Assurance-vie : les acteurs modifient leurs offres pour s’adapter au contexte de taux bas

Un medecin saluant son patient

 

Pour s’adapter au contexte des taux historiquement bas, les acteurs du secteur de l’assurance-vie prévoient de modifier leurs offres. C’est le cas notamment du géant allemand de l’assurance Allianz qui a indiqué qu’il devait aujourd’hui « vraiment réfléchir aux nouveaux produits » qu’il envisage d’introduire sur le marché.

Allianz commence à se pencher sur la possibilité d’introduire de « nouveaux produits » pour compenser un environnement de taux bas. Le géant allemand de l’assurance a fait cette annonce via son directeur financier Guilio Terzariol. Lors d’une conférence téléphonique portant sur les résultats du troisième trimestre, il a laissé entendre que le groupe devait aujourd’hui « vraiment réfléchir aux nouveaux produits » qu’il envisage d’introduire sur le marché.

Les majeurs ont fait le choix de « la diversification des produits et du modèle d’affaire »

Cette déclaration ne surprend guère puisque le monde de l’assurance-vie doit aujourd’hui composer avec une problématique de taille : celle des taux bas voire négatifs. Le mois dernier, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avait rappelé aux assureurs la nécessité d’amplifier leurs efforts, soit par « la baisse des taux servis », soit par « la diversification des produits et du modèle d’affaire ». Et les acteurs ont clairement fait leur choix.

Le business model des collecteurs d’épargne n’a pas été élaboré pour prendre en compte des taux très faibles. Pour rappel, en 2018, la rémunération servie n’a pas dépassé 1,8% pour les supports euros. Une fois la fiscalité appliquée, le rendement peine à se hisser au-dessus du niveau de l’inflation, qui était de 1,1% en septembre. Et pour ne pas arranger les choses, 2019 sera certainement pire. Certains experts tablent sur une rémunération des fonds en euros de seulement 1,4%. Du coup, la baisse des taux ne fait les comptes de personne, ni des assureurs ni des épargnants.

Chacun sa stratégie pour contrer les taux bas

Les assureurs n’ont donc plus d’autre choix que de changer leur manière de fonctionner. Et chacun y va de sa stratégie. Tandis que le groupe de protection sociale AG2R La Mondiale décide de renforcer sa marge de solvabilité en plaçant une émission de dette de 500 millions d’euros, Suravenir, la filiale du Crédit Mutuel Arkea spécialisée dans l’assurance des biens des particuliers, réalise une opération de recapitalisation à hauteur de 540 millions par sa maison-mère. Certains acteurs comme Allianz France, Generali France ou encore Aviva avaient déjà choisi d’exiger au moins 30% d’unités de compte (Sicav, FCP…) au sein des contrats, avec un minimum d’investissements de plus de 100.000 euros.

Reconditionnement de smartphones : SOFI Groupe lève 4 millions d’euros pour accélérer sa croissance

Des smarphones Smaaart de SOFI Groupe

 

SOFI Groupe, entreprise spécialisée dans le reconditionnement de smartphones et de tablettes numériques, a récemment levé 4 millions d’euros pour accélérer sa stratégie de croissance. La PME de Saint-Mathieu-de-Tréviers veut notamment passer de 100 à 300 salariés à terme et financer des projets de R&D autour de la collecte de smartphones.

« Avec cette levée de fonds, notre objectif est de consolider notre position sur le marché »

SOFI Groupe vient de lever 2 millions d’euros auprès du fonds d’investissement Quadia, allié à la banque belge Degroof Pegtercam, et 2 autres millions auprès d’acteurs publics et privés (Région Occitanie, ADEME, Direccte, banques) pour dynamiser sa croissance. « Avec cette levée de fonds, notre objectif est de consolider notre position sur le marché du smartphone reconditionné français dans une économie circulaire en circuit court. Ce financement nous offre l’opportunité de poursuivre notre croissance de manière pérenne, raisonnée et innovante », a expliqué Marlène Taurines, directrice générale de SMAAART, la marque des smartphones reconditionnés de SOFI Groupe.

