Pétrole : l’Opep pessimiste pour le restant de l’année et pour 2020

Une plateforme d'exploitation de pétrole offshore

 

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a rendu public vendredi un rapport dans lequel elle se dit pessimiste quant à l’évolution de la demande de pétrole pour le reste de l’année 2019 et pour 2020. Elle a semblé plaider pour le maintien de l’accord d’encadrement de la production de ses pays membres. Cet accord vient d’être reconduit jusqu’en mars 2020.

« Il demeure primordial de surveiller de près l’équilibre de l’offre et de la demande »

L’Opep n’est pas très optimiste pour le marché pétrolier concernant la fin 2019 et l’année prochaine. Elle craint un ralentissement de la croissance mondiale, et met en avant, dans son rapport mensuel publié vendredi, les défis qui l’attendent en 2020. L’organisation semble ainsi plaider pour le maintien de l’accord d’encadrement de la production. Cet encadrement, dont le but principal est d’éviter que les marchés ne soient alimentés à l’excès par l’or noir, provoquant ainsi une chute drastique des cours, a été reconduit jusqu’en mars 2020. Cette décision aurait été prise «pour éviter une accumulation des stocks préjudiciable aux prix», commente l’Usine Nouvelle.

« Tandis que les perspectives des fondamentaux du marché semblent quelque peu baissières pour le restant de l’année, compte tenu d’une croissance économique qui fléchit, des problèmes commerciaux du moment et du ralentissement de la croissance de la demande pétrolière, il demeure primordial de surveiller de près l’équilibre de l’offre et de la demande et d’assurer la stabilité du marché dans les mois qui viennent », écrit l’Opep dans son document.

2020 dégagerait un excédent de l’offre de 200.000 bpj

Dans ce contexte, l’Organisation annonce une réduction de la prévision de croissance de la demande pétrolière de 40 000 barils par jour (bpj) pour 2019. La demande de ses bruts sera de 29,41 millions de bpj en moyenne en 2020, soit 1,3 million de bpj de moins qu’en 2019. Ceci étant, la prévision de 2020 a été relevée de 140.000 bpj par rapport à celle donnée le mois dernier. Le rapport indique en outre que l’année 2020 dégagerait un excédent de l’offre de 200.000 bpj si l’Opep continuait de produire au rythme de juillet.

L’Opep précise que sa production a diminué de 246.000 bpj en juillet, à 29,61 millions de bpj, l’Arabie saoudite ayant réduit ses propres extractions au-delà de son quota. Parmi les autres membres de l’Opep, l’Iran a également produit moins le mois dernier (-47.000 b/j). Le pays est touché par le rétablissement de lourdes sanctions économiques depuis le retrait des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien

La production du gaz de schiste stimulée

Selon les analystes, la politique de l’OPEP, qui consiste à soutenir les cours en réduisant la production, est une sorte de cadeau offert aux industriels du pétrole de schistes aux Etats-Unis dont la production se retrouve stimulée.

Le cœur d’acier des Etats-Unis

Le 8 mars dernier, le controversé président des Etats-Unis Donald Trump, a confirmé sa volonté de mettre en place des droits à l’importation sur l’acier, à hauteur de 25%, et sur l’aluminium, à hauteur de 10%. 

Cette mesure, effective dès le 23 mars prochain, concernera tous les pays exportateurs, avec une exception pour le Canada et le Mexique, qui « pour le moment », ne sont pas concernés.

Une annonce qui sème une nouvelle fois la discorde entre les Etats-Unis et le reste du monde. Par exemple la commissaire au commerce, Cécilia Malström, a déclaré que « l’Union Européenne devrait être exemptée » de ces taxes douanières, déjà existantes sur certains de ces produits.

En France, c’est Bruno Lemaire, ministre de l’économie et des finances, qui s’est exprimé sur Twitter suite à l’annonce du département du commerce américain:

« Une guerre commerciale ne fera que des perdants. Avec nos partenaires européens, nous allons évaluer les conséquences sur nos industries et les réponses à apporter. »

Le Japon a également dénoncé cette décision, par la voix du ministre des affaires Taro Kano, qui a déclaré :

« Nous prendrons les mesures appropriées après avoir étudié avec attention les conséquences sur l’économie japonaise (…) La mesure pourrait avoir un impact grave sur les relations économiques entre les Etats-Unis et le Japon, qui sont alliés, et également sur l’économie mondiale.« 

Le ministre chinois des affaires étrangères s’est également exprimé, sans surprise, en allant dans le même sens : « Dans notre époque mondialisée, ceux qui recourent à la guerre commerciale choisissent le mauvais remède. Ils ne feront que pénaliser les autres, tout en se pénalisant eux-mêmes. »

Bien que l’entrée en vigueur de cette décision ait été annoncée pour le 23 mars prochain, le président Donald Trump a, en réalité, jusqu’au 11 et 20 avril pour maintenir ou non son choix d’imposer ces taxes.

 

 

 

 

 

 

 

Tafta : Greenpeace publie des documents compromettants

Les bénévoles de Greenpeace Netherlands ont rendu publics des documents liés aux futurs accords d’échanges internationaux biens connus sous le nom de Tafta.

Le Tafta (pour Atlantic Free Trade Agreement) est dénoncé de toutes parts depuis qu’il est en discussion, il y a plus de trois ans. En France, l’extrême droite et l’extrême gauche l’attaquent à l’unisson et l’opinion publique y est de plus en plus hostile.

Cet accord entre l’Union européenne et les États-Unis est négocié dans le plus grand secret. C’est pourquoi Greenpeace a décidé de publier des documents qui en disent plus long sur ce traité et confirment les inquiétudes de ses opposants.