Négociations commerciales : Bruno Le Maire met la pression

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances.

Les négociations commerciales vont-elles reprendre plus tôt que prévues ? C’est ce que souhaite Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie veut que la baisse des coûts de certaines matières premières se répercute très vite sur les étiquettes en rayons.

En mars, le gouvernement avait indiqué qu’une réouverture des négociations commerciales interviendrait courant 2023 pour que la baisse annoncée des prix des matières premières puisse se traduire aussi en rayons. Les dernières négociations annuelles, achevées le 1er mars sous fortes tensions, avaient abouti à une hausse moyenne de 10% des prix payés par les supermarchés aux industriels. Ces derniers ont fait valoir la nécessité d’absorber les augmentations des coûts de production (énergie, matières premières, transports, emballages…).

Les cours des matières premières ont chuté

Un mois après, alors que les renégociations sont prévues en juin, Bruno Le Maire demande de les rouvrir le plus tôt possible. Un empressement qui se justifie par le contexte. En effet, l’inflation sur les produits alimentaires a dépassé les 17% en mars, ajoutant à la gronde sociale. Le ministre de l’Economie estime d’ailleurs qu’il faut rouvrir les discussions d’autant que les cours des matières premières ont baissé ces dernières semaines. Ceux du blé, par exemple, ont chuté de 18% et ceux des engrais de moitié.

Les industriels restent prudents

Suivant cette tendance baissière, Bruno Le Maire pense que les prix en rayons devraient également reculer. C’est pourquoi, il appelle les industriels à examiner avec la plus grande attention les prochaines demandes de renégociation envoyées par les enseignes de la grande distribution. Il invite aussi les retailers à reporter sans délai les baisses de prix à venir sur les étiquettes.

L’Ania, la principale organisation patronale de l’agroalimentaire, a indiqué avoir pris acte de l’appel de Bruno Le Maire. Mais elle rappelle que ce que le ministre réclame dans le courrier est déjà inscrit dans les contrats. Elle se montre donc prudente pour la suite. Cela d’autant que les industriels n’ont pas encore bénéficié des baisses de prix sur l’énergie et certaines matières premières, à cause des contrats de fourniture longue durée.

Les enseignes attendent le geste des fournisseurs

Du côté des distributeurs, on affirme que la balle est dans le camp des fournisseurs. Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), prévient que les enseignes ne pourront pas baisser leurs tarifs si les industriels ne le font pas en premier. Il pointe le fait que les retailers ont « des marges extrêmement faibles, de l’ordre de 1 % ». Pendant que les industriels profitent de marges extrêmement élevés, de « dix ou quinze fois supérieures »… Malgré les réticences de part et d’autre, on pense que les prix devraient bientôt baisser. Mais pas au même rythme que les hausses.

Négociations commerciales : quelle hausse de prix ?

Les négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs ont pris fin dans la nuit de mercredi à jeudi. Sans qu’on sache de combien va s’élever la hausse des prix en rayons. Avec une inflation de 13,3% sur les produits alimentaires en janvier 2023, on s’attend à une augmentation à deux chiffres. 

Commencées il y a six mois, les négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs se sont terminées officiellement dans la nuit de mercredi à jeudi, à minuit. Ces discussions annuelles permettent de fixer le prix et les conditions d’achats des grandes surfaces auprès de leurs fournisseurs. Elles ont été particulièrement houleuses cette année en raison de l’inflation. En février, celle-ci s’est élevée à 6,2% sur un an. La flambée pour les seuls produits alimentaires a atteint 14,5%.

Vers des augmentations à deux chiffres

A la veille de la clôture des négociations commerciales, seuls 70% des industriels de l’agroalimentaire avaient signé leurs contrats avec les clients distributeurs. Ce qui témoigne de l’âpreté des discussions. En raison de l’inflation sur les matières premières et les énergies, les industriels auraient demandé des hausses de prix à deux chiffres, avec une augmentation plancher de 10%. Le chiffre exact sera communiqué dans les prochains jours, après la réunion des contrats et les calculs.

Des demandes de hausses jugées « délirantes »

En mars de l’année dernière, les pourparlers avaient abouti sur une hausse d’environ 3%. Mais l’inflation a surgi peu après, obligeant les protagonistes à revenir à la table des discussions afin de prendre en compte la hausse des coûts des matières premières agricoles et de l’électricité. Malgré ce contexte, les enseignes de la grande distribution ont trouvé les demandes de hausses « délirantes ». Pour elles, des augmentations de 20%, évoquées par certains fournisseurs, relèvent d’un scandale. Les retailers préviennent qu’ils ne pourront pas absorber seuls ces potentielles hausses et devraient les répercuter sur les consommateurs.

