Nutrition : Nestlé rachète la biotech américaine Aimmune Therapeutics pour 2,6 milliards de dollars

Le Nestlé nutrition institute.

 

Nestlé a annoncé lundi l’acquisition de l’entreprise biopharmaceutique américaine Aimmune Therapeutics, qui commercialise un traitement de l’allergie à l’arachide chez l’enfant. Cette opération s’élève à 2,6 milliards de dollars.

Nestlé se renforce dans le secteur de la santé nutritionnelle. Le groupe suisse a annoncé ce lundi le rachat d’Aimmune Therapeutics, une entreprise biopharmaceutique américaine dont il détient déjà 25,6 % du capital, via Nestlé Health Science, sa filiale dédiée à la santé nutritionnelle. Avec une offre à 34,50 dollars par action, cette opération valorise Aimmune Therapeutics à 2,2 milliards d’euros (environ 2,6 milliards de dollars), dont 396 millions d’euros déjà investis par Nestlé.

Un pipeline de médicaments, dont le Palforzia

Aimmune Therapeutics développe et commercialise des traitements contre des allergies alimentaires. Il s’agit notamment du Palforzia, le premier et le seul traitement approuvé par la Food and Drug Administration (l’autorité sanitaire américaine) pour aider à réduire la fréquence et la gravité des réactions allergiques aux arachides, y compris l’anaphylaxie, chez les enfants âgés de 4 à 17 ans. Aimmune développe d’autres traitements contre des allergies alimentaires potentiellement mortelles. Son pipeline de médicaments comprend plusieurs molécules en phases d’essais. Citons une version du Palforzia en phase 3 ou encore un traitement contre l’allergie aux œufs en phase 2.

L’entreprise américaine comptait 215 employés fin 2018 avec une perte nette de 248 millions de dollars fin 2019. Nestlé a quant à lui dégagé près de 14 milliards d’euros de ventes en 2019 grâce à ses activités nutrition et Health Science. Cette filiale emploie plus de 5 000 collaborateurs dans le monde.

Devenir un leader mondial de la prévention et du traitement des allergies alimentaires 

Le rachat d’Aimmune Therapeutics devrait être conclu au quatrième trimestre 2020, a indiqué Nestlé qui souhaite, avec ce rachat, devenir « un leader mondial de la prévention et du traitement des allergies alimentaires ». Selon Greg Behar, PDG de Nestlé Health Science, « Cette transaction associe le leadership de Nestlé en matière de science nutritionnelle à l’une des entreprises les plus innovantes dans le domaine du traitement des allergies alimentaires ». Il estime qu’« Ensemble, [ils seront] en mesure de proposer un large éventail de solutions susceptibles de transformer la vie des personnes souffrant d’allergies alimentaires dans le monde entier ». Surtout, « Cette acquisition devrait contribuer aussi bien à la croissance organique de Nestlé en 2021 qu’au bénéfice d’ici 2022-2023 », ajoute-t-il.

Des espoirs bien fondés puisque le marché semble conséquent. En effet, Nestlé à évaluer à 240 millions le nombre de personnes souffrant d’allergies alimentaires dans le monde.

Marché du bio : près de 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019

Un marché de légumes frais et de fruits.

 

Le marché du bio a enregistré un chiffre d’affaires de 11,93 milliards d’euros en 2019, soit une croissance de ses ventes de 13,5 %, selon l’Agence française pour le développement de l’agriculture biologique (pouvoirs publics, professionnels, syndicats).

En 2019, le marché bio a connu une croissance de 13,5 % à 11,93 milliards d’euros, soit un gain de 1,4 milliard d’euros par rapport à 2018. Dans le détail, 11,3 milliards sont liés aux achats des Français et 640 millions d’euros à la RHD. « Le bio représente aujourd’hui 6,1 % des achats alimentaires des Français, un chiffre multiplié par deux en 5 ans. Le budget annuel s’élève à 178 euros par an et par habitant », indique Philippe Henry, président de l’Agence Bio.

