Rupert Murdoch se retire de son empire médiatique

Le magnat des médias australo-américain propriétaire notamment de Fox News et du Wall Street Journal va prendre sa retraite en novembre prochain, laissant un de ses fils comme successeur.

Une page se tourne. Rupert Murdoch, patron de presse et l’un des entrepreneurs les plus influents du monde, quitte ses postes de président de Fox Corp et de News Corp, selon une annonce des deux groupes médiatiques, publiée jeudi 21 septembre.

L’homme d’affaires de 92 ans, né en Australie, mais dont le grand public identifie depuis comme un Américain à part entière, passera officiellement la main au terme de l’assemblée générale des actionnaires des deux entreprises mi-novembre afin d’en devenir le président honoraire.

Son fils Lachlan Murdoch, né de son deuxième mariage avec l’ancienne journaliste australo-écossaise, prendra notamment sa suite. Déjà à la tête de Fox Corp dont il coprésidait avec son père, cet homme de 52 ans, gagne ainsi en influence au sein de l’empire familial.

Moment charnière

Il hérite d’un groupe médiatique étendu sur deux continents (l’Amérique et l’Europe) notamment, mais dont l’influence a quelque peu pâli ces dernières années. Surtout aux États-Unis où la chaîne de télévision Fox News détenue par Fox Corp, est l’objet d’une attention particulière.

Réputée proche des conservateurs voire de l’extrême droite américaine, la chaîne basée à New York sort en effet d’une procédure en diffamation intentée contre elle par la société de gestion du matériel de vote Dominion Voting en marge de la présidentielle 2020.

En cause, l’amplification par ses canaux des allégations jamais prouvées de trucage du scrutin distillées au sein de l’opinion par l’ancien chef de l’État Donald Trump et ses partisans. La procédure judiciaire a vu Fox s’engager à payer 787,5 millions de dollars afin de régler le différend.

Un géant

Bien que cette ardoise soit salée, cette affaire est loin d’ébranler Murdoch dont les groupes de presse ont connu bien des revers depuis leur création il y a plus de 70 ans pour les plus vieux.

Une telle durabilité en dit long sur le personnage de Rupert Murdoch parfois critiqué, parfois félicité, mais toujours reconnu comme étant une des figures les plus importantes de l’univers médiatique mondial.

C’est un des géants qui, à l’image de John Malone Liberty Media, Liberty Global, du fondateur de CNN Ted Turner ou encore Sumner Redstone de CBS, dont les empreintes ont indéniablement contribué à façonner l’ère des médias modernes.

France : La Tribune Dimanche pour concurrencer le Journal du Dimanche

Un nouveau journal baptisé Tribune Dimanche devrait prochainement voir le jour sur le territoire français, dans un contexte de défiance envers le Journal du Dimanche dont le nouveau directeur de la rédaction est fortement décrié.

La presse du dimanche s’agrandit en France. La Tribune Dimanche devrait paraître pour la première fois en kiosque le 8 octobre prochain, selon l’annonce de l’un de ses géniteurs Jean-Christophe Tortora.

Ce dernier est connu comme le président du groupe La Tribune, dont le journal éponyme créé en 1985 est spécialisé dans l’information économique et financière. Mais contrairement à La Tribune, le nouveau journal destiné comme son nom l’indique à une parution dominicale, sera généraliste.

« Ce sera plus de culture, du décryptage sur les grands enjeux de société, de la politique, des débats, des entretiens, des sujets qui touchent les Français comme l’écologie et l’éducation », a déclaré Jean-Christophe Tortora dans un entretien à RTL.

Projet ambitieux

Ce projet de média ne devrait pas manquer pas d’ambition au regard du promoteur. Il s’agit du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé, dirigeant du groupe CMA CGM et l’un des leaders mondiaux du transport et de la logistique.

L’homme de 53 ans a en effet racheté plusieurs titres de presse tricolore ces derniers mois. C’est le cas de La Provence, du Corse Matin ou encore du groupe M6. Il vient par ailleurs d’ajouter La Tribune à cette liste.

« C’est un investissement sur du moyen et long terme », indique Jean Christophe Tortora toujours au micro de RTL. Il a par ailleurs précisé cette fois dans les colonnes du Figaro, que le projet faisait l’objet de réflexion avec Rodolphe Saadé depuis février.

Contexte favorable ?

