Dette publique : l’alerte de Bayrou contestée par des économistes

Le Premier ministre estime que la charge de la dette dépasse l’Éducation nationale. Une comparaison jugée trompeuse par plusieurs économistes.

L’avertissement de François Bayrou

À l’approche du vote de confiance du 8 septembre, François Bayrou a mis en avant un constat inquiétant : la France serait au bord du surendettement. Il souligne que la charge de la dette, évaluée à 66 milliards d’euros en 2025, dépasse désormais le budget de l’Éducation nationale. Cette rhétorique vise à justifier la nécessité d’économies drastiques.

Selon le Premier ministre, le remboursement des intérêts devient le premier poste de dépense, devant l’école et les armées. Cet argument, martelé pour illustrer l’urgence, frappe l’opinion publique en plaçant la dette au-dessus des priorités régaliennes. Bayrou entend ainsi dramatiser la situation afin de rallier une majorité autour de sa politique d’austérité.

L’alarme lancée n’est pas seulement économique, mais politique. Le chef du gouvernement cherche à donner un sens à son cap budgétaire, au risque de caricaturer les données. La peur du gouffre financier est ainsi utilisée comme outil de discipline parlementaire et comme justification des coupes à venir.

Des économistes dénoncent un raisonnement biaisé

L’économiste de l’OFCE rappelle que comparer les charges d’intérêts à des budgets ministériels est trompeur. La dette est une dépense financière particulière, qui ne peut être assimilée à une dépense courante. En procédant à cette comparaison, le Premier ministre simplifie à l’extrême et induit en erreur l’opinion.

Les experts soulignent que l’inflation amortit en partie, voire totalement, le coût de la dette. Si l’inflation est supérieure aux taux d’intérêt, l’État rembourse en monnaie dévaluée, ce qui réduit la charge réelle. En 2024, selon l’OFCE, la dette aurait même rapporté de l’argent à l’État, un phénomène qualifié de « taxe inflationniste ».

Pour les économistes, ce discours alarmiste sur la dette revient régulièrement dans l’histoire budgétaire française. Présentée comme « la plus stupide des dépenses », elle sert d’argument récurrent pour imposer l’austérité. Mais ce raisonnement néglige la complexité des dynamiques économiques et peut mener à des choix politiques contre-productifs.

La dette, enjeu politique et économique

L’affrontement entre gouvernement et économistes traduit une fracture plus profonde : faut-il voir la dette comme une menace ou comme un outil de financement ? Selon l’angle choisi, les conclusions varient radicalement, alimentant une confusion dans l’opinion publique.

Les prévisions pour 2025 restent mouvantes. Les taux d’intérêt, l’inflation et la croissance détermineront la réalité de la charge de la dette. Les comparaisons actuelles pourraient donc être infirmées par les faits. D’où la prudence des économistes face aux affirmations du gouvernement.

Pour certains, l’obsession autour de la dette n’est qu’un instrument rhétorique pour imposer des politiques impopulaires. En brandissant le spectre du surendettement, le pouvoir cherche à contraindre la société à accepter des sacrifices sans débat approfondi. La bataille autour des chiffres est donc aussi une bataille idéologique.



Economie : Scope faiblit la perspective de la France

 

 

Selon Scope Ratings, la dynamique économique de l’Hexagone s’est ralentie. Résultat : l’agence de notation a décidé d’abaisser ses perspectives pour le pays.

Scope Ratings considère que la dynamique économique de la France est au ralenti. C’est la raison pour laquelle l’agence de notation européenne a abaissé, vendredi dernier, la perspective du pays. La note de la France pourrait ainsi être réduite à l’avenir, comme cela a été le cas il y a un mois avec l’agence Fitch.

Dans un communiqué de presse, Scope souligne le risque de « l’affaiblissement des finances publiques françaises », en raison, entre autres, de difficultés dans « la mise en œuvre de réformes ». D’ici 12 à 18 mois, l’agence pourrait dégrader la note de la France, pour le moment classée « AA », soit le troisième plus haut niveau de sa grille.