On note en 2019 une forte progression de l’offre locale permettant une croissance des ventes de 31 % pour les surgelés, de 24 % pour la bière, de 16 % pour l’épicerie. « Il y a une valorisation des produits de l’Hexagone. Le vin, les œufs et les produits laitiers sont quasiment totalement issus d’un approvisionnement français », explique Philippe Henry. Face à l’accroissement de l’offre, la part des importations continue logiquement de baisser (33,1 % en 2019 versus 33,7 % en 2018). Cependant, les fruits, l’épicerie, les boissons non alcoolisées et la saurisserie restent beaucoup importés de l’Union européenne ou de pays tiers.

La grande distribution, pilier de la croissance ?

Au niveau des circuits de distribution, la GMS représente 55 % de part de marché (+6 points versus 2018) et un chiffre d’affaires de 6,2 milliards d’euros, en progression de 18 %. Pendant ce temps, les spécialistes enregistrent une part de 28 % à 3,2 milliards d’euros (+7 %) ; la vente directe grignote 11 % à 1,2 milliard d’euros (+8 %) et les artisans-commerçants prennent 6 % à 672 millions d’euros (+11 %). « La grande distribution occupe une place importante et le part du bio dans ce réseau va continuer de progresser. La croissance va se faire par la grande distribution et les réseaux spécialistes vont se concentrer. Mais quel que soit le canal de distribution, le bio est le même avec un cahier des charges identiques », détaille Philippe Henry.

Par ailleurs, il estime qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter de cette part importante du GMS. Bien au contraire. « S’il n’y avait pas la grande distribution, nous n’en serions pas là aujourd’hui, nuance Philippe Henry. Son agence, précise-t-il, échange régulièrement avec les grandes enseignes, et demeure vigilante. « Il ne faut pas conserver les anciens réflexes. Nous travaillons avec eux pour construire un modèle durable », ajoute-t-il.

La surface bio augmente aussi

Parallèlement, la surface agricole utile (SAU) bio s’élève en 2019 à 2,3 millions d’hectares (+13%), soit 8,5 % du territoire. La moitié de la SAU bio est répartie sur trois régions : Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Auvergne-Rhône Alpes. Notons que le plan Ambition bio, dont le contrat d’objectif de l’agence est une déclinaison, prévoit 4,1 millions d’hectares de surface agricole utile (SAU) à l’horizon 2022, et exigerait donc des hausses de 20 % au cours des trois prochaines années pour être atteint.

Pour Gérard Michaut, vice-président de l’Agence bio, « Nous sommes sur une belle progression, qui pourrait nous amener à respecter les engagements pris dans les contrats d’objectifs de l’agence ».

Abricots : la production française devrait chuter de 30 % en 2020

Une récole d'abricots en Magny-en-Vexin, France.

 

La production française d’abricots devrait chuter de 30 % en 2020, selon le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, qui a arrêté ses données au 1er mai. La floraison et la nouaison ont été affectées par un hiver exceptionnellement doux puis par des gelées printanières, notamment en Vallée du Rhône et en Provence.

La production la plus faible depuis 12 ans

D’après le service statistiques du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, qui a arrêté ses données au 1er mai, la production française d’abricots reculerait de 30 % par rapport à la récolte de 2019 et à la moyenne des récoltes de 2015 à 2019. Il s’agirait de la production la plus faible depuis 12 ans, après la récolte de 2008, frappée par un gel sévère. Le ministère s’attend donc à 94 500 tonnes d’abricots pour la campagne 2019-2020. « L’hiver exceptionnellement doux de 2019-2020 a entraîné des anomalies dans la floraison et la nouaison. Le gel printanier qui a suivi a touché le couloir rhodanien et la Provence », explique le service statistiques du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

En Languedoc et Roussillon, la production serait inférieure de 34 % à celle de 2019. Conséquence d’un hiver très doux, qui a entrainé des anomalies dans la dormance, limitant la capacité de floraison. Dans la vallée de la Garonne, les pluies ont fait chuter ¾ des fleurs. En Paca, la production diminuerait sur un an. Les gelées ont durement frappé les vergers du Vaucluse pendant la nouaison. En Vallée du Rhône, le potentiel de production s’établit en dessous de celui de 2019 (- 24 %). Dans la Drôme et l’Ardèche, plusieurs gelées noires ont affecté les vergers, particulièrement les variétés précoces. La chute des fruits est importante par endroits.