Passer de 9 millions d’euros de CA en 2018 à 50 millions d’euros en 2019

Les fonds serviront d’abord à une nouvelle structuration de SOFI groupe qui veut passer de 100 à 300 salariés à terme. Les opérateurs de production (traçabilité, enregistrement, logistique et tests) et les techniciens sont les profils recherchés. L’entreprise héraultaise envisage aussi d’améliorer la chaîne de valeur, en augmentant notamment la qualité du reconditionnement et des services associés (SAV, garanties). Elle souhaite en outre financer des projets de R&D autour de la collecte de smartphones et créer « de nouveaux outils industriels » au service de sa démarche, tournée vers l’économie circulaire.

La PME prévoit une forte progression de son chiffre d’affaires d’ici à cinq ans. Il devrait passer de 9 millions d’euros en 2018 à 50 millions d’euros en 2020

Plus de 50.000 smartphones remis sur le marché en 2018

Créée en 1986, Sofi Groupe a d’abord commencé par le reconditionnement des Minitel, puis des fax, des décodeurs, des box ADSL et des téléphones, avant de s’attaquer aux smartphones. La société achète des smartphones en France, les répare puis les revend à un prix inférieur entre 20 et 50 % par rapport au neuf. En 2019, elle a remis sur le marché 50.000 smartphones, sous la marque Smaaart, soit 50 % de plus qu’en 2018. Face à ses concurrents chinois ou indiens, Sofi Groupe joue aujourd’hui la carte d’un positionnement premium, avec des garanties de qualité et un service après-vente.

 

TV : le groupe français Banijay rachète le géant Endemol

Logo du groupe français Banijay

 

Le groupe français Banijay a conclu un accord définitif pour acquérir 100% du capital d’Endemol Shine et créer un géant mondial de la production audiovisuelle. Le nouvel ensemble devrait dégager environ trois milliards d’euros de revenus. 

Le nouveau catalogue comptera près de 100.000 heures de programmes

C’est une opération d’envergure, jamais vue ces dernières années. Le groupe français Banijay s’offre le premier producteur audiovisuel mondial, le néerlandais Endemol Shine, pour un montant évalué à environ deux milliards d’euros, dont 1,6 milliard environ d’endettements. Le rachat permettra la naissance d’un géant mondial de la production audiovisuelle. Cette nouvelle entité va former un groupe qui dégagera un chiffre d’affaires d’environ trois milliards d’euros et tripler ainsi les revenus du français Banijay, dirigé par Stéphane Courbit, président d’Endemol France de 2001 à 2007.

Endemol Shine, acteur emblématique de la télé réalité est à l’origine de programmes comme « Black Mirror » et « Loft Story ». Quant à Banijay, il produit de nombreuses émissions à succès dont la série «Versailles», le talk-show «Touche pas à mon poste» présenté par Cyril Hanouna et le jeu d’aventures «Koh-Lanta». Le nouveau catalogue comptera près de 100.000 heures de programmes, tous genres confondus. « Le catalogue combiné inclura plusieurs marques et formats parmi les plus connus au monde comme Black Mirror, Versailles, The Millennium Trilogy, Peaky Blinders, Big Brother, MasterChef, Survivor, Temptation Island, Wife Swap and The Island, » énumère Banjiay Group dans un communiqué. « C’est une opération stratégique et industrielle évidente », a jugé une source proche du dossier.

Endemol mis en vente depuis 2018

Endemol, copropriété du groupe Walt Disney et du fonds d’investissement privé Apollo Global Management, a été mis en vente en juillet 2018 à un prix compris entre 2,3 et 3 milliards d’euros, suscitant l’intérêt de plusieurs acquéreurs potentiels. Il s’agit notamment du britannique ITV, concurrent mondial d’Endemol. ITV a finalement renoncé acquérir Endemol, laissant la voie libre à Banijay, qui ne cachait pas son intérêt pour le rachat du néerlandais.

Après finalisation de leur mariage, les deux groupes seront détenus par une holding contrôlée par Stéphane Courbit LDH à hauteur de 67,1% et Vivendi (32.9%), précise Banijay.

Banijay est contrôlé par la holding de Stéphane Courbit, Lov Group, et la société DeA Communications, propriété du groupe italien De Agostini. Vivendi en est aussi un actionnaire minoritaire.