Crainte d’un mois de mars rouge pour les prix

Le PDG de Système U, Dominique Schelcher, pense qu’on ira pas juque-là. Il table plutôt sur une hausse de 10% des prix dans les rayons dans les prochains mois. Mais certains distributeurs, plus pessimistes, parlent d’un mois de « mars rouge » pour les tarifs en magasins. Parmi eux figure Michel Edouard Leclerc. Le résident du groupe E.Leclerc avait prédit un tsunami d’inflation à partir de juin prochain. Il craint aussi que certains produits disparaissent des rayons à cause de désaccord avec les industriels.

Mise en place d’un panier anti-inflation

Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, a critiqué les supermarchés qui refuseraient de payer « la juste part » afin de permettre aux producteurs de vivre de leur travail. Pour Damien Lacombe, président de la coopérative Sodiaal, une augmentation des prix en dessous de 12% serait extrêmement difficile pour la filière laitière. Il appelle donc l’Etat à prendre ses responsabilités. Pour l’heure, le gouvernement a seulement annoncé la mise en place d’un panier anti-inflation, avec une vingtaine de produits à prix réduits. Objectif : protéger le pouvoir d’achat des Français.

La justice française met Apple à l’amende

Le tribunal de commerce de Paris enjoint le constructeur d’iPhone à payer un million d’euros pour la politique de l’App Store, le magasin d’applications par défaut de ses smartphones, jugée anticoncurrentielle.

La justice française a ordonné lundi 19 décembre 2022, le paiement par Apple, d’une amende d’un million d’euros. Le tribunal de commerce de Paris, auteur de la décision, accuse la firme californienne d’avoir imposé des clauses commerciales abusives aux développeurs français d’applications dans le cadre de l’accès à l’App Store, le magasin d’applications mobiles de la marque à la pomme.

L’entreprise fait en effet obligation aux développeurs de respecter un certain nombre de règles strictes avant l’approbation de leurs applications. Une taxe de 30% est en outre prélevée par Apple sur chaque transaction financière réalisée via les applications figurant l’App Store. Les utilisateurs n’ont par ailleurs aucune autre alternative que celle d’utiliser l’App Store.

De nombreux griefs

Autant de prescriptions contestées par le ministère français de l’Économie à l’origine de la plainte. Cette dernière remontant à 2017 reprochait entre autres à Apple et son concurrent Google « d’imposer des tarifs aux start-ups françaises, de récupérer leurs données et de modifier unilatéralement les clauses contractuelles » qui les lient.

Des griefs partiellement retenus par le tribunal qui selon la décision transmise à l’AFP, ne trouve rien à redire des 30% de commissions prélevées par la firme de Cupertino.

Plus que le montant de l’amende – une goutte d’eau au regard des deux milliards de dollars de valorisation d’Apple –, c’est la symbolique de cette décision judiciaire qui accable l’entreprise dirigée par Tim Cook. Elle en rajoute à la pression autour d’elle concernant la politique de son magasin d’applications.

Un fléchissement inévitable

De nombreux groupes parmi lesquels Epic Nation ou encore Spotify pour n’en citer que ceux-là, s’en plaignent depuis plusieurs années. Mais Apple a toujours fait valoir que ses mesures étaient nécessaires afin de garantir la sécurité de l’écosystème.

Le géant américain devrait toutefois très prochainement fléchir sa position sur le sujet en respect des obligations imposées par la nouvelle loi européenne sur les marchés numériques, désignée sous le sigle DMA.

Entrée en vigueur depuis le 1er novembre 2022, cette législation exige d’Apple de permettre entre autres dans les six prochains mois l’installation de magasins d’applications alternatives à la sienne sur les appareils fonctionnant sous iOS, son système d’exploitation.

C’est d’ailleurs en raison de la DMA que le tribunal de commerce de Paris s’est limité à une simple amende dans sa décision contre l’entreprise.

Blocage des raffineries : la tension toujours vive

Un pompiste mettant de l'essence dans un véhicule.

 

Débutées fin septembre, les grèves dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies se poursuivent ce lundi en France. Elles ont fait monter drastiquement les prix à la pompe et paralysé les transports. A la veille d’une importante mobilisation interprofessionnelle, la situation devient plus que compliquée pour le gouvernement.

Après un weekend mouvementé, les grèves dans les raffineries et dépôts français de TotalEnergies se poursuivent ce lundi. Emmenées par la CGT, elles paralysent désormais les sites de Normandie, Donges, La Mède, Flandres et Feyzin. Pour les automobilistes, trouver du carburant devient ainsi de plus en plus compliqué. Dimanche soir, au moins 30,1 % des stations-services faisaient face à des difficultés d’approvisionnement sur au moins un carburant, contre 27,3 % la veille.