Une baisse de la production de 37 % en Europe

La production d’abricots ne baissera pas qu’en France. Elle reculerait en Europe de 37 % sur un an (401 883 tonnes) et 28 % par rapport à la moyenne 2014-2018. Il faut remonter à 2003 et à 1998 pour trouver des récoltes plus faibles, avec respectivement 390 000 tonnes et 365 000 tonnes. En Italie, une demi-récolte est prévue par rapport au niveau moyen. Ce pays produirait ainsi 136 101 tonnes (-56 %), la Grèce 78 500 tonnes (-13 %) et l’Espagne 93 740 tonnes (-15 %).

« Les zones de production méridionales ou méditerranéennes ont connu un hiver exceptionnellement doux, avec peu d’heures de froid et des températures très élevées en décembre et en février avec des maximales parfois supérieures à 25 degrés. Ce climat hivernal n’a pas permis de satisfaire les heures de froid nécessaires à la dormance de certaines variétés d’où une floraison peu abondante, erratique, hétérogène et un déficit de production », constate Europech’, qui propose tous les ans les prévisions de récolte européenne pêche/nectarine et abricot.

Coronavirus : les agriculteurs face au manque de main d’œuvre

Des fraises prêtes pour la récolte.

 

Alors que les récoltes de fruits et légumes débutent, les agriculteurs craignent une pénurie de main d’œuvre. La fermeture des frontières barre la route aux saisonniers venus d’Europe du sud et d’Afrique du nord. La FNSEA, principal syndical agricole, demande donc des mesures d’exception pour éviter la perte des récoltes.

Le manque de main d’œuvre, une « aberration dans le moment présent » 

Le printemps pointe le bout de son nez. Avec lui, s’annoncent les premières récoltes de fruits et légumes (fraises, tomates, asperges,…). Mais l’inquiétude gagne de plus en plus les exploitants agricoles à cause de la fermeture des frontières. Une mesure qui barre la route aux saisonniers venus d’Espagne et du Maroc. « Les agriculteurs employeurs sont extrêmement préoccupés par la fermeture des frontières. Nous craignons que le besoin de main d’œuvre sur les exploitations agricoles ne soit pas satisfait et que des productions soient perdues. Ce serait une aberration dans le moment présent » souligne la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA).

Selon Jérôme Despey, le président de la Chambre d’agriculture de l’Hérault (également secrétaire général de la FNSEA), le secteur compte « une quarantaine d’entreprises agricoles, en dehors des coopératives, qui vont avoir besoin de 300 saisonniers pour mars-avril, essentiellement pour la cueillette fraises qui démarre ».

Ce que propose la FNSEA

Estimant que les exploitants agricoles ne peuvent pas compter sur les étudiants en vacances de Pôle Emploi, la FNSEA étudie d’autres possibilités. Elle mise plutôt sur « les stagiaires de la formation professionnelle qui ne sont aujourd’hui plus en stage et la création d’une plate-forme de mise en relation pour lancer un appel à recrutement. », indique Jérôme Despey.

Pour remédier à une pénurie de saisonniers, la FNSEA réclame aussi « des assouplissements temporaires pour assurer la gestion de main d’œuvre et des adaptations en matière de durée du travail, notamment la durée maximale ».

En outre, le syndicat agricole souhaite la défiscalisation des heures supplémentaires, le recours à des salariés placés actuellement en chômage partiel pour venir en renfort des entreprises en forte activité.

La logistique, un autre gros souci  

Par ailleurs, Jérôme Despey pointe du doigt des problèmes de logistique (transport, emballage, etc.) au sein de la filière. « Par exemple, des producteurs laitiers utilisent des moules à fromages fabriqués à Villefranche-sur-Saône et n’ont pas de solution de transport pour les récupérer », détaille le président de la chambre d’agriculture. Pour résoudre cette autre difficulté, la FNSEA est entrée en contact avec la Fédération nationale des transports. Une réunion portant sur cette problématique doit avoir lieu prochainement avec les autorités.

Nestlé : un partenariat avec Burcon et Merit pour développer des substituts végétaux

Un repas de Nestlé fait de légumes et de feuilles.

