Budget 2026 : la rigueur sous contrainte

Face à un déficit public qui échappe aux objectifs, le gouvernement français prépare une cure d’austérité sans précédent. Pour tenir la trajectoire fixée, ce sont 40 milliards d’euros d’économies qui devront être trouvés. Une annonce du ministre délégué Éric Lombard, qui en dit long sur la gravité de la situation budgétaire.
Une trajectoire budgétaire de plus en plus menacée

Lors d’une audition au Sénat le 10 avril, Éric Lombard, nouveau ministre délégué aux Comptes publics, a dressé un constat sans détour : pour respecter l’objectif de ramener le déficit à 2,7 % du PIB d’ici 2027, il manque à l’appel environ 40 milliards d’euros sur l’année 2026. Un chiffre inédit, qui reflète l’ampleur des dérapages accumulés au fil des dernières années, entre dépenses exceptionnelles liées à la crise énergétique, soutien au pouvoir d’achat et revalorisations salariales.

La publication fin mars des chiffres de l’INSEE – qui a confirmé un déficit public à 5,5 % du PIB en 2023 – a agi comme un électrochoc. Elle a notamment conduit Standard & Poor’s à envisager une dégradation de la note de la France, rendant plus coûteux l’endettement. Dans ce contexte, le gouvernement cherche à rassurer les marchés et ses partenaires européens en montrant sa détermination à redresser les finances publiques.

La priorité est donc à l’orthodoxie budgétaire. Mais cette ambition se heurte à une réalité politique difficile : les marges de manœuvre sont limitées, et la majorité présidentielle, affaiblie, devra convaincre pour faire adopter les mesures de rigueur qui s’annoncent.

Des économies massives… mais encore floues

Éric Lombard n’a pas détaillé les pistes précises des économies envisagées. Il a toutefois précisé que l’effort porterait « principalement sur les dépenses », et non sur une hausse des prélèvements obligatoires, une ligne rouge que Bercy entend ne pas franchir. Cette contrainte réduit considérablement le champ des possibles, car nombre de dépenses de l’État sont rigides, voire sanctuarisées (retraites, défense, éducation).

Des rumeurs évoquent un possible coup de rabot sur les niches fiscales, une réforme des aides sociales, ou encore une réduction des dotations aux collectivités territoriales. Ces hypothèses sont politiquement explosives, à un an des élections européennes, dans un climat social déjà tendu.

Par ailleurs, la nécessité de financer la transition écologique et la hausse programmée des taux d’intérêt accroissent encore la pression. Chaque euro économisé devra être arbitré avec prudence, au risque d’alimenter un sentiment d’injustice ou de fracture territoriale.

L’annonce de ce besoin d’économies intervient alors même que les engagements du plan France 2030, les investissements dans l’industrie verte ou la défense continuent de croître. Le gouvernement est donc pris entre deux impératifs contradictoires : rassurer Bruxelles et les agences de notation, tout en évitant une récession budgétaire.

Un tournant politique pour l’exécutif

Au-delà de l’urgence comptable, la déclaration d’Éric Lombard marque une inflexion politique. Emmanuel Macron, qui avait entamé son premier quinquennat sur un discours de « transformation » libérale, avait jusqu’ici évité un retour brutal de la rigueur. L’annonce des 40 milliards d’euros d’économies à trouver pour 2026 sonne comme la fin d’un cycle.

Elle contraint l’exécutif à rompre avec le récit d’un État stratège, capable de conjuguer investissement, soutien social et maîtrise des comptes. Ce virage pourrait s’avérer périlleux dans une opinion publique fatiguée par l’inflation, les réformes impopulaires et l’impression de déclassement.

À droite, Les Républicains réclament des coupes encore plus drastiques, accusant le gouvernement d’avoir « laissé filer la dépense publique ». À gauche, les critiques fusent contre une rigueur jugée idéologique, et dangereuse socialement. Le gouvernement, pris en étau, devra faire preuve de pédagogie, mais aussi de courage politique.

Enfin, cette séquence réactive un débat plus large sur le rôle de l’État dans l’économie, à l’heure où les paradigmes hérités des années 2010 vacillent. Entre impératif de réduction du déficit et exigences écologiques ou sociales, la France s’avance sur une ligne de crête.



La Grèce sort de son troisième et dernier plan de renflouement

Depuis près de huit ans, la Grèce connaissait une crise financière sans précédent. Ce 20 août est gravé dans l’Histoire : il sort de son troisième plan de renflouement financier.

Trois plans d’aide en huit ans

Cela faisait huit ans que la Grèce était empêtrée dans une situation financière on ne peut plus compliquée. Durant cette longue période de crise, le pays de Prokópis Pavlópoulos (ndlr : président de la République hellénique) a reçu près de 260 milliards d’euros d’aide pour tenter de se remettre à flot. Le dernier plan duquel la Grèce vient de sortir avait apporté une aide supplémentaire de 80 milliards d’euros.

« Au total, la Vouli, le Parlement grec, votera 450 réformes destinées à assainir les finances publiques et à moderniser l’économie. En moins de dix ans, les fonctionnaires perdent plus de 40 % de leur salaire, les retraités près de 50 % de leurs pensions. Des centaines de milliers de jeunes Grecs émigrent pour trouver du travail » , précise le journal le Parisien.

Pas tout a fait sorti de la panade ?

Dimanche, Yannis Stournaras, gouverneur de la banque centrale, a mis en garde « toute remise en cause des engagements qu’Athènes a pris auprès de ses créanciers« . « Si nous revenons sur ce que nous avons accepté, maintenant ou dans le futur, les marchés nous abandonneront et nous ne serons plus en mesure de refinancer dans des conditions viables les prêts arrivant à échéance« , avait-il alors déclaré.