L’attitude de la CGT jugée « inacceptable » et « illégitime »

La situation est particulièrement grave en Centre-Val-de-Loire (42,8 %), en Ile-de-France (41,6 %), en Bourgogne-Franche-Comté (39,4 %) et en Auvergne-Rhône-Alpes (37,9 %). En cause, des livraisons moins nombreuses ce week-end malgré l’autorisation des camions-citernes à rouler. Pour atténuer la grève, le gouvernement avait pourtant réquisitionné des dépôts de carburant, dont ceux de Feyzin (Rhône) et de Mardyck (Flandres). L’objectif était d’alimenter les stations-service des Hauts-de-France, d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Bourgogne-Franche-Comté.

L’Etat a également annoncé la prolongation de la ristourne de 30 centimes pour faire face à la hausse des prix à la pompe. Il a assuré, dans le même temps, que TotalEnergies allait prolonger sa remise de 20 centimes. Mais, agacé par le bras de fer, l’Etat français a haussé le ton dimanche. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire a jugé « inacceptable » et « illégitime » l’attitude de la CGT qui continue de bloquer les sites malgré l’accord salarial signé avec la direction de Total. Cet accord prévoit une hausse de 7% et une prime de de 3.000 à 6.000 euros, contre une augmentation de 10% réclamée au départ.

Vers un mouvement social d’ampleur ?

La Première ministre, Elisabeth Borne, a poussé le bouchon plus loin, en menaçant les grévistes de nouvelles réquisitions. Quant à Bruno Le Maire, il a même laissé entrouverte la porte de la force pour libérer les raffineries et dépôts de carburant. Sur BFMTV, il appelé à la « fermeté » et à plus d’« autorité » face aux syndicats. Cela d’autant plus que ce serait la minorité qui impose son diktat à la majorité. Le secrétaire général de la CGT, lui, a une autre analyse de la situation.

D’après Philippe Martinez, si la grève continue chez TotalEnergies malgré la signature d’un accord avec les parties prenantes, c’est parce qu’ « une majorité de salariés n’est pas contente » des propositions du groupe pétrolier et gazier. Pour lui, « la délégation de pouvoir a ses limites ». Ainsi, il estime que la grève interprofessionnelle de mardi s’impose. Philippe Martinez a expliqué qu’il s’agissait de « mettre en avant tous les oubliés » de France. Notamment ceux du Ségur de la Santé, les Smicards, les agents de centrales nucléaires, des transports, et autres. Un appel clair à la grève général qui fait craindre un « Gilets jaunes 2 ».

Réduction de la dépense publique : Bruno Le Maire propose de créer une «task force»

Bruno Le Maire a annoncé dimanche qu’il confierait aux législateurs le soin de lui adresser des propositions de réduction des dépenses publiques, 72 heures après que la Cour des comptes a mis en garde contre la dégradation des finances publiques. Le ministre de l’Économie veut organiser dès la rentrée, une « conférence des finances publiques » qui réunira parlementaires et administrateurs pour « définir les grandes options de la politique publique française ».

 « Je propose que nous changions radicalement de méthode pour réduire les dépenses de l’État », a indiqué le ministre des Finances à l’occasion des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence.

Dans son dernier rapport sur l’état des finances publiques, publié jeudi, la Cour des comptes s’est inquiétée des milliards de nouvelles dépenses engagées par le gouvernement cette semaine pour soutenir les ménages et les entreprises en raison de la forte inflation. Avec un déficit public estimé à 6,4 % du PIB et une dette à 112,5 % de la richesse nationale fin 2021, les magistrats financiers de la rue Cambon, ont révélé que celles-ci « vont venir détériorer le déficit 2022 par rapport au scénario de la loi de finances initiales ». Cette loi prévoyait un déficit à 5 % du PIB fin 2022. Un objectif récemment confirmé par le gouvernement, mais soumis à de « nombreux aléas ».

Pour remettre les « comptes en marche », le budget 2023 doit être l’occasion d’une révision à la baisse des dépenses de la France. Invité aux rencontres économiques d’Aix-en-Provence, le ministre de l’Économie et des Finances a indiqué qu’il était indispensable de rétablir les finances publiques.