Scope liste plusieurs risques pesant sur les finances hexagonales, et affirme que « la dynamique économique s’est nettement ralentie au second semestre 2022 ». L’agence remet également en cause la trajectoire de réduction du déficit et de la dette publics, en raison d’un « mauvais bilan en matière d’assainissement budgétaire, d’une charge d’intérêt de la dette croissante et de risques liés à la mise en œuvre du programme de réformes ».

Selon Scope, ces risques sont associés à « l’absence de majorité au Parlement », et à des « contestations sociopolitiques ». Les mouvements sociaux contre la réforme des retraites sont tout particulièrement soulignés.

Il y a un mois, l’agence de notation Fitch avait dégradé la note de la France. Pour justifier son choix, elle avait pointé le risque posé par « l’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents » sur les réformes voulues par le gouvernement et le président Emmanuel Macron.

Une semaine auparavant, l’agence Moody’s n’avait tout simplement pas émis de notation. L’agence S&P Global doit quant à elle publier ses conclusions vendredi 2 juin. Si elle accorde actuellement la note « AA » à la France avec une perspective négative, cela pourrait évoluer à la baisse.

Les notations de ces grandes agences internationales ont un impact sur le taux d’intérêt auquel les investisseurs prêtent de l’argent à la France. Concernant l’emprunt à 10 ans, dont l’échéance est une référence, le taux était de 3,11% vendredi dernier. Ce taux se classe parmi les plus hauts de 2023.

Pour rappel, les taux obligataires augmentent nettement depuis un an et demi, en raison des politiques des banques centrales déployées pour limiter l’inflation.

Téléfoot déclare rembourser une partie de ses abonnés

Mediapro a décidé de porter une attention particulière à ses abonnés et compte rembourser ceux qui ont payé un an d’abonnement. 

Téléfoot a récemment déclaré avoir prévu de rembourser une petite partie à ses abonnés et notamment ceux qui ont pris un abonnement d’un an et qui suivent la chaine depuis leurs ordinateurs ou leurs smartphones. A noter, Mediapro fermera bientôt sa chaine Téléfoot et a déclaré bientôt arrêter ses activités lors de son procès au tribunal de commerce de Nanterre. La chaine a déclaré être capable de procéder à la démarche de remboursement malgré les difficultés financières et les dettes. « Les sommes correspondantes ont été prises en compte dans les dettes à apurer et la chaîne sera en mesure de procéder à ces remboursements”, a déclaré la chaîne au tribunal de commerce à Nanterre.

Téléfoot compte vendre son portefeuille d’abonnés pour gagner un peu d’argent et compenser la perte. L’argent qui pourrait être gagné, devra obligatoirement être versé à la Ligue de football professionnel (LFP) avec qui elle est en cours de confrontation au tribunal. La Ligue de football professionnel pourrait gagner 4 millions d’euros grâce à la démarche envisagée par Médiapro. Cependant, il restera 96 millions d’euros de dette à régler.

La chaine prévoit la résiliation de ses contrats avec les fournisseurs qui assurent la distribution de la chaine tels que Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free ainsi que TF1 qui fait de la publicité pour sa marque. Vu la situation, elle compte également licencier un nombre considérable de salariés mais a déclaré pouvoir assurer le paiement de leurs indemnités.

Le déficit diminue mais la dette augmente

Selon les derniers chiffres de l’Insee, publiés vendredi 25 mars 2016, le déficit de la France connait un léger recul, mais la dette nationale continue à enfler.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) nous apprend donc que la France a connu, en 2015, une baisse du déficit ramené à 3,5% du produit intérieur brut (PIB), ce qui correspond à 0,3 point de moins que ce qui avait été prévu.

Cependant, l’étude de l’Insee montre que la dette continue, quant à elle, de progresser, atteignant fin 2015 95,7%, soit 2.097 milliards d’euros, contre 95% du PIB fin 2014.

Le ministre de l’Économie, Michel Sapin, s’est félicité de ces résultats mitigés dans un communiqué, où il a déclaré : « C’est notre sérieux budgétaire qui nous a permis d’atteindre ces bons résultats ».