Résultats financiers : Microsoft très solide au troisième trimestre grâce au Cloud

Microsoft annonce des résultats meilleurs que prévus

 

Microsoft a dévoilé mercredi ses résultats financiers pour le premier trimestre (juillet-septembre) de son exercice fiscal décalé. La firme américaine a présenté d’un chiffre d’affaires de 33,1 milliards de dollars, en hausse de 14 % sur un an. C’est plus que ce prévoyaient les économistes.

Microsoft mérite de plus en plus qu’on intègre son « M » à Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) pour Gafam, car en Bourse, la firme américaine continue de tenir la dragée haute à ces géants de la tech grâce à un nouveau trimestre au-delà des espérances. La multinationale informatique a publié mercredi ses résultats financiers pour le premier trimestre de son exercice fiscal décalé, qui s’est achevé le 30 septembre. Elle fait part d’un chiffre d’affaires de 33,1 milliards de dollars et un bénéfice net de 10,7 milliards de dollars. Les revenus ont augmenté de 14% et le revenu net a augmenté de 21%.

Le Cloud rayonne, le gaming en berne

Microsoft tire ses bénéfices du premier trimestre de certaines activités, principalement le Cloud et Office. Seule ombre au tableau, les ventes de X-Box (jeu vidéo) et de la gamme Surface.

Au cas par cas, la division Intelligent Cloud enregistre une hausse de ses revenus de 27 % sur un an, pour 10,8 milliards de dollars de ventes. Microsoft Azure particuilièrement continue d’afficher de solides résultats avec une croissance de 59 % (contre 64 % au trimestre précédent). La division Productivité et Entreprise a rapporté 11,1 milliards de dollars de ventes à Microsoft, soit une augmentation de 13 % sur un an. Elle est portée notamment par les produits Office et Office 365, qui compte désormais 35,6 millions d’abonnés. Les revenus de Office 365 ont progressé de 25%, de même que ceux du réseau social professionnel LinkedIn. Suivent la gamme de logiciels de gestion Microsoft Dynamics (+14%) ou encore le pack Office (+5%).

Quant à la division More Personal Computing, elle ne progresse « que » de 4 %, avec des revenus estimés à 11,1 milliards de dollars. Dans cette division, on retrouve le gaming qui marque un coup d’arrêt. Sur ce premier trimestre fiscal 2020, les revenus des contenus et services Xbox n’ont augmenté que d’1%, bien loin de la croissance générale du groupe américaine. La branche Surface ne se porte pas bien, non plus, car elle subit une diminution des revenus de 4 %.

Le chiffre d’affaires du jeu risque de diminuer encore

Les autres divisions de Microsoft sont dans le vert : la suite logicielle grand public Windows gagne 9% de revenus en plus, ses solutions commerciales 26% et les revenus publicitaires augmentent de 11%. La firme de Redmond s’attend à ce que le chiffre d’affaires global du jeu diminue à nouveau au prochain trimestre. Il pourrait baisser de 20% ou plus en raison du manque de ventes sur la console Xbox.

Taxe sur les vins français : fortes inquiétudes chez les exportateurs régionaux

Des personnes levant une coupe de vin

 

Dès le 18 octobre, plusieurs produits français dont les vins pourront être frappés d’un droit de douane supplémentaire de 25% de la part des Etats Unis. Cette décision sera un coup dur pour les exportateurs régionaux, dont certains étudient déjà des stratégies pour limiter les dégâts.

A partir du 18 octobre prochain, plusieurs produits européens importés aux Etats Unis dont les olives, anoraks, biscuits, fromages et vins seront frappés par des droits de douane supplémentaires de 10 à 25%. C’est le résultat d’une vieille querelle entre Bruxelles et Washington sur les subventions versées à Airbus. En France, ce sont d’abord les vins qui seront impactés avec une surtaxe de 25%. Cette mauvaise nouvelle jette les professionnels du secteur dans le désarroi.