Cette dernière précision est destinée à couper court aux rumeurs mettant d’ores et déjà en concurrence La Tribune Dimanche avec le Journal du Dimanche (JDD). Propriété du groupe Lagardère désormais détenu par Vincent Bolloré, cet hebdomadaire traverse depuis quelque temps, une profonde crise existentielle.

Des dizaines de journalistes ont en effet quitté la rédaction ces dernières semaines en marge d’une fronde destinée à protester contre le changement de direction. Geoffroy Lejeune nommé pour diriger la rédaction après son passage au magazine Valeurs actuelles fait l’objet de défiance pour sa ligne éditoriale réputée marquée à l’extrême droite.

Cette situation représente donc une opportunité pour La Tribune Dimanche dont le tirage inaugural est prévu pour 120.000 exemplaires. Même si ses responsables se défendent de tout opportunisme.

Apple : des revenus du troisième trimestre boostés par les offres de services

La marque à la pomme peut compter sur sa gamme de services pour contrebalancer les ventes d’iPhone globalement à la baisse dans le cadre de la période d’avril à fin juin.

Alors qu’Apple prépare activement sa prochaine la Keynote – nom donné à la traditionnelle grande conférence d’annonce de nouveaux produits de la marque – prévue en septembre, l’entreprise a dévoilé ses derniers résultats financiers, jeudi 3 août 2023.

Couvrant la période d’avril à juin, ils représentent l’état des finances du groupe lors du troisième trimestre de l’exercice en cours. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les chiffres apparaissent bien contrastés.

La différence de situation entre les performances financières de l’iPhone, produit phare de la firme de Cupertino, et celles des offres de services en est une illustration.

Revenus record

Aucun détail n’a été annoncé concernant les revenus provenant des services (Apple Store, Apple Music, AppleCare Plus et iCloud notamment), mais les chiffres sont manifestement au vert. En témoigne l’enthousiasme du PDG Tim Cook sur le sujet.

« Nous sommes heureux d’annoncer que nous avons enregistré un record de revenus dans les services au cours du trimestre de juin, grâce à plus d’un milliard d’abonnements payants« , a déclaré le dirigeant dans un communiqué disponible sur le site internet de la société.

Ce résultat se révèle être d’un grand support pour Apple dont le chiffre d’affaires a quelque peu chuté d’une année sur l’autre. 83 milliards de dollars il y a 12 mois, il est en effet passé à 81,8 milliards de dollars actuellement. La conséquence, selon Tim Cook, d’une « industrie des smartphones difficile aux États-Unis ».

Stratégie de secours

Le contexte est d’autant plus préjudiciable pour Apple que les ventes des iPhones marquent un ralentissement, avec 2,4% de revenus en moins au cours du trimestre. La même tendance est notée pour les Mac et les iPad, respectivement vendus à 7,3% et 19,8% en moins.

Alors que l’entreprise californienne travaille depuis quelques années à diversifier ses sources de revenus, la bonne santé financière de ses offres de services marque une certaine réussite dans cette approche.

D’autant plus qu’il reste difficile de prédire jusqu’à l’iPhone continuera à soutenir la croissance du groupe. En attendant un effondrement des ventes sur la durée, les nouveaux modèles – iPhone 15 et compagnie – devraient être dévoilés en septembre prochain à des coûts annoncés comme plus chers que les précédents.

C’est bientôt fini entre Goldman Sachs et Apple

La banque d’investissement américain voudrait se décharger de la gestion de l’Apple Card. De quoi remettre en cause l’opportunité d’un partenariat tant vanté à l’origine.

Quatre ans et puis s’en va ? À en croire le Wall Street Journal (WSJ), Goldman Sachs (GS) envisage de mettre un terme à sa relation d’affaires avec Apple, à travers l’Apple Card.

Lancée en août 2019, cette carte de crédit sert notamment aux utilisateurs américains du service de paiement mobile Apple Pay à effectuer des transactions via l’iPhone ou encore l’Apple Watch.

En tant que banque d’investissement, Goldman Sachs s’y était portée garante avec un certain nombre d’avantages. C’est le cas par exemple de la possibilité de s’acheter un iPhone à travers un financement de 24 mois sans taux d’intérêt.

Partenariat déséquilibré ?

Cette opportunité dévoilée quelques semaines seulement après le lancement de l’Apple Card avait fait dire au patron de la firme de Cupertino qu’il s’agit du « lancement le plus réussi d’une carte de crédit aux États-Unis ».

Cela semble loin de la réalité finalement. Puisque le WSJ croit savoir que GS n’en veut plus de ce partenariat, depuis plusieurs mois maintenant. Ce qui conduit à d’intenses négociations toujours en cours d’ailleurs, révèle le journal, citant des sources proches du dossier.

Ces dernières évoquent comme raison le souhait exprimé à la fin de l’année dernière par Goldman « de réduire son activité grand public ». Mais la raison de ce divorce annoncé va peut-être bien au-delà d’une ambition de recentrage. D’autant que l’histoire de l’Apple Card n’a pas hésité un long fleuve tranquille.

American Express au secours

Les lignes de crédit accordées par GS à travers la carte avait en effet fait l’objet d’accusations de discriminations en novembre 2019. Les prêts sans d’intérêt ont également contribué à plomber les finances de la banque déficitaire d’un milliard de dollars entre 2020-2022, selon ses responsables.

Quoi qu’il en soit, le Wall Street Journal indique qu’Apple est au courant de la décision de Goldman de rompre leur partenariat. Celle-ci serait d’ailleurs en négociations avec American Express afin de lui refiler la patate chaude. Le WSJ précise toutefois qu’il est difficile de savoir à quel moment tout cela aboutira.

En ce sens, les termes du nouvel accord potentiel restent inconnus. Il en est de même du sort des utilisateurs actuels de l’Apple Card. En attendant une annonce officielle de la part des deux parties.

Foxconn s’installe en Inde pour les besoins d’Apple

L’industriel taïwanais connu notamment comme le principal assembleur des iPhone va délocaliser une partie de ses services en Inde. Avec à la clé, la conclusion d’un contrat afin d’y concevoir les AirPods.

Entre Foxconn et Apple, les choses semblent plus que jamais au beau fixe. Le groupe industriel taïwanais spécialisé dans la fabrication de produits électroniques et à l’origine de l’assemblage d’environ 70% des iPhone va désormais concevoir les écouteurs sans fil de la marque à la pomme baptisés AirPods.

L’information provient de Reuters ce jeudi 16 mars, qui cite des sources proches du dossier. Aucun chiffre n’a pour l’instant été dévoilé quant à la quantité de la production ni à ses implications financières pour chacune des parties concernées.

Mais des détails émergent à propos du financement à consentir par Foxconn dans le cadre de cette commande, une première pour le groupe basé dans la ville chinoise de Shenzhen. Les considérations logistiques ont également filtré.

Cap sur l’Inde

Selon Reuters, Foxconn a en effet dû satisfaire à la demande d’Apple d’organiser la production des AirPods non pas en Chine comme c’est le cas des iPhone, mais en Inde. Conséquence, l’entreprise prévoit d’investir 200 millions d’euros dans le cadre de la construction d’une usine à cet effet sur le territoire indien. Précisément dans l’État de Telangana.

Cette unité de fabrication prévue pour voir le jour avant le terme de l’année prochaine, s’inscrit dans la stratégie de Foxconn et d’Apple de délocalisation progressive de leurs intérêts de la Chine. En cause, les problèmes inhérents au fait de dépendre d’un pays autant au cœur des tensions géopolitiques que l’Empire du Milieu pour ses activités commerciales.

À cela s’ajoute la nature du régime de Pékin réputé pour ses décisions très peu communes. À l’image de la politique zéro Covid préjudiciable pour de nombreuses entreprises basées sur place.

Des inconnus

Ce sont autant de considérations qui poussent Apple et Foxconn à explorer d’autres horizons pour leurs investissements commerciaux. L’Inde semble donc bénéficier de leurs faveurs, à l’aune de cette production d’AirPods envisagée.

La commande remportée par la firme taïwanaise soulève toutefois quelques interrogations. Celle de la relation d’affaires entre Apple et les fabricants historiques de ses écouteurs sans fil, dont le groupe chinois Luxshare entre autres.

Quoi qu’il en soit, la perspective de voir Foxconn concevoir prochainement les AirPods a réjoui les marchés, qui ont connu des hausses relatives à l’annonce de la nouvelle.

La nouvelle stratégie tarifaire de Netflix

La plateforme de streaming a, contre toute attente, revu le coût de ses abonnements à la baisse dans plusieurs dizaines de pays, dont ses marchés moins porteurs. Un positionnement assurément tactique.

Netflix semble reculer afin de mieux sauter. Le leader mondial du streaming vient d’opérer un revirement pour le moins inattendu concernant le coût de ses abonnements. Ils ont en effet baissé dans la plupart des pays où la plateforme est présente.

Difficile d’en connaître le nombre exact, car la firme californienne bien que confirmant l’information, reste assez vague sur le sujet. Sans doute pour des raisons stratégiques. Mais le Wall Street Journal (WSJ) parle de plus de 30 pays concernés ; quand le cabinet britannique Ampere Analysis évoque lui, au-delà 100 destinations impliquées dans cette nouvelle grille.

Marchés à croissance

Une chose certaine en revanche est le profil des marchés concernés par cette baisse de prix. C’est-à-dire des pays à faible pouvoir d’achat et où Netflix tente encore de se positionner durablement dans un contexte de multiplicité des offres.

C’est le cas du Moyen-Orient avec le Yémen, la Jordanie, la Libye et l’Iran ; l’Amérique latine avec le Nicaragua, l’Équateur et le Venezuela ; l’Asie avec la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande et les Philippines. À ceux-là s’ajoutent certaines destinations d’Afrique dont le Kenya.

Exit les marchés assez mûrs de Netflix qui concernent les États-Unis, le Canada ou encore une grande partie de l’Europe à l’exception de la Croatie, de la Slovénie et de la Bulgarie.

Vieille recette

Autant de pays dont certains à l’instar du Venezuela (50%), ont bénéficié d’une réduction drastique du coût des abonnements. À tel point que des observateurs s’en sont étonnés. L’analyste des médias et du divertissement chez UBS Group AG, John Hodulik, a ainsi déclaré au WSJ qu’une telle baisse des prix va à l’encontre de la tendance du marché.

Celui-ci est caractérisé, ces derniers mois en l’occurrence, par une hausse des coûts. D’autant avec la fin de la période d’abondance qu’aura représenté la crise du Covid pour l’ensemble des acteurs de la tech. Et Netflix n’a pas été du reste à cet effet.

Mais la pionnière du service de la vidéo à la demande pourrait avoir décidé de ce nouveau plan tarifaire dans le cadre d’une stratégie déjà utilisée par le passé. Autrement dit, séduire dans un premier temps suffisamment d’abonnés avant de revoir les prix à la hausse.

Streaming : la stratégie illisible de Warner Bros. Discovery

La société née du mariage entre WarnerMedia et Discovery Inc. ferait machine arrière sur son projet de fusion des services de streaming des deux entités. La création d’au moins une troisième plateforme reste néanmoins dans les tuyaux.

Rétropédalage. Warner Bros. Discovery conserve finalement à la fois HBO Max et Discovery +. C’est du moins ce que croit savoir le Wall Street Journal (WSJ), auteur d’une information exclusive à ce sujet, le 8 février dernier.

Se fondant sur des sources proches du dossier, le quotidien américain spécialisé dans les informations économiques et financières affirme que les deux services de streaming ne devraient finalement plus fusionner, comme prévu dans le cadre du mariage entre leur maison-mère : WarnerMedia et Discovery Inc.

Les noces scellées en avril 2022 devaient notamment laisser place à la création dans les prochains mois d’une seule et même plateforme de vidéo à la demande nommée provisoirement Max.

Craintes du surcoût

Mais les plans ont manifestement changé, à en croire le WSJ qui évoque des considérations économiques comme raison. Warner Bros. Discovery craindrait en effet de perdre les quelque 20 millions d’abonnés de Discovery + en cas de fusion de cette dernière avec HBO Max. Une inquiétude justifiée par le coût relativement cher qu’il faudra débourser à Max.

Dans un contexte où l’abonnement mensuel à Discovery + est facturé entre cinq et sept dollars selon que vous laissez s’afficher de la publicité ou non, contre 10 à 16 dollars pour HBO Max, le choix s’avère a priori sans embarras pour l’utilisateur.

D’autant avec le prix de l’abonnement de Max censé voler plus haut que celui appliqué à HBO Max en ce moment. Le contexte socioéconomique marqué par l’inflation aurait par ailleurs incité Warner Bros. Discovery à renoncer à ce projet, toujours selon le WSJ.

L’impératif de réduction des coûts

Toutefois, les responsables de l’entreprise compteraient bien créer une nouvelle plateforme de streaming. Financée par la publicité, celle-ci devrait s’enrichir avec du contenu provenant à la fois de HBO Max et de Discovery + en majorité. Un projet qui n’exclut par le maintien de Discovery + comme service parallèle, en raison de sa compétitivité.

Cela pourrait s’avérer crucial pour l’ambition affichée de Warner Bros. Discovery de titiller le mastodonte Netflix et ses 230 millions d’abonnés à travers le monde. Reste qu’une telle initiative contredit quelque peu, le souhait du groupe de réduire les coûts au regard de la conjoncture économique difficile.

Tech : cette bulle Covid qui a très vite éclaté

Les géants de la tech licencient désormais en masse depuis après avoir profité de l’effet de levier de la crise du Covid pour recruter abondamment. Erreur de jugement ou excès d’optimisme ?

18 000 chez Amazon ; 12 000 chez Alphabet, la maison-mère de Google ; 11 000 chez Meta, le propriétaire de Facebook entre autres ; 10 000 chez Microsoft. Le point des licenciements dans des sociétés du secteur des nouvelles technologies s’allonge depuis quelques mois, au fil du temps. Avec chaque jour, son lot d’annonces dans ce sens.

Plus de 230 000 personnes impliquant 1274 entreprises très exactement ont ainsi perdu leur emploi de janvier 2022 à ce jour, selon Layoffs.fyi, site spécialisé dans le suivi des suppressions d’emplois du secteur de la tech à travers le monde. Plus de 75 000 de ce total concernent le seul mois de janvier 2023. Une preuve s’il en est, que cette tendance de coupes dans les effectifs risque de se poursuivre.

Conjoncture économique dégradante

Et pour cause, les facteurs qui la commandent restent d’actualité. Celle-ci est en effet marquée par un contexte économique morose avec une inflation galopante et la hausse des taux d’intérêt comme effet d’entraînement.

Ce tableau dégradant contraste avec celui de quelques mois plus tôt, dans la foulée de la pandémie du Covid-19. Profitant des retombées positives de la crise sanitaire sur leurs activités, les acteurs du web plus particulièrement ceux de la Silicon Valley, avaient embauché sans compter. Et parfois au prix de rudes batailles entre les mastodontes de la tech.

Amazon a ainsi grossi ses rangs de 728 000 personnes entre 2019 et 2021, selon un rapport du New York Times.

Quid du rebond ?

Entre-temps, le géant du commerce électronique est devenu la société avec le plus grand nombre de suppressions de postes du secteur technologique aux États-Unis.

« L’examen de cette année a été plus difficile compte tenu de l’économie incertaine et du fait que nous avons embauché rapidement au cours des dernières années« , indiquait le directeur général Andy Jassy, le 4 janvier dernier en guise de mea culpa. Une formule répétée à peu près dans les mêmes termes chez Meta, Microsoft et les autres.

De quoi se demander comment un secteur aussi prévoyant que celui de la tech à certains égards n’a-t-il pas pu anticiper cette période post-pandémie. La crise sanitaire si bouleversante soit-elle n’était quand pas appelée à durer indéfiniment.

À quand le rebond ?

Les enchères sont ouvertes pour Manchester United

Le club officiellement à la recherche de nouveaux investisseurs depuis novembre dernier, suscite déjà de l’intérêt. Une des parties intéressées vient de le confirmer.

Il s’appelle Sir Jim Ratcliffe et se trouve actuellement à la tête du groupe britannique Ineos, actif dans le secteur de la chimie. L’homme d’affaires de 70 ans a indiqué, le mardi 17 janvier, être officiellement en lice pour le rachat de Manchester United (Man Utd).

Le club de football de l’élite anglaise avait annoncé fin novembre, le lancement d’un « processus d’exploration des alternatives stratégiques afin d’en améliorer la croissance ». « Dans le cadre de ce processus, le conseil d’administration examinera toutes les alternatives stratégiques, y compris un nouvel investissement dans le club, une vente ou d’autres transactions impliquant la société« , pouvait-on notamment lire dans le communiqué.

Une information depuis enrichie par diverses sources médiatiques indiquant notamment que la fratrie Glazer propriétaire du club depuis la mort de leur père Malcolm en 2014, était enfin prêt à en céder le contrôle en cas d’offre alléchante.

