JDD : la rédaction en grève depuis près d’un mois

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Les journalistes du Journal du dimanche (JDD) ont organisé un rassemblement mercredi près du Palais-Bourbon pour interpeller les députés sur leur situation. Depuis près d’un mois, ils protestent contre la nomination de Geoffroy Lejeune comme directeur de la rédaction.

Mercredi, les journalistes du Journal du dimanche (JDD) ont manifesté à la station de métro Invalide, à proximité de l’Assemblée nationale, pour interpeller les députés sur le sort de leur média. Depuis le 22 juin dernier, ils protestent contre la nomination de Geoffroy Lejeune comme directeur de la rédaction. Ils craignent que son arrivée provoque un changement radical de la ligne rédactionnelle.

Un très proche d’Éric Zemmour

En effet, Geoffroy Lejeune a dirigé pendant sept ans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles. Il s’est également affiché aux côtés d’Éric Zemmour, lors de la campagne présidentielle de 2022. Depuis plusieurs semaines, les grévistes et le propriétaire du JDD (Lagardère) discutent pour débloquer la situation. Mais les journalistes restent inflexibles. Ils maintiennent leurs deux revendications. A savoir renoncer à la nomination de M. Lejeune et offrir à la rédaction des garanties d’indépendance juridique et éditoriale.

Vers un record de durée de grève dans les médias

Face au blocage des disscussions, la rédaction du Journal du dimanche (JDD) a reconduit, samedi 15 juillet, sa grève pour une semaine supplémentaire. Les journalistes ont voté à 96 % (94 pour, 4 contre, 8 blancs et nuls) pour la poursuite de leur action. Celle-ci dépassera samedi, les 31 jours de grève de la rédaction d’iTélé en 2016, en réaction au rachat du groupe par Vincent Bolloré.

Un crève-cœur, mais déterminés à poursuivre le combat

La société des journalistes (SdJ) a confié dans un communiqué que l’empêchement de la publication des éditions depuis près de quatre semaines constitue pour les salariés et collaborateurs du journal « un crève-cœur ». Mais elle affirme que cela n’entame pas leur détermination pour défendre les valeurs du média. Les grévistes restent également soudés face au risque financier. En effet, ils ne devraient pas percevoir leur paie ce mois-ci, mais pourront compter sur leur caisse de grève, dont le montant s’élèverait à 70.000 euros.

Une proposition de loi pour protéger la liberté éditoriale

Invités mercredi à la manifestation, les députés ont apporté leur soutien aux journalistes du JDD. Ils ont évoqué une proposition de loi transpartisane déposée le même jour au Palais-Bourbon et visant à protéger la liberté éditoriale des médias sollicitant des aides de l’Etat. Les parlementaires jugent le texte d’autant pertinent que les atteintes à l’indépendance des médias se multiplient ces dernières années. Il y a une semaine, le sénateur PS David Assouline avait également déposé une proposition de loi destinée à garantir l’indépendance des rédactions.

Ouverture d’un guichet de départ par Lagardère

Fondé en 1948, le JDD est l’unique hebdomadaire national dominical d’informations générales en France. Il fait partie de Lagardère News, une filiale de Lagardère. En octobre au plus tard, il doit passer dans le giron de Vivendi, le groupe du milliardaire Vincent Bolloré qui a effectué une offre publique d’achat (OPA) sur le propriétaire du JDD. Malgré la grève des journalistes, les dirigeants de Lagardère maintiennent la nomination de M. Lejeune, qu’on dit imposé par Vincent Bolloré en personne. Ils ont prévu l’ouverture d’un guichet de départ accompagné d’un un accord financier pour les contestataires.

C’est bientôt fini entre Goldman Sachs et Apple

La banque d’investissement américain voudrait se décharger de la gestion de l’Apple Card. De quoi remettre en cause l’opportunité d’un partenariat tant vanté à l’origine.

Quatre ans et puis s’en va ? À en croire le Wall Street Journal (WSJ), Goldman Sachs (GS) envisage de mettre un terme à sa relation d’affaires avec Apple, à travers l’Apple Card.

Lancée en août 2019, cette carte de crédit sert notamment aux utilisateurs américains du service de paiement mobile Apple Pay à effectuer des transactions via l’iPhone ou encore l’Apple Watch.

En tant que banque d’investissement, Goldman Sachs s’y était portée garante avec un certain nombre d’avantages. C’est le cas par exemple de la possibilité de s’acheter un iPhone à travers un financement de 24 mois sans taux d’intérêt.

Partenariat déséquilibré ?

Cette opportunité dévoilée quelques semaines seulement après le lancement de l’Apple Card avait fait dire au patron de la firme de Cupertino qu’il s’agit du « lancement le plus réussi d’une carte de crédit aux États-Unis ».

Cela semble loin de la réalité finalement. Puisque le WSJ croit savoir que GS n’en veut plus de ce partenariat, depuis plusieurs mois maintenant. Ce qui conduit à d’intenses négociations toujours en cours d’ailleurs, révèle le journal, citant des sources proches du dossier.

Ces dernières évoquent comme raison le souhait exprimé à la fin de l’année dernière par Goldman « de réduire son activité grand public ». Mais la raison de ce divorce annoncé va peut-être bien au-delà d’une ambition de recentrage. D’autant que l’histoire de l’Apple Card n’a pas hésité un long fleuve tranquille.

American Express au secours

Les lignes de crédit accordées par GS à travers la carte avait en effet fait l’objet d’accusations de discriminations en novembre 2019. Les prêts sans d’intérêt ont également contribué à plomber les finances de la banque déficitaire d’un milliard de dollars entre 2020-2022, selon ses responsables.

Quoi qu’il en soit, le Wall Street Journal indique qu’Apple est au courant de la décision de Goldman de rompre leur partenariat. Celle-ci serait d’ailleurs en négociations avec American Express afin de lui refiler la patate chaude. Le WSJ précise toutefois qu’il est difficile de savoir à quel moment tout cela aboutira.

En ce sens, les termes du nouvel accord potentiel restent inconnus. Il en est de même du sort des utilisateurs actuels de l’Apple Card. En attendant une annonce officielle de la part des deux parties.

Carrefour réfléchit à une restructuration

Carrefour aurait prévu de supprimer 1.000 postes au niveau de ses sièges en France dans le cadre d’une restructuration annoncée l’année dernière. Le groupe d’Alexandre Bompard sera le deuxième de la grande distribution à se lancer dans un tel projet après Casino.

Un nouveau plan de départ volontaire

D’après des informations du quotidien la Lettre, Carrefour envisagerait de supprimer jusqu’à 1.000 postes en France, essentiellement dans ses sièges (Massy, Evry et Mondeville). A cet effet, l’enseigne aurait prévu des négociations ce mercredi avec les organisations syndicales.

Les syndicats avaient indiqué vendredi dernier sur Twitter, en marge de l’Assemblée générale du groupe, qu’une nouvelle restructuration interviendrait avant la fin d’année. La CFDT, en particulier, avait évoqué la signature d’un avenant spécifique Sièges pour un nouveau plan de départ volontaire, dont on ignore encore les modalités.

Une mutualisation pour réaliser des économies

Cette coupe dans les effectifs de Carrefour devrait permettre au distributeur de faire des économies de 4 milliards d’euros. Elle s’inscrirait dans le cadre du plan stratégique 2026 annoncé par Alexandre Bompard en novembre 2022. A l’époque, le PDG avait parlé de la nécessité de réaliser des économies de coûts, via notamment des suppressions de postes dans les sièges européens.

Le dirigeant n’avait pas donné d’indication sur l’ampleur des réductions, mais avait parlé d’un « potentiel énorme de mutualisation à exploiter » principalement au niveau des fonctions expertes et support au sein des pôles d’expertises. Cette restructuration témoigne en tout cas des difficultés de Carrefour. Et plus globalement de l’effritement de la grande distribution.

Dans le sillage des déboires du groupe Casino

Un autre groupe, Casino, connait également des problèmes depuis plusieurs mois. L’enseigne stéphanoise est engagée dans un vaste plan de désendettement qui peine à se concrétiser malgré les cessions d’actifs. Ainsi, elle risque de tomber bientôt dans l’escarcelle de nouveaux actionnaires. Casino travaille actuellement à se séparer d’un certain nombre de super et d’hypermarchés. Intermarché serait intéressé par la reprise de 180 magasins pour 1,6 milliard d’euros.

Mais cette vente ne pourra pas couvrir sa dette. Celle-ci s’élevait à 3,9 milliards d’euros à fin décembre 2020, avec des échéances de remboursement fixées à 2024. Il faudra trouver une autre source d’argent. Heureusement, deux autres investisseurs seraient prêts à fondre sur le retailer. Il s’agit de l’insatiable milliardaire Tchèque Daniel Křetínský et du groupe Teract (Jardiland, Gamm Vert, etc.).

Un modèle de distribution arrivé à ses limites

C’est dans ce contexte que le PDG de Casino, Jean-Charles Naouri, a été placé en garde à vue la semaine dernière pour « manipulation de cours de bourse ». Mais il a été très vite remis en liberté. Si cette affaire remonte à 2018 -2019 et n’a rien à voir avec les déboires actuels du groupe, elle ponctue les mésaventures du distributeur qui voit son modèle arriver à ses limites.

Son implantation dans les centres-villes, par exemple, est mise à mal par un retour vers les commerces de proximité depuis le début de la pandémie. Casino souffre également de l’inflation en raison de son positionnement haut de gamme. En dépit d’une tentative de baisse de prix générale, le groupe ne parvient toujours pas à s’en sortir…

Economie : Scope faiblit la perspective de la France

 

 

Selon Scope Ratings, la dynamique économique de l’Hexagone s’est ralentie. Résultat : l’agence de notation a décidé d’abaisser ses perspectives pour le pays.

Scope Ratings considère que la dynamique économique de la France est au ralenti. C’est la raison pour laquelle l’agence de notation européenne a abaissé, vendredi dernier, la perspective du pays. La note de la France pourrait ainsi être réduite à l’avenir, comme cela a été le cas il y a un mois avec l’agence Fitch.

Dans un communiqué de presse, Scope souligne le risque de « l’affaiblissement des finances publiques françaises », en raison, entre autres, de difficultés dans « la mise en œuvre de réformes ». D’ici 12 à 18 mois, l’agence pourrait dégrader la note de la France, pour le moment classée « AA », soit le troisième plus haut niveau de sa grille.

Scope liste plusieurs risques pesant sur les finances hexagonales, et affirme que « la dynamique économique s’est nettement ralentie au second semestre 2022 ». L’agence remet également en cause la trajectoire de réduction du déficit et de la dette publics, en raison d’un « mauvais bilan en matière d’assainissement budgétaire, d’une charge d’intérêt de la dette croissante et de risques liés à la mise en œuvre du programme de réformes ».

Selon Scope, ces risques sont associés à « l’absence de majorité au Parlement », et à des « contestations sociopolitiques ». Les mouvements sociaux contre la réforme des retraites sont tout particulièrement soulignés.

Il y a un mois, l’agence de notation Fitch avait dégradé la note de la France. Pour justifier son choix, elle avait pointé le risque posé par « l’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents » sur les réformes voulues par le gouvernement et le président Emmanuel Macron.

Une semaine auparavant, l’agence Moody’s n’avait tout simplement pas émis de notation. L’agence S&P Global doit quant à elle publier ses conclusions vendredi 2 juin. Si elle accorde actuellement la note « AA » à la France avec une perspective négative, cela pourrait évoluer à la baisse.

Les notations de ces grandes agences internationales ont un impact sur le taux d’intérêt auquel les investisseurs prêtent de l’argent à la France. Concernant l’emprunt à 10 ans, dont l’échéance est une référence, le taux était de 3,11% vendredi dernier. Ce taux se classe parmi les plus hauts de 2023.

Pour rappel, les taux obligataires augmentent nettement depuis un an et demi, en raison des politiques des banques centrales déployées pour limiter l’inflation.

Nosopharm : la French Tech Health20 au bon moment

Nosopharm a intégré en mars le programme French Tech Health20, qui vise à accompagner les startups à fort potentiel d’innovation dans le domaine de la santé. Grâce à cette adhésion, le groupe bénéficiera de nombreuses actions, qui l’aideront à poursuivre le développement de son antibiotique first-in-class Noso-502.