« Cette taxe va nous faire du mal »

Frédéric Pacaut, DG et directeur commercial de Badet Clément, une entreprise mi-bourguignonne, mi-languedocienne, ne cache pas son inquiétude : « Ça va secouer très fort. Cette taxe de 25 % sur les vins français exportés aux États-Unis est d’autant plus fâcheuse qu’elle survient à un moment où deux autres de nos plus gros marchés export sont déjà dans la tourmente : le Royaume-Uni avec le Brexit et la Chine où les ventes de vins français vacillent. ». Son établissement exporte 1,5 million de bouteilles par an aux Etats Unis. « Cette taxe va porter le prix de notre bouteille Les Jamelles de 11 à 13 $. Il y a de fortes chances que le consommateur ne suive pas et que nos volumes de vente s’effondrent. D’autant que les vins américains, qui sont en ce moment en sur-stock, risquent, eux, de baisser leur prix. Et les vins italiens, déjà leaders des vins importés aux États-Unis, sont épargnés par cette taxe et vont donc devenir encore plus compétitifs. », s’alarme Frédéric Pacaut.

Au domaine Lafage dans les Pyrénées-Orientales, on est également très préoccupé car « Les États-Unis sont historiquement notre premier marché, nous y sommes implantés depuis 25 ans, et nous y réalisons 20 à 25 % de notre chiffre d’affaires », souligne Eliane Lafage. « Cette taxe va nous faire du mal » estime-t-elle. Sa seule consolation c’est son stock de vins rouges, qui titrent plus de 14%. Ils vont échapper au désastre financier, pas les vins blancs et les rosés, qui représentent 40% des ventes du domaine.

Les exportateurs prévoient des solutions à court terme

Face aux mauvais jours qui s’annoncent, les exportateurs régionaux étudient les voies et moyens pour limiter les pertes. « Nous avons lancé un plan d’urgence en étudiant différentes alternatives pour minimiser la hausse des prix en diminuant nos marges. Mais il est très difficile de se projeter à long terme, car nous n’avons aucune visibilité sur la durée de vie de cette taxe », explique Frédéric Pacaut. Au domaine Lafage, on ne baisse pas non plus les bras. « Nous allons revoir nos packagings en blanc et rosé pour diminuer nos coûts. Nous étudions également la possibilité de réduire le nombre d’intermédiaires dans nos circuits d’importation et de vente sur le territoire américain. Et nous allons renforcer les moyens affectés à nos forces de vente », indique Eliane Lafage.

Hydrogène naturel : le Mali montre l’exemple avec Petroma Inc

Alors que la transition énergétique se fait à grands renforts de discours dans de nombreux pays, au Mali, Petroma Inc a retroussé les manches depuis huit ans. La société fondée par le milliardaire malien Aliou Diallo exploite l’hydrogène naturel pour produire de l’électricité propre. Un cas qui devrait servir d’exemple.

Aujourd’hui, les décideurs et pouvoirs publics ne jurent que par la transition énergétique, en proposant parfois des solutions qu’il n’est pas facile de mettre en place. Or, sous nos pieds, se trouve une alternative moins onéreuse et totalement écologique : l’hydrogène naturel.

Aliou Diallo ne s’est pas posé de questions

Découvert dans les années 70 en mer profonde, puis au milieu des années 80 sur les continents, l’hydrogène naturel commence à peine à s’imposer comme l’énergie du futur, mais la route est encore longue…A l’instar du pétrole, dont il a fallu près d’un siècle avant que son exploitation soit lancée, l’hydrogène naturel demeure encore un mystère pour la communauté scientifique. Moins « cartésien », Aliou Diallo n’a pas attendu que des tonnes de livres sortent en librairie avant de se lancer dans l’aventure. Vers la fin des années 2000, il lance sa société sur les traces de l’hydrogène naturel, gaz découvert par hasard au Mali (dans le cercle de Kati) par des prospecteurs d’eau, au milieu des années 1980. Petroma Inc met au jour 22 puits positifs d’hydrogène, près de Bourakebougou, à une soixantaine de kilomètres de Bamako, la capitale malienne. Alain Prinzhofer, professeur affilié à l’Institut de physique du globe de Paris et à l’université de Paris VII, directeur scientifique de GEO4U, confirme ensuite l’existence de cinq réservoirs superposés et peu profonds (de 100 à 1.700m) s’étendant sur 20 kilomètres de large.

Un gaz inépuisable et écologique

Contrairement à l’hydrogène produit en usine (à partir d’énergies fossiles), l’hydrogène naturel n’émet aucun gaz à effet de serre. Sa transformation en électricité ne produit que de l’eau. Cette alchimie est donc 100% écologique. De plus, les coûts de production sont moindres que celui fabriqué industriellement et l’hydrogène naturel serait intarissable puisqu’il se renouvelle continuellement.

En 2011, Petroma installe une unité pilote à Bourakebougou, qui fournit en électricité propre ce village et le village voisin. La bonne nouvelle est arrivée à Bamako, qui a dépêché des ministres sur le site afin de constater la révolution énergétique en marche. Au cours d’une des visites d’émissaires du gouvernement, Aliou Diallo a déclaré que « Si l’on arrive à exploiter cet hydrogène de Bourakébougou, le problème d’électricité au Mali sera oublié, a assuré le PDG de Petroma Inc. Le potentiel en hydrogène existe réellement et nous allons tout mettre en œuvre pour le bien-être de nos populations ».

C’est la volonté politique qui manque le plus

Si Petroma Inc est devenue la pionnière dans l’exploitation de l’hydrogène naturel, le Mali est lui devenu le premier pays à fournir de l’électricité à partir de ce gaz. Ce petit Etat d’Afrique de l’Ouest montre ainsi l’exemple aux Occidentaux qui cherchent « désespérément » des solutions propres. Petroma a suffisamment prouvé que l’hydrogène était l’avenir énergétique de la planète. Tout est désormais question de volonté politique.

Etats Unis-Chine : après le conflit commercial et technologique, vont-ils se livrer une guerre dans la finance ?

Le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jin Ping

 

Engagés dans un conflit commercial et technologique depuis plusieurs mois, les Etats Unis et la Chine vont-ils ouvrir un nouveau front dans la finance ?

Une rumeur qui fait trembler les investisseurs

Selon le New York Times l’administration Trump étudierait la possibilité de restreindre les investissements américains en Chine et d’interdire aux sociétés chinoises d’être cotées sur les Bourses américaines. Il s’agit notamment de Baidu – le Google de l’Empire du Milieu – et d’Alibaba – l’Amazon chinois. « Après les tarifs douaniers, la confrontation technologique avec l’épisode Huawei, et les enjeux stratégiques (mer de Chine, terres rares), l’affrontement sino-américain pourrait prendre une dimension financière sans précédent », relève Laurent Schwartz, directeur du Comptoir National de l’Or, spécialiste de l’or d’investissement et de l’expertise de bijoux, cité par le quotidien financier.

« Cette nouvelle a été démentie par le secrétariat au trésor, qui affirme ne pas envisager ces mesures ‘pour l’instant », rassure Laurent Schwartz. Mais, justement, « C’est ce ‘pour l’instant’ qui fait trembler les investisseurs en actions, avec des titres chinois cotés à Wall Street, comme Alibaba, qui ont décroché de plus de 5% vendredi dernier », nuance l’analyste.

La Chine a une carte à jouer

Comme Laurent Schwartz, la plus part des experts du New York Stock Exchange, se demandent si l’administration américaine ne perd pas la tête. « Est-il vraiment opportun de porter la confrontation sur ce terrain, sachant que la Chine détient plus de 1.000 milliards de bons du trésor américain ? », s’interroge l’expert. En effet, dans ce bras de fer qui promet d’être fatal, la Chine dispose de « l’arme nucléaire », à savoir ses colossales réserves de change en obligations d’Etat américaines. Si elle décidait aujourd’hui d’effectuer des ventes massives de titres, les taux d’intérêt à long terme pourraient remonter aux Etats-Unis… Un scenario qui n’arrangerait pas Donald Trump et son administration, abonnés à la surenchère. Justement, Washington compte sur l’effet boomerang, ayant déjà évalué qu’il encaisserait le moindre mal (une prise de risques dangereuse).

« L’arme nucléaire ne devrait être utilisée qu’en dernier recours »

Cette arme nucléaire est à double tranchant, puisqu’en vendant massivement des titres, la Chine verrait la valeur de son trésor de guerre chuter du fait de la baisse des cours de ses obligations souveraines. Dans le même temps, le dollar se déprécierait face au yuan, rendant ainsi les exportations chinoises moins compétitives. C’est pour toutes ces raisons qu’une telle carte ne devrait pas sortir dans le jeu de poker sino-américain. « L’arme des ventes massives d’emprunts d’Etat américains ne devrait être utilisé qu’en dernier recours par la Chine, car elle aurait l’inconvénient de déprécier le dollar face au yuan, ce qui rendrait les produits de l’Empire du milieu encore moins compétitifs. Et ce, alors que les taxes américaines sur les importations de produits chinois rendent déjà ces derniers moins concurrentiels… L’arme des ventes massives de bons du Trésor serait donc contre-productive pour Pékin, dans un contexte de guerre commerciale », souligne Philippe Berthelot, co-directeur de la gestion obligations chez Ostrum Asset Management.

Epargne-retraite, factures, gaz… : ce qui change au 1er octobre

A l'intérieur d'une cuisine avec un feu de gaz

 

De nombreux changements, devant impacter le quotidien des Français, sont entrés en vigueur depuis le mardi 1er octobre. Ils concernent l’épargne retraite, les factures, les tarifs réglementés du gaz et les cotisations patronales d’assurance chômage, pour les plus attendus.

Depuis le mardi 1er octobre de nouveaux changements sont intervenus dans le quotidien des Français. Ce sont notamment la refonte de l’épargne retraite, les nouvelles mentions obligatoires sur les factures, la baisse des tarifs réglementés du gaz et la réduction de cotisations patronales d’assurance chômage.

L’épargne retraite

Trois nouveaux produits d’épargne retraite sont lancés à partir du 1er octobre, dans le cadre de la loi Pacte. Ils remplaceront à terme les dispositifs actuels (Perp, Perco, Préfon, « Madelin »,…) qui ne seront plus commercialisés à partir d’octobre 2020, même s’il sera possible de verser de l’argent dessus. Le premier de ces nouveaux dispositifs est le plan d’épargne retraite réservé à certaines catégories de salariés, en général les dirigeants et les cadres, afin de se substituer aux actuels contrats dits « article 83 ». Le second est un plan collectif ouvert à tous les salariés afin de remplacer les plans d’épargne pour la retraite collectif (Perco). Un 3e produit d’épargne, individuel, est commercialisé sous forme d’un compte-titres ou d’un contrat d’assurance. Il devra remplacer les actuels Plans d’épargne retraite populaire (Perp) et les contrats « Madelin » (professions libérales). Tous ces plans sont transférables entre eux.

Tarifs réglementés du gaz

Les tarifs réglementés de vente du gaz, appliqués par Engie à quatre millions de foyers français, baissent de 2,4% à partir du 1er octobre. Cette réduction est de 0,6% pour les clients qui utilisent le gaz pour la cuisson, de 1,4% pour ceux qui ont un double usage, cuisson et eau chaude, et de 2,5% pour les foyers qui utilisent le gaz comme chauffage.

Factures

Toutes les factures émises à compter du 1er octobre 2019 doivent comporter deux nouvelles mentions obligatoires : l’adresse de facturation si elle est différente de l’adresse de livraison, et le numéro du bon de commande s’il a préalablement été indiqué par l’acheteur. Tout manquement à cette nouvelle réglementation est passible d’une amende de 75.000 euros pour une personne physique et 375.000 euros pour une personne morale.

Cotisations patronales

La réduction générale des cotisations patronales sur les salaires, applicable de manière dégressive aux rémunérations brutes inférieures à 1,6 Smic, est étendue aux contributions d’assurance chômage à compter du 1er octobre 2019. Le taux maximum de l’allègement passe à 4,05%.

Transport aérien : Air France se met au vert avec l’A350

L'A350 lors de sa réception à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle

 

Air France a reçu vendredi son premier A350. Vingt-sept autres vont suivre, dont trois d’ici la fin d’année. Ce gros porteur émet 25 % de CO2 de moins avec une empreinte sonore réduite de 40 %. La compagnie renouvelle ainsi sa flotte en même temps qu’elle réduit son empreinte environnementale.

Alors que l’avion est pointé du doigt par les écologistes, Air France a reçu ce vendredi 27 septembre son premier A350, moins pollueur que ses autres gros porteurs. C’est dans la ferveur et l’excitation que les employés du groupe ont accueilli le premier appareil à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle à Toulouse. « Il est beau, surtout ses yeux », s’extasient les hôtesses dans leur tailleur bleu foncé avec nœud rouge. Comme il est de tradition au sein de la compagnie aérienne française, l’avion a eu droit aux lances des pompiers.

Une nouvelle cabine avec des sièges haut de gamme

L’A350 affiche jusqu’à 40 tonnes de moins que son concurrent Boeing, ce qui se traduit par une vingtaine de tonnes de carburant consommées à parcours comparable. Il émet également 25 % de CO2 de moins avec une empreinte sonore réduite de 40 %. Après Toulouse, un autre exemplaire du long-courrier devrait être livré à l’aéroport de Bordeaux, courant octobre.

Comme nouvel avion rime avec innovation, l’A350 proposera une nouvelle cabine équipée de sièges haut de gamme. Il compte au total 324 séants, dont 24 sièges Premium Economy, 266 sièges Economy et 34 sièges Affaires, qui seront à la fois full flat et full access, ce qui signifie que le lit s’allonge complètement et l’accès au couloir n’exige pas d’enjamber un autre passager.

Air France a commandé en tout vingt-huit A350. Ils arriveront progressivement d’ici 2025. Avant la fin de l’année, trois exemplaires vont être livrés et trois autres l’an prochain. Dans un premier temps, la direction opérationnelle d’Air France privilégiera des étapes courtes notamment Abidjan et Bamako pour permettre aux d’équipages de se familiariser avec l’avion et aux équipes au sol d’appréhender ses particularités. La compagnie aérienne française compte ensuite le déployer vers d’autres destinations : Toronto, Séoul, Le Caire, Bangkok.

Briser la vague de Flygskam

Précisons que pour motoriser l’A350, Air France a retenu le réacteur Rolls-Royce XWB-84 ou 97. Les mécaniciens de la compagnie vont donc devoir acquérir la culture du britannique. Le motoriste devra pour sa part accepter que les ateliers d’Air France Industries révisent les propulseurs pour le compte d’autres transporteurs. Avec le virage écologique pris par l’A350, Air France veut briser la vague de Flygskam (la honte de prendre l’avion), un mouvement né dans les pays scandinaves et qui montre que l’opinion publique est sensible à la cause environnementale.

Amérique du Sud : le groupe Casino poursuit la transformation de sa structure capitalistique

La devanture d'un magasin du groupe Casino

Le groupe Casino a obtenu en fin de semaine dernière les autorisations des autorités brésiliennes pour que sa filiale brésilienne Grupo Pao de Açucar (GPA) effectue une offre publique d’achat (OPA) concernant la totalité du capital d’Exito, sa filiale colombienne. Une OPA technique, qui vise à simplifier la structure capitalistique du groupe en Amérique du Sud.

Jean-Charles Naouri veut simplifier la structure du groupe en Amérique du Sud

L’assemblée générale extraordinaire et le conseil d’administration d’Exito, ont approuvé le 12 septembre le lancement de l’OPA de GPA sur Exito. Une OPA exclusivement en numéraire qui vise à simplifier la structure des participations du groupe de Jean-Charles Naouri en Amérique latine afin d’améliorer la visibilité de ses résultats.

Le projet d’OPA prévoit par ailleurs l’acquisition par le groupe Casino des actions détenues par Exito dans la filiale Segisor, qui détient elle-même directement et indirectement 99,9% des droits de vote et 37,3% des droits économiques de GPA.

Dans ce cadre, le groupe Casino a signé un accord avec GPA pour que ce dernier lance, par le biais de sa filiale à 100% Sendas, une OPA sur l’ensemble des actions Exito, à laquelle le groupe stéphanois de distribution doit apporter la totalité de sa participation, soit 55,3% du capital. La demande d’OPA doit être déposée « dans les prochains jours » auprès des autorités financières colombiennes, a annoncé le groupe dans un communiqué.

Groupe Casino : un géant en Amérique latine

Toujours selon le groupe Casino, l’ensemble de ces opérations financières devrait être terminé dans le courant de l’année 2020 et permettra à Casino de posséder 41,4% de sa filiale GPA, qui aura elle-même pris le contrôle d’Exito ainsi que de ses filiales en Argentine et en Uruguay.

L’Amérique du Sud représente un marché stratégique pour le groupe de Jean-Charles Naouri, où le distributeur est notamment leader au Brésil grâce à GPA, et en Colombie, où Exito compte plus de 2600 magasins, de la superette à l’hypermarché. Le chiffre d’affaires du groupe Casino en Amérique latine était de 15,57 milliards d’euros en 2018, avec un taux de croissance de 8,9%.

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