La nouvelle stratégie tarifaire de Netflix

La plateforme de streaming a, contre toute attente, revu le coût de ses abonnements à la baisse dans plusieurs dizaines de pays, dont ses marchés moins porteurs. Un positionnement assurément tactique.

Netflix semble reculer afin de mieux sauter. Le leader mondial du streaming vient d’opérer un revirement pour le moins inattendu concernant le coût de ses abonnements. Ils ont en effet baissé dans la plupart des pays où la plateforme est présente.

Difficile d’en connaître le nombre exact, car la firme californienne bien que confirmant l’information, reste assez vague sur le sujet. Sans doute pour des raisons stratégiques. Mais le Wall Street Journal (WSJ) parle de plus de 30 pays concernés ; quand le cabinet britannique Ampere Analysis évoque lui, au-delà 100 destinations impliquées dans cette nouvelle grille.

Marchés à croissance

Une chose certaine en revanche est le profil des marchés concernés par cette baisse de prix. C’est-à-dire des pays à faible pouvoir d’achat et où Netflix tente encore de se positionner durablement dans un contexte de multiplicité des offres.

C’est le cas du Moyen-Orient avec le Yémen, la Jordanie, la Libye et l’Iran ; l’Amérique latine avec le Nicaragua, l’Équateur et le Venezuela ; l’Asie avec la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande et les Philippines. À ceux-là s’ajoutent certaines destinations d’Afrique dont le Kenya.

Exit les marchés assez mûrs de Netflix qui concernent les États-Unis, le Canada ou encore une grande partie de l’Europe à l’exception de la Croatie, de la Slovénie et de la Bulgarie.

Vieille recette

Autant de pays dont certains à l’instar du Venezuela (50%), ont bénéficié d’une réduction drastique du coût des abonnements. À tel point que des observateurs s’en sont étonnés. L’analyste des médias et du divertissement chez UBS Group AG, John Hodulik, a ainsi déclaré au WSJ qu’une telle baisse des prix va à l’encontre de la tendance du marché.

Celui-ci est caractérisé, ces derniers mois en l’occurrence, par une hausse des coûts. D’autant avec la fin de la période d’abondance qu’aura représenté la crise du Covid pour l’ensemble des acteurs de la tech. Et Netflix n’a pas été du reste à cet effet.

Mais la pionnière du service de la vidéo à la demande pourrait avoir décidé de ce nouveau plan tarifaire dans le cadre d’une stratégie déjà utilisée par le passé. Autrement dit, séduire dans un premier temps suffisamment d’abonnés avant de revoir les prix à la hausse.

Streaming : la stratégie illisible de Warner Bros. Discovery

La société née du mariage entre WarnerMedia et Discovery Inc. ferait machine arrière sur son projet de fusion des services de streaming des deux entités. La création d’au moins une troisième plateforme reste néanmoins dans les tuyaux.

Rétropédalage. Warner Bros. Discovery conserve finalement à la fois HBO Max et Discovery +. C’est du moins ce que croit savoir le Wall Street Journal (WSJ), auteur d’une information exclusive à ce sujet, le 8 février dernier.

Se fondant sur des sources proches du dossier, le quotidien américain spécialisé dans les informations économiques et financières affirme que les deux services de streaming ne devraient finalement plus fusionner, comme prévu dans le cadre du mariage entre leur maison-mère : WarnerMedia et Discovery Inc.

Les noces scellées en avril 2022 devaient notamment laisser place à la création dans les prochains mois d’une seule et même plateforme de vidéo à la demande nommée provisoirement Max.

Craintes du surcoût

Mais les plans ont manifestement changé, à en croire le WSJ qui évoque des considérations économiques comme raison. Warner Bros. Discovery craindrait en effet de perdre les quelque 20 millions d’abonnés de Discovery + en cas de fusion de cette dernière avec HBO Max. Une inquiétude justifiée par le coût relativement cher qu’il faudra débourser à Max.

Dans un contexte où l’abonnement mensuel à Discovery + est facturé entre cinq et sept dollars selon que vous laissez s’afficher de la publicité ou non, contre 10 à 16 dollars pour HBO Max, le choix s’avère a priori sans embarras pour l’utilisateur.

D’autant avec le prix de l’abonnement de Max censé voler plus haut que celui appliqué à HBO Max en ce moment. Le contexte socioéconomique marqué par l’inflation aurait par ailleurs incité Warner Bros. Discovery à renoncer à ce projet, toujours selon le WSJ.

L’impératif de réduction des coûts

Toutefois, les responsables de l’entreprise compteraient bien créer une nouvelle plateforme de streaming. Financée par la publicité, celle-ci devrait s’enrichir avec du contenu provenant à la fois de HBO Max et de Discovery + en majorité. Un projet qui n’exclut par le maintien de Discovery + comme service parallèle, en raison de sa compétitivité.

Cela pourrait s’avérer crucial pour l’ambition affichée de Warner Bros. Discovery de titiller le mastodonte Netflix et ses 230 millions d’abonnés à travers le monde. Reste qu’une telle initiative contredit quelque peu, le souhait du groupe de réduire les coûts au regard de la conjoncture économique difficile.

Tech : cette bulle Covid qui a très vite éclaté

Les géants de la tech licencient désormais en masse depuis après avoir profité de l’effet de levier de la crise du Covid pour recruter abondamment. Erreur de jugement ou excès d’optimisme ?

18 000 chez Amazon ; 12 000 chez Alphabet, la maison-mère de Google ; 11 000 chez Meta, le propriétaire de Facebook entre autres ; 10 000 chez Microsoft. Le point des licenciements dans des sociétés du secteur des nouvelles technologies s’allonge depuis quelques mois, au fil du temps. Avec chaque jour, son lot d’annonces dans ce sens.

Plus de 230 000 personnes impliquant 1274 entreprises très exactement ont ainsi perdu leur emploi de janvier 2022 à ce jour, selon Layoffs.fyi, site spécialisé dans le suivi des suppressions d’emplois du secteur de la tech à travers le monde. Plus de 75 000 de ce total concernent le seul mois de janvier 2023. Une preuve s’il en est, que cette tendance de coupes dans les effectifs risque de se poursuivre.

Conjoncture économique dégradante

Et pour cause, les facteurs qui la commandent restent d’actualité. Celle-ci est en effet marquée par un contexte économique morose avec une inflation galopante et la hausse des taux d’intérêt comme effet d’entraînement.

Ce tableau dégradant contraste avec celui de quelques mois plus tôt, dans la foulée de la pandémie du Covid-19. Profitant des retombées positives de la crise sanitaire sur leurs activités, les acteurs du web plus particulièrement ceux de la Silicon Valley, avaient embauché sans compter. Et parfois au prix de rudes batailles entre les mastodontes de la tech.

Amazon a ainsi grossi ses rangs de 728 000 personnes entre 2019 et 2021, selon un rapport du New York Times.

Quid du rebond ?

Entre-temps, le géant du commerce électronique est devenu la société avec le plus grand nombre de suppressions de postes du secteur technologique aux États-Unis.

« L’examen de cette année a été plus difficile compte tenu de l’économie incertaine et du fait que nous avons embauché rapidement au cours des dernières années« , indiquait le directeur général Andy Jassy, le 4 janvier dernier en guise de mea culpa. Une formule répétée à peu près dans les mêmes termes chez Meta, Microsoft et les autres.

De quoi se demander comment un secteur aussi prévoyant que celui de la tech à certains égards n’a-t-il pas pu anticiper cette période post-pandémie. La crise sanitaire si bouleversante soit-elle n’était quand pas appelée à durer indéfiniment.

À quand le rebond ?

Les enchères sont ouvertes pour Manchester United

Le club officiellement à la recherche de nouveaux investisseurs depuis novembre dernier, suscite déjà de l’intérêt. Une des parties intéressées vient de le confirmer.

Il s’appelle Sir Jim Ratcliffe et se trouve actuellement à la tête du groupe britannique Ineos, actif dans le secteur de la chimie. L’homme d’affaires de 70 ans a indiqué, le mardi 17 janvier, être officiellement en lice pour le rachat de Manchester United (Man Utd).

Le club de football de l’élite anglaise avait annoncé fin novembre, le lancement d’un « processus d’exploration des alternatives stratégiques afin d’en améliorer la croissance ». « Dans le cadre de ce processus, le conseil d’administration examinera toutes les alternatives stratégiques, y compris un nouvel investissement dans le club, une vente ou d’autres transactions impliquant la société« , pouvait-on notamment lire dans le communiqué.

Une information depuis enrichie par diverses sources médiatiques indiquant notamment que la fratrie Glazer propriétaire du club depuis la mort de leur père Malcolm en 2014, était enfin prêt à en céder le contrôle en cas d’offre alléchante.

Un amoureux de longue date

« Nous nous sommes officiellement engagés dans le processus », a confirmé un porte-parole de Ratcliffe au quotidien britannique Times, avant d’ajouter plus tard à la BBC qu’ils étaient en contact avec la banque d’affaires Raine Group diligentée par Man Utd pour s’occuper de la vente.

C’est la deuxième fois que le patron d’Ineos également propriétaire l’équipe française de Nice, du FC Lausanne en Suisse et du Racing Club Abidjan en Côte d’Ivoire, manifeste un intérêt pour Manchester United qu’il décrit comme son club de toujours. Il avait auparavant déclaré l’été dernier s’être buté contre le refus des Glazer de vendre leur propriété.

« S’il (le club) avait été à vendre, nous aurions probablement essayé », avait déclaré au Financial Times celui qui a précédemment échoué à acquérir Chelsea, le club londonien récemment racheté par un consortium américain.

De nombreuses offres attendues

Ce dernier avait été désigné vainqueur au milieu de plusieurs autres investisseurs, contre une enveloppe de 2,5 milliards de livres sterling. Manchester dont la dimension est bien au-delà de celle de Chelsea devrait être cédé, le cas échéant, pour bien plus. Les Glazer se gardent bien évidemment de donner un chiffre, mais des sources concordantes parlent de plus cinq milliards de livres.

Une somme qui ne devrait ni effrayer Ratcliffe dont la fortune personnelle est estimée à plus 15 milliards de dollars par Forbes, ni les nombreuses autres parties intéressées en provenance des États-Unis, du Moyen-Orient ou encore de l’Asie, à en croire les indiscrétions.

Jack Ma perd le contrôle de la fintech chinoise Ant Group

Le groupe de gestion financière basée à Hangzhou va procéder à une restructuration qui verra son fondateur et figure charismatique céder le contrôle. Le prix à payer pour se défaire de l’étreinte des autorités étatiques ?

Du mouvement à la tête d’Ant Group, du nom de cette société financière chinoise propriétaire de la plateforme de paiement électronique Alipay. Elle a annoncé le 7 janvier avoir décidé de procéder à une « nouvelle optimisation de sa gouvernance » à travers le changement de sa structure actionnariale.

Certains actionnaires dont principalement le fondateur Jack Ma et ancien patron du mastodonte du commerce en ligne Alibaba, filiale d’Ant Group, voient ainsi leur pouvoir au sein de l’entreprise considérablement diminuer.

Le milliardaire souvent présenté comme le « Steve Jobs chinois » ne devrait plus détenir que 6,2% des actions, contre 34% auparavant. Un niveau d’actionnariat qui s’éteindrait en réalité à 53,46 % en raison des participations de l’intéressé dans d’autres entités actionnaires.

Isolement accru

Cette restructuration annoncée avec force détails sur le site internet d’Ant Group, réduit drastiquement le pouvoir d’influence – sur le vote lors des Assemblées générales par exemple – de Jack Ma.

« Aucun actionnaire n’aura, seul ou conjointement avec un autre actionnaire, le pouvoir de contrôler le résultat des Assemblées générales. Aucun actionnaire n’aura le pouvoir de nommer la majorité du Conseil d’administration. Par conséquent, aucun actionnaire, seul ou conjointement avec d’autres parties, n’aura le contrôle d’Ant Group« , indique le groupe qui mettant en avant une volonté de transparence et diversification.

Reste que cette initiative que semble apprécier les marchés – le titre d’Alibaba a pris 9% à la place de Hong Kong – accroît un peu plus l’isolement de Jack Ma, devenu depuis 2020 un personnage indésirable aux yeux des autorités chinoises.

Décision de compromis ?

En cause, sa sortie au vitriol contre les régulateurs financiers du pays fin 2019. Il a depuis disparu des radars, alimentant les rumeurs en tout genre sur sa personne. L’opération d’entrée en bourse record d’Ant Group fut freinée. Alibaba a été frappé d’amende pour abus de position dominante. Et de nombreux autres géants technologiques du pays ont été victimes d’une répression féroce de la part de l’État.

Il semble toutefois que la tempête soit désormais passée pour Ant Group. En témoigne l’approbation le mois dernier par les régulateurs de son plan d’augmentation de 1,5 milliard de dollars pour son unité de crédit à la consommation. De quoi faciliter son influence auprès des consommateurs chinois. Dans ce contexte, la mise à l’écart de son fondateur pourrait représenter « un mal » pour « un bien ».

La justice française met Apple à l’amende

Le tribunal de commerce de Paris enjoint le constructeur d’iPhone à payer un million d’euros pour la politique de l’App Store, le magasin d’applications par défaut de ses smartphones, jugée anticoncurrentielle.

La justice française a ordonné lundi 19 décembre 2022, le paiement par Apple, d’une amende d’un million d’euros. Le tribunal de commerce de Paris, auteur de la décision, accuse la firme californienne d’avoir imposé des clauses commerciales abusives aux développeurs français d’applications dans le cadre de l’accès à l’App Store, le magasin d’applications mobiles de la marque à la pomme.

L’entreprise fait en effet obligation aux développeurs de respecter un certain nombre de règles strictes avant l’approbation de leurs applications. Une taxe de 30% est en outre prélevée par Apple sur chaque transaction financière réalisée via les applications figurant l’App Store. Les utilisateurs n’ont par ailleurs aucune autre alternative que celle d’utiliser l’App Store.

De nombreux griefs

Autant de prescriptions contestées par le ministère français de l’Économie à l’origine de la plainte. Cette dernière remontant à 2017 reprochait entre autres à Apple et son concurrent Google « d’imposer des tarifs aux start-ups françaises, de récupérer leurs données et de modifier unilatéralement les clauses contractuelles » qui les lient.

Des griefs partiellement retenus par le tribunal qui selon la décision transmise à l’AFP, ne trouve rien à redire des 30% de commissions prélevées par la firme de Cupertino.

Plus que le montant de l’amende – une goutte d’eau au regard des deux milliards de dollars de valorisation d’Apple –, c’est la symbolique de cette décision judiciaire qui accable l’entreprise dirigée par Tim Cook. Elle en rajoute à la pression autour d’elle concernant la politique de son magasin d’applications.

Un fléchissement inévitable

De nombreux groupes parmi lesquels Epic Nation ou encore Spotify pour n’en citer que ceux-là, s’en plaignent depuis plusieurs années. Mais Apple a toujours fait valoir que ses mesures étaient nécessaires afin de garantir la sécurité de l’écosystème.

Le géant américain devrait toutefois très prochainement fléchir sa position sur le sujet en respect des obligations imposées par la nouvelle loi européenne sur les marchés numériques, désignée sous le sigle DMA.

Entrée en vigueur depuis le 1er novembre 2022, cette législation exige d’Apple de permettre entre autres dans les six prochains mois l’installation de magasins d’applications alternatives à la sienne sur les appareils fonctionnant sous iOS, son système d’exploitation.

C’est d’ailleurs en raison de la DMA que le tribunal de commerce de Paris s’est limité à une simple amende dans sa décision contre l’entreprise.

Les administrateurs de Tesla sous les projecteurs depuis le rachat de Twitter par Musk

Elon Musk met le Conseil d’administration de Tesla dans l’embarras depuis sa prise de contrôle de Twitter auquel il semble désormais consacrer toute son énergie.

Elon Musk est un homme aux multiples casquettes. À ses titres de PDG de Tesla, de SpaceX et de Neuralink s’ajoute désormais celui de CEO de Twitter, plateforme de microblogging rachetée fin octobre pour la coquette somme de 44 milliards de dollars. Une responsabilité d’autant plus accrue que le multi-entrepreneur a limogé une grande partie des cadres supérieures de la boîte dès sa prise de fonction.

Depuis, Musk engagé dans un croisade pour dit-il, « sauver Twitter de la faillite », y presque toute son énergie, délaissant notamment Tesla, la firme de véhicules électriques pourtant à l’origine de sa fortune estimée à 189 milliards de dollars, selon Bloomberg.

Tesla en petite forme

C’est en tout cas ce que révèlent les premières semaines du chef d’entreprise à la tête du réseau social à l’oiseau bleu. Elon Musk a en effet fait venir des ingénieurs de Tesla pour travailler au sein de Twitter, dans le cadre de ses nombreuses réformes destinées à rentabiliser son investissement dans la plateforme, soutenue en partie qui plus est, par la dette.

Mais le plus notable reste ses prises de position sur le réseau social désormais exclusivement consacrées à ce dernier. Ainsi, pas un jour ne passe sans que Musk ne parle de Twitter à ses 120 millions d’abonnés. Tantôt pour vanter la flambée des activités sur la plateforme, tantôt pour tancer ses détracteurs accusés d’être réfractaires à la liberté d’expression.

Un contraste saisissant d’avec la situation quelques mois plus tôt, où les tweets du milliardaire concernaient presqu’exclusivement son entreprise constructrice de véhicules électriques.

Sujet de préoccupations

Cette inclinaison de Musk vers Twitter interroge de fait de nombreux observateurs. D’autant que Tesla voit le cours de ses actions chuter dans un contexte d’augmentation de l’inde boursier S&P 500. L’investissement d’Elon Musk ne le distrait-il pas de ses responsabilités au sein de Tesla ? Le cas échéant, pourquoi les administrateurs n’agissent-ils pas pour préserver l’intérêt de la firme ?

Cela semble peu probable à en croire le New York Times (NYT) qui décrit le Conseil d’administration de Tesla comme un club d’affidés de Musk. Le journal new-yorkais relève notamment que de nombreux membres sont soit amis avec le PDG, soit trop proches de sa famille pour l’interpeller.

Elon Musk en roue libre ?

L’avenir incertain de Salto

La plateforme de streaming française en difficulté, voit ses principaux actionnaires la lâcher. La fin d’un modèle voulu innovant, mais qui n’a pas survécu à la réalité.

Deux ans et puis s’en va ? L’audiovisuel français pourrait déjà dire adieu à un de ses acteurs récents. Salto, service de vidéo à la demande fondée en 2020 par France Télévisions, TF1 et M6, semble désormais vivre ces derniers jours. En tout cas sous sa forme actuelle, à en croire la presse tricolore.

La Lettre A indique notamment que TF1 et M6 ont décidé de se désengager. Une décision communiquée lors du Conseil de surveillance du groupe, organisé le 17 novembre dernier. Officiellement, aucun motif n’a été fourni pour expliquer ce double-futur retrait. Mais la raison de cette décision n’est pas un mystère pour tous ceux qui sont au fait de l’actualité autour de Salto.

Promesse non tenue

La plateforme de streaming est en effet une déception, marquée par des finances erratiques. Sa dirigeante Delphine Ernotte déclarait ainsi le mois dernier à l’Assemblée nationale, attendre toujours 45 millions d’euros dans le cadre du prochain budget de l’entreprise.

Parallèlement, la cote du groupe n’est pas haute auprès du public malgré sa mission de mettre en avant des contenus français. À preuve, le nombre d’abonnés se situerait encore à 800 000 environ, selon le Figaro et les Échos. Soit loin du million attendu depuis l’année écoulée.

Dans ces conditions, son lâchage annoncé par deux de ses trois principaux investisseurs n’est pas une surprise. D’autant que le secteur de la vidéo à la demande n’est pas dans un contexte favorable. En témoignent les déboires financiers du leader mondial Netflix, même si ces derniers résultats incitent à l’optimisme.

Cession ou liquidation

TF1 et M6 souhaitent limiter la casse, quid de France Télévisions ? Sa décision n’est pas encore connue, selon diverses sources. Mais la chaîne de l’audiovisuel public ne souhaite certainement pas continuer à financer le groupe à perte. Ce qui pose la question de son avenir.

Des sources interrogées par Le Monde et Libération à ce sujet font état de deux scénarios possibles : la cession de Salto à un prochain acheteur ou pire, sa liquidation pure et simple. Cette fin serait triste à n’en point douter pour le tant vanté « Netflix à la française » qui dispose tout de même d’un beau catalogue de contenus.

Reste à trouver à un repreneur suffisamment intéressé.

Twitter : 8 dollars par mois pour faire certifier son compte

Le réseau social fait désormais facturer ce service censé prouver l’authenticité d’un abonné. C’est la première grande mesure post-rachat de la plateforme désormais détenue par le milliardaire américain Elon Musk.

De la parole aux actes. Twitter a lancé samedi 5 novembre, la facturation du service d’authentification des comptes dénommé « Blue Check ». Les utilisateurs basés au Canada, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Australie et en Nouvelle-Zélande peuvent déjà y souscrire contre le paiement de 7,99 dollars par mois.

L’annonce a été faite en marge d’une nouvelle mise à jour de l’application sur App Store, le magasin dédié d’Apple. « Le pouvoir au peuple. « Votre compte recevra une coche bleue, au même titre que les célébrités, les entreprises et les politiciens que vous suivez déjà », pouvait-on lire à propos de cette démocratisation de l’authentification des comptes désormais incluse dans l’offre « Twitter Blue ».

D’autres nouveautés attendues

Il s’agit d’une version premium de Twitter permettant contre 4,99 dollars à ses abonnés d’accéder à des fonctionnalités indisponibles sur le Twitter classique, dont une barre de navigation personnalisable, la possibilité d’annuler l’envoi d’un tweet, un fil d’actualité épuré des annonces publicitaires entre autres.

Twitter indique à cet effet que les annonces publicitaires devront être prochainement réduites de moitié et leur qualité affinée pour les abonnés du nouveau Twitter Blue. La possibilité de publier de plus longue vidéo, une mise en avant des contenus des abonnés dans les discussions, les recherches, etc. sont également évoquées.

Objectif déclaré du réseau social ? Lutter contre les arnaques, les spams et autres bots sur la plateforme aux 237 millions d’utilisateurs actifs, à en croire remontant à fin avril.

Quel accueil de la part des abonnés ?

Mais le but feint de ce Twitter Blue nouvelle version permet à travers la certification des comptes à titre payant, à l’entreprise d’augmenter ses revenus. Une condition indispensable à la prospérité du groupe californien sous la gestion d’Elon Musk.

L’entrepreneur à succès est en effet engagé, depuis son rachat du réseau social contre 44 milliards de dollars, dans une quête effrénée de revenus. Car la société, huit fois déficitaire au cours des dix dernières années, doit désormais 13 milliards de dollars à des investisseurs au titre de son acquisition par Musk.

Il reste à voir quel accueil le public va réserver à cette authentification payante des comptes. Le service lancé en 2019 pour contrer le phénomène de l’usurpation d’identité sur le réseau social compterait à ce jour, environ 424 000 de comptes, selon le site spécialisé Statista.

KFC dans l’embarras face au cas Mbappé

La célèbre chaîne de restauration est tiraillée face au refus de l’attaquant des Bleus de s’associer à certaines marques en partenariat avec la Fédération française de football.

Il n’est pas clair à ce stade si KFC compte parmi les sponsors de la Fédération française de football (FFF) que Kylian Mbappé réprouve. Mais une chose est sûre : le sujet ne laisse guère indifférente la chaîne de restauration rapide.

Interrogé sur la question mardi 20 septembre 2022, le vice-président de l’antenne française du groupe Alain Beral et par ailleurs patron de la Ligue nationale de basket (LNB) a condamné l’attitude de l’attaquant du PSG.

Celui-ci est en effet engagé depuis de nombreux mois dans un bras de fer avec la FFF à propos de la gestion de ses droits à l’image par l’équipe de France. Il souhaite notamment faire renégocier les termes de la convention pour disposer d’un droit de regard sur la question.

« Caprice de jeunesse »

Mais la Fédération rechigne à accéder à sa demande, du moins pour l’instant. Le président Noël Le Graët évoquant l’imminence de la Coupe du monde pour justifier sa réticence. De quoi agacer Mbappé qui, après avoir boycotté une opération commerciale avec Coca-Cola entre autres en mars dernier, a récidivé en début de semaine.

Il a en effet refusé le lundi 19 septembre de prendre part à une séance photo prévue le lendemain. Une position ferme qui a semble-t-il, finalement fait plier la FFF. « La Fédération française de football s’engage à réviser, dans les plus brefs délais, la convention inhérente aux droits à l’image qui la lie à ses joueurs en sélection », pouvait-on dans un communiqué publié dans la soirée par Noël Le Graët et les siens.

KFC temporise

Cette saga ne semble pas être du goût d’Alain Beral. Le responsable de KFC France a ainsi regretté mardi l’attitude de Mbappé qualifiée de « caprice » en pleine « crise de jeunesse ». Il a ensuite menacé le joueur du PSG de poursuite si nécessaire afin de faire valoir les droits de son entreprise.

Reste que cette position ne fait apparemment pas l’unanimité au sein de KFC. Le groupe a donc remis en cause les propos de son vice-président ce mercredi via Reuters. « Ce sont des opinions personnelles, mais elles ne reflètent en aucun cas la position de l’entreprise », a-t-il indiqué, réaffirmant sa fierté à collaborer avec la FFF et ses joueurs, dont Kylian Mbappé.

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