En mars, Nosopharm a été sélectionné pour faire partie de la promotion 2023 du programme French Tech Health20. Ce projet soutenu par le gouvernement français accompagne les startups à fort potentiel technologique dans le secteur de la santé. L’entreprise nîmoise a été choisie pour sa technologie révolutionnaire de découverte et de développement de traitements contre les maladies infectieuses émergentes. Ses travaux intéressent d’autant les pouvoirs publics que la France sort d’une pandémie et qu’elle quête sa souveraineté sanitaire.

Noso-502 efficace contre les entérobactéries multirésistantes 

Nosopharm travaille sur divers médicaments contre les maladies infectieuses. Mais son programme le plus avancé est Noso-502, un antibiotique first-in-class dédié au traitement des infections nosocomiales. Celles-ci sont causées par les entérobactéries multirésistantes comme Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli et Enterobacter spp.

Le groupe a conçu son remède en s’appuyant sur une plateforme innovante de découverte de médicaments appelée ExploRhabdus. Il a également exploité deux bactéries inexploités, mais à fort potentiel thérapeutique : Photorhabdus et Xenorhabdus. Ces microbes empêchent d’autres virus de coloniser leur environnement et protège l’organisme de l’hôte.

Cap sur des essais cliniques chez l’Homme

Selon les résultats de tests de toxicologie BPL publiés en juin 2022, Noso-502 est 100% efficace contre ces agents pathogènes, grâce à un nouveau mode d’action. Il est même très actif contre les souches les plus problématiques. Grâce aux résultats positifs de ses études, Nosopharm peut poursuivre le développement de Noso-502 jusqu’à la phase décisive des essais cliniques chez l’Homme. Mais pour cette dernière étape, le groupe a besoin de financements et de l’apport d’autres spécialistes.

Pas de fonds disponibles dans la French Tech Health20

Pour cela, l’entreprise a mis en place un nouveau conseil en juillet 2022 avec pour objectif de signer des partenariats privés et publics, ainsi que de préparer des levées de fonds. Nosopharm travaille actuellement en collaboration avec INRAE et l’Université de Montpellier. Et à ce jour, la société a récolté 5,9 millions d’euros en capital privé et reçu 8,7 millions d’euros d’aides publiques. Grâce à la French Tech Health20, elle pourrait bientôt atteindre ses objectifs.

Mais une visibilité renforcée partout dans le monde

Mais le programme ne met pas à disposition des fonds. Il offre simplement un accompagnement sur mesure pendant un an. Durant cette période, il permettra à Nosopharm de participer à des événements de l’écosystème French Tech, en France et à l’étranger. La pharma nîmoise intégrera aussi des actions de diplomatie économique, aux côtés du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ainsi que de la Direction générale du Trésor. Par ailleurs, elle bénéficiera d’une visibilité plus large par le biais d’opérations d’influence et de communication partout dans le monde. En outre, la société profitera du soutien de l’Etat pour son développement. Cet appui pourrait prendre la forme de financements.

Un gain en crédibilité et en notoriété à l’étranger

Philippe Villain-Guillot, co-fondateur et président du directoire de Nosopharm, estime que « le programme French Tech Health20 aidera les biotech innovantes comme Nosopharm à gagner en crédibilité et en notoriété sur le plan international ». Pour lui, cette initiative est nécessaire dans le contexte actuel de lutte contre les maladies infectieuses et de montée de l’antibiorésistance. Cette maladie silencieuse est devenue un enjeu de santé publique majeur. Elle a fait plus de 1,27 millions de morts en 2019, selon l’OMS. L’organisation la considère à juste titre comme l’une des dix grandes menaces pour la santé publique mondiale.

Négociations commerciales : Bruno Le Maire met la pression

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances.

Les négociations commerciales vont-elles reprendre plus tôt que prévues ? C’est ce que souhaite Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie veut que la baisse des coûts de certaines matières premières se répercute très vite sur les étiquettes en rayons.

En mars, le gouvernement avait indiqué qu’une réouverture des négociations commerciales interviendrait courant 2023 pour que la baisse annoncée des prix des matières premières puisse se traduire aussi en rayons. Les dernières négociations annuelles, achevées le 1er mars sous fortes tensions, avaient abouti à une hausse moyenne de 10% des prix payés par les supermarchés aux industriels. Ces derniers ont fait valoir la nécessité d’absorber les augmentations des coûts de production (énergie, matières premières, transports, emballages…).

Les cours des matières premières ont chuté

Un mois après, alors que les renégociations sont prévues en juin, Bruno Le Maire demande de les rouvrir le plus tôt possible. Un empressement qui se justifie par le contexte. En effet, l’inflation sur les produits alimentaires a dépassé les 17% en mars, ajoutant à la gronde sociale. Le ministre de l’Economie estime d’ailleurs qu’il faut rouvrir les discussions d’autant que les cours des matières premières ont baissé ces dernières semaines. Ceux du blé, par exemple, ont chuté de 18% et ceux des engrais de moitié.

Les industriels restent prudents

Suivant cette tendance baissière, Bruno Le Maire pense que les prix en rayons devraient également reculer. C’est pourquoi, il appelle les industriels à examiner avec la plus grande attention les prochaines demandes de renégociation envoyées par les enseignes de la grande distribution. Il invite aussi les retailers à reporter sans délai les baisses de prix à venir sur les étiquettes.

L’Ania, la principale organisation patronale de l’agroalimentaire, a indiqué avoir pris acte de l’appel de Bruno Le Maire. Mais elle rappelle que ce que le ministre réclame dans le courrier est déjà inscrit dans les contrats. Elle se montre donc prudente pour la suite. Cela d’autant que les industriels n’ont pas encore bénéficié des baisses de prix sur l’énergie et certaines matières premières, à cause des contrats de fourniture longue durée.

Les enseignes attendent le geste des fournisseurs

Du côté des distributeurs, on affirme que la balle est dans le camp des fournisseurs. Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), prévient que les enseignes ne pourront pas baisser leurs tarifs si les industriels ne le font pas en premier. Il pointe le fait que les retailers ont « des marges extrêmement faibles, de l’ordre de 1 % ». Pendant que les industriels profitent de marges extrêmement élevés, de « dix ou quinze fois supérieures »… Malgré les réticences de part et d’autre, on pense que les prix devraient bientôt baisser. Mais pas au même rythme que les hausses.

Foxconn s’installe en Inde pour les besoins d’Apple

L’industriel taïwanais connu notamment comme le principal assembleur des iPhone va délocaliser une partie de ses services en Inde. Avec à la clé, la conclusion d’un contrat afin d’y concevoir les AirPods.

Entre Foxconn et Apple, les choses semblent plus que jamais au beau fixe. Le groupe industriel taïwanais spécialisé dans la fabrication de produits électroniques et à l’origine de l’assemblage d’environ 70% des iPhone va désormais concevoir les écouteurs sans fil de la marque à la pomme baptisés AirPods.

L’information provient de Reuters ce jeudi 16 mars, qui cite des sources proches du dossier. Aucun chiffre n’a pour l’instant été dévoilé quant à la quantité de la production ni à ses implications financières pour chacune des parties concernées.

Mais des détails émergent à propos du financement à consentir par Foxconn dans le cadre de cette commande, une première pour le groupe basé dans la ville chinoise de Shenzhen. Les considérations logistiques ont également filtré.

Cap sur l’Inde

Selon Reuters, Foxconn a en effet dû satisfaire à la demande d’Apple d’organiser la production des AirPods non pas en Chine comme c’est le cas des iPhone, mais en Inde. Conséquence, l’entreprise prévoit d’investir 200 millions d’euros dans le cadre de la construction d’une usine à cet effet sur le territoire indien. Précisément dans l’État de Telangana.

Cette unité de fabrication prévue pour voir le jour avant le terme de l’année prochaine, s’inscrit dans la stratégie de Foxconn et d’Apple de délocalisation progressive de leurs intérêts de la Chine. En cause, les problèmes inhérents au fait de dépendre d’un pays autant au cœur des tensions géopolitiques que l’Empire du Milieu pour ses activités commerciales.

À cela s’ajoute la nature du régime de Pékin réputé pour ses décisions très peu communes. À l’image de la politique zéro Covid préjudiciable pour de nombreuses entreprises basées sur place.

Des inconnus

Ce sont autant de considérations qui poussent Apple et Foxconn à explorer d’autres horizons pour leurs investissements commerciaux. L’Inde semble donc bénéficier de leurs faveurs, à l’aune de cette production d’AirPods envisagée.

La commande remportée par la firme taïwanaise soulève toutefois quelques interrogations. Celle de la relation d’affaires entre Apple et les fabricants historiques de ses écouteurs sans fil, dont le groupe chinois Luxshare entre autres.