Un amoureux de longue date

« Nous nous sommes officiellement engagés dans le processus », a confirmé un porte-parole de Ratcliffe au quotidien britannique Times, avant d’ajouter plus tard à la BBC qu’ils étaient en contact avec la banque d’affaires Raine Group diligentée par Man Utd pour s’occuper de la vente.

C’est la deuxième fois que le patron d’Ineos également propriétaire l’équipe française de Nice, du FC Lausanne en Suisse et du Racing Club Abidjan en Côte d’Ivoire, manifeste un intérêt pour Manchester United qu’il décrit comme son club de toujours. Il avait auparavant déclaré l’été dernier s’être buté contre le refus des Glazer de vendre leur propriété.

« S’il (le club) avait été à vendre, nous aurions probablement essayé », avait déclaré au Financial Times celui qui a précédemment échoué à acquérir Chelsea, le club londonien récemment racheté par un consortium américain.

De nombreuses offres attendues

Ce dernier avait été désigné vainqueur au milieu de plusieurs autres investisseurs, contre une enveloppe de 2,5 milliards de livres sterling. Manchester dont la dimension est bien au-delà de celle de Chelsea devrait être cédé, le cas échéant, pour bien plus. Les Glazer se gardent bien évidemment de donner un chiffre, mais des sources concordantes parlent de plus cinq milliards de livres.

Une somme qui ne devrait ni effrayer Ratcliffe dont la fortune personnelle est estimée à plus 15 milliards de dollars par Forbes, ni les nombreuses autres parties intéressées en provenance des États-Unis, du Moyen-Orient ou encore de l’Asie, à en croire les indiscrétions.

Jack Ma perd le contrôle de la fintech chinoise Ant Group

Le groupe de gestion financière basée à Hangzhou va procéder à une restructuration qui verra son fondateur et figure charismatique céder le contrôle. Le prix à payer pour se défaire de l’étreinte des autorités étatiques ?

Du mouvement à la tête d’Ant Group, du nom de cette société financière chinoise propriétaire de la plateforme de paiement électronique Alipay. Elle a annoncé le 7 janvier avoir décidé de procéder à une « nouvelle optimisation de sa gouvernance » à travers le changement de sa structure actionnariale.

Certains actionnaires dont principalement le fondateur Jack Ma et ancien patron du mastodonte du commerce en ligne Alibaba, filiale d’Ant Group, voient ainsi leur pouvoir au sein de l’entreprise considérablement diminuer.

Le milliardaire souvent présenté comme le « Steve Jobs chinois » ne devrait plus détenir que 6,2% des actions, contre 34% auparavant. Un niveau d’actionnariat qui s’éteindrait en réalité à 53,46 % en raison des participations de l’intéressé dans d’autres entités actionnaires.

Isolement accru

Cette restructuration annoncée avec force détails sur le site internet d’Ant Group, réduit drastiquement le pouvoir d’influence – sur le vote lors des Assemblées générales par exemple – de Jack Ma.

« Aucun actionnaire n’aura, seul ou conjointement avec un autre actionnaire, le pouvoir de contrôler le résultat des Assemblées générales. Aucun actionnaire n’aura le pouvoir de nommer la majorité du Conseil d’administration. Par conséquent, aucun actionnaire, seul ou conjointement avec d’autres parties, n’aura le contrôle d’Ant Group« , indique le groupe qui mettant en avant une volonté de transparence et diversification.

Reste que cette initiative que semble apprécier les marchés – le titre d’Alibaba a pris 9% à la place de Hong Kong – accroît un peu plus l’isolement de Jack Ma, devenu depuis 2020 un personnage indésirable aux yeux des autorités chinoises.

Décision de compromis ?

En cause, sa sortie au vitriol contre les régulateurs financiers du pays fin 2019. Il a depuis disparu des radars, alimentant les rumeurs en tout genre sur sa personne. L’opération d’entrée en bourse record d’Ant Group fut freinée. Alibaba a été frappé d’amende pour abus de position dominante. Et de nombreux autres géants technologiques du pays ont été victimes d’une répression féroce de la part de l’État.

Il semble toutefois que la tempête soit désormais passée pour Ant Group. En témoigne l’approbation le mois dernier par les régulateurs de son plan d’augmentation de 1,5 milliard de dollars pour son unité de crédit à la consommation. De quoi faciliter son influence auprès des consommateurs chinois. Dans ce contexte, la mise à l’écart de son fondateur pourrait représenter « un mal » pour « un bien ».

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