C’est la guerre entre Veolia et Suez

L’entreprise dirigée par Antoine Frérot a lancé dimanche soir, une offre publique d’achat (OPA) hostile de 7,9 milliards d’euros afin d’acquérir le reste des actions qui lui manquent pour racheter définitivement son concurrent. Au grand dam du gouvernement français qui appelle les deux parties à la table de négociation.

Entre Veolia et Suez, la bataille fait rage. C’est un combat sur le ring où les adversaires ont décidé de se rendre coups pour coups à un rythme effréné. Décidée à s’emparer de Suez, Veolia est passée dimanche soir à l’attaque, en annonçant une OPA hostile de 7,9 milliards d’euros à l’endroit de son concurrent. La réussite d’une telle opération verrait le groupe d’Antoine Frérot devenir seul détenteur de la majorité des actions de Suez. Mais cette dernière ne compte pas se laisser absorber aussi facilement puisqu’elle a porté l’affaire devant la justice. Bertrand Camus, directeur général de Suez soutient que cette OPA est en contradiction avec l’accord d’amicalité passé entre les deux entreprises en octobre dernier. Veolia qui venait de racheter 29,9% du capital de Suez à Engie, avait en effet promis laisser place à une conciliation amicale dans les négociations de rachat. Mais cet accord n’aurait pas été respecté par Suez, selon son concurrent. Antoine Frérot accuse notamment le leader mondial de la gestion de l’eau d’avoir usé de dilatoires. Il estime par ailleurs que Suez manœuvre avec Ardian et GIP pour faire capoter son offre. Des accusations rejetées par cette dernière qui a saisi la justice contre l’OPA.

OPA suspendue

Et une première sentence est tombée ce lundi. Le tribunal de commerce de Nanterre a en effet ordonné à Veolia de suspendre son OPA, le temps d’en savoir plus sur les conditions de mise en place de l’accord d’amicalité et s’il a été effectivement violé. En tout cas, l’État lui, a déjà une position toute tranchée sur l’affaire. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, estime en effet que l’initiative de Veolia n’est pas du tout amicale. « Elle contrevient à l’accord convenu et est précipitée », relève Bercy, qui a annoncé son intention de saisir l’Autorité des marchés financiers. Bruno Le Maire appelle par ailleurs les deux industriels à privilégier la négociation et l’intérêt général. Un message d’autant plus significatif que l’État, actionnaire d’Engie, s’était opposé à la cession des parts détenues par le groupe énergétique au sein de Suez à Veolia.

Suez s’oppose depuis plusieurs mois aux tentatives de rachat de Veolia, soupçonnée par les syndicats notamment de vouloir opérer une casse sociale.

Bourse : la valeur de Tesla fond malgré une nouvelle promesse d’Elon Musk

Le Logo de Tesla sur fond rouge.

 

En dépit d’une nouvelle promesse faite au cours de sa Battery Day, mardi 22 septembre, Elon Musk a vu la valeur marchande de Tesla chuter de 20 milliards de dollars. Les investisseurs étant restés sur leur faim après ses annonces.

« Il n’y avait rien de tangible » dans ses annonces

Le Battery Day d’Elon Musk n’a pas porté ses fruits. Mardi 22 septembre, le patron de Tesla était attendu pour des annonces sur l’évolution techniques des batteries des voitures de sa société. Pendant qu’il parlait lors d’une intervention diffusée en direct sur le web, la capitalisation boursière de son entreprise a chuté de 20 milliards de dollars en seulement deux heures après la clôture des marchés. Selon Reuters, le titre a clôturé en retrait de 5,6% et a continué de reculer, de 6,9%, dans les échanges d’après-Bourse. « Rien de ce dont Musk a parlé à propos des batteries n’est acquis. Il n’y avait rien de tangible », a commenté Craig Irwin, analyste chez Roth Capital Partners.