Quoi qu’il en soit, la perspective de voir Foxconn concevoir prochainement les AirPods a réjoui les marchés, qui ont connu des hausses relatives à l’annonce de la nouvelle.

Négociations commerciales : quelle hausse de prix ?

Les négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs ont pris fin dans la nuit de mercredi à jeudi. Sans qu’on sache de combien va s’élever la hausse des prix en rayons. Avec une inflation de 13,3% sur les produits alimentaires en janvier 2023, on s’attend à une augmentation à deux chiffres. 

Commencées il y a six mois, les négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs se sont terminées officiellement dans la nuit de mercredi à jeudi, à minuit. Ces discussions annuelles permettent de fixer le prix et les conditions d’achats des grandes surfaces auprès de leurs fournisseurs. Elles ont été particulièrement houleuses cette année en raison de l’inflation. En février, celle-ci s’est élevée à 6,2% sur un an. La flambée pour les seuls produits alimentaires a atteint 14,5%.

Vers des augmentations à deux chiffres

A la veille de la clôture des négociations commerciales, seuls 70% des industriels de l’agroalimentaire avaient signé leurs contrats avec les clients distributeurs. Ce qui témoigne de l’âpreté des discussions. En raison de l’inflation sur les matières premières et les énergies, les industriels auraient demandé des hausses de prix à deux chiffres, avec une augmentation plancher de 10%. Le chiffre exact sera communiqué dans les prochains jours, après la réunion des contrats et les calculs.

Des demandes de hausses jugées « délirantes »

En mars de l’année dernière, les pourparlers avaient abouti sur une hausse d’environ 3%. Mais l’inflation a surgi peu après, obligeant les protagonistes à revenir à la table des discussions afin de prendre en compte la hausse des coûts des matières premières agricoles et de l’électricité. Malgré ce contexte, les enseignes de la grande distribution ont trouvé les demandes de hausses « délirantes ». Pour elles, des augmentations de 20%, évoquées par certains fournisseurs, relèvent d’un scandale. Les retailers préviennent qu’ils ne pourront pas absorber seuls ces potentielles hausses et devraient les répercuter sur les consommateurs.

Crainte d’un mois de mars rouge pour les prix

Le PDG de Système U, Dominique Schelcher, pense qu’on ira pas juque-là. Il table plutôt sur une hausse de 10% des prix dans les rayons dans les prochains mois. Mais certains distributeurs, plus pessimistes, parlent d’un mois de « mars rouge » pour les tarifs en magasins. Parmi eux figure Michel Edouard Leclerc. Le résident du groupe E.Leclerc avait prédit un tsunami d’inflation à partir de juin prochain. Il craint aussi que certains produits disparaissent des rayons à cause de désaccord avec les industriels.

Mise en place d’un panier anti-inflation

Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, a critiqué les supermarchés qui refuseraient de payer « la juste part » afin de permettre aux producteurs de vivre de leur travail. Pour Damien Lacombe, président de la coopérative Sodiaal, une augmentation des prix en dessous de 12% serait extrêmement difficile pour la filière laitière. Il appelle donc l’Etat à prendre ses responsabilités. Pour l’heure, le gouvernement a seulement annoncé la mise en place d’un panier anti-inflation, avec une vingtaine de produits à prix réduits. Objectif : protéger le pouvoir d’achat des Français.

La nouvelle stratégie tarifaire de Netflix

La plateforme de streaming a, contre toute attente, revu le coût de ses abonnements à la baisse dans plusieurs dizaines de pays, dont ses marchés moins porteurs. Un positionnement assurément tactique.

Netflix semble reculer afin de mieux sauter. Le leader mondial du streaming vient d’opérer un revirement pour le moins inattendu concernant le coût de ses abonnements. Ils ont en effet baissé dans la plupart des pays où la plateforme est présente.

Difficile d’en connaître le nombre exact, car la firme californienne bien que confirmant l’information, reste assez vague sur le sujet. Sans doute pour des raisons stratégiques. Mais le Wall Street Journal (WSJ) parle de plus de 30 pays concernés ; quand le cabinet britannique Ampere Analysis évoque lui, au-delà 100 destinations impliquées dans cette nouvelle grille.

Marchés à croissance

Une chose certaine en revanche est le profil des marchés concernés par cette baisse de prix. C’est-à-dire des pays à faible pouvoir d’achat et où Netflix tente encore de se positionner durablement dans un contexte de multiplicité des offres.

C’est le cas du Moyen-Orient avec le Yémen, la Jordanie, la Libye et l’Iran ; l’Amérique latine avec le Nicaragua, l’Équateur et le Venezuela ; l’Asie avec la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande et les Philippines. À ceux-là s’ajoutent certaines destinations d’Afrique dont le Kenya.

Exit les marchés assez mûrs de Netflix qui concernent les États-Unis, le Canada ou encore une grande partie de l’Europe à l’exception de la Croatie, de la Slovénie et de la Bulgarie.

Vieille recette

Autant de pays dont certains à l’instar du Venezuela (50%), ont bénéficié d’une réduction drastique du coût des abonnements. À tel point que des observateurs s’en sont étonnés. L’analyste des médias et du divertissement chez UBS Group AG, John Hodulik, a ainsi déclaré au WSJ qu’une telle baisse des prix va à l’encontre de la tendance du marché.

Celui-ci est caractérisé, ces derniers mois en l’occurrence, par une hausse des coûts. D’autant avec la fin de la période d’abondance qu’aura représenté la crise du Covid pour l’ensemble des acteurs de la tech. Et Netflix n’a pas été du reste à cet effet.

Mais la pionnière du service de la vidéo à la demande pourrait avoir décidé de ce nouveau plan tarifaire dans le cadre d’une stratégie déjà utilisée par le passé. Autrement dit, séduire dans un premier temps suffisamment d’abonnés avant de revoir les prix à la hausse.

Streaming : la stratégie illisible de Warner Bros. Discovery

La société née du mariage entre WarnerMedia et Discovery Inc. ferait machine arrière sur son projet de fusion des services de streaming des deux entités. La création d’au moins une troisième plateforme reste néanmoins dans les tuyaux.

Rétropédalage. Warner Bros. Discovery conserve finalement à la fois HBO Max et Discovery +. C’est du moins ce que croit savoir le Wall Street Journal (WSJ), auteur d’une information exclusive à ce sujet, le 8 février dernier.

Se fondant sur des sources proches du dossier, le quotidien américain spécialisé dans les informations économiques et financières affirme que les deux services de streaming ne devraient finalement plus fusionner, comme prévu dans le cadre du mariage entre leur maison-mère : WarnerMedia et Discovery Inc.

Les noces scellées en avril 2022 devaient notamment laisser place à la création dans les prochains mois d’une seule et même plateforme de vidéo à la demande nommée provisoirement Max.

Craintes du surcoût

Mais les plans ont manifestement changé, à en croire le WSJ qui évoque des considérations économiques comme raison. Warner Bros. Discovery craindrait en effet de perdre les quelque 20 millions d’abonnés de Discovery + en cas de fusion de cette dernière avec HBO Max. Une inquiétude justifiée par le coût relativement cher qu’il faudra débourser à Max.

Dans un contexte où l’abonnement mensuel à Discovery + est facturé entre cinq et sept dollars selon que vous laissez s’afficher de la publicité ou non, contre 10 à 16 dollars pour HBO Max, le choix s’avère a priori sans embarras pour l’utilisateur.

D’autant avec le prix de l’abonnement de Max censé voler plus haut que celui appliqué à HBO Max en ce moment. Le contexte socioéconomique marqué par l’inflation aurait par ailleurs incité Warner Bros. Discovery à renoncer à ce projet, toujours selon le WSJ.

L’impératif de réduction des coûts

Toutefois, les responsables de l’entreprise compteraient bien créer une nouvelle plateforme de streaming. Financée par la publicité, celle-ci devrait s’enrichir avec du contenu provenant à la fois de HBO Max et de Discovery + en majorité. Un projet qui n’exclut par le maintien de Discovery + comme service parallèle, en raison de sa compétitivité.

Cela pourrait s’avérer crucial pour l’ambition affichée de Warner Bros. Discovery de titiller le mastodonte Netflix et ses 230 millions d’abonnés à travers le monde. Reste qu’une telle initiative contredit quelque peu, le souhait du groupe de réduire les coûts au regard de la conjoncture économique difficile.

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