 

Nestlé a annoncé vendredi avoir conclu un partenariat avec Burcon et Merit pour le développement et la production de protéines végétales et de substituts laitiers. Le géant suisse de l’alimentaire entend surfer sur la tendance des consommateurs à adopter une alimentation plus raisonnée.

Nestlé a annoncé vendredi un accord de collaboration avec les sociétés canadiennes Burcon et Merit, spécialistes des protéines végétales de haute qualité, afin d’accélérer le développement de viandes végétales et de substituts laitiers. « Ce partenariat permettra à Nestlé d’accélérer davantage le développement » des substituts de viande à base de plantes et d’alternatives aux produits laitiers, a précisé le groupe vaudois dans un communiqué. Nestlé n’a divulgué aucun détail sur cet accord.

Lancé en 2019 à Winnipeg, Merit Functional Foods est spécialisé dans la commercialisation d’ingrédients et de protéines végétales de haute qualité. Burcon Nutrascience Corporation, dont le siège est à Vancouver possède un portefeuille de brevets liés à la composition et à la fabrication de protéines végétales dérivées en particulier de canola, de soja, de chanvre et de tournesol.

Nestlé prend le train en marche

Nestlé, qui a racheté les spécialistes des plats végétariens Sweet Earth et Garden Gourmet, avait dévoilé en septembre 2019 son burger végane, l’« Incredible Burger », uniquement à base de protéines végétales. Mais l’entreprise n’est pas la première à s’investir dans ce secteur. Mi-avril 2019, Coop avait déjà entamé la commercialisation de son « Beyond Burger » sans protéine animale, fabriquée par la jeune pousse américaine Beyond Meat.

Il y a aussi Danone et Unilever qui ont étoffé leur offre de produits végétariens et véganes, avec des acquisitions menées en ce sens au cours des dernières années (The Vegetarian Butcher pour Unilever en 2018, Whitewave et sa marque de yaourt végétal Alpro en 2017 pour Danone). De son côté, le boucher industriel Bell avait quant à lui affirmé en octobre dernier vouloir « devenir un fournisseur européen important » des substituts de viande.

Un marché de 32 millions en Suisse

Selon Jérôme Bonvin, responsable des produits culinaire pour Nestlé suisse, « Le marché des produits substituts à la viande avoisine les 32 millions en Suisse (…) Et sur les trois dernières années, il a cru à un rythme de 18% ». S’il admet que « Nestlé n’est encore qu’un petit acteur » dans ce secteur, il estime que le géant de l’agroalimentaire va à terme en prendre les commandes.

Vin bio : la France appelée à en être le premier consommateur mondial

La France devrait devenir le premier consommateur mondial de vins bio en 2021 en doublant sa production de 2013.

 

La France devrait devenir le premier consommateur mondial de vin bio en 2021 en doublant sa production de 2013. Et en 2023, elle représentera 20 % de la consommation mondiale, prévoit une étude réalisée par l’institut britannique IWSR.

En 2021, la France consommera deux fois plus de vin bio qu’en 2013, doublant ainsi l’Allemagne comme premier pays consommateur. Et en 2023, elle représentera 20 % de la consommation mondiale, d’après une étude réalisée par l’institut britannique IWSR publiée début décembre.

En 2019, l’Allemagne est le premier pays consommateur de vins bio du monde, devant la France, le Royaume-Uni et l’Italie.

Une augmentation de la production pour répondre à la forte demande

L’engouement pour les vins bio est général dans le monde, y compris en Espagne où le marché intérieur décolle, alors que la consommation mondiale de vin a plutôt tendance à se tasser, note l’institut, qui suit les marchés des alcools dans 157 pays. En réponse à cette forte demande, les trois principaux pays producteurs de vin du monde, en l’occurrence Italie, Espagne et France, vont considérablement accroître leurs surfaces certifiées bio.

La production française devrait ainsi passer de 361 millions de cols en 2018 (+119% par rapport 2013 qui a enregistré 165 millions de bouteilles de vin bio) à 613 millions de bouteilles d’ici à 2023, soit une progression de 70%.

En Italie, premier producteur mondial, les 420 millions de bouteilles sorties des caves en 2013 ont progressé à 708 millions en 2018 (+68%) et devraient passer à 924 millions en 2023 (+30%), selon les projections de l’institut IWSR.

En Espagne, la production de 241 millions de cols en 2013, qui a déjà augmenté de près de 42 % en 2018 à 341 millions, devrait encore progresser de 76 % d’ici à 2023, à 599 millions.

Les ventes de vins conventionnels enregistreront une décroissance de – 2,6 %

Dans les pays de l’Union européenne, un vin est certifié bio s’il respecte un cahier des charges interdisant le recours aux engrais chimiques, aux pesticides de synthèse et aux OGM. L’emploi des additifs et des auxiliaires œnologiques est interdit, tandis que le niveau de soufre est limité. La certification bio est obtenue au bout d’une conversion de trois ans auprès d’un organisme indépendant accrédité.

Selon l’enquête de l’institut IWSR, le chiffre d’affaires vins bio a progressé de 10 % en France entre 2017 et 2018, et s’établit désormais à 1,5 milliard d’euros. Alors que le vin bio connaitra un essor en 2023, le vin conventionnel, lui, devrait enregistrer une décroissance de – 2,6 %.

Taxe sur les vins français : fortes inquiétudes chez les exportateurs régionaux

Des personnes levant une coupe de vin

 

Dès le 18 octobre, plusieurs produits français dont les vins pourront être frappés d’un droit de douane supplémentaire de 25% de la part des Etats Unis. Cette décision sera un coup dur pour les exportateurs régionaux, dont certains étudient déjà des stratégies pour limiter les dégâts.

A partir du 18 octobre prochain, plusieurs produits européens importés aux Etats Unis dont les olives, anoraks, biscuits, fromages et vins seront frappés par des droits de douane supplémentaires de 10 à 25%. C’est le résultat d’une vieille querelle entre Bruxelles et Washington sur les subventions versées à Airbus. En France, ce sont d’abord les vins qui seront impactés avec une surtaxe de 25%. Cette mauvaise nouvelle jette les professionnels du secteur dans le désarroi.

« Cette taxe va nous faire du mal »

Frédéric Pacaut, DG et directeur commercial de Badet Clément, une entreprise mi-bourguignonne, mi-languedocienne, ne cache pas son inquiétude : « Ça va secouer très fort. Cette taxe de 25 % sur les vins français exportés aux États-Unis est d’autant plus fâcheuse qu’elle survient à un moment où deux autres de nos plus gros marchés export sont déjà dans la tourmente : le Royaume-Uni avec le Brexit et la Chine où les ventes de vins français vacillent. ». Son établissement exporte 1,5 million de bouteilles par an aux Etats Unis. « Cette taxe va porter le prix de notre bouteille Les Jamelles de 11 à 13 $. Il y a de fortes chances que le consommateur ne suive pas et que nos volumes de vente s’effondrent. D’autant que les vins américains, qui sont en ce moment en sur-stock, risquent, eux, de baisser leur prix. Et les vins italiens, déjà leaders des vins importés aux États-Unis, sont épargnés par cette taxe et vont donc devenir encore plus compétitifs. », s’alarme Frédéric Pacaut.

Au domaine Lafage dans les Pyrénées-Orientales, on est également très préoccupé car « Les États-Unis sont historiquement notre premier marché, nous y sommes implantés depuis 25 ans, et nous y réalisons 20 à 25 % de notre chiffre d’affaires », souligne Eliane Lafage. « Cette taxe va nous faire du mal » estime-t-elle. Sa seule consolation c’est son stock de vins rouges, qui titrent plus de 14%. Ils vont échapper au désastre financier, pas les vins blancs et les rosés, qui représentent 40% des ventes du domaine.

Les exportateurs prévoient des solutions à court terme

Face aux mauvais jours qui s’annoncent, les exportateurs régionaux étudient les voies et moyens pour limiter les pertes. « Nous avons lancé un plan d’urgence en étudiant différentes alternatives pour minimiser la hausse des prix en diminuant nos marges. Mais il est très difficile de se projeter à long terme, car nous n’avons aucune visibilité sur la durée de vie de cette taxe », explique Frédéric Pacaut. Au domaine Lafage, on ne baisse pas non plus les bras. « Nous allons revoir nos packagings en blanc et rosé pour diminuer nos coûts. Nous étudions également la possibilité de réduire le nombre d’intermédiaires dans nos circuits d’importation et de vente sur le territoire américain. Et nous allons renforcer les moyens affectés à nos forces de vente », indique Eliane Lafage.

Boissons : E.Leclerc lance Jean’s Cola, un soda incolore

Jean’s Cola, le soda incolore de E.Leclerc

 

E.Leclerc vient de lancer, sous sa propre marque de boisson Marque Repère, le Jean’s Cola, un soda incolore. Le distributeur explique avoir eu l’idée de lancer ce cola translucide pour « répondre aux attentes des consommateurs qui sont 82% à aimer le Cola mais à trouver sa composition trop chimique ». Mais voici que se pose déjà une question : un cola peut-il être transparent?

Un soda qui ressemble à une limonade

Se lançant sur les traces de Coca Cola et Pepsi, dans les années 90, E.Leclerc vient d’introduire sur le marché des boissons sa propre marque le Jean’s Cola. Le goût de ce soda ressemblerait à celui d’un cola classique de couleur brune, avec la différence qu’il est totalement translucide. C’est que le Jean’s Cola est sans colorant. LSA Commerce et Consommation indique qu’il contient les ingrédients suivant : eau gazéifiée, sucre, arômes naturels, acidifiant E338 et caféine.

Les colorants au cœur de débats entre scientifiques

Leclerc explique avoir eu l’idée de lancer ce cola translucide pour « répondre aux attentes des consommateurs qui sont 82% à aimer le Cola mais à trouver sa composition trop chimique » (selon une étude consommateurs datant d’avril 2019). C’est pourquoi, elle a jugé bon de retirer les colorants. Ces substances qui donnent leur couleur réglisse au Coca et au Pepsi font l’objet d’une controverse dans le monde scientifique. Certains estiment qu’elles sont cancérigènes, d’autres arguent que les quantités infimes utilisées sont sans risque.

Si Leclerc a retiré le colorant de son soda sous la pression des consom’acteurs, il faut souligner que le groupe s’est lancé, depuis plusieurs années, en faveur de la planète, de la santé et du bien-être animal. Le Jean’s Cola est donc la concrétisation de cet engagement.

Le cola se définit autant par sa couleur que par son goût

Notons que ce breuvage coûte 0,65 centime le litre, soit plus que le cola Marque Repère avec colorant, qui ne coûte lui que 0,43 centime le litre. De quoi décourager de nombreuses personnes. Et ce n’est pas tout : le soda de Leclerc aurait un goût marqué d’agrumes, qui diffère quand même de la version avec colorant caramel. En plus, son aspect translucide interpelle la clientèle. Depuis quand a-t-on vu un soda semblable à de la limonade ? Pour les consommateurs, le cola se définit autant par sa couleur que par son goût tout comme le ketchup, la moutarde ou l’huile de noix de coco.

Casino : Trois hypermarchés du groupe bientôt vendus

La devanture d'un magasin du groupe Casino

 

Le groupe Casino a annoncé ce mercredi la signature de promesses de vente unilatérales portant sur trois hypermarchés pour un montant de 42 millions d’euros. L’opération s’inscrit « dans le cadre de sa stratégie visant à céder des magasins structurellement déficitaires ».

Le groupe Casino, qui dévoilera demain son bilan de mi-année, a annoncé ce mercredi avoir conclu de nouvelles promesses unilatérales d’achat portant sur trois de ses hypermarchés, « dans le cadre de sa stratégie visant à céder des magasins structurellement déficitaires ».

Les enseignes U et Leclerc reprennent les murs

Les trois murs concernés ont représenté en 2018 un chiffre d’affaires hors taxe d’environ 76 millions d’euros et une perte de résultat opérationnel courant (ROC, l’indice de référence dans la grande distribution) « d’environ 2 millions d’euros », a souligné le groupe dans un communiqué. Ce sont «  l’hypermarché de Marmande, en vue de la cession des murs et du fonds de commerce à un professionnel expérimenté dans le secteur de la grande distribution, qui a pour projet de l’exploiter sous enseigne U ; l’hypermarché d’Onet-le-Château (12), en vue de la cession du fonds de commerce et des murs à un associé Système U ; et l’hypermarché de Béziers (34), en vue de la cession du fonds de commerce et des murs à un adhérent Leclerc » informe Casino.