En effet, les investisseurs s’attendaient à deux annonces importantes au cours de ce rendez-vous : d’une part le développement d’une batterie d’une durée de vie de 10 ans ou plus ; d’autre part l’objectif spécifique de réduction des coûts censé permettre d’abaisser enfin le prix de vente d’un véhicule électrique à un niveau inférieur à celui d’une voiture à essence. Elon Musk n’a annoncé ni l’un ni l’autre. Il a plutôt promis de réduire de moitié les coûts des batteries d’ici plusieurs années grâce à une nouvelle technologie et ainsi proposer une voiture électrique « abordable ».

Une voiture à 25.000 dollars d’ici à 2023

Tesla souhaite par exemple transformer la batterie en élément structurel de la voiture de façon à réduire son poids. L’entreprise voudrait aussi se passer du cobalt, un métal rare coûteux qui lui a déjà valu des critiques de la part d’organisations de défense des droits de l’homme concernant son extraction au Congo. « Dans trois ans (…) nous pourrons produire une voiture à 25.000 dollars qui sera fondamentalement comparable, ou peut-être même un peu meilleure, qu’une voiture à essence similaire », assure Elon Musk. Le véhicule présenté serait également complètement autonome. Aujourd’hui, le best-seller Model 3 se vend à partir de 37 990 dollars (32 500 euros).

Par ailleurs, Elon Musk a admis que le constructeur n’avait pas encore finalisé la conception de sa nouvelle batterie, entre autres. Ce qui n’étonne pas. Tesla a régulièrement manqué les objectifs de production fixés par son fondateur.

30 milliards d’euros : le plan de Bruno Le Maire pour la transition écologique

Relance écologie France Bruno Le Maire

Dans un document paru au journal du Dimanche (JDD), le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, a annoncé vouloir mettre en place un plan de 30 milliards d’euros visant à relancer l’économie et poursuivre la transition écologique. Selon lui, ce plan viserait à développer trois secteurs, qui sont la rénovation énergétique, les transports et l’énergie.

Investir rapidement dans la transition écologique

Alors que le plan complet visant à relancer l’économie à la suite de la crise du coronavirus ne doit être présenté que le 24 aout prochain, le gouvernement commence déjà à dévoiler certaines mesures phares. Dans le Journal du Dimanche, Bruno Le Maire a indiqué que trente milliards d’euros devraient être destinés au budget de la transition écologique. Il s’agit, selon lui, de dix milliards d’euros supplémentaires que dans le plan initialement prévu mi-juillet. « Avec (la ministre de la Transition écologique) Barbara Pompili, nous proposons de consacrer 30 milliards d’euros sur les 100 milliards prévus aux investissements dans la transition écologique« , a-t-il expliqué.

« Nous veillerons à ce que toutes les décisions de relance favorisent un nouveau modèle de croissance fondé sur la décarbonation, la sobriété énergétique et les innovations vertes. Le plan de relance sera un plan vert« , poursuit Bruno Le Maire, qui espère voir la France devenir un cador européen de la transition écologique.

L’objectif affiché : faire baisser les émissions de gaz à effet de serre

Lors de l’entretien accordé au Journal du Dimanche, le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a expliqué que le baisse des émissions de CO2 étaient l’une des priorités de la transition écologique : « Nous avons une trajectoire de baisse de 30% des émissions de CO2 sur dix ans pour notre industrie. Cette trajectoire est hors de portée pour le moment. Pour respecter cet objectif, nous allons aider les sites industriels les plus polluants à réduire leurs émissions. Nous fournirons une première liste de ces sites fin août« .

Conscients des enjeux, bon nombre de groupes privés français s’engagent à protéger la planète, à l’image du fonds d’investissement HLD dirigé par Jean-Bernard Lafonta. Il entre par exemple au capital d’acteurs spécialisés dans les énergies renouvelables tels que TSG, le numéro un européen des services techniques pour les solutions de mobilité durable.

Coronavirus : l’Assemblée examine un nouveau budget de crise ce lundi

Palais du Bourbon, siège de l'Assemblée nationale.

 

Les députés examinent à partir de lundi un troisième budget rectifié face à la crise du coronavirus, en soutien au tourisme, à l’automobile ou l’aéronautique. Il y aura en débat les contreparties écologiques et sociales, selon le quotidien La Tribune.

Ce lundi 29 juin 2020, l’Assemblée national examine un nouveau budget de crise face à la crise inédite du coronavirus, en soutien au tourisme, à l’automobile ou l’aéronautique, avec en débat les contreparties écologiques et sociales. Le projet de loi, au menu de l’Assemblée toute la semaine et objet de plus de 2.000 amendements, table sur une récession historique de 11% du PIB en 2020, un déficit qui se creuse encore (11,4%) et une dette publique qui gonfle à 120,9% du PIB. Et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire anticipe la suppression de 800.000 emplois dans les prochains mois.

460 milliards d’euros prévus

Ce troisième projet de loi de finances rectificative (PLFR 3) prévoit des plans de soutien et d’urgence sectoriels : 18 milliards d’euros pour le secteur du tourisme, l’un des plus affectés par le confinement, 15 milliards d’euros de soutien à l’aéronautique ou les 8 milliards du plan automobile. Il doit aussi entériner un soutien de 4,5 milliards d’euros de l’Etat aux collectivités, au moment où leurs recettes fondent avec la crise. Pour les secteurs les plus touchés, le gouvernement débloque environ 45 milliards d’euros. Et il revendique depuis le début de la crise un soutien total de 460 milliards d’euros, en prenant en compte les prêts ou les simples garanties de l’Etat.

Un quatrième budget rectifié en septembre

Une quarantaine de députés, notamment de la majorité, réclament en outre d’intégrer dès ce PLFR 3 certaines mesures législatives proposées par la Convention citoyenne pour le climat. Face à la crise du secteur du bâtiment, un amendement du gouvernement devrait d’ailleurs faire débat au plan environnemental : il souhaite reporter d’un an la suppression d’un avantage fiscal sur le gazole non routier (GNR).

Ce troisième budget rectifié sera par ailleurs l’occasion pour l’opposition de gauche de revenir à la charge pour le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune. La secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher a déjà évoqué pour septembre la présentation d’un quatrième budget rectifié, qui pourrait intégrer des mesures plus vastes de relance.

Confinement : 120 milliards d’euros « détruits » pour l’économie française

Coronavirus économie France relance

Alors que la France en arrive à la moitié de son second mois de confinement, l’Observatoire français des conjonctures économiques, l’OFCE craint que cette période de gel économique ne se traduise par une perte nette de 120 milliards d’euros pour l’économie française.

Un PIB réduit de 32% pendant deux mois

Dans le scénario de la reprise la plus rapide possible de l’économie, à savoir un confinement de seulement huit semaines, devrait engendrer une perte de 120 milliards d’euros pour l’activité économique du pays. En comparaison par rapport aux résultats attendus, une telle baisse signifie une amputation de 32% du PIB sur la période de confinement. Sur l’année, cela constitue un recul de près de 5 points.

Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques, les deux tiers de la baisse de revenu national seraient absorbés par les administrations publiques à travers la hausse du déficit. Cependant, tout n’est pas à charge de l’État et l’OFCE craint que le tiers restant ne soit à charge des entreprises. Selon leur étude, un tel passage à vide dans les finances d’une société « pose la question du rebond après l’épisode de confinement« . En effet, de nombreuses entreprises risquent de ne pas pouvoir résister à une telle pression financière de sortie de crise.

L’épargne forcée : l’inconnue de cette sortie de crise

Pour les économistes, la sortie de la crise dépendra en grande partie de la capacité des ménages à relancer l’économie. En effet, au cours de cette période de confinement, la consommation des ménages a diminué et beaucoup se retrouvent avec une épargne « forcée ». Cette somme s’élèverait à 55 milliards d’euros et d’après les estimations, si elle venait à être dépensée complètement par les ménages, l’impact du confinement sur le PIB pourrait être en partie rattrapé. Ainsi, l’impact annuel sur le Produit Intérieur Brut du pays ne serait plus aussi important et se limiterait à 20 milliards d’euros, ce qui correspond à 0,9 points de PIB…

Réforme des retraites : l’Assemblée adopte le projet après avoir rejeté les motions de censure

Fronton de l'Assemblée nationale française.

 

Sans surprise, l’Assemblée Nationale a rejeté, mardi soir, les deux motions de censure déposées contre le recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, adoptée de facto en première lecture. Le texte va maintenant partir au Sénat.

La motion n’a pas recueilli la majorité absolue

On s’y attendait bien ! L’Assemblée Nationale a rejeté mardi soir les motions de censure de droite comme de gauche opposées à Edouard Philippe et son recours au 49-3 pour faire passer la réforme des retraites, adoptée de facto en première lecture. La motion de LR a recueilli 148 voix et celle des trois groupes de gauche (PCF, PS et LFI) 91 voix, loin de la majorité absolue de 289 suffrages nécessaires pour faire tomber un gouvernement. Seules les voix favorables à la motion sont comptabilisées.

Le Premier ministre a dénoncé à la tribune les « combines procédurales » maniées par la gauche de la gauche pour faire de « l’obstruction » sur ce projet emblématique visant à créer un système « universel » par points. Samedi, après 13 jours d’un parcours hors norme à l’Assemblée en première lecture, Edouard Philippe avait signé la fin de la partie avec le recours surprise au 49.3. Cet outil constitutionnel permet de faire adopter le texte sans vote, en engageant la responsabilité du gouvernement. Vent debout contre ce recours, LR et les trois groupes de gauche avaient immédiatement déposé leurs motions.

Un « désastre démocratique » pour les communistes

Le chef de file des députés LR Damien Abad a critiqué mardi un « fiasco parlementaire sans précédent » sur une réforme qui fera des Français les « grands perdants ». Défendant la motion de gauche, le communiste André Chassaigne a fustigé, lui, un « désastre démocratique » avec le recours à l’arme « funeste » du 49-3 qui « parachève la chronique du fiasco annoncé de cette réforme ».

Le PS a également attaqué le gouvernement. « Vous avez fracturé le pays », a lancé la socialiste Valérie Rabault, tandis que Jean-Luc Mélenchon (LFI) taclait un 49-3 « décidé sournoisement ». Il a promis la poursuite d’une « guérilla populaire et parlementaire, pacifique ». Quant au RN de Marine Le Pen, il a soutenu la motion de gauche, mais pas celle de droite, pour marquer son opposition au report à 65 ans de l’âge de départ à la retraite.

La majorité rangée derrière le premier ministre

Du côté LREM, on fait évidemment bloc autour d’Edouard Philippe. « La majorité réaffirme son soutien franc et massif au gouvernement », ont déclaré plusieurs « marcheurs » après le rejet des motions. Le premier ministre estime que la réforme relève de « la justice sociale » et que « ceux qui défendent le statu quo […] racontent bien trop souvent des calembredaines ». Il récuse aussi l’idée d’un « coup de force », mais parle plutôt d’un compromis car il aurait fallu « 8 semaines », week-end compris, pour arriver au bout.

La réforme attendue au Sénat en avril

Les députés ont au menu à partir de mercredi le projet de loi organique accompagnant la réforme et objet de 1.800 amendements. La réforme, elle, poursuivra son parcours au Sénat à majorité de droite en avril, avant de revenir à l’Assemblée. Le gouvernement visant toujours une adoption définitive avant l’été. Entre-temps sont attendues les conclusions de la « conférence de financement », dont la CGT et FO ont claqué la porte.

Fusion PSA – FCA : la famille Peugeot veut augmenter sa participation

Logo du groupe PSA.

 

La famille Peugeot, qui détiendra 6,2% du groupe issu du projet de fusion entre PSA et Fiat Chrysler, a l’intention d’exercer dès que possible son option pour acquérir 2,5% supplémentaires, confirme-t-elle dans un entretien publié dimanche par L’Est Républicain.

Les constructeurs français PSA et italo-américain Fiat Chrysler ont annoncé mi-décembre la signature de leur contrat de fusion, pour former le numéro quatre mondial du secteur, avec 8.7 millions de véhicules vendus en 2018. Le trio de tête, en nombre de véhicules vendus, comprend actuellement le groupe allemand Volkswagen, l’alliance franco-japonaise Renault-Nissan-Mitsubishi et le japonais Toyota.

Des clauses prévoyaient cette option

A ce jour, Bpifrance (dans le capital duquel l’Etat français est présent), la famille Peugeot et le Chinois Dongfeng sont actionnaires à hauteur de 12,23% de PSA. Après la fusion à 50/50, leur participation sera réduite de moitié, tout comme celle de l’actionnaire principal de Fiat Chrysler Automobiles (FCA), Exor, la holding de la famille Agnelli-Elkann, qui ne détiendra plus que 14%.

Des clauses prévoient que la famille Peugeot pourra augmenter sa participation dans la nouvelle entité de 2,5% et que BpiFrance pourra céder 2,5%. Et le constructeur français a l’intention d’exercer dès que possible son option pour acquérir ces 2,5% supplémentaires, confirme-t-elle dans un entretien publié dimanche par L’Est Républicain.

L’Etat français n’a pas vocation à rester dans le capital

Jean-Philippe Peugeot, PDG d’Etablissements Peugeot Frères (EPF) a indiqué que l’exercice de cette option est un « objectif majeur » pour le fabricant. « Pour obtenir cette possibilité, la négociation a été complexe. Elle n’était pas gagnée d’avance. Au départ, on parlait d’un standstill, mais on a obtenu une dérogation. Dès qu’on aura la certitude que la fusion ira à son terme, ma famille donnera des signaux favorables », a-t-il précisé.

Le dirigeant juge par ailleurs que l’Etat français n’a pas vocation à rester dans le capital du groupe. « Ma famille le remercie d’avoir été au rendez-vous, en 2013-2014, lorsque PSA était en difficulté, mais il n’a pas vocation, je pense, à être éternellement présent. Il va sans doute rester dans le capital le temps de s’assurer que l’emploi sera durablement préservé », explique-t-il.

Confiant que des usines ne fermeront pas

Jean-Philippe Peugeot estime en revanche peu probable un désengagement total de l’actionnaire chinois Dongfeng, qui a décidé de vendre 30,7 millions de ses actions PSA au constructeur automobile. Sa participation dans le nouvel ensemble tombe ainsi sous les 5%. « Partiellement, peut-être ; totalement, je n’y crois pas du tout », explique-t-il. « Certes, les performances commerciales de PSA en Chine ne sont pas à la hauteur de nos espérances, mais pour Dongfeng, c’est un épiphénomène au regard de la très longue histoire de la Chine », a-t-il analysé.

Le PDG d’Etablissements Peugeot Frères (EPF) met aussi sa confiance en Carlos Tavares, président du directoire de PSA, pour respecter sa promesse de ne pas fermer d’usine. Il s’est dit en outre confiant sur le franchissement de l’obstacle des autorités de la concurrence américaine et européenne parce que « l’État français et l’Europe ont envie que la fusion aboutisse ».

Nike : un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux attentes

Logo de Nike, la marque à la virgule

 

Nike a annoncé jeudi un bénéfice et un chiffre d’affaires trimestriels supérieurs aux attentes. Le chiffre d’affaires de Nike a augmenté de 10%, à 10,33 milliards de dollars. C’est mieux que ce que prévoyaient les analystes, qui avaient misé sur 10,09 milliards de dollars.

Le bénéfice net de Nike a augmenté de 11% sur un an

La marque à la virgule a enregistré une hausse de ses ventes dans toutes les régions au deuxième trimestre de son exercice décalé, achevé le 30 novembre. A titre d’exemple, le chiffre d’affaires en Chine a atteint 1,85 milliard de dollars, soit une progression de 20% par rapport à la même période l’an dernier, qui s’explique notamment par l’essor du football en Chine. En revanche, les ventes en Amérique du Nord, bien qu’en hausse par rapport à l’année dernière (3,98 milliards de dollars, +5%), sont inférieures aux anticipations des analystes, qui misaient sur 4,05 milliards de dollars.

Pour ce qui concerne le bénéfice net de Nike, il a augmenté de 11% sur un an, à 4,54 milliards de dollars, marqué par une marge opérationnelle de 44,0% contre 43,8 % à la même période un an plus tôt. Le bénéfice par action ajusté, référence des investisseurs américains, est ressorti à 70 cents, contre 58 cents attendus en moyenne par les analystes financiers.

Nike Direct a boosté le chiffre d’affaires

Les bons chiffres de Nike ont été rendus possibles par « des investissements stratégiques et ciblés dans notre transformation numérique », a expliqué le directeur financier de la marque Andy Campion. En effet, au cours du dernier trimestre, les ventes de Nike Direct ont augmenté de 17%. Dans cette catégorie, les ventes numériques ont augmenté de 38%. Nike Direct consiste à écouler ses articles auprès des consommateurs via des applications sur smartphones et sur internet. Au cours de son premier trimestre, la société a étendu son application à 13 pays en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

Une hausse plus importante attendue au troisième trimestre

En novembre, Nike a annoncé la fin de la vente directe de ses vêtements et baskets sur la plateforme d’Amazon, après deux ans de partenariat. Ce changement intervient dans le cadre d’un mouvement plus large de Nike visant à limiter ses partenaires de vente au détail. Le groupe préfère plutôt travailler plus étroitement avec une poignée de sociétés sélectionnées et mettre plus de ressources derrière ses activités directes aux consommateurs.

Les dirigeants de Nike prévoient que les revenus du troisième trimestre, se terminant en février, augmenteraient encore plus, et ont réitéré la même attente pour l’année entière.

Etats Unis : l’ancien président de la Fed Paul Volcker est décédé

l'ancien patron de la FED, Paul Volcker, est décédé le dimanche 8 décembre 2019

 

Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale des Etats-Unis (FED), est mort dimanche à l’âge de 92 ans, à son domicile à New York des suites d’un cancer de la prostate. Cette légende de la finance américaine était connue pour sa rigueur et son pragmatisme à toute épreuve.

« Paul était aussi obstiné qu’il était grand de taille »

Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale des Etats-Unis (FED), s’est éteint ce dimanche à son domicile à New York, à l’âge de 92 ans. Né dans le New Jersey en 1947, ce petit fils d’immigrés allemands avait présidé la Banque centrale américaine de 1979 à 1987. « Rosalynn et moi sommes profondément attristés d’apprendre le décès de Paul Volcker, dont la perspicacité économique a fait un géant de la fonction publique. Paul était aussi obstiné qu’il était grand de taille, et même si certaines de ses politiques en tant que président de la Fed ont été politiquement coûteuses, c’était la bonne chose à faire », a écrit ce lundi l’ancien président Jimmy Carter, qui a fait les frais du pragmatisme de Volcker.

L’inflation est passée de 14% en 1980 à 3% en 1983

Avec une silhouette à la De Gaulle et un humour pince-sans-rire, Paul Volcker se fit d’abord remarquer en 1971 lorsqu’il était au Trésor où il concocta l’abandon américain de l’étalon or. Il atterrit ensuite à la Banque centrale américaine de 1979 à 1987 où il est parvenu à juguler une inflation galopante. Cet adepte de la rigueur avait engagé une thérapie de choc en relevant jusqu’à 22% les taux d’intérêt de l’institution, pour endiguer l’emballement des prix. À titre de comparaison, ils sont à 1,75% aujourd’hui et l’inflation autour de 2%. Cette politique inflexible a payé, l’inflation passant de 14% en 1980 à 3% en 1983. Mais elle coûtera aussi, avec la crise des otages de l’ambassade américaine en Iran, sa réélection à Jimmy Carter.

Le « Volcker Shock » en héritage

Paul Volcker est revenu sur le devant de la scène avec l’élection de Barack Obama en 2008. Nommé conseiller après la crise financière, il a mis en place la règle bancaire qui porte aujourd’hui son nom (« Volcker Shock »). Elle avait pour objectif de dissuader les banques de spéculer pour leur propre compte et d’éviter ainsi une répétition de la catastrophe des « subprimes » qui a mis l’économie américaine à genoux.

Etats Unis-Chine : après le conflit commercial et technologique, vont-ils se livrer une guerre dans la finance ?

Le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jin Ping

 

Engagés dans un conflit commercial et technologique depuis plusieurs mois, les Etats Unis et la Chine vont-ils ouvrir un nouveau front dans la finance ?

Une rumeur qui fait trembler les investisseurs

Selon le New York Times l’administration Trump étudierait la possibilité de restreindre les investissements américains en Chine et d’interdire aux sociétés chinoises d’être cotées sur les Bourses américaines. Il s’agit notamment de Baidu – le Google de l’Empire du Milieu – et d’Alibaba – l’Amazon chinois. « Après les tarifs douaniers, la confrontation technologique avec l’épisode Huawei, et les enjeux stratégiques (mer de Chine, terres rares), l’affrontement sino-américain pourrait prendre une dimension financière sans précédent », relève Laurent Schwartz, directeur du Comptoir National de l’Or, spécialiste de l’or d’investissement et de l’expertise de bijoux, cité par le quotidien financier.

« Cette nouvelle a été démentie par le secrétariat au trésor, qui affirme ne pas envisager ces mesures ‘pour l’instant », rassure Laurent Schwartz. Mais, justement, « C’est ce ‘pour l’instant’ qui fait trembler les investisseurs en actions, avec des titres chinois cotés à Wall Street, comme Alibaba, qui ont décroché de plus de 5% vendredi dernier », nuance l’analyste.

La Chine a une carte à jouer

Comme Laurent Schwartz, la plus part des experts du New York Stock Exchange, se demandent si l’administration américaine ne perd pas la tête. « Est-il vraiment opportun de porter la confrontation sur ce terrain, sachant que la Chine détient plus de 1.000 milliards de bons du trésor américain ? », s’interroge l’expert. En effet, dans ce bras de fer qui promet d’être fatal, la Chine dispose de « l’arme nucléaire », à savoir ses colossales réserves de change en obligations d’Etat américaines. Si elle décidait aujourd’hui d’effectuer des ventes massives de titres, les taux d’intérêt à long terme pourraient remonter aux Etats-Unis… Un scenario qui n’arrangerait pas Donald Trump et son administration, abonnés à la surenchère. Justement, Washington compte sur l’effet boomerang, ayant déjà évalué qu’il encaisserait le moindre mal (une prise de risques dangereuse).

« L’arme nucléaire ne devrait être utilisée qu’en dernier recours »

Cette arme nucléaire est à double tranchant, puisqu’en vendant massivement des titres, la Chine verrait la valeur de son trésor de guerre chuter du fait de la baisse des cours de ses obligations souveraines. Dans le même temps, le dollar se déprécierait face au yuan, rendant ainsi les exportations chinoises moins compétitives. C’est pour toutes ces raisons qu’une telle carte ne devrait pas sortir dans le jeu de poker sino-américain. « L’arme des ventes massives d’emprunts d’Etat américains ne devrait être utilisé qu’en dernier recours par la Chine, car elle aurait l’inconvénient de déprécier le dollar face au yuan, ce qui rendrait les produits de l’Empire du milieu encore moins compétitifs. Et ce, alors que les taxes américaines sur les importations de produits chinois rendent déjà ces derniers moins concurrentiels… L’arme des ventes massives de bons du Trésor serait donc contre-productive pour Pékin, dans un contexte de guerre commerciale », souligne Philippe Berthelot, co-directeur de la gestion obligations chez Ostrum Asset Management.

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