Après l’Irlande en 2013, l’Espagne et le Portugal en 2014, Chypre en 2016, elle est le dernier des pays membres de l’Union européenne à sortir de la tutelle des mémorandums d’ajustement.

Taxe d’habitation, ISF : les réformes en place pour 2018

Il s’agissait de deux propositions importantes du programme du candidat Macron, lors de la campagne présidentielle : les réformes de l’ISF et de la taxe d’habitation.

Alors que le gouvernement semblait hésiter, en ce début d’été, lorsque fin juin Edouard Philippe et Bruno Lemaire tenaient des positions assez éloignées, il semblerait que le calendrier pour ces réformes se confirme.

Après le rapport de la cour des comptes extrêmement sévère avec le bilan de François Hollande et de ses gouvernements, accusés d’avoir caché des dérives budgétaires gargantuesques, le premier ministre avait annoncé un ralentissement dans la mise en place des mesures visant à réduire la fiscalité des français.

Avec ce nouvel objectif intenable : réduire le déficit de l’état tout en réduisant les impôts, le gouvernement semble avoir besoin de plus de temps que prévu.

Début juillet, lors d’une réunion avec d’autres membres de la république en marche, Edouard Philippe, le Premier ministre, a tenu a rassurer tout le monde en annonçant clairement la tenue de cette réforme pour l’année 2018.

« Ça passera par une maîtrise des dépenses et ça passera par la mise en œuvre, dès le vote de la loi de finances 2018, des engagements du président de la République, dans la cohérence, dans la durée », a-t-il déclaré.

Sarkozy veut baisser les impôts

L’ancien président de la république, aujourd’hui candidat aux primaires Les Républicains, Nicolas Sarkozy, a accordé un entretien au Figaro, dans lequel il s’est engagé à réduire les impôts en cas de réélection à la fonction suprême.

Cette entrevue, accordée aux journalistes du Figaro, a été publiée dans le quotidien, lundi 3 octobre. Nicolas Sarkozy commence par s’engager à faire passer le budget de la France sous la barre des 3% de déficit dès l’année 2019, puis à retrouver l’équilibre budgétaire pour l’année 2022.

Il précise qu’une fois qu’il aura mis en place une série de mesures visant à réduire les déficit et les impôts, il pourra négocier dans de meilleurs conditions avec nos partenaires européens.

« La négociation avec Bruxelles et nos partenaires européens sera le passage obligé pour tout nouveau gouvernement en 2017 », explique-t-il ainsi, avant de préciser :

« J’irai leur parler après avoir déposé en Conseil des ministres en juin 2017 les mesures qui permettront d’atteindre 100 milliards d’euros d’économies en cinq ans, et les 40 milliards d’euros de baisses d’impôts. Après, pas avant ».

L’homme politique souhaite aller très vite dans la mise en place des réformes, comme il l’a également décrit :

« À partir du moment où toutes les mesures d’économies auront été votées sous trois mois, et qu’elles s’accompagneront simultanément d’une baisse des impôts et d’une réforme du marché du travail qui répondront totalement au blocage français en matière de croissance, nous n’aurons aucune difficulté à ce que [les partenaires européens] acceptent que nous repassions sous la barre des 3% en 2019, pour renouer avec l’équilibre à la fin du quinquennat ».

Enfin, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à lancer une petite pique à François Hollande. « C’est la réalité des comptes que nous laissera François Hollande », s’est il inquiété…

 

Crédit photo : RomainSeaf, Flickr (Creative Common)

Un déficit moins profond que prévu

Mardi 6 septembre, l‘Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a rendu ses chiffres publics, concernant le déficit de la France, qui a été moins important que prévu en 2015.

En 2015, le déficit public de la France a donc été de 3,5% du PIB, alors que selon les estimations de l’organisme, effectuées au mois de mars, ce déficit aurait du atteindre 3,6%.

Une bonne nouvelle toute relative pour les équipes gouvernementales, alors que François Hollande s’était engagé lors de l’élection présidentielle à abaisser ce déficit à 3%, dès l’année 2013.

Une promesse après laquelle il court toujours…

 

 

 

Le déficit diminue mais la dette augmente

Selon les derniers chiffres de l’Insee, publiés vendredi 25 mars 2016, le déficit de la France connait un léger recul, mais la dette nationale continue à enfler.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) nous apprend donc que la France a connu, en 2015, une baisse du déficit ramené à 3,5% du produit intérieur brut (PIB), ce qui correspond à 0,3 point de moins que ce qui avait été prévu.

Cependant, l’étude de l’Insee montre que la dette continue, quant à elle, de progresser, atteignant fin 2015 95,7%, soit 2.097 milliards d’euros, contre 95% du PIB fin 2014.

Le ministre de l’Économie, Michel Sapin, s’est félicité de ces résultats mitigés dans un communiqué, où il a déclaré : « C’est notre sérieux budgétaire qui nous a permis d’atteindre ces bons résultats ».

 

 

 

Michel Sapin s’engage sur le déficit français

Invité à s’exprimer sur la station de radio Europe 1, le ministre des Finances, Michel Sapin, a annoncé que la France allait baisser son déficit au dessous de 3,8%.

La France s’est engagée auprès de l’Union Européenne de réduire son déficit au dessous de 3,8% du Produit intérieur brut (PIB) national.

Michel Sapin a donc estimé que non seulement le gouvernement allait tenir cet engagement, mais qu’il ferait mieux.

Il a toutefois refusé de donner un chiffre en expliquant : « Je ne connais pas [le déficit public] encore définitivement ».