La finalisation de l’opération attendue en fin d’année

Les promesses signées prévoient la poursuite des contrats de travail des collaborateurs de ces magasins, conformément aux règles légales. « La réalisation des cessions est attendue fin 2019, sous réserve de la consultation préalable des instances représentatives du personnel et de la réalisation des conditions suspensives usuelles », a précisé le communiqué du groupe.

Cette opération s’inscrit dans le cadre de la stratégie du groupe de se concentrer sur des formats de magasins plus porteurs, notamment ceux de proximité et bio. Elle permettra également au groupe stéphanois de se désengager de ceux qui attirent moins les consommateurs, tels les hypermarchés, ou qui perdent de l’argent, comme Leader Price.

Casino sous le poids de la dette

En 2018, Casino a enregistré 54 millions d’euros de pertes nettes, pour une dette de 2,7 milliards d’euros. Depuis presque un an, le groupe s’est engagé dans un vaste plan de réduction de cette dette. Ce plan de cession d’actifs non-stratégiques servira à éponger ce lourd passif.

Filière betterave : Saint-Louis sucre annonce 50 millions d’euros d’investissement à Etrepagny et Roye

Des inatallations de l'usine Saint louis Sucre d'Eppeville

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Après avoir annoncé l’arrêt de la production de sucre de betterave dans ses usines de Cagny et d’Eppeville, Saint-Louis Sucre investit 50 millions d’euros dans les deux sucreries qui lui restent en France, Etrépagny et Roye. La filiale du groupe allemand Südzucker veut renforcer la performance de ces deux sites afin de faire face à un marché concurrentiel et des cours mondiaux bas.

Un investissement qui s’étalera sur trois ans

Le groupe Saint-Louis sucre, filiale française du sucrier allemand Südzucker, a annoncé jeudi son intention d’investir 50 millions d’euros, sur trois ans, dans les deux sucreries qu’il conserve dans l’Hexagone, c’est-à-dire Etrépagny (Eure) et Roye (Somme). Chacune de ces usines emploie 100 salariés permanents et une soixantaine de salariés pendant la campagne betteravière.

Saint-Louis Sucre précise que cet investissement vise à renforcer la performance des deux sucreries : « Nous allons renforcer la performance énergétique de nos deux usines d’Etrepagny et Roye avec des systèmes de récupération de calories pour réduire notre consommation de gaz », a indiqué François Verhaeghe, directeur industriel de Saint Louis Sucre dans un communiqué. « Nous allons en parallèle améliorer la fiabilité de nos installations industrielles », a-t-il ajouté.

Le plan social prévoit des licenciements

Le groupe précise que les sucreries d’Etrépagny (Eure) et de Roye (Somme) seront conservées comme sites de stockage. Toutefois la conclusion d’un accord sur le plan social prévoit 70 licenciements économiques à Cagny et 51 à Marseille où il y a un site de conditionnement auquel est adossée l’usine de Roye. Ce site de conditionnement, construit il y a dix ans, produit 150 000 palettes par an et emploie 120 salariés.

Par cet investissement, Saint-Louis Sucre «entend demeurer un acteur industriel majeur en France», selon les termes du communiqué. Le groupe rappelle par ailleurs avoir investi dans ces deux sites «plus de 200 millions d’euros ces 10 dernières années».

Une restructuration nécessaire

Saint-Louis sucre, qui a jusqu’à présent fermé la porte au projet de reprise présenté par les betteraviers pour les deux sucreries de Cagny et Eppeville, espère maintenant faire face à la concurrence. Le dirigeant du groupe sucrier explique que « Le marché européen qui est le plus libéralisé du monde est directement concurrencé par les producteurs de canne à sucre du Brésil, d’Inde et de Thaïlande qui sont soutenus par leurs états respectifs ». Aussi, les prix ont chuté, ces derniers mois. C’est pourquoi il fallait renforcer la performance des sites d’Etrépagny et de Roye et prendre la décision d’arrêter la production des usines de Cagny et Eppeville.

 

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