Budget 2025 : la France sur la voie de la Grèce ?

Le dépassement temporaire des taux d’emprunt français par ceux de la Grèce a provoqué un choc symbolique. Entre tensions politiques et défis économiques, la comparaison soulève des questions sur la trajectoire budgétaire du pays.

Un choc symbolique mais un contexte différent

Le 27 novembre 2024, pour la première fois, le taux des emprunts à 10 ans de la France a brièvement dépassé celui de la Grèce. Cet événement, bien que temporaire, a suscité de vives réactions. Michel Barnier, interrogé sur TF1, a qualifié ce moment de « très grave », soulignant une situation financière délicate. Ce dépassement incarne un symbole inquiétant : la France, l’une des premières économies mondiales, est mise sur le même plan que la Grèce, jadis emblématique de la crise de la dette en Europe.

Malgré cette comparaison, les différences structurelles entre les deux pays sont notables. Avec une population six fois supérieure à celle de la Grèce et un PIB par habitant deux fois plus élevé, la France bénéficie d’une base économique plus solide. Son patrimoine économique national, estimé à 20 000 milliards d’euros, témoigne de la résilience de ses actifs. Par ailleurs, son ratio dette publique/PIB, à 110 %, reste inférieur à celui de la Grèce, qui s’élève à 160 %.

Pour Antoine Armand, ministre de l’Économie, cet épisode est un rappel : certains pays, comme la Grèce, ont entrepris des réformes drastiques pour stabiliser leurs finances. « Si nous faisons cet effort ensemble, demain nous pourrons investir », a-t-il déclaré. L’urgence d’engager des mesures budgétaires concrètes semble d’autant plus pressante dans un contexte où les taux français restent également supérieurs à ceux de l’Espagne, du Portugal ou encore de l’Italie.

Une instabilité politique aggravante

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, le climat politique est marqué par une incertitude persistante. L’examen du budget 2025 en est une illustration : menacé par des motions de censure, le gouvernement envisage de recourir à l’article 49.3. Cette situation tendue, où les partis de l’opposition multiplient les conditions, alimente l’inquiétude des marchés face à une éventuelle paralysie politique.

Pour apaiser les tensions, le Premier ministre a annoncé la suppression d’une hausse des taxes sur l’électricité dans le cadre du budget. Si cette décision répond à une demande portée par le Rassemblement national, elle ne satisfait pas totalement l’opposition. Le RN, comme la gauche, reste ferme sur ses critiques concernant un déficit public toujours élevé, renforçant la perception d’un exécutif en difficulté pour imposer sa stratégie budgétaire.

Cette instabilité politique se reflète dans la volatilité des taux d’emprunt de la France. Pour Maud Bregeon, cette dynamique expose le pays au risque « d’un scénario à la grecque ». Toutefois, certains analystes, comme Alexandre Baradez, relativisent : une réduction récente de l’écart entre les taux français et allemands indique que le marché privilégie les actions concrètes, comme les premières mesures d’effort budgétaire, plutôt que les débats politiciens.

Des solutions pour éviter une dérive économique

Le gouvernement met en avant la nécessité de ramener le déficit public à 5 % du PIB en 2025, une réduction cruciale pour restaurer la confiance des marchés. L’objectif est clair : montrer que la France est capable d’amorcer un désendettement progressif tout en maintenant sa capacité d’investissement. Antoine Armand a insisté sur cette ambition, rappelant que l’attractivité et la puissance économique françaises restent des atouts majeurs.

Pour éviter un emballement des taux d’intérêt, des réformes structurelles apparaissent inévitables. L’exemple grec, où des coupes drastiques ont été nécessaires pour stabiliser l’économie, incite la France à agir en amont. Selon les experts, cela passe par une meilleure maîtrise des dépenses publiques, notamment dans les secteurs sensibles comme les retraites ou les aides sociales, tout en évitant des mesures brutales susceptibles d’aggraver les inégalités.

Enfin, certains plaident pour une réponse collective au niveau européen. La mise en place de mécanismes de solidarité financière, combinée à des règles budgétaires adaptées, pourrait offrir un cadre plus stable. En renforçant sa position dans ce concert européen, la France pourrait tirer parti de sa puissance économique tout en évitant les dérives qui ont conduit la Grèce au bord du gouffre.



Radars automatiques : un jackpot pour l’État ?

Les radars automatiques sont omniprésents sur les routes françaises depuis les années 2000, et leur rôle a dépassé celui de la simple sécurité routière. Si leur objectif premier reste de réduire les accidents, les radars se sont imposés comme une source de revenus importante pour l’État.

Les radars et la sécurité routière : des résultats mitigés

L’installation des premiers radars en France, en 2003, visait principalement à réduire la vitesse des automobilistes et, par conséquent, le nombre d’accidents mortels sur les routes. Les radars ont effectivement contribué à une diminution des décès liés aux accidents de la route. En 2002, on comptait près de 8 000 morts par an, contre environ 3 500 en 2010, marquant une forte baisse attribuée en partie aux radars. La Sécurité routière estime que cette réduction est liée aux comportements plus prudents des conducteurs.

La France compte aujourd’hui près de 4 400 radars automatiques, incluant les radars fixes, mobiles, de tronçons et de feux rouges. Ces dispositifs sont installés de manière à couvrir le territoire national et garantir un suivi permanent des infractions, notamment les excès de vitesse. Grâce à cette couverture étendue, le réseau radar permet un contrôle constant, incitant les conducteurs à rester vigilants, mais aussi à ralentir ponctuellement avant de passer les radars, ce qui limite leur efficacité préventive.

Bien que la mortalité sur les routes ait baissé depuis le déploiement des radars, leur impact sur la sécurité routière est parfois questionné. En effet, certaines associations estiment que leur effet est limité et que des campagnes de sensibilisation et une meilleure infrastructure routière auraient un effet préventif plus durable. Une enquête de l’Automobile Club Association en 2020 montre que les radars fixes sont souvent perçus comme des « pièges à PV » plutôt que comme des outils de prévention.

Les radars : une manne financière pour l’État

Outre la sécurité, les radars ont un intérêt financier non négligeable pour l’État. En 2022, les radars ont rapporté près de 760 millions d’euros, principalement issus des amendes pour excès de vitesse. Ces recettes, bien que fluctuantes en fonction des années, constituent un apport stable et significatif aux finances publiques. Une partie de ces revenus est réinvestie dans la sécurité routière, mais une proportion importante alimente aussi le budget général.

Les recettes générées par les radars sont réparties entre différents secteurs. Environ 30 % sont affectés à la sécurité routière, notamment pour l’entretien des radars et le financement des infrastructures. Le reste est destiné à d’autres dépenses, dont le développement des transports en commun et des infrastructures écologiques. En 2022, près de 200 millions d’euros issus des amendes ont ainsi été redirigés vers des projets de mobilité durable.

Pour de nombreux automobilistes, les radars sont perçus davantage comme des dispositifs pour remplir les caisses de l’État que pour assurer la sécurité. Selon un sondage du Parisien en 2021, plus de 60 % des Français estiment que les radars sont installés dans des zones stratégiques où les excès de vitesse sont fréquents mais peu dangereux, renforçant l’idée qu’ils servent plus de “taxe” que de solution de prévention.

Une pression financière sur les conducteurs

Les amendes liées aux radars représentent un poids financier pour les conducteurs. En 2022, environ 12 millions d’infractions pour excès de vitesse ont été enregistrées, générant une moyenne de 68 euros par amende. Pour les automobilistes réguliers, cette somme peut rapidement s’additionner, créant une charge économique non négligeable, notamment pour les ménages modestes.

L’augmentation continue du nombre de radars sur les routes françaises, couplée à des contrôles plus fréquents, met une pression accrue sur les automobilistes. En 2021, des radars mobiles de nouvelle génération ont été déployés, rendant plus difficile pour les conducteurs de prédire où se situent les dispositifs de contrôle. Cette surveillance renforcée vise à réduire les infractions mais contribue également à augmenter les recettes provenant des amendes.

La question de la pertinence et de la rentabilité des radars reste un sujet de débat en France. Alors que l’État continue de défendre leur utilité pour la sécurité routière, une partie de la population y voit un outil de fiscalité indirecte. Les associations de défense des automobilistes appellent à une gestion plus transparente des recettes des radars et à une réaffectation plus importante vers des actions de prévention. Cependant, au vu des millions générés chaque année, les radars demeurent, pour l’État, un allié financier de taille difficile à remplacer.



Hausse d’impôts : Michel Barnier veut épargner ceux « qui travaillent, qui produisent »

Michel Barnier

Le vendredi 27 septembre, à la sortie d’un séminaire gouvernemental, Michel Barnier a promis de protéger de toute hausse d’impôts ceux qui travaillent et qui produisent. Il a aussi évoqué un effort financier exceptionnel et temporaire de ceux qui peuvent contribuer à l’effort de redressement des finances publiques.

Il a promis de préserver les Français aux revenus modestes. Maintenant, il veut épargner ceux qui contribuent le plus à l’économie française. Le vendredi 27 septembre, à la sortie d’un premier séminaire gouvernemental, Michel Barnier a promis de protéger « de toute augmentation fiscale » ceux « qui travaillent, qui produisent », sans spécifier de quelles catégories de Français il s’agit.

Il ne s’agit pas de prendre des mesures contre telle ou telle catégorie

« La situation de la France est très grave sur le plan budgétaire et financier », a d’abord reconnu le Premier ministre, dans un entretien au Journal de Saône-et-Loire (JSL). Puis de dire que sa responsabilité, comme celle du gouvernement, « c’est de faire face et de prendre des mesures, non pas contre telle ou telle catégorie, mais en faisant en sorte d’être juste ». Selon lui, tout le monde doit se retrousser les manches pour qu’on réduise ensemble cette dette de 3.100 milliards et qu’on enraye le déficit qui s’annonce à plus de 6 %.

Michel Barnier évoque une contribution « exceptionnelle et temporaire » de ceux qui le peuvent 

« Il faut que l’effort soit juste, équilibré et concerté », a insisté le nouveau locataire de Matignon. Si chaque famille française doit s’impliquer pour redresser les finances publiques, Michel Barnier ne serait pas contre une participation « exceptionnelle et temporaire » de « ceux qui peuvent contribuer » à cet effort. Le chef du gouvernement s’adresse bien sûr aux plus riches de France, qu’il souhaite taxer plus que les autres. Il avait déjà fait part de cette intention dimanche dernier, au journal du soir de France 2.

Les plus riches doivent participer à l’effort national de redressement 

Au cours de son intervention, Michel Barnier a assuré qu’il ne va « pas alourdir encore l’impôt sur les plus modestes et les classes moyennes ». En revanche, il n’exclut « pas les plus riches afin de les faire participer à l’effort national de redressement ». Le Premier ministre a aussi parlé de prélèvements ciblés sur les grandes entreprises. Une idée reprise par son ministre de l’Economie Antoine Armand. Ce dernier note toutefois que le recours systématique à des hausses d’impôts n’a pas toujours porté ses fruits, sinon « la France serait depuis longtemps la première puissance mondiale », puisqu’elle est championne en la matière.

Michel Barnier a envoyé son budget provisoire au Conseil d’Etat

Directement concerné par cette mesure, le Medef a réagi en début de semaine. Dans un entretien au Parisien, son président Patrick Martin s’est dit « prêt à discuter » d’une hausse d’impôts des entreprises. Cependant, prévient-il, il le fera à ses conditions, même s’il est conscient « que la situation des finances publiques est très grave et l’équation politique fragile ». Michel Barnier a envoyé ce samedi son budget provisoire au Conseil d’Etat, qui doit l’examiner pour avis, avant sa présentation à l’Assemblée nationale, la semaine du 9 octobre. Avant cela, le 1er octobre, il doit prononcer sa déclaration de politique générale devant les députés.

Transports : vers le retour de l’écotaxe sur les poids lourds?

L'écotaxe pour les poids lourds revient.

Le nouveau ministre des Transports, François Durovray, se montre ouvert à un retour de l’écotaxe sur les poids lourds. Dans la matinale de TF1, il a laissé entendre que cette mesure pourrait permettre de répondre aux « très grands défis d’investissement » du secteur. Mais les organisations professionnelles s’opposent fermement à cette idée, menaçant même d’entrer en action en cas d’instauration.

Face au déficit public qui se creuse, le nouveau gouvernement réfléchit à plusieurs dispositifs pour mobiliser de l’argent, tout en mettant en avant le besoin de justice social ou environnementale. Bercy, aujourd’hui occupé par Antoine Armand, table sur une hausse des impôts des Français les plus riches et des grandes entreprises pour redresser les finances publiques.

L’écotaxe sur les poids lourds pourrait faire son retour

Du côté du ministère des Transports, on réfléchit au retour de l’écotaxe sur les poids lourds. Cet impôt a été imaginé en 2007 lors du Grenelle de l’Environnement, puis voté à l’unanimité en 2009. Alors qu’il devait entrer en vigueur en 2013, le gouvernement, confronté à la fronde des « Bonnets rouges » déclenchée en Bretagne, avait dû abandonner le projet un an plus tard.

Mais le nouveau ministre des Transports, François Durovray, pourrait revenir là-dessus. Interrogé sur le retour de l’écotaxe mardi, dans la matinale de TF1, il n’a pas répondu directement mais a indiqué qu’il fallait « des recettes » pour répondre aux « très grands défis d’investissement » dans le secteur. Il a notamment évoqué l’entretien des infrastructures de transport routier et ferroviaire, ainsi que la transformation de ces équipements pour réussir la transition écologique.

La TLF vigoureusement opposée à l’écotaxe

Si François Durovray s’est montré prudent, en renvoyant sa décision à la déclaration de politique générale que doit prononcer le Premier ministre Michel Barnier le 1er octobre, les organisations professionnelles sont toutes sorties du bois. Et pour cause. En août 2023, le nouveau ministre des Transports, alors président de la commission Mobilités de l’Assemblée des départements de France, avait déclaré qu’il faudra poser à plat les conditions de mise en œuvre de la taxe poids lourd dans les prochains mois. Maintenant qu’il est aux commandes, rien ne l’empêche de le faire.

L’Union des entreprises de transport et de logistique (TLF), l’organisation professionnelle du secteur, a alerté sur les graves conséquences qu’entraînerait une telle taxe. Dans un communiqué, elle affirme que ce « nouvel impôt viendrait grever la compétitivité du pavillon français et mettre directement en péril de nombreuses TPE-PME » des transports, une filière qui enregistre une « vague de défaillances inédite depuis les années 1990 ».

L’OTRE et la FNTR plus menaçantes

TLF, qui s’oppose aux projets actuels d’écotaxe en Alsace et dans la région Grand Est, dit se mettre « à disposition du ministre des Transports pour lui présenter les défis du transport de marchandises et de la logistique ». L’Union souhaite aussi prendre part aux concertations annoncées par le ministre. De son côté, l’Organisation des Transports Routiers Européens (OTRE) se montre plus virulente. L’organisation invite l’ensemble des régions de France à ne pas laisser passer une telle mesure, qui viendrait nuire à la filière et parasiter les travaux urgents à mener en faveur de la transition énergétique.

Quant à la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), elle va plus loin en menaçant d’attaquer en justice l’écotaxe. Le 7 octobre prochain, l’organisation patronale compte d’ailleurs rejoindre une manifestation des acteurs économiques d’Alsace, qui s’opposent à cet impôt dans leur région. Elle estime d’ailleurs que cette mesure ne rapportera pas autant que prévu. En effet, les camions étrangers, qui se détournent pour échapper aux taxes sur les routes de leurs pays, n’auront plus de raison de le faire.

Un prêt providentiel de CVC pour sauver le football français ?

Le fonds d’investissement domicilié au Luxembourg serait disposé à faciliter un important prêt aux clubs de l’élite du football hexagonal actuellement en difficulté pour la conclusion d’un nouveau cycle de droits TV.

D’après plusieurs sources proches du dossier, citées par Bloomberg, CVC Capital Partners serait à l’œuvre afin d’obtenir un prêt financier au bénéfice de la Ligue 1, le championnat de France de première division. Un groupe de banques serait même déjà sollicité à cet effet.

À en croire le site d’information américain, les négociations concernent la chaîne 100% Ligue 1 que les clubs envisagent de créer en collaboration avec le service de streaming Max de Warner Bros Discovery, pour la gestion de leurs droits TV.

Selon le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Vincent Labrune, la nouvelle chaîne pourrait à terme générer jusqu’à 600 millions d’euros par saison. Il s’agit d’une estimation bien optimiste de l’avis de nombreux observateurs, notamment pour deux raisons principales.

Une initiative hypothétique ?

Premièrement, la France bien qu’elle se compte parmi les principaux pays du football européen, la Ligue 1 n’est pas aussi cotée.

« Les hypothèses qu’ils ont faites sur le nombre potentiel d’abonnés sont complètement ridicules. La LFP rêve de gros chiffres, mais la réalité est que le marché n’est pas si grand« , juge Ivan Blum, ancien dirigeant français des droits TV, dans les colonnes du Guardian.

Par ailleurs, l’initiative de la chaîne 100% Ligue 1 apparaît pour l’heure hypothétique, car il faudrait le cas échéant, attendre les abonnements pour avoir une idée de la manne à redistribuer aux clubs. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’autre proposition sur la table est davantage tentante, quoiqu’insuffisante.

des ambitions affichées

Cela concerne le groupe britannique DAZN qui a consenti à payer 375 millions d’euros par an dans le cadre d’un contrat de diffusion de huit matches sur neuf, mais avec une garantie immédiate de liquidités.

De quoi soulager plusieurs clubs menacés de ruine financière ? Pas vraiment, à en croire un ancien président de club interrogé par le Guardian. « C’est un choix entre la peste et le choléra« , estime-t-il, prédisant jusqu’à 25 millions d’euros annuels de gain en moins pour les clubs.

Réunis ce vendredi, ces derniers n’ont pas pu trancher, informe le journal L’Équipe. Une décision définitive devrait toutefois advenir dimanche, selon le quotidien sportif. Quoi qu’il en soit, CVC déjà propriétaire de 13% de LFP Media, organisation chargée de la gestion des droits commerciaux du football français, nourrit de plus grandes ambitions.

Commerce : le Nouveau Front Populaire veut bloquer les prix

Le Nouveau Front Populaire veut renforcer le pouvoir d'achat des Français.

Vainqueur des législatives anticipées du 7 juillet, le Nouveau Front Populaire (NFP) devrait prendre la tête du gouvernement et de l’Assemblée nationale dans les prochains jours. Une fois aux commandes, il compte mettre en place des mesures d’urgence, comme bloquer les prix des produits de première nécessité pour redonner du pouvoir d’achat aux Français.

Profitant du barrage républicain et de ses nombreux désistements, le Nouveau Front Populaire (NFP) est arrivé dimanche en tête du second tour des élections législatives anticipées. L’union de gauche (composée des Insoumis, des Socialistes, des Ecologistes et des Communistes) a obtenu 178 sièges dans le nouveau Parlement français. Elle devance la coalition présidentielle Ensemble (Renaissance-MoDem-Horizons), deuxième avec 156 sièges, et le Rassemblement National qui a dû se contenter de 142 députés, alors qu’il avait remporté le premier tour.

Pas question de négocier sur le programme du Nouveau Front Populaire

Les cadres du NFP, dont le chef de file de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, ont d’ores et déjà indiqué qu’ils ne négocieront pas sur leur programme, alors qu’ils n’ont pas la majorité absolue au Parlement pour gouverner seuls (la majorité est fixée à 289 députés). Si l’on doit s’attendre à des débats houleux à l’hémicycle entre les trois grands blocs, l’alliance de gauche dit pouvoir tenir le gouvernail. Dès ses premiers jours au pouvoir, elle compte prendre des mesures d’urgence à coup de décrets pour éviter les oppositions.

Le Nouveau Front Populaire veut bloquer les prix

Le Nouveau Front Populaire prévoit notamment de bloquer les prix des produits de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants. Pour l’alimentation, en particulier, on ne sait pas encore quels produits seront concernés. Mais dans son programme de 2022, le candidat Jean-Luc Mélenchon a évoqué un panier de cinq fruits et légumes. Il a également cité les biens de consommation comme les pâtes, le maïs et l’habillement.

Une mesure injustifiée en période de déflation ?

Les détracteurs du NFP jugent inutile ce blocage des prix en période de déflation. Ils relèvent que l’inflation a beaucoup ralenti sur ces derniers mois (aux alentours de + 2% actuellement), principalement sur l’alimentaire, où la hausse annuelle s’élevait à seulement + 0,8% en juin (Insee). La gauche répond que globalement les prix de l’alimentation ont augmenté sur un an, de + 1,2 % en avril et de + 1,3 % en mai. Ainsi, les tarifs restent bien plus élevés qu’avant la période de l’inflation.

Le Nouveau Front Populaire veut empêcher les profits excessifs de quelques industriels

Certains analystes avertissent aussi contre un risque de pénurie, avec des achats massifs pour anticiper la fin de la mesure. Selon eux, le blocage des prix aura aussi pour conséquence de stopper les baisses sur les produits concernés et donc de faire perdre potentiellement du pouvoir d’achat aux consommateurs. Le NFP rétorque que cette mesure empêchera surtout les gros industriels de réaliser de nouveaux profits excessifs, après s’être engraissés pendant l’inflation.

Bloquer les prix ou fixer des prix plafonds ?

D’ailleurs, précise l’union de gauche, il ne s’agirait pas vraiment de bloquer les prix, mais plutôt de fixer des prix plafonds à ne pas dépasser. Et ce seuil maximal s’accompagnera d’un prix plancher pour protéger la rémunération des producteurs. Le Nouveau Front Populaire rappelle en outre que ce n’est pas une première en France. Pendant la pandémie, le gouvernement avait déjà gelé les prix, évoquant dans une situation de crise et des circonstances exceptionnelles.

Vers la création d’un nouveau cadre législatif ?

Si la crise sanitaire est passée, le NFP voudrait mettre en avant la notion « d’urgence sociale ». Pour atteindre ses objectifs, à savoir soulager les Français sur le long terme, il devrait retirer la limite de six mois fixée par l’article L 410-2 du Code de commerce dans les situations exceptionnelles. Par ailleurs, les Parlementaires de gauche pourraient créer un nouveau cadre législatif, mais il faudra veiller à ne pas porter atteinte à la liberté d’entreprendre.

Informatique : Atos trouvera finalement son salut chez ses créanciers

Après le désistement de Onepoint la semaine dernière, Atos trouvera finalement son salut chez les créanciers obligataires et les banques. Ces derniers ont conclu dimanche un accord de principe pour reprendre et sauver le groupe informatique français, en difficulté depuis plusieurs mois.

Avec Atos, à chaque semaine son rebondissement, comme avec un feuilleton brésilien. Ce dimanche, les créanciers obligataires et les banques d’Atos sont parvenus à un accord pour reprendre et sauver eux-mêmes le groupe informatique en grandes difficultés financières.

L’Etat français veut sauvegarder les activités stratégiques d’Atos

Autrefois fleuron de l’informatique française, Atos traîne une dette colossale de 4 milliards d’euros depuis plusieurs mois. Pour se sauver des ennuis, le groupe avait annoncé des négociations avec Airbus en janvier dernier pour la cession éventuelle de son activité Big Data & Security. Mais les discussions n’ont pas abouti. Face aux risques de vente à un acteur étranger, le gouvernement français avait lui aussi promis de faire son possible pour garantir la protection des segments stratégiques.

L’offre du conglomérat Onepoint avait été validée par Atos

En mai, Atos avait estimé ses besoins de liquidités à plus de 3 milliard d’euros. Cet argent devrait lui servir à maintenir son activité et éponger une grosse partie de sa dette brute. Début juin, l’entreprise avait reçu deux offres de restructuration intéressantes. L’une de la part du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, et l’autre du conglomérat Onepoint. Finalement, la société avait choisi Onepoint, qui prévoyait effacer la dette à hauteur de 3,2 milliards d’euros, en plus d’un apport de 1,8 milliard d’euros, dont 350 millions d’argent frais.

Mais Onepoint s’est désisté au dernier moment

Contre toute attente, le consortium de David Layani a renoncé la semaine dernière à reprendre le groupe d’informatique. Selon un communiqué publié le 25 juin, Onepoint dit avoir constaté que les conditions n’étaient pas réunies pour conclure un accord. Cette défection surprise a remis dans le jeu Daniel Kretinsky. L’homme d’affaires tchèque espérait alors s’entendre avec les détenteurs d’obligations. Hélas !

Les créanciers obligataires et banques ont donné des garanties à Atos

Le comité représentatif des créanciers obligataires (SteerCo) et les banques ont plutôt déposé une proposition globale de restructuration financière pour satisfaire la demande de liquidité à court et moyen terme d’Atos. Un accord formel devrait être signé dans les prochains jours à une majorité de créanciers afin de pouvoir finaliser la restructuration financière à la fin du mois de juillet. Les actionnaires auraient donné toutes les garanties d’une reprise en bonne et due forme.

Une sortie de crise financière d’ici à 2026 ?

L’accord attendu entre Atos et les créanciers implique une augmentation de capital de 233 millions d’euros, un apport de 1,5 à 1,675 milliard d’euros et une réduction de la dette de 3,1 milliards d’euros. Avec cette proposition, l’entreprise espère mettre en œuvre les opérations de restructuration au cours du second semestre 2024 en vue d’une réalisation effective d’ici la fin de l’année ou au cours du premier trimestre 2025. Confiance, elle table sur une sortie de la crise d’ici 2026.

Fnac Darty prépare aussi les JO de Paris 2024

Fnac Darty prêt pour les JO.

Fnac Darty, premier distributeur en France de produits techniques, mobilise l’ensemble de ses équipes pour relever le défi des JO de Paris 2024, dont il est Supporteur Officiel. Le groupe prévoit différents évènements autour des athlètes de sa Team, dont Elodie Lorandi et Enzo Lefort.

Fnac Darty a dévoilé, le mercredi 17 avril, à 100 jours de la cérémonie d’ouverture de Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, une série d’évènements pour préparer ses équipes à ce rendez-vous planétaire. Cette série d’activités aura lieu jusqu’au mois de mai hors des murs de l’enseigne, mais également en magasin et sur le web. Il s’agira de célébrer les collaborateurs, clients et partenaires.

Les collaborateurs et clients de Fnac Darty invités aux entraînements à l’Insep

Fnac Darty, Supporteur Officiel des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, mettra à l’honneur sa Team Fnac Darty composée d’Elodie Lorandi (nageuse handisport, 34 ans) et d’Enzo Lefort (un escrimeur, 32 ans). Les collaborateurs et clients sont invités à assister à un entraînement du champion d’escrime français au sein de l’Institut National du Sport de l’Expertise et de la Performance (Insep) et à partager un moment unique avec lui.

Une séance photo-dédicace avec Enzo Lefort

À la suite de cet entraînement, Enzo Lefort offrira à ses fans une séance photo-dédicace en magasin pour la sortie du tome 2 de son manga ENZO. L’escrimeur s’est récemment qualifié pour Paris 2024 dans les épreuves individuelles et collectives de fleuret. Les salariés et clients pourront également prendre part aux séances d’entraînement d’Elodie Lorandi à Antibes. Un rendez-vous a déjà eu lieu le magasin du Forum des Halles, le mercredi 17 avril.

Une démonstration de breakdance avec Sarah « Bee »

Sarah « Bee » Bouyahyaoui, représentante de la France aux Jeux Olympiques de Paris 2024, a offert une démonstration de breakdance. Elle est championne de France en titre de cette discipline qui intégrera pour la première fois le programme des JO. On a également noté la présence de Féfé, ex-leader du mythique Saïan Supa Crew. Le rappeur-chanteur a rencontré ses fans pour un moment de dédicaces de son nouvel album, Hélicoptère (Wagram). Cet évènement s’est fait en partenariat avec Samsung.

Fnac Darty prépare une roue des goodies et une chasse aux tickets d’or

Fnac Darty mobilisera plusieurs autres sites pour fêter les Jeux Olympiques de Paris 2024. Notamment le centre logistique de Massy, où les salariés pourront participer, le jeudi 25 avril, à des animations dédiées aux prochains Jeux. Il y aura des séances d’initiations au tir à l’arc et au cyclisme. Le distributeur tricolore a également prévu d’installer une roue des goodies et d’organiser une chasse aux tickets d’or pour permettre aux collaborateurs d’assister aux JO.

Fnac Darty proposera des web séries avec Enzo Lefort et Florent Manaudou

Par ailleurs, les employés du siège pourront déposer des messages de soutien aux athlètes pour leur transmettre toute leur énergie avant les Jeux. Enfin, Fnac Darty proposera, sur ses réseaux sociaux, deux nouveaux épisodes de ses web séries « Le corps et l’esprit » pour Fnac et la « quête de l’excellence » pour Darty. Ces émissions seront enregistrées avec Enzo Lefort et Florent Manaudou, qui embarquera aussi dans une camionnette Darty aux côtés d’un des livreurs.

La Société Générale annonce des suppressions de postes

Logo de La Société Générale.

La Société Générale a annoncé lundi la suppression de 947 postes, sans départs contraints. Cette coupe historique interviendra dans les services centraux, les fonctions supports et la direction financière. Elle se fait dans le cadre d’un vaste plan de réduction des coûts. Mais les syndicats s’inquiètent de la multiplication des plans sociaux et l’absence d’ambition de la banque.

À trois jours de la présentation de ses résultats annuels, la Société Générale réduit ses effectifs. En effet, elle a annoncé ce lundi aux instances représentatives du personnel la suppression de 947 postes à son siège, soit environ 5 % des employés des deux tours de La Défense. Cette coupe, prévue s’achever au premier semestre 2024, se fera « au travers de mobilités internes, de transitions d’activité ou de départs volontaires », précise le groupe bancaire dans un communiqué.

La Société Générale a 117.500 collaborateurs dans le monde

Dans le détail, 288 emplois seront supprimés dans les services centraux du réseau SG, 185 dans les fonctions supports (back offices, informatique) de la banque de grande clientèle GBSU, 182 dans l’équipe l’informatique, 84 dans la banque d’investissement et le conseil Global Banking & Advisory, 77 dans la direction financière, 58 dans les services RH et 73 dans les services centraux dédiés à l’international. Le groupe emploie 117.500 personnes dans le monde, dont 56.000 en France.

Une suppression dans le cadre d’un vaste plan stratégique

Selon le communiqué de la Société Générale, ces suppressions de postes visent à regrouper et mutualiser certaines activités et fonctions. Aussi, elles ont pour but de supprimer des strates hiérarchiques afin d’alléger les processus de décision et de redimensionner certaines équipes. En outre, les réductions s’inscrivent dans le cadre d’un vaste plan stratégique annoncé en septembre dernier par le nouveau directeur général, Slawomir Krupa, nommé en juin 2023.

La Société Générale vise des économies de coûts à horizon 2026

Ce plan social doit permettre des économies brutes de coûts d’environ 1,7 milliard d’euros à horizon 2026 par rapport à 2022. Une bonne partie de ce montant, au moins 700 millions, devrait provenir des nouveaux projets lancés dans l’ensemble des entités du groupe. L’objectif est de simplifier l’organisation, de rationaliser les systèmes d’information et d’optimiser les processus d’achats. Slawomir Krupa avait prévenu que la réalisation de ce nouveau plan se fera dans la douleur.

3.700 suppressions d’emplois déjà prévues

Le nouveau DG dit n’avoir pas d’autres options pour relancer la banque que de procéder à cette coupe profonde dans les effectifs. La Société Générale sort de quinze ans (2008 et 2023) d’activités moroses et de scandales sous la direction de Frédéric Oudéa, l’époux de l’actuelle ministre de l’Education nationale et des Sports. Il fallait donc faire un peu de « ménage ».

Notons que la banque a déjà annoncé la suppression de 3.700 postes dans le cadre de la fusion des réseaux SG et Crédit du Nord. Cette large réduction des effectifs se fera sur trois ans : en 2023 (30% des réductions fixées), 2024 (50%) et 2025 (20%).

Les syndicats inquiets face aux plans sociaux

Des rumeurs font également état d’éventuelles cessions après la vente de filiales dans six pays africains. La Société Générale chercherait notamment à se débarrasser de sa filiale spécialisée dans le crédit-bail SGEF, de sa fintech Shine et de la SGSS, sa société dédiée à la conservation de titres.

Du côté des syndicats, c’est l’inquiétude qui règne. La CFTC déplore que « l’humain [soit] une fois de plus la variable d’ajustement ». Quant à la SNB CFE CGC, elle regrette l’accent mis « sur la rationalisation et l’optimisation des charges », au dépend du « développement pour générer du produit net bancaire ».

Economie : Scope faiblit la perspective de la France

 

 

Selon Scope Ratings, la dynamique économique de l’Hexagone s’est ralentie. Résultat : l’agence de notation a décidé d’abaisser ses perspectives pour le pays.

Scope Ratings considère que la dynamique économique de la France est au ralenti. C’est la raison pour laquelle l’agence de notation européenne a abaissé, vendredi dernier, la perspective du pays. La note de la France pourrait ainsi être réduite à l’avenir, comme cela a été le cas il y a un mois avec l’agence Fitch.

Dans un communiqué de presse, Scope souligne le risque de « l’affaiblissement des finances publiques françaises », en raison, entre autres, de difficultés dans « la mise en œuvre de réformes ». D’ici 12 à 18 mois, l’agence pourrait dégrader la note de la France, pour le moment classée « AA », soit le troisième plus haut niveau de sa grille.

Scope liste plusieurs risques pesant sur les finances hexagonales, et affirme que « la dynamique économique s’est nettement ralentie au second semestre 2022 ». L’agence remet également en cause la trajectoire de réduction du déficit et de la dette publics, en raison d’un « mauvais bilan en matière d’assainissement budgétaire, d’une charge d’intérêt de la dette croissante et de risques liés à la mise en œuvre du programme de réformes ».

Selon Scope, ces risques sont associés à « l’absence de majorité au Parlement », et à des « contestations sociopolitiques ». Les mouvements sociaux contre la réforme des retraites sont tout particulièrement soulignés.

Il y a un mois, l’agence de notation Fitch avait dégradé la note de la France. Pour justifier son choix, elle avait pointé le risque posé par « l’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents » sur les réformes voulues par le gouvernement et le président Emmanuel Macron.

Une semaine auparavant, l’agence Moody’s n’avait tout simplement pas émis de notation. L’agence S&P Global doit quant à elle publier ses conclusions vendredi 2 juin. Si elle accorde actuellement la note « AA » à la France avec une perspective négative, cela pourrait évoluer à la baisse.

Les notations de ces grandes agences internationales ont un impact sur le taux d’intérêt auquel les investisseurs prêtent de l’argent à la France. Concernant l’emprunt à 10 ans, dont l’échéance est une référence, le taux était de 3,11% vendredi dernier. Ce taux se classe parmi les plus hauts de 2023.

Pour rappel, les taux obligataires augmentent nettement depuis un an et demi, en raison des politiques des banques centrales déployées pour limiter l’inflation.

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