L’industrie européenne menacée par un excès de règlementations ?

Une étude de Deloitte alerte sur les freins réglementaires pesant sur la compétitivité industrielle européenne. Face à une concurrence acharnée des États-Unis et de la Chine, les perspectives du Vieux Continent s’assombrissent. 

 

Le constat est inquiétant. La production industrielle européenne a chuté de plus de 10 % en deux ans. En Belgique, la situation est encore plus critique avec une baisse de près de 13 %. Deloitte met en garde contre les défis croissants qui menacent l’Europe dans une étude dévoilée par L’Echo.  « Si on ne change rien, ce n’est que le début » souligne Rolf Driesen, CEO de Deloitte Belgique. 

Deux secteurs illustrent cette dégringolade. D’abord, la sidérurgie, où l’Europe est passée en une décennie du statut d’exportateur net à celui d’importateur net. Ensuite, la chimie belge, dont l’utilisation des capacités de production plafonne à 70 %, un niveau historiquement bas. 

Les faiblesses structurelles : énergie et réglementation 

L’un des freins majeurs identifiés est le coût de l’énergie. Les prix industriels de l’électricité en Europe sont jusqu’à trois fois plus élevés qu’aux États-Unis et deux fois plus qu’en Chine. Cette vulnérabilité est aggravée par la dépendance énergétique de l’UE, qui importe 63 % de son énergie, contre seulement 21 % pour la Chine. 

Autre pierre d’achoppement, la lourdeur des procédures administratives. Dans l’Union européenne, il faut parfois attendre jusqu’à neuf ans pour obtenir une autorisation pour un grand projet industriel, soit deux fois plus qu’aux États-Unis. Cette lenteur décourage les investissements, selon Deloitte. De nouvelles directives, comme la CSRD et la CSDDD, alourdissent encore les contraintes en imposant des exigences de durabilité et de droits humains, sans bénéfices directs sur la compétitivité, estime le cabinet. 

Des opportunités à saisir, mais une avance fragile 

Malgré ce tableau sombre, l’Europe conserve des atouts, notamment dans les technologies vertes. En 2023, le continent a levé 18 milliards d’euros en capital-risque dans ce domaine, contre 12 milliards aux États-Unis. Sa part d’énergies renouvelables (29 %) dépasse également celle de ses rivaux. Mais cette avance se réduit face à une Chine qui progresse rapidement. 

Deloitte insiste sur l’urgence d’agir. « La plupart des entreprises industrielles sont mondiales. Elles choisissent leur lieu d’investissement selon des critères où l’Europe peine à se démarquer », alerte Frederik Debrabander, Industry Leader Energy, Resources & Industrials chez Deloitte. Si rien ne change, l’industrie européenne pourrait s’éteindre dans une concurrence mondiale de plus en plus féroce. 

Leonardo et Rheinmetall : l’alliance européenne qui réinvente l’armée italienne

La création de la coentreprise Leonardo Rheinmetall Military Vehicles (LRMV) marque une nouvelle étape dans l’industrie de la défense. Cette alliance entre le géant italien Leonardo et le groupe allemand Rheinmetall vise à fournir des véhicules de combat à l’armée italienne, pour un montant de 23 milliards d’euros, et à se positionner comme un acteur majeur sur le marché mondial de l’armement.

Un projet de défense ambitieux pour l’Italie

Leonardo et Rheinmetall ont officialisé la création de LRMV, une coentreprise dédiée à la conception et la fabrication de nouveaux systèmes de combat pour l’armée italienne. Ce projet d’envergure prévoit la fourniture de 1 050 systèmes de combat d’infanterie blindée, répartis en 16 versions différentes, ainsi que 123 chars de combat pour remplacer les anciens modèles Ariete de l’armée italienne. L’ensemble de ces contrats représente une valeur totale de 23 milliards d’euros, dont 15 milliards seront investis dans les systèmes d’infanterie de 2027 à 2040, et 8 milliards pour les chars de combat de 2027 à 2035.

Les deux partenaires ont déjà fixé des objectifs clairs : livrer les premiers véhicules dans un délai de deux ans. Le gouvernement italien ayant exprimé des besoins urgents en matière de modernisation de ses forces armées, LRMV devra faire preuve de rapidité et d’efficacité pour respecter ce calendrier ambitieux. Le PDG de Rheinmetall, Armin Papperger, a souligné que cette coentreprise est “essentielle pour fournir à l’Italie des véhicules de combat de dernière génération, tout en permettant de répondre aux exigences futures d’autres pays partenaires”.

Le développement du nouveau char de combat pour l’armée italienne reposera sur le modèle Panther KF51, un prototype avancé conçu par Rheinmetall. Ce char, destiné à remplacer le vieillissant Ariete, intégrera les technologies de pointe en matière de blindage, de mobilité et de puissance de feu. Avec ce projet, Leonardo et Rheinmetall entendent renforcer la compétitivité de l’industrie de défense italienne tout en créant un « poids lourd » européen capable de rivaliser avec les géants américains et chinois.

Un partenariat pour s’imposer sur la scène mondiale

Cette alliance entre Leonardo et Rheinmetall illustre une tendance croissante dans l’industrie de la défense : celle des fusions et acquisitions pour créer des entités suffisamment puissantes pour rivaliser sur le marché mondial. Selon Roberto Cingolani, PDG de Leonardo, “la nécessité de créer des « géants » est impérative pour ne pas devenir insignifiant face aux grandes entreprises américaines et asiatiques”. En unissant leurs forces, les deux groupes espèrent non seulement répondre aux besoins de l’armée italienne, mais aussi conquérir de nouveaux marchés à l’échelle internationale.

L’initiative conjointe de Leonardo et Rheinmetall ne se limite pas à une simple réponse aux besoins nationaux. Leur objectif est également de proposer des solutions à d’autres pays en quête de modernisation de leurs forces armées. Ce projet ouvre la voie à une nouvelle forme de collaboration entre les entreprises européennes de défense, capables de concurrencer les grands acteurs mondiaux tout en favorisant l’innovation technologique.

Avant de s’allier à Rheinmetall, Leonardo était en pourparlers avec KNDS, un autre groupe d’armement franco-allemand, pour la fourniture de chars Leopard 2A8 à l’armée italienne. Cependant, la rupture des négociations en juin 2024 a poussé Leonardo à se tourner vers un partenariat avec Rheinmetall, renforçant ainsi sa position dans le secteur des véhicules de combat blindés. Ce changement de cap stratégique a permis à Leonardo de s’associer à un partenaire plus compatible avec ses ambitions.

Un impact national et européen majeur

LRMV ne se contentera pas de fournir des véhicules de combat à l’armée italienne. Le siège juridique de cette nouvelle entité sera installé à Rome, avec un quartier général opérationnel à La Spezia, une ville portuaire du nord-est de l’Italie où Leonardo possède déjà plusieurs usines. Ce choix témoigne de la volonté des deux entreprises de maintenir une grande partie de la production en Italie, contribuant ainsi à la création d’emplois et à la dynamisation du secteur industriel local.

En plaçant le cœur de la production sur le territoire italien, LRMV entend participer activement à l’essor de l’industrie de défense du pays. Ce projet va également renforcer les capacités technologiques et industrielles locales, tout en attirant de nouveaux investissements dans la région. Pour l’Italie, il s’agit d’une opportunité de taille pour consolider sa position en tant que leader dans le domaine de la défense en Europe.

L’un des objectifs à long terme de cette coentreprise est de réduire la dépendance de l’Italie, et plus largement de l’Europe, vis-à-vis des acteurs non européens dans le domaine de l’armement. En développant des véhicules de combat modernes avec des partenaires européens, Leonardo et Rheinmetall participent à l’effort de création d’une défense européenne plus autonome. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la coopération au sein de l’Union européenne en matière de défense.



La Grèce sort de son troisième et dernier plan de renflouement

Depuis près de huit ans, la Grèce connaissait une crise financière sans précédent. Ce 20 août est gravé dans l’Histoire : il sort de son troisième plan de renflouement financier.

Trois plans d’aide en huit ans

Cela faisait huit ans que la Grèce était empêtrée dans une situation financière on ne peut plus compliquée. Durant cette longue période de crise, le pays de Prokópis Pavlópoulos (ndlr : président de la République hellénique) a reçu près de 260 milliards d’euros d’aide pour tenter de se remettre à flot. Le dernier plan duquel la Grèce vient de sortir avait apporté une aide supplémentaire de 80 milliards d’euros.

« Au total, la Vouli, le Parlement grec, votera 450 réformes destinées à assainir les finances publiques et à moderniser l’économie. En moins de dix ans, les fonctionnaires perdent plus de 40 % de leur salaire, les retraités près de 50 % de leurs pensions. Des centaines de milliers de jeunes Grecs émigrent pour trouver du travail » , précise le journal le Parisien.

Pas tout a fait sorti de la panade ?

Dimanche, Yannis Stournaras, gouverneur de la banque centrale, a mis en garde « toute remise en cause des engagements qu’Athènes a pris auprès de ses créanciers« . « Si nous revenons sur ce que nous avons accepté, maintenant ou dans le futur, les marchés nous abandonneront et nous ne serons plus en mesure de refinancer dans des conditions viables les prêts arrivant à échéance« , avait-il alors déclaré.

Après l’Irlande en 2013, l’Espagne et le Portugal en 2014, Chypre en 2016, elle est le dernier des pays membres de l’Union européenne à sortir de la tutelle des mémorandums d’ajustement.

La Suisse ne veut plus de nucléaire

Les électeurs suisses ont voté pour la sortie progressive de leur pays du nucléaire, dimanche 21 mai.

Comme ils en ont l’habitude, les Suisses ont été invités à voter sur un sujet précis lors d’un référendum, dimanche 21 mai 2017.

Cette fois-ci, le référendum portait sur un projet de sortie, à moyen terme, du nucléaire, qui doit être remplacé peu à peu par des énergies renouvelables.

Les électeurs étaient invités à s’exprimer sur le projet de nouvelle stratégie énergétique, porté par leur président, Doris Leuthard. Le oui l’a donc remporté assez largement, avec 58,2 % des bulletins.

Ce projet ambitieux veut faire de la Suisse un pays particulièrement écologique, au niveau de l’énergie, donc, mais également des transports et du bâtiment.

Pour sortir du nucléaire progressivement, le pays des Alpes devrait lancer d’importants projets de production hydroélectriques.

 

Galileo enfin en service

Jeudi 15 décembre, le premier système de navigation par satellite européen a été mis en service. Une révolution dans un secteur fermé.

Avant, seul le Global Posi­tioning System (GPS) venu des États-Unis était en mesure de guider l’utilisateur en le géolocalisant.

Ce monopole est terminé, avec le lancement, jeudi 15 décembre, de Galileo, un système européen de navigation censé être encore plus fiable et précis que les GPS.

Pour le moment, cette évolution essentielle reste anecdotique, puisque très peu de consommateurs peuvent encore bénéficier des servies de Galileo. En effet, seuls les quelques milliers d’utilisateurs qui sont équipés du smartphone Aquaris X5 Plus, du constructeur espagnol BQ, peuvent utiliser Galileo.

Mais cette mise en service progressive est voulue et planifiée, afin de permettre une montée en puissance progressive du système, qui sera pleinement exploité quand les fabricants auront installé les fameuse puces électroniques indispensables à son utilisation, sur de nouveaux modèles de téléphone. Ce qui devrait se faire petit à petit.

 

Vers un accord économique entre l’UE et l’Indonésie

L’Union Européenne et l’Indonésie pourraient signer prochainement des accords de libre échange.

Lundi 18 juillet, les états membres de L’UE ont décidé de lancer des négociations en vue d’un accord de libre échange entre l’Europe et l’Indonésie.

Cecilia Malmstroem, commissaire européenne au Commerce, ainsi que le ministre indonésien du Commerce, Tom Lembong, ont publié un communiqué commun pour expliquer cette volonté de collaboration.

« L’Union européenne et l’Indonésie représentent un gigantesque marché de 750 millions de consommateurs. Ces négociations sont cruciales pour développer les synergies entre nos économies« , expliquent-ils.

 

La France faiblement syndicalisée

Selon les chiffres publiés le 12 mai par la Dares (ministère du Travail), la France est l’un des pays européens ou le taux de travailleurs syndicalisés est le plus faible.

En France, seulement 11% des salariés sont syndiqués, ce qui représente 2,6 millions de travailleurs. A l’échelle européenne, le pays dispose du plus bas taux de syndicalisme, au niveau de la Lituanie et de l’Estonie.

En tête du classement, la Finlande domine les débats, avec 74% de salariés affiliés à un syndicat.

La moyenne européenne est de 23%, soit plus du double de la France

Selon la Dares, « aux pays nordiques, où la syndicalisation concerne la grande majorité des salariés, s’opposent les pays de l’Europe centrale et de l’Est, où les relations professionnelles sont moins favorables à la syndicalisation. De grands pays comme l’Allemagne, l’Espagne, la Pologne ou la France ont des taux de syndicalisation parmi les plus faibles ».

 

 

Le Brexit couterait 4300 livres par an aux Anglais

Selon une analyse du Trésor britannique, rendue publique le 18 avril par le ministre des Finances, George Osborne, chaque foyer anglais perdrait 4300 livres annuelles en cas de sortie du pays de l’Union Européenne.

Le ministre fait partie des défenseurs du maintien de l’Angleterre dans l’Union européenne, il a donc particulièrement insisté sur cet effet d’un éventuel Brexit.

«La conclusion est claire: pour l’économie britannique et les familles, quitter l’UE équivaudrait à s’automutiler», a-t-il déclaré.

Les Anglais s’exprimeront dans un peu plus de deux mois, à l’occasion d’un référendum sur le maintien ou non de leur pays d’ans l’UE.

Michel Sapin s’engage sur le déficit français

Invité à s’exprimer sur la station de radio Europe 1, le ministre des Finances, Michel Sapin, a annoncé que la France allait baisser son déficit au dessous de 3,8%.

La France s’est engagée auprès de l’Union Européenne de réduire son déficit au dessous de 3,8% du Produit intérieur brut (PIB) national.

Michel Sapin a donc estimé que non seulement le gouvernement allait tenir cet engagement, mais qu’il ferait mieux.

Il a toutefois refusé de donner un chiffre en expliquant : « Je ne connais pas [le déficit public] encore définitivement ».