« L’inflation démultiplie la charge de la dette (…). Chaque euro compte, et tout n’est pas possible financièrement, je préfère le dire aussi clairement que cela avant que nous examinions le texte sur le pouvoir d’achat », a lancé Bruno Le Maire, avant de proposer de nouvelles voies. Selon le ministre de l’Économie, il s’agira de constituer une « task force » au Parlement, pour que « ce soit les parlementaires qui se saisissent du sujet, et plus le gouvernement ». Cette équipe devra « repenser en profondeur la dépense publique », afin de s’interroger sur les choix d’utilisation des deniers publics et de couper les financements là où ils ne seraient plus justifiés. « Je leur passe le ballon et je leur demande de me faire des propositions sur ce sujet », a-t-il confié aux députés. D’ajouter Bruno Le Maire « considère que les seuls qui ont la légitimité pour faire ce travail, ce sont les députés et les sénateurs ». Ce discours intervient au moment où de nombreuses voix alertent sur l’état des comptes publics après deux années de crise.

Le gouvernement, de son côté, a garanti que les nouvelles dépenses seraient compensées par des recettes fiscales dynamiques. Rassurant que son propre paquet est financé par des recettes plus importantes que prévu. 

Pétrole : l’Opep+ décide d’augmenter sa production cet été, mais pas suffisant pour arrêter la hausse des prix

30 juin 2022. Alors que des pressions sont exercées pour ouvrir davantage de verrous afin d’arrêter les hausses de prix, l’alliance des pays producteurs de pétrole a décidé de mettre à jour ses objectifs pour l’été prochain ce jeudi.

Les représentants des 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les 10 pays de l’OPEP+ se sont mis d’accord pour augmenter la production de 648 000 barils par jour durant les mois de juillet et août, a annoncé l’alliance dans un communiqué à l’issue d’une réunion par visioconférence. Le précédent quota était fixé à 432 000 barils/jour. Cependant, les efforts de l’OPEP et de ses alliés (OPEP+) sont trop faibles pour atténuer la pénurie de pétrole liée à l’embargo imposé par les États-Unis et l’Union européenne sur l’approvisionnement de la Russie. Mais aussi, pour stopper la hausse du prix de l’or noir sur le marché international.

En effet, depuis le début de la guerre en Ukraine, le Brent de la mer du Nord, la référence européenne du pétrole brut, a connu une hausse de plus de 15 %. Et le WTI correspondant aux États-Unis a, lui aussi, augmenté de plus de 13 %. Jeudi, ils ont oscillé autour de 114,27 dollars et 105,20 dollars le baril après avoir atteint des niveaux record en mars. Du jamais-vu depuis la crise financière de 2008. Jusque-là, et depuis le printemps 2021, elle se limitait à une modeste augmentation des quotas dans le but de récupérer progressivement les volumes pré-COVID.

Selon Jamie Maddock, analyste chez Quilter Cheviot « sur le papier, seront alors rétablis les 9,7 millions de barils par jour retirés du marché pendant la pandémie pour répondre à l’effondrement de la demande (…) la crise énergétique battant son plein, les appels de l’Occident à pomper plus se feront sûrement de plus en plus bruyants ». Lundi, au vu de cette forte hausse, la France a de nouveau appelé les pays producteurs à augmenter leur volume de production. Le sujet sera au menu de la visite du président américain Joe Biden en Arabie Saoudite à la mi-juillet.

Pour Edward Moya, d’Oanda, « c’est du théâtre politique, ce voyage n’aboutira pas à une hausse significative au-delà de ce qui a déjà été décidée », rappelant que de nombreux membres « sont soumis à des sanctions internationales ou souffrent de problèmes de production ».

 

Nouvelle rentrée d’argent pour Brut

Le média français déployé exclusivement sur les réseaux sociaux vient de lever 75 millions de dollars auprès d’investisseurs tels que : Orange, Murdoch, entre autres. La preuve d’une réussite qui détonne dans l’univers actuel de la presse.

Très peu de médias aujourd’hui peuvent susciter la curiosité des investisseurs et ainsi les convaincre de mettre la main à la poche. Tant les réseaux sociaux ont redéfini la place de la presse dans le traitement de l’information. Mais il y a Brut qui, moins de cinq après sa création n’en finit plus de grandir. Le média vu via les réseaux sociaux (Facebook, Snapchat, YouTube, entre autres) vient de bénéficier de 75 millions de dollars via une levée de fonds. La deuxième après celle intervenue en 2019 et qui avait généré une enveloppe de 40 millions de dollars de la part d’investisseurs comme : Xavier Niel de Free, Alexandre Mars et Bpifrance.

Des investisseurs de renommée

Cette fois-ci, le tour de table s’est élargi à de nouveaux noms et pas des moindres. Il s’agit notamment de James Murdoch, fils du magnat américain Rupert Murdoch, à travers sa holding Lupa Systems, la famille Pinault via Artémis, le gestionnaire d’actifs Tikehau Capital ainsi que la firme Orange à travers le fonds d’investissement Orange. Ces nouveaux investisseurs font leur entrée au capital de Brut dont les fondateurs restent les journalistes Guillaume Lacroix, Renaud Le Van Kim et Laurent Lucas.

Ces derniers se félicitent bien évidemment de cette levée de fonds qui témoigne à n’en point douter de la confiance que suscite le média aujourd’hui. Surtout depuis sa certification Bcorp par B Lab Europe – une première pour un réseau social en France –, qui consacre les firmes à cheval sur les principes sociaux et environnementaux.

Soutenir la croissance

Grâce à l’apport financier de ses nouveaux investisseurs, Brut désormais valorisé à 300 millions de dollars, peut soutenir sa croissance. Un développement pour le moins rapide. Créé en 2016, le média qui mise sur des contenus vidéos courts et faciles d’accès pour les jeunes, a su profiter de la présidentielle française l’année d’après pour se tailler une place dans cet univers médiatique ultraconcurrentiel. Depuis, il suscite l’engouement partout à travers le monde, même auprès des personnalités telles que Tim Cook, Mark Zuckerberg ou encore Emmanuel Macron tout récemment. Brut présent aujourd’hui dans une soixantaine de pays est déjà rentable en France et Inde. Sa déclinaison payante a été lancée en avril dernier avec l’objectif de conquérir une cible jeune et au fait des enjeux de société dont : le droit des femmes, celui des minorités, l’écologie qui sous-tendent sa ligne éditoriale.

France : le Prime Day d’Amazon ne fait pas que des heureux

Le géant du e-commerce a programmé sa promotion annuelle pour les 21 et 22 juin prochains. Au grand dam des commerçants traditionnels contraints d’attendre huit jours supplémentaires pour le début des soldes fixés cette année au 30 juin.

C’est un rendez-vous devenu incontournable pour les marchands du web depuis quelques années. Celui que les consommateurs attendent avec impatience pour profiter des bons plans d’achat sur Amazon. Le Prime Day, traditionnelles journées promotionnelles du leader mondial du e-commerce va se dérouler les 21 et 22 juin prochains.

Alors que les clients s’excitent à l’idée de pouvoir profiter de cette occasion unique dans l’année, le mécontentement sourd dans le rang de certains commerçants concurrents d’Amazon. Et pour cause, la date retenue par la plateforme du commerce électronique pour sa super-promo a été changée. Traditionnellement organisé en juillet, le Prime Day est avancé de quelques semaines cette année. Ce qui n’arrange pas les petits commerçants des boutiques dont la baisse des prix n’interviendra que fin juin avec le début des soldes d’été. Ils s’en sont d’ailleurs plaints dans une tribune collective parue dans le Journal du dimanche (JDD) le 13 juin. Le texte dénonce notamment l’attitude « cynique » du géant de Seattle et appelle le ministère de l’Économie à veiller à un traitement équitable entre les différents commerces. D’autant que, ajoutent les plaignants, Amazon est dispensé du paiement de l’impôt sur les sociétés en France.

Un besoin de consommation amplifiée par le contexte

On sait peu de choses sur les raisons de l’avancement de la date du Prime Day par Amazon. L’entreprise n’ayant donné aucune indication sur le sujet. Une hypothèse existe cependant. Et elle tient selon certains à la nouvelle réforme fiscale concernant les marketplace opérant au sein de l’Union européenne. Celle-ci oblige notamment à compter du 1er juillet, les plateformes de commerce en ligne à reverser à l’État, une taxe de 20 % sur tous les produits partants des pays hors de l’UE. Une TVA qui ne concernait jusqu’ici que les produits de plus de 22 euros.

Les petits commerçants grincent des dents, mais pas les professionnels du web. Car en dehors d’Amazon et de la clientèle en grand besoin de consommation après des mois de confinement, nombre d’acteurs de l’écosystème numérique trouvent leur compte dans le Prime Day. C’est le cas des applications de shopping en ligne dont les téléchargements flambent. Des firmes comme Nike ou Wallmart y vont aussi de leurs offres promotionnelles dans la même période afin de profiter de l’effet d’opportunité.

France : une chronologie des médias qui irrite Canal+

Le groupe craint de perdre sa place historique dans le paysage cinématographique français au profit des plateformes de streaming. En cause, la future chronologie des médias décidée par le gouvernement à travers une nouvelle réforme.

À Canal+, l’inquiétude monte, le ton aussi. Dans le collimