des hausses de prix demandées par les industriels

Mais à quelques jours de la fin des négociations commerciales, les tensions montent entre les distributeurs et leurs fournisseurs. Alors que les premiers réclament des baisses, les seconds exigent des hausses pour refaire de la marge. Les industriels demanderaient des augmentations de prix entre 6 et 8% pour 2024. Mais « cela ne veut pas dire que nos produits augmenteront d’autant », précise François Gay-Bellile, le PDG de Coca-Cola Europacific Partners France.

Michel-Edouard Leclerc va aux négociations avec des gants de boxe

En effet, les fabricants négocieront ce chiffre avec les distributeurs, qui seront libres « de faire plus ou moins de marge sur tel ou tel produit, avant de fixer le prix final », précise le dirigeant. Pour les retailers, déréférencer de grandes marques est une façon de mettre la pression sur les industriels, mais aussi de montrer au consommateur que leurs enseignes se soucient de leur pouvoir d’achat. Ce n’est donc pas pour rien que Michel-Edouard Leclerc, patron du groupe éponyme, affirme qu’il va aux négociations « avec des gants de boxe pour ramener des baisses de prix ».

Le compromis prévaut toujours

S’il estime que tous les coups sont permis, M. Leclerc reconnait que le déréférencement des grandes marques pourrait se retourner contre les distributeurs. En effet, les consommateurs ne seront pas contents et iront probablement chez le concurrent le moins cher, s’ils ne retrouvent pas leurs produits préférés dans leur magasin habituel. Conscients de cet attachement à leurs marques, les multinationales ont tendance à maintenir leurs exigences pour faire plier les distributeurs. Mais, généralement, les deux parties finissent par trouver des compromis.

Inflation : des négociations commerciales anticipées dès septembre

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a obtenu des industriels et des distributeurs une ouverture anticipée des négociations commerciales. Il souhaite qu’elles s’ouvrent dès septembre pour les 75 plus grands fabricants et en octobre pour les autres entreprises.

Chaque année, les distributeurs et les agro-industriels négocient, de décembre au 1er mars, les conditions de vente d’une large partie des produits présents dans les supermarchés. Les dernières discussions ont abouti à une augmentation de 9 % du prix moyen payé par les enseignes à leurs fournisseurs. Objectif : prendre en compte les hausses de coûts de production engendrées par l’inflation. Dans les rayons, cela s’est traduit par une progression des prix.

Ouverture anticipée des négociations 2024

Mais les cours de certaines matières premières ont décru dans les semaines suivantes. Il fallait donc revoir les tarifs pour les aligner sur l’évolution du marché. C’est dans ce sens que le gouvernement a appelé les acteurs de la distribution à revenir autour de la table des négociations commerciales le plus tôt possible. Si les retailers ont accepté de rouvrir les discussions, les fabricants, eux, ont montré une certaine réticence. Ils entendaient d’abord refaire des marges après des mois de pertes. Un objectif apparemment atteint.

Les gros industriels concernés en premier

En effet, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire annonce que les distributeurs et les industriels sont désormais d’accord pour ouvrir des négociations commerciales anticipées. Cette décision a été prise après une rencontre à Bercy jeudi dernier. Selon Bercy,  les premières négociations commerciales 2024 débuteront dès septembre pour prendre fin au plus tard le 1er janvier 2024. Elles concerneront uniquement les 75 plus gros agro-industriels, dont Pernod Ricard, Lactalis, Bonduelle, Sodebo et Bigard. Pour les milliers d’autres entreprises qui fournissent la grande distribution, les débats commenceront en octobre pour se refermer le 1er mars de l’année prochaine.

Attention à ne pas défavoriser les PME

Le président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), Jean-Philippe André, a rassuré sur le fait que les grands groupes étaient d’accord sur le principe de négociations commerciales anticipées avec les supermarchés jusqu’au 31 janvier. Cependant, il souhaite que les parties prenantes fassent attention à ne pas défavoriser les PME du secteur, quel que soit le dispositif prévu. Jean-Philippe André est également content que ces discussions aient enfin lieu pour mettre fin à la suspicion selon laquelle les industriels ne veulent pas négocier.

Les industriels pointés du doigt par les enseignes de la distribution

Depuis plusieurs mois, les distributeurs accusent leurs fournisseurs de ne pas jouer le jeu des renégociations. Une attitude qui serait largement à l’origine des prix toujours élevés en rayons. Certains patrons d’enseignes ont même demandé à l’exécutif de forcer la main aux industriels. Soit en les dénonçant publiquement (« name and shame ») soit en appliquant des taxes punitives. Les retailers trouvent inacceptables de devoir faire seuls des efforts, avec notamment leurs paniers anti-inflations.

Légiférer sur le cycle des négociations commerciales

En outre, les patrons de la grande distribution critiquent la législation française qui ne prévoit qu’un round de négociations commerciales par an. Cette disposition empêche un alignement constant des prix des produits sur l’évolution du cours des matières premières. Ils voudraient pouvoir renégocier tout le long de l’année comme cela se fait chez nos voisins européens. Michel Biero, directeur exécutif des achats et du marketing chez Lidl, Alexandre Bompard, PDG du groupe Carrefour, et Michel Edouard-Leclerc, président de E.Leclerc, appellent ainsi à légiférer sur la question.

Négociations commerciales : Bruno Le Maire met la pression

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances.

Les négociations commerciales vont-elles reprendre plus tôt que prévues ? C’est ce que souhaite Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie veut que la baisse des coûts de certaines matières premières se répercute très vite sur les étiquettes en rayons.

En mars, le gouvernement avait indiqué qu’une réouverture des négociations commerciales interviendrait courant 2023 pour que la baisse annoncée des prix des matières premières puisse se traduire aussi en rayons. Les dernières négociations annuelles, achevées le 1er mars sous fortes tensions, avaient abouti à une hausse moyenne de 10% des prix payés par les supermarchés aux industriels. Ces derniers ont fait valoir la nécessité d’absorber les augmentations des coûts de production (énergie, matières premières, transports, emballages…).

Les cours des matières premières ont chuté

Un mois après, alors que les renégociations sont prévues en juin, Bruno Le Maire demande de les rouvrir le plus tôt possible. Un empressement qui se justifie par le contexte. En effet, l’inflation sur les produits alimentaires a dépassé les 17% en mars, ajoutant à la gronde sociale. Le ministre de l’Economie estime d’ailleurs qu’il faut rouvrir les discussions d’autant que les cours des matières premières ont baissé ces dernières semaines. Ceux du blé, par exemple, ont chuté de 18% et ceux des engrais de moitié.

Les industriels restent prudents

Suivant cette tendance baissière, Bruno Le Maire pense que les prix en rayons devraient également reculer. C’est pourquoi, il appelle les industriels à examiner avec la plus grande attention les prochaines demandes de renégociation envoyées par les enseignes de la grande distribution. Il invite aussi les retailers à reporter sans délai les baisses de prix à venir sur les étiquettes.

L’Ania, la principale organisation patronale de l’agroalimentaire, a indiqué avoir pris acte de l’appel de Bruno Le Maire. Mais elle rappelle que ce que le ministre réclame dans le courrier est déjà inscrit dans les contrats. Elle se montre donc prudente pour la suite. Cela d’autant que les industriels n’ont pas encore bénéficié des baisses de prix sur l’énergie et certaines matières premières, à cause des contrats de fourniture longue durée.

Les enseignes attendent le geste des fournisseurs

Du côté des distributeurs, on affirme que la balle est dans le camp des fournisseurs. Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), prévient que les enseignes ne pourront pas baisser leurs tarifs si les industriels ne le font pas en premier. Il pointe le fait que les retailers ont « des marges extrêmement faibles, de l’ordre de 1 % ». Pendant que les industriels profitent de marges extrêmement élevés, de « dix ou quinze fois supérieures »… Malgré les réticences de part et d’autre, on pense que les prix devraient bientôt baisser. Mais pas au même rythme que les hausses.

Négociations commerciales : quelle hausse de prix ?

Les négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs ont pris fin dans la nuit de mercredi à jeudi. Sans qu’on sache de combien va s’élever la hausse des prix en rayons. Avec une inflation de 13,3% sur les produits alimentaires en janvier 2023, on s’attend à une augmentation à deux chiffres. 

Commencées il y a six mois, les négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs se sont terminées officiellement dans la nuit de mercredi à jeudi, à minuit. Ces discussions annuelles permettent de fixer le prix et les conditions d’achats des grandes surfaces auprès de leurs fournisseurs. Elles ont été particulièrement houleuses cette année en raison de l’inflation. En février, celle-ci s’est élevée à 6,2% sur un an. La flambée pour les seuls produits alimentaires a atteint 14,5%.

Vers des augmentations à deux chiffres

A la veille de la clôture des négociations commerciales, seuls 70% des industriels de l’agroalimentaire avaient signé leurs contrats avec les clients distributeurs. Ce qui témoigne de l’âpreté des discussions. En raison de l’inflation sur les matières premières et les énergies, les industriels auraient demandé des hausses de prix à deux chiffres, avec une augmentation plancher de 10%. Le chiffre exact sera communiqué dans les prochains jours, après la réunion des contrats et les calculs.

Des demandes de hausses jugées « délirantes »

En mars de l’année dernière, les pourparlers avaient abouti sur une hausse d’environ 3%. Mais l’inflation a surgi peu après, obligeant les protagonistes à revenir à la table des discussions afin de prendre en compte la hausse des coûts des matières premières agricoles et de l’électricité. Malgré ce contexte, les enseignes de la grande distribution ont trouvé les demandes de hausses « délirantes ». Pour elles, des augmentations de 20%, évoquées par certains fournisseurs, relèvent d’un scandale. Les retailers préviennent qu’ils ne pourront pas absorber seuls ces potentielles hausses et devraient les répercuter sur les consommateurs.

Crainte d’un mois de mars rouge pour les prix

Le PDG de Système U, Dominique Schelcher, pense qu’on ira pas juque-là. Il table plutôt sur une hausse de 10% des prix dans les rayons dans les prochains mois. Mais certains distributeurs, plus pessimistes, parlent d’un mois de « mars rouge » pour les tarifs en magasins. Parmi eux figure Michel Edouard Leclerc. Le résident du groupe E.Leclerc avait prédit un tsunami d’inflation à partir de juin prochain. Il craint aussi que certains produits disparaissent des rayons à cause de désaccord avec les industriels.

Mise en place d’un panier anti-inflation

Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, a critiqué les supermarchés qui refuseraient de payer « la juste part » afin de permettre aux producteurs de vivre de leur travail. Pour Damien Lacombe, président de la coopérative Sodiaal, une augmentation des prix en dessous de 12% serait extrêmement difficile pour la filière laitière. Il appelle donc l’Etat à prendre ses responsabilités. Pour l’heure, le gouvernement a seulement annoncé la mise en place d’un panier anti-inflation, avec une vingtaine de produits à prix réduits. Objectif : protéger le pouvoir d’achat des Français.

Guerre en Ukraine : le G7 plaide pour la continuité des exportations de denrées alimentaires

Un champ de blé

 

Face au risque de pénurie en raison de la crise ukrainienne, les pays du G7 ont exhorté ce vendredi tous les Etats à ne pas suspendre les exportations de denrées alimentaires. La communauté internationale a déjà verrouillé de nombreux marchés en guise de sanctions contre ka Russie. Ce qui provoque des difficultés d’approvisionnements et la hausse des prix en Europe.

Eviter les mesures restrictives injustifiées à l’exportation 

Lors d’une réunion virtuelle organisée ce vendredi sous la présidence de l’Allemagne, les pays du G7 (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Italie, Japon, Canada et Allemagne) ont appelé la communauté internationale à ne pas suspendre les exportations de denrées alimentaires pour ne pas provoquer une hausse insupportable des prix et une pénurie. Le ministre allemand de l’Agriculture, Cem Özdemir, a déclaré que ce n’est pas le moment de penser uniquement à soi, mais aux autres aussi. Il a invité tout le monde à une étroite collaboration pour éviter une crise alimentaire.

Dans son pays, l’inflation a atteint 3,3% en février, hors énergie. Les prix des denrées alimentaires ont ainsi augmenté de 5,3% contre 5,0% en janvier. En France, ces tarifs devraient augmenter de 2 à 3% après les négociations annuelles terminées le mercredi 2 mars dernier. Malgré tout, « l’Allemagne et l’Union européenne ne sont pas menacées de pénurie alimentaire », rassure Cem Özdemir.

Risque d’une famine en Afrique 

Des pénuries plus importantes sont plutôt attendues dans certains pays en dehors de l’UE. En particulier dans les régions où la sécurité alimentaire est déjà problématique à cause de préoccupations telles que la sécheresse. Le président français Emmanuel Macron pense principalement aux pays d’Afrique, qui pourraient vivre la famine dans la période de 12 à 18 mois à venir.

Mais l’Europe également devrait s’attendre à une déstabilisation de ses circuits de production et de distribution, si la guerre en Ukraine s’éternise. « Il nous faut réévaluer nos stratégies de production pour défendre notre souveraineté alimentaire et protéinique, en Européens, mais aussi réévaluer une stratégie à l’égard de l’Afrique », a dit le chef de l’Etat à l’issue du sommet européen de Versailles, le vendredi 11 mars 2022.

Reconsidérer les objectifs écologiques dans le secteur alimentaire ?

Malgré les risques, les Européens seraient prêts à prendre davantage de sanctions contre la Russie si la guerre en Ukraine continuait, a prévenu Macron. Il n’écarte pas la prise de sanctions massives et plus sévères au cas où la Russie persistait dans son projet d’occupation du territoire ukrainien.

Consciente des conséquences d’une telle posture politique et des mesures de rétorsion de Moscou, l’UE étudie en ce moment les moyens de stabiliser les marchés alimentaires. Certains membres proposent de reconsidérer les engagements écologiques pour atteindre cet objectif dans le contexte actuel. Mais le ministre allemand de l’Agriculture, Cem Özdemir, pense que les 27 ne devraient pas revoir à la baisse leurs efforts pour la planète.

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