Transports : vers le retour de l’écotaxe sur les poids lourds?

L'écotaxe pour les poids lourds revient.

Le nouveau ministre des Transports, François Durovray, se montre ouvert à un retour de l’écotaxe sur les poids lourds. Dans la matinale de TF1, il a laissé entendre que cette mesure pourrait permettre de répondre aux « très grands défis d’investissement » du secteur. Mais les organisations professionnelles s’opposent fermement à cette idée, menaçant même d’entrer en action en cas d’instauration.

Face au déficit public qui se creuse, le nouveau gouvernement réfléchit à plusieurs dispositifs pour mobiliser de l’argent, tout en mettant en avant le besoin de justice social ou environnementale. Bercy, aujourd’hui occupé par Antoine Armand, table sur une hausse des impôts des Français les plus riches et des grandes entreprises pour redresser les finances publiques.

L’écotaxe sur les poids lourds pourrait faire son retour

Du côté du ministère des Transports, on réfléchit au retour de l’écotaxe sur les poids lourds. Cet impôt a été imaginé en 2007 lors du Grenelle de l’Environnement, puis voté à l’unanimité en 2009. Alors qu’il devait entrer en vigueur en 2013, le gouvernement, confronté à la fronde des « Bonnets rouges » déclenchée en Bretagne, avait dû abandonner le projet un an plus tard.

Mais le nouveau ministre des Transports, François Durovray, pourrait revenir là-dessus. Interrogé sur le retour de l’écotaxe mardi, dans la matinale de TF1, il n’a pas répondu directement mais a indiqué qu’il fallait « des recettes » pour répondre aux « très grands défis d’investissement » dans le secteur. Il a notamment évoqué l’entretien des infrastructures de transport routier et ferroviaire, ainsi que la transformation de ces équipements pour réussir la transition écologique.

La TLF vigoureusement opposée à l’écotaxe

Si François Durovray s’est montré prudent, en renvoyant sa décision à la déclaration de politique générale que doit prononcer le Premier ministre Michel Barnier le 1er octobre, les organisations professionnelles sont toutes sorties du bois. Et pour cause. En août 2023, le nouveau ministre des Transports, alors président de la commission Mobilités de l’Assemblée des départements de France, avait déclaré qu’il faudra poser à plat les conditions de mise en œuvre de la taxe poids lourd dans les prochains mois. Maintenant qu’il est aux commandes, rien ne l’empêche de le faire.

L’Union des entreprises de transport et de logistique (TLF), l’organisation professionnelle du secteur, a alerté sur les graves conséquences qu’entraînerait une telle taxe. Dans un communiqué, elle affirme que ce « nouvel impôt viendrait grever la compétitivité du pavillon français et mettre directement en péril de nombreuses TPE-PME » des transports, une filière qui enregistre une « vague de défaillances inédite depuis les années 1990 ».

L’OTRE et la FNTR plus menaçantes

TLF, qui s’oppose aux projets actuels d’écotaxe en Alsace et dans la région Grand Est, dit se mettre « à disposition du ministre des Transports pour lui présenter les défis du transport de marchandises et de la logistique ». L’Union souhaite aussi prendre part aux concertations annoncées par le ministre. De son côté, l’Organisation des Transports Routiers Européens (OTRE) se montre plus virulente. L’organisation invite l’ensemble des régions de France à ne pas laisser passer une telle mesure, qui viendrait nuire à la filière et parasiter les travaux urgents à mener en faveur de la transition énergétique.

Quant à la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), elle va plus loin en menaçant d’attaquer en justice l’écotaxe. Le 7 octobre prochain, l’organisation patronale compte d’ailleurs rejoindre une manifestation des acteurs économiques d’Alsace, qui s’opposent à cet impôt dans leur région. Elle estime d’ailleurs que cette mesure ne rapportera pas autant que prévu. En effet, les camions étrangers, qui se détournent pour échapper aux taxes sur les routes de leurs pays, n’auront plus de raison de le faire.

Le grand pari d’Apple

L’iPhone 16, censé révolutionner le marché avec l’intelligence artificielle intégrée, arrive pourtant dans un premier temps sans cette technologie. Les consommateurs seront-ils au rendez-vous ?

À l’heure où les premières unités d’iPhone 16 arrivent dans les magasins un peu partout dans le monde, une question subsiste : ce nouveau modèle smartphone suscitera-t-il l’engouement du public tant espéré par Apple ? Car oui, le géant de Cupertino est dans une situation pour le moins cocasse.

C’est-à-dire : vendre un produit en mettant en avant une fonctionnalité qui n’est pas encore disponible. Cela concerne en l’occurrence l’Apple Intelligence, la plate-forme d’intelligence artificielle (IA) développée par le constructeur d’iPhone avec comme promesse de se positionner sur ce secteur en plein boom.

En effet, l’IA tant vantée brille pour l’instant par son absence sur les nouveaux appareils déclinés comme d’habitude en quatre modèles, dont le 16, le 16 Plus, le 16 Pro et enfin le 16 Pro Max. Pour des prix allant de 799 à 1199 dollars.

Quand l’attente se fait désirer

Cela en vaut-il la chandelle alors que la première version d’Apple Intelligence n’arrivera que dans plusieurs mois ? La question est d’autant plus pertinente que la nouvelle gamme d’iPhones ne présente qu’une évolution somme toute modeste par rapport à la génération précédente.

La vraie innovation étant le nouveau bouton « Camera Control » tactile destiné à faciliter la prise de photos et de vidéos. Apple se retrouve donc dans une position pour le moins délicate où l’engouement généralement autour de ses nouveaux smartphones, risque cette fois de faire pschitt.

« Bon nombre des personnes que je connais qui achètent le nouvel iPhone tous les ans, quoi qu’il arrive, ne l’achètent pas cette année. La raison pour laquelle ils ont trouvé l’iPhone 13 Pro suffisamment intéressant pour le mettre à niveau, mais pas cette année, reste peu claire », indique sur compte X, le journaliste Mark Gurman, réputé très au fait de l’actualité autour d’Apple.

Le pouvoir de la foi en la pomme

Cela renseigne suffisamment sur la situation actuelle du concepteur de la marque à la pomme. Étonnamment, Wall Street reste confiant, malgré ce faux départ.

Selon le site d’information Bloomberg, les analystes prédisent une croissance de 8% pour le trimestre de décembre, la meilleure performance de l’entreprise depuis fin 2021.

Il faut croire que dans le monde de la finance, l’espoir fait vivre… et par ailleurs investir. Surtout lorsqu’il s’agit d’une marque aussi prestigieuse qu’Apple.

TF1+ : le catalogue s’agrandit avec Arte et AETN

TF1+

Le groupe TF1 annonce qu’il accueillera en octobre, sur sa plateforme TF1+, la chaîne publique franco-allemande Arte et A&E Television Network (AETN). Ce partenariat permettra de proposer des milliers de nouveaux contenus, dont des documentaires, séries et concerts.

Le groupe TF1 a annoncé mardi 17 septembre qu’il accueillera en octobre, sur sa plateforme de streaming gratuit TF1+, la chaîne publique franco-allemande Arte et A&E Television Network (AETN), référent américain dans le domaine du documentaire. « Nous sommes particulièrement fiers de ces partenariats qui confortent notre stratégie d’agrégation et témoignent de notre forte ambition pour notre plateforme », a commenté le PDG du groupe TF1, Rodolphe Belmer.

TF1+ enrichit son catalogue de milliers de programmes d’Arte

Le nouveau partenariat avec Arte permettra à TF1+ d’enrichir son catalogue avec l’agrégation de contenus tiers attractifs, sur des thématiques à forte valeur ajoutée et complémentaires. Selon un communiqué, les utilisateurs de la plateforme bénéficieront de toute l’offre Arte.TV, donc de milliers de programmes. On trouve notamment des documentaires, séries, films, magazines, spectacles et concerts. Ces contenus seront accessibles à partir de la page d’accueil, via les programmes présents sur la Home et une entrée partenaires.

La plateforme se dote de plus de 700 heures de programmes documentaires avec AETN

De son côté, Arte bénéficiera des audiences puissantes de TF1+ et de sa distribution massive dans les foyers. Grâce à l’accord signé avec A&E Television Network (AETN), la plateforme de TF1 se dote aussi de plus de 700 heures de programmes documentaires dans des genres variés comme l’histoire, la science, le paranormal, l’extrême et le « true crime ». Le public retrouvera ainsi des émissions emblématiques telles que Le convoi de l’extrême, Ghosts Hunters, Duck Dynasty et Billy l’Exterminateur.

TF1+ revendique plus de 33 millions d’utilisateurs mensuels

TF1 souligne que ces programmes premiums, et d’une grande exigence éditoriale, ont été récompensés largement dans des festivals. Le groupe précise en outre qu’avec ces partenariats, ARTE et AETN pourront profiter d’une formidable exposition auprès de ses millions de streamers mensuels. TF1+ a été lancée en janvier 2024 comme une alternative gratuite aux plateformes de streaming payantes telles que Netflix. La plateforme revendique plus de 33 millions d’utilisateurs mensuels, et un total de 1,35 milliard de vidéos vues au premier semestre 2024.

Désormais plus de 25 000 heures de contenus, disponibles à tout moment

Avec plus de 1,3 million des 15-34 ans captés en moyenne chaque jour, TF1 + est aussi et surtout la plateforme qui fédère le plus de jeunes. Cette catégorie du public est particulièrement ciblé par les médias car très engagée et friande des programmes en ligne. Avec ses deux nouveaux partenariats, la plateforme proposera désormais plus de 25 000 heures de contenus, à tout moment. Elle conforte ainsi son positionnement de leader du streaming premium gratuit. TF1+ disposait déjà des offres audiovisuelles de L’Équipe, Le Figaro et Deezer.

Le défi de la monétisation de l’IA

Les financements du développement de l’intelligence artificielle n’ont cessé de croître de manière exponentielle ces dernières années, sans garantie de retour sur investissements.

Comment surfer sur la vague d’engouement du public, dont les entreprises, pour l’intelligence artificielle (IA) et ainsi y trouver son compte ? La question qui concerne les acteurs de ce secteur innovant peut sembler dénuée de sens. Et pourtant, elle tient d’une réelle préoccupation.

Car malgré la myriade d’investissements réalisés jusqu’ici dans l’IA, rien ne suggère pour l’heure que cela va s’avérer payant. Les nombreuses sociétés impliquées dans ce type de course à l’armement du 21e siècle, entrevoient la rentabilité comme un horizon bien lointain.

Cela concerne à la fois le leader du secteur de l’IA, OpenAI, créateur de ChatGPT ; que Microsoft, son principal bailleur de fonds. Il en est de même d’autres géants de la tech tels que Google, Meta (ex-Facebook) ou encore Amazon pour ne citer que ceux-là.

Une course toujours plus intense

Pour autant, les investissements ne devraient pas tarir. À en croire de nombreux observateurs de l’industrie, l’achat au prix fort (des dizaines de milliers de dollars l’unité) des puces électroniques nécessaires à la conception des modèles d’IA générative entre autres, devraient se poursuivre.

Selon le Wall Street Journal (WSJ), Meta prévoit ainsi d’en acquérir jusqu’à 600 000 d’ici la fin de l’année ; quand Elon Musk mise sur un stock de 300 000 pour société d’IA, xAi, d’ici le prochain été.

L’acquisition des centres de données indispensables pour entreposer les machines à forte demande de puissance énergétique devrait aussi continuer. À cela s’ajoute la prolifération des chasseurs de têtes à la recherche de spécialistes en intelligence artificielle, contre des rémunérations à six chiffres voire plus.

Un pari plus qu’autre chose

Tout cela se fait alors que les revenus issus de l’IA ne totalisent que quelques dizaines de milliards de dollars cette année, à en croire des analystes cités par le WSJ. C’est bien loin du seuil de 600 milliards de dollars de chiffre d’affaires estimés par un associé du fonds de capital-risque Sequoia Capital, pour soutenir les investissements.

« Le risque de sous-investir est nettement plus important que celui de surinvestir », justifiait récemment Sundar Pichai, directeur général d’Alphabet, la société mère de Google, lors d’une conférence téléphonique avec des investisseurs, dans des propos rapportés par le Wall Street Journal.

Quant à Mark Zuckerberg, patron de Meta, il plaide la patience dans le cadre d’une rentabilité espérée dans « plusieurs années ». Reste à savoir si le pari en vaut la chandelle.

Véhicules électriques : la Chine et les pays occidentaux à couteaux tirés

Véhicule électrique de BYD

Ces derniers mois, les pays occidentaux ont pris des mesures pour limiter les importations de véhicules électriques chinois. Ils ont principalement imposé des surtaxes, arguant vouloir contrer la concurrence déloyale de la Chine. Mais Pékin compte riposter. Il a déjà saisi l’OMC fin août pour lever les barrières commerciales européennes et américaines.

L’Europe et l’Amérique veulent stopper l’offensive des constructeurs chinois. Après une première taxe de 10%, la Commission européenne a imposé, le mardi 20 août, des droits de douanes allant jusqu’à 36,3 % sur l’importation de certaines catégories de véhicules électriques (VE) venus de Chine. Elle a pris cette décision au terme d’une enquête de plusieurs mois, conduite par Bruxelles sur les subventions attribuées par Pékin à l’industrie automobile chinoise.

Les Etats-Unis et le Canada vont imposer une surtaxe de 100% sur les véhicules électriques chinois

Selon la Commission européenne, les subventions dont bénéficient les constructeurs en Chine distordent la concurrence au sein du marché unique et nuisent aux champions européens, en raison de leurs bas prix. Elle se donne jusqu’à fin octobre pour adopter une surtaxe définitive, applicable pour une durée de cinq ans. De leurs côtés, les Etats-Unis et le Canada ont aussi annoncé une surtaxe s’élevant à 100%, à partir du 1er octobre prochain.

Ottawa et Washington ont évoqué la « concurrence déloyale » chinoise et la question du « droit humain des travailleurs » en Chine. Ils estiment que ces barrières tarifaires sont justifiées, alors qu’elles feront doubler les prix des véhicules électriques. Ce qui n’est pas souhaitable pour les clients européens, mais aussi pour les objectifs de réduction des émissions de CO2. D’ici à 2035, les véhicules neufs vendus dans l’UE doivent être des VE.

Il faudra trouver des solutions pour ne pas freiner la transition écologique et pénaliser les consommateurs

Pour ne pas freiner la transition écologique, les pays européens et nord-américains devront trouver des solutions de long terme satisfaisantes. Par exemple, ils pourraient inciter la Chine à produire ses véhicules électriques dans des usines européennes. Ou renforcer les capacités d’innovation de l’industrie européenne, tout en réduisant ses dépendances aux matières premières.

Pékin a déjà saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) après que l’Union européenne a décidé d’imposer des droits de douane supplémentaires sur ses voitures et celles fabriquées en Chine (par Tesla par exemple). Aussi, il a appelé l’UE à « rectifier immédiatement ses mauvaises pratiques » et à « préserver conjointement la coopération économique et commerciale ». Selon lui, cela est essentielle pour « la stabilité de la chaîne d’approvisionnement de l’industrie des véhicules électriques ».

Pékin a annoncé des mesures de rétorsion

La Chine a également « demandé des consultations avec la partie canadienne » à l’OMC après l’annonce d’Ottawa en vue d’imposer des surtaxes de 100%. Selon le géant asiatique, cette « mesure unilatérale et protectionniste » viole les règles de l’organisation du commerce et « nuit gravement au système d’échanges multilatéral ». En guise de riposte, il a annoncé une enquête antidumping sur le canola canadien.

A l’encontre de l’Europe, Pékin a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les pratiques commerciales de certains produits laitiers, notamment du fromage et certains laits et crèmes, exportés par l’Union européenne (UE). Il avait déjà lancé en janvier dernier, comme mesure de rétorsion, des enquêtes sur le cognac français et certains produits de viande de porc, après de précédentes décisions européennes.

L’Europe elle-même subventionne massivement son économie

La Chine ne comprend pas les taxes européennes d’autant que les politiques de l’UE subventionnent massivement eux-mêmes certains secteurs d’activités, comme l’agriculture. Pour preuve, l’Allemagne a récemment accordé une énorme subvention de 5 milliards d’euros, validée par Bruxelles, à un projet de construction  d’une usine de semi-conducteurs du taïwanais TSMC à Dresde. Serait-ce de la mauvaise foi ?

Les crypto-monnaies, véritable poumon financier de Telegram

Une plongée dans les plus récents comptes de l’application de messagerie instantanée aux 950 millions d’utilisateurs actifs mensuels révèle sa dépendance vis-à-vis de la monnaie numérique.

Telegram ne fait décidément pas les choses comme les autres. Alors que la plupart de ses pairs jouissent d’un modèle économique classique, centré sur les revenus publicitaires entre autres, la quatrième plateforme de messagerie instantanée la plus populaire au monde se démarque.

En effet, le groupe au cœur de l’actualité depuis le déclenchement des déboires judiciaires de son fondateur, Pavel Dourov, en France le 24 août 2024, génère des ressources financières grâce à la cryptomonnaie. En l’occurrence, le « Toncoin » développé en interne en 2018.

C’est notamment ce que révèle l’examen états financiers privés de l’entreprise, déposés aux Îles Vierges britanniques, son siège légal, l’année dernière. Les données dévoilées par le Financial Times (FT) suggèrent une curieuse relation avec cette monnaie virtuelle.

Des actifs cryptos supérieurs à la trésorerie

Avec plus de 130 millions de dollars engrangés en 2023, les portefeuilles crypto et le commerce de jetons Toncoin représentent ainsi à eux seuls, la principale source de revenus de Telegram. Il s’agit d’un montant supérieur aux revenus issus des abonnements premium et de la publicité.

Preuve de l’ampleur incontournable de cette activité crypto jusqu’ici peu mise en avant, sa valeur globale estimée à 399 millions de dollars, dépasse de loin la trésorerie disponible, dont le chiffre s’élève à 171 millions de dollars.

Telegram semble donc avoir fait le pari plutôt inhabituel de miser une partie considérable de ses fonds sur la valeur future de ses jetons au lieu de les conserver en liquidités. Cela en dit long sur Pavel Dourov, dont les 15 milliards de dollars de fortune estimée par Forbes, dépendent en grande partie de la monnaie virtuelle.

Une entreprise surévaluée ?

Cette orientation vers la cryptomonnaie ne constitue, en tout cas, pas une assurance tout-risque pour le groupe. En témoigne le chiffre d’affaires limité à 342 millions pour le compte de 2023, contre une perte nette de 259 millions.

De quoi remettre en cause la valorisation estimée à 30 milliards de dollars par le PDG, dans une interview au Financial Times, le 11 mars dernier. Dans ces conditions, difficile d’envisager une entrée en bourse aussi réussie que le souhaiterait l’homme d’affaires de 39 ans.

À moins que le pari de la crypto – si volatile – ne se révèle finalement porteur.

Carbon Robotics : le désherbage laser, une alternative aux herbicides ?

Le Laserweeder de Carbon Robotics en action.

La start-up américaine Carbon Robotics a conçu une nouvelle machine qui fait disparaître les mauvaises herbes en un rayon de laser. Justement baptisé Laserweeder, cette mécanique élimine jusqu’à 200 000 adventices par heure. Elle se présente comme une alternative aux herbicides encore couramment répandus dans tous les exploitations agricoles.

Aujourd’hui encore, les agriculteurs passent beaucoup de temps à désherber leurs exploitations avec diverses machines. En plus d’être fastidieuse, cette tache requiert l’usage de pesticides, des substances problématiques pour l’homme et pour l’environnement. Pour résoudre l’équation que pose le désherbage chaque saison, la start-up américaine Carbon Robotics, spécialisée dans la robotique agricole, a conçu une nouvelle machine capable de faire disparaître les mauvaises herbes en un rayon de laser.

Laserweeder peut s’accrocher à l’arrière de nombreux tracteurs

Cet outil intelligent a reçu le nom de Laserweeder. Conçu en 2023 à partir d’un premier modèle lancé deux ans plus tôt, il est en mesure d’éliminer jusqu’à 200 000 mauvaises herbes par heure. Il permet ainsi de nettoyer environ sept hectares par jour. Entièrement autonome, le robot est aussi beaucoup plus puissant et plus pratique, puisqu’il peut s’accrocher à l’arrière de nombreux tracteurs.

Carbon Robotics a combiné plusieurs technologies

La mécanique repose sur une combinaison de plusieurs outils. Principalement de 30 lasers CO2 dotés chacun d’une puissance de 150W, de 12 caméras haute-résolution, de LED à haute intensité, de capteurs LIDAR et de 24 GPU Nvidia. Elle utilise également des modèles d’apprentissage automatique. En situation, l’intelligence artificielle de l’ordinateur intégré identifie d’abord les plantes indésirables à partir d’une base de données. Celle-ci comprend des images de 25 millions de plantes étiquetées et plus de 30 000 modèles de cultures et de mauvaises herbes.

La machine de Carbon Robotics flambe avec une précision de l’ordre du millimètre

Une fois les végétaux indésirables identifiés en temps réel par l’IA intégrée et les cartes NVIDIA, les lasers de la machine leur appliquent l’énergie lumineuse, les tuant instantanément. Ces lasers font feu avec une précision de l’ordre du millimètre, à raison d’un tir toutes les 50 millisecondes. Le robot peut traiter 4,7 millions d’images haute résolution par heure et éradiquer 5 000 mauvaises herbes par minute.

Des données traitées en temps réel via le cloud

De son côté, l’opérateur a la possibilité de surveiller et contrôler les performances du système. Cela grâce aux paramètres des technologies intégrés dans un système piloté par une interface utilisateur, via un iPad. Par ailleurs, le dispositif peut capturer des mesures en temps réel sur les cultures et les mauvaises plantes pour les envoyer vers le cloud. Il offre ainsi aux agriculteurs des informations visuelles précieuses sur leurs exploitations agricoles à tout moment, où qu’ils se trouvent.

Laserweeder, une alternative aux herbicides

Carbon Robotics assure que sa technologie n’affecte pas la qualité et le goût des récoltes traitées. Mais certaines personnes s’inquiètent des dégâts des lasers sur les insectes et les micro-organismes dans le sol. Sans répondre à cette préoccupation, la startup américaine indique seulement que sa solution constitue une alternative au laborieux désherbage mécanique traditionnel ainsi qu’aux herbicides encore couramment répandus dans tous les plantations.

La machine coûte 1 365 000€ 

Le Laserweeder réduirait aussi la forte pression des adventices, les restrictions grandissantes sur les désherbants ou encore les coûts de main-d’œuvre sans cesse croissant. Si elle offre des avantages certains, la machine a malheureusement un prix rédhibitoire. En effet, il faut débourser 1 365 000€ pour l’avoir, livraison, assistance, et formation y compris. Les exploitations de petite et moyenne taille peuvent toutefois faire des achats groupés pour amortir les coûts.

Carbon Robotics a déjà vendu 50 exemplaires

Selon Carbon Robotics, la machine offre un retour sur investissement dans les trois ans suivant son acquisition. L’entreprise américaine en a déjà déployé plus de 50 en Amérique du Nord. Depuis peu, elle livre aussi des unités en Australie et en Europe (Angleterre, Allemagne, Espagne). L’outil devrait bientôt être commercialisé en France, où les agriculteurs font face à d’énormes défis en matière de gestion des mauvaises herbes. Il fera certainement le bonheur des producteurs de mâche, de carotte et d’oignon, notamment.

Contreplaqué : Thebault se lance à la conquête du monde

Thebault, leader français du contreplaqué, veut s’exporter hors de l’Europe. Pour cela, l’entreprise des Deux-Sèvres a investi 100 millions d’euros dans une nouvelle usine qui devrait commencer à fonctionner à partir de l’été 2025. Cette unité devra répondre aux particularités et normes de chaque marché.

Thebault, leader français du marché du contreplaqué avec 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, se lance à l’assaut du monde. Déjà présent en Europe, l’entreprise basée dans les Deux-Sèvres souhaite maintenant exporter ses produits dans des marchés importants comme les Etats Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie. Elle continuera parallèlement à renforcer son offre en Europe, notamment en Allemagne.

Thebault veut s’adapter aux habitudes constructives de chaque marché

Hervé Richard, son directeur commercial, précise qu’il faudra répondre aux particularités et normes de chaque marché, en tenant compte de la concurrence due à la mondialisation. « Nous devons nous adapter aux habitudes constructives et aux attentes de chaque territoire en termes de produits », a-t-il souligné. Le responsable de la PME française (400 employés) note que « la Grande-Bretagne, par exemple, est un gros consommateur de contreplaqué pour la construction », tandis que « l’Allemagne est un marché important en caisserie et emballage ».

Thebault, spécialiste du lamibois, un matériau importé des États-Unis

Aux Etats Unis et en Australie, poursuit Hervé Richard, Thebault commercialisera le lamibois (LVL) car ce matériau en placage stratifié de bois y est fortement consommé. Le LVL se destine principalement à la construction (plancher, murs, charpentes…), mais peut aussi servir à d’autres fins (portes coupe-feu, canapés…). Léger et résistant, il a été importé des États-Unis dans les années 1980 par des fabricants nordiques. Pour le contreplaqué, le groupe français travaille trois grandes essences, à savoir le pin maritime, le peuplier et l’okoumé (venu du Gabon).

Une nouvelle usine de lamibois en Haute-Loire

Pour soutenir ses ambitions internationales, Thebault a investi 100 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle usine de lamibois (LVL) en Haute-Loire. Cette unité de 25.000 m² occupe un terrain de 15 hectares sur le parc d’activités Sud Auvergne, à Lempdes-sur-Allagnon. Situé au carrefour des départements du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy de Dôme, la zone a séduit par la proximité et la disponibilité de la ressource en gros bois, par ses atouts logistiques, ainsi que par le potentiel de son bassin d’emplois sur le territoire d’industrie Issoire-Brioude.

Thebault a participé à sa manière aux JO de Paris

L’usine de Lempdes-sur-Allagnon devrait ouvrir à l’été 2025. Elle aura une capacité de production de 70.000 m3 de lamibois, alors que le marché français ne met sur le marché qu’entre 15.000 à 20.000 m3. A terme, l’unité assurera une production de 100.000 m3. Le site permettra la création de 85 emplois directs. Ses produits porteront les labels de gestion durable PEFC et Bois de France. Notons que Thebault a participé à sa manière aux JO de Paris. Pour les chantiers des Jeux, le groupe a livré plus de 15.000 m² de contreplaqués, l’équivalent de 2,5 terrains de football.

Le fiasco Musk-X, le boulet financier du siècle pour les banques

Le rachat du réseau social par Elon Musk se révèle être une mauvaise opération pour les banques impliquées, depuis incapables d’écouler la dette qui en découle.

Le réseau social X serait-il devenu un poids sur les finances des banques concernées ? C’est ce qu’indique une enquête du Wall Street Journal (WSJ). Dans un article publié, mardi 20 août, le quotidien américain spécialisé dans la finance, lève un coin de voile sur les difficultés nées du rachat de la plateforme de micro-blogging par le milliardaire Elon Musk.

En octobre 2022, ce dernier concluait la transaction pour un montant de 44 milliards de dollars, aidé par sept grandes banques d’investissement, dont Morgan Stanley, Bank of America, Barclays, MUFG, BNP Paribas, Mizuho et Société Générale.

Les banques impliquées ont notamment mobilisé 13 milliards de dollars sous forme de prêt tout en s’engageant sur le volet obligations afin de permettre cette acquisition décrite un peu plus tard comme « surévaluée » de l’avis de Musk lui-même.

Un fardeau extrêmement pesant

Pour des raisons à la fois comptables et financières, les banques à l’origine des prêts auraient dû céder la dette qui en résulte à d’autres investisseurs (fonds, assurances, entre autres) dans le but de réaliser des bénéfices grâce notamment aux commissions.

Sauf que dans le cas présent, rien ne se passe comme prévu. Le WSJ indique ainsi que les prêts sont devenus un fardeau extrêmement pesant sur le bilan des banques, entraînant des dépréciations préjudiciables pour leur rentabilité. Le journal décrit une situation sans précédent depuis la crise de 2008 aux États-Unis.

« Ces prêts pèsent sur les banques depuis beaucoup plus longtemps que d’autres opérations suspendues que nous avons pu voir », a déclaré au Wall Street Journal, Steven Kaplan, professeur de finance à l’Université de Chicago et au fait de ce type d’opérations depuis les années 1980.

Un produit peu attrayant

Cette situation a de quoi nuire à la réputation des banques, désormais sans solution viable. Au cœur de cette mésaventure figure la perte d’attractivité progressive de X vis-à-vis des investisseurs potentiels.

Le réseau social régulièrement déficitaire déjà sous l’ancienne propriété, multiplie les contreperformances financières depuis le rachat d’Elon Musk. La conséquence de la fuite des annonceurs.

Inquiets de la gouvernance du milliardaire, notamment en matière de lutte contre la désinformation, ces derniers ont déserté la plateforme. De quoi contrarier Musk qui les accuse d’entente illicite contre ses intérêts.

Etats Unis : Samsung rappelle des cuisinières électriques

Bouton d'une cuisinière électrique de Samsung.

Le géant électronique sud-coréen Samsung a rappelé vendredi 9 août plus d’un million de cuisinières électriques du marché américain après que ces appareils ont provoqué une série d’incendies accidentels. Selon la Commission américaine de protection des consommateurs, 40 personnes ont été blessées et plusieurs animaux de compagnie sont morts.

Samsung, le géant sud-coréen de produits électroniques et électroménagers, a annoncé vendredi 9 août le retrait de plus d’un million de cuisinières électriques du marché américain. Ces appareils auraient provoqué une série d’incendies accidentels, causant des blessures chez plusieurs personnes et la mort d’animaux de compagnie.

Samsung confirme avoir reçu plus de 300 signalements d’activation accidentelle des boutons

Selon la Commission américaine de protection de la sécurité des consommateurs (CPSC), les appareils Samsung ont été impliqués dans environ 250 incendies. Ils ont fait environ 40 blessés, dont huit ont nécessité des soins médicaux. L’organisme affirme également que 7 incendies ont provoqué la mort de plusieurs animaux domestiques et 18 ont causé des dégâts matériels importants.

Dans un communiqué, Samsung confirme avoir reçu depuis 2013 plus de 300 signalements d’activation accidentelle des boutons, par des personnes ou des animaux domestiques qui les avaient heurtés. Ces gestes par inadvertance représentent un risque d’incendie si un objet était placé sur la cuisinière, rappelle le groupe. Le fabricant sud-coréen n’a toutefois pas parlé d’incendies ni de décès d’animaux liés à ces incidents.

Quelques conseils de sécurité prodigués aux clients

Pour éviter des incendies à l’avenir, Samsung recommande aux utilisateurs des modèles rappelés de prendre des précautions supplémentaires. Le groupe électronique les conseille notamment de garder les enfants et les animaux domestiques à l’écart des boutons, de vérifier minutieusement ces boutons après chaque utilisation pour s’assurer qu’ils sont éteints, et d’éviter de laisser des objets sur la cuisinière lorsque celle-ci n’est pas utilisée.

Samsung propose un remplacement gratuit

Samsung invite aussi les propriétaires des 30 modèles concernés, vendus entre 2013 et 2024, à contacter ses services en Amérique du nord pour obtenir un remplacement gratuit des boutons de commande ou des couvercles. L’entreprise précise cependant que les consommateurs peuvent continuer à utiliser leurs cuisinières électriques encastrables, en attendant de recevoir gratuitement leur nouveau jeu de serrures ou de couvercles de boutons compatibles.

Possibilité de recevoir des alertes incendie avec une application dédiée

Samsung appellent en outre les clients disposant d’une cuisinière compatible Wi-Fi à activer la notification « Table de cuisson allumée » sur l’application Samsung SmartThings afin de recevoir des alertes sur leur smartphone en cas d’incendie. Par ailleurs, pour limiter les accidents, le groupe réfléchirait à l’intégration d’un bouton hybride pour ses nouvelles cuisinières électriques. Il a publié sur son site officiel la liste de tous les modèles de cuisinières électriques concernés par le rappel.

Samsung a déjà rappelé ses Galaxy Note 7 en 2016

Ce n’est pas la première affaire d’appareils défectueux de Samsung. L’entreprise a habitué les consommateurs à des produits défaillants depuis quelques années. En 2016, par exemple, la réputation la société en matière de sécurité a pris un coup, suite au rappel mondial du Galaxy Note 7 à cause des explosions de batteries. Ce dossier lui a coûté des milliards de dollars. Heureusement, le rival d’Apple sur les smartphones est parvenu à se remettre sur pied en un temps record.

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