Vivendi veux scinder ses activités en plusieurs entités

Vivendi.

Vivendi annonce étudier un projet de scission de ses activités en plusieurs entités cotées, regroupées autour de Canal+, Havas et d’une société d’investissement intégrant notamment Lagardère. Cette nouvelle configuration devrait permettre une meilleure valorisation de la multinationale.

Vivendi, géant français des médias et de l’édition, a annoncé mercredi qu’il étudie un projet de scission de ses activités en plusieurs entités cotées en Bourse. L’objectif est de rehausser la valorisation du conglomérat.

Vivendi veut libérer pleinement son potentiel de développement

Désormais, les activités de Vivendi devraient être structurées autour de plusieurs entités autonomes, notamment Canal+, Havas et une société d’investissement incluant sa participation majoritaire dans le groupe Lagardère. La multinationale espère ainsi libérer pleinement le potentiel de développement de l’ensemble de ses activités.

Elle souhaite aussi profiter du contexte international marqué par de nombreuses opportunités d’investissement. En outre, Vivendi veut remonter du cash aux actionnaires. Cela pourrait se faire de deux manières. Soit en distribuant des titres Havas et Groupe Canal+ via un dividende en nature. Soit en opérant une fusion dilutive avec un concurrent, par exemple Havas avec Interpublic, Omnicom ou WPP.

Douze à dix-huit mois pour analyser le projet de scission

Tout ceci devrait contribuer à une meilleure valorisation des actifs de Vivendi. Aujourd’hui, la capitalisation du groupe dépasse à peine les 9 milliards d’euros. Mais il faudrait patienter avant d’entrevoir quoi que ce soit. En effet, l’analyse du projet de scission pourrait prendre douze à dix-huit mois, le temps d’évaluer les conséquences fiscales des différentes opérations envisagées. Le directoire de Vivendi a promis de faire un point sur l’avancement de l’étude du projet et de sa faisabilité en temps voulu.

Vivendi au eu de bons résultats financiers au troisième trimestre

La scission des activités n’est pas motivée par des difficultés financières. En effet, le conglomérat de Vincent Bolloré se porte plutôt bien au niveau finance grâce au dynamisme de Canal+ et d’Havas. Ceux deux entreprises sont dans le vert. Elles ont affiché respectivement 1,5 milliard d’euros et 686 millions d’euros de chiffres d’affaires au troisième trimestre. Canal+ constitue ainsi le fer de lance de Vivendi.

Finalisation de l’OPA lancée sur le groupe Lagardère

La chaîne cryptée compte 25 millions d’abonnés dans près de 50 pays. Elle a récemment absorbé certaines sociétés et pris des participations stratégiques dans d’autres. Point rassasiée, Canal+ envisage de saisir d’autres opportunités de consolidation à l’échelle internationale. De son côté, Havas, agence de conseil en communication, a également mené des acquisitions ciblées au cours des deux dernières années.

Notons que l’annonce du projet de scission de Vivendi intervient moins d’un mois après la finalisation de l’OPA lancée sur le groupe Lagardère. Avec cette méga-acquisition, la multinationale change de dimension. Elle compte dorénavant plus de 66.000 salariés, contre 38.000 jusqu’alors. Son chiffre d’affaires devrait progresser de 72% à 16,5 milliards d’euros, sur une base comparable à celle de 2022.

JDD : la rédaction en grève depuis près d’un mois

Logo du JDD

Les journalistes du Journal du dimanche (JDD) ont organisé un rassemblement mercredi près du Palais-Bourbon pour interpeller les députés sur leur situation. Depuis près d’un mois, ils protestent contre la nomination de Geoffroy Lejeune comme directeur de la rédaction.

Mercredi, les journalistes du Journal du dimanche (JDD) ont manifesté à la station de métro Invalide, à proximité de l’Assemblée nationale, pour interpeller les députés sur le sort de leur média. Depuis le 22 juin dernier, ils protestent contre la nomination de Geoffroy Lejeune comme directeur de la rédaction. Ils craignent que son arrivée provoque un changement radical de la ligne rédactionnelle.

Un très proche d’Éric Zemmour

En effet, Geoffroy Lejeune a dirigé pendant sept ans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles. Il s’est également affiché aux côtés d’Éric Zemmour, lors de la campagne présidentielle de 2022. Depuis plusieurs semaines, les grévistes et le propriétaire du JDD (Lagardère) discutent pour débloquer la situation. Mais les journalistes restent inflexibles. Ils maintiennent leurs deux revendications. A savoir renoncer à la nomination de M. Lejeune et offrir à la rédaction des garanties d’indépendance juridique et éditoriale.

Vers un record de durée de grève dans les médias

Face au blocage des disscussions, la rédaction du Journal du dimanche (JDD) a reconduit, samedi 15 juillet, sa grève pour une semaine supplémentaire. Les journalistes ont voté à 96 % (94 pour, 4 contre, 8 blancs et nuls) pour la poursuite de leur action. Celle-ci dépassera samedi, les 31 jours de grève de la rédaction d’iTélé en 2016, en réaction au rachat du groupe par Vincent Bolloré.

Un crève-cœur, mais déterminés à poursuivre le combat

La société des journalistes (SdJ) a confié dans un communiqué que l’empêchement de la publication des éditions depuis près de quatre semaines constitue pour les salariés et collaborateurs du journal « un crève-cœur ». Mais elle affirme que cela n’entame pas leur détermination pour défendre les valeurs du média. Les grévistes restent également soudés face au risque financier. En effet, ils ne devraient pas percevoir leur paie ce mois-ci, mais pourront compter sur leur caisse de grève, dont le montant s’élèverait à 70.000 euros.

Une proposition de loi pour protéger la liberté éditoriale

Invités mercredi à la manifestation, les députés ont apporté leur soutien aux journalistes du JDD. Ils ont évoqué une proposition de loi transpartisane déposée le même jour au Palais-Bourbon et visant à protéger la liberté éditoriale des médias sollicitant des aides de l’Etat. Les parlementaires jugent le texte d’autant pertinent que les atteintes à l’indépendance des médias se multiplient ces dernières années. Il y a une semaine, le sénateur PS David Assouline avait également déposé une proposition de loi destinée à garantir l’indépendance des rédactions.

Ouverture d’un guichet de départ par Lagardère

Fondé en 1948, le JDD est l’unique hebdomadaire national dominical d’informations générales en France. Il fait partie de Lagardère News, une filiale de Lagardère. En octobre au plus tard, il doit passer dans le giron de Vivendi, le groupe du milliardaire Vincent Bolloré qui a effectué une offre publique d’achat (OPA) sur le propriétaire du JDD. Malgré la grève des journalistes, les dirigeants de Lagardère maintiennent la nomination de M. Lejeune, qu’on dit imposé par Vincent Bolloré en personne. Ils ont prévu l’ouverture d’un guichet de départ accompagné d’un un accord financier pour les contestataires.

Vivendi : KKR et Tencent spéculent sur la reprise d’Universal Music

Vivendi, qui a réalisé la plus forte hausse du CAC 40 ce vendredi étudierait des offres pour Universal Music avec KKR, le groupe américain spécialisé dans le rachat d’entreprises, et le chinois Tencent Music Entertainment. Ces offres rivales iraient jusqu’à 50% du capital d’Universal Music Group, mais KKR et Tencent ne sont pas les seuls sur ce coup.

Vivendi grimpe de 5,17%, à 25,65 euros ce vendredi

Le groupe américain KKR, spécialisé dans le rachat d’entreprises, et le chinois Tencent Music Entertainment étudient des offres rivales pour le rachat du capital d’Unvisersal Music Group, propriété de la maison Vivendi. L’information est donnée au moment où Vivendi grimpe de 5,17%, à 25,65 euros, affichant la plus forte hausse au sein du Cac 40 ce vendredi.

Vivendi voudrait céder une part du capital d’Universal Music Group et son propriétaire Vincent Bolloré s’active déjà en ce sens. Le puissant homme d’affaires, premier actionnaire de Vivendi avec un quart du capital, est rentré en consultation avec des banques conseils qui seront chargées de l’opération. Ces banques recevront des ordres dès mars afin de pouvoir lancer le processus de cession au deuxième trimestre 2019.

Pour l’instant, seuls KRR et Tencent ont réellement manifesté leur intention de s’emparer d’Universal Music Group (UMG), le numéro Un mondial du marché de la musique devant Sony Music Entertainment et Warner Music. Au nombre des artistes qui ont signé à UMG figurent par exemple Lady Gaga, Taylor Swift, Drake et Kendrick Lamar. Universal Music Group possède en outre 4% du spécialiste de la musique en ligne Spotify, une part que Vivendi ne veut nullement céder. Si UMG représente un morceau très lucratif à combien peut-on le valoriser ?

A combien doit-on valoriser Universal Music Group ?

A ce niveau, les avis divergent. Mais la plus part des analystes situent sa valorisation autour des 30 milliards d’euros. La Deutsche Bank avance 29 milliards d’euros, Goldman Sachs 35 milliards, Exane BNP Paribas 25 milliards et JP Morgan 44 milliards d’euros. Mais en 2017, Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi, avait valorisé UMG à 40 milliards d’euros. Pour sa part, le bureau d’analyses Oddo BHF estime que le prix raisonnable du numéro Un mondial de la musique devrait être fixé à 22,6 milliards d’euros. Puis de préciser que « Par ailleurs d’autres acquéreurs/enchérisseurs sont aussi très possibles comme Apple, Alibaba ou encore Liberty Media qui a déjà manifesté son intérêt pour l’actif. Il est probable que le processus de vente initié par Vivendi vise à faire monter les enchères ». Ces autres intéressés seraient également entrés en contact avec Vincent Bolloré.

Mais pour Oddo BHF, il est fort probable que ce soit le chinois Tencent qui décroche le jackpot. Il devrait s’emparer d’UMG pour la simple raison que Vivendi avait souhaité une reprise par « un acteur industriel avec lequel il serait ensuite possible de développer des synergies ». Une telle alliance propulserait la croissance d’UMG sur le gros marché chinois.

 

 

Morandini, c’est fini ?

Les responsables d’i-Télé ont annoncé la suspension de l’émission de Jean-Marc Morandini, Morandini live, de manière provisoire.

Les opposants à la venue de Jean-Marc Morandini sur i-Télé ne se sentent pas vainqueurs pour autant. Au contraire, ils ont annoncé qu’ils n’arrêteraient pas le conflit social dans lequel ils sont entrés il y a plusieurs semaines, tant que l’émission ne serait pas totalement supprimée de la grille des programmes de la deuxième chaine d’actualités de France.

Ainsi, les syndicats ont commenté la décision de la direction de la chaine avec un certain scepticisme. « C’est une suspension, pas un retrait, et plutôt par manque de moyens techniques. Rien n’a bougé, la direction reste sourde à nos revendications », a expliqué un responsable syndical d’i-Télé, avant de préciser sa pensée : si on arrêtait la grève, Morandini serait sur l’antenne dès ce soir alors que, justement, on fait la grève pour demander son retrait ! ».

En effet, la direction de la achaine a annoncé dans un communiqué rapide la suspension de l’émission, mais en précisant qu’il s’agissait de motifs techniques, le personnel de la chaine étant en gréve, qui ne remettent pas en question la présence du présentateur sur la chaine et que ce dernier reprendrait son Morandini Live, dès que la gréve serait terminée.

De quoi énerver les journalistes de la chaine. « Cette annonce ne change rien, c’est même un cocktail Molotov », a déclaré l’un d’eux.

 

Vivendi détient plus de 20% d’Ubisoft

Le groupe Vivendi a annoncé qu’il détient désormais plus de 20% des actions de l’éditeur de jeux vidéos, Ubisoft.

Alors que le groupe de Vincent Bolloré semble vouloir prendre la main sur Ubisoft, les dirigeants de l’entreprise craignent de perdre le contrôle et ne voient pas d’un bon œil la prise de pouvoir de Vivendi.

Pour éviter cela, ils cherchent d’autres investisseurs, notamment au Canada, comme l’a expliqué Yves Guillemot, président d’Ubisoft :

« Augmenter le nombre d’actionnaires canadiens chez Ubisoft afin d’avoir un meilleur contrôle du capital…nous pensons qu’il s’agit de la meilleure stratégie à adopter à l’heure actuelle. Nous espérons ainsi empêcher Vivendi d’effectuer des changements lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires en septembre prochain. »

 

Crédit photo : The Conmunity – Pop Culture Geek, Flickr (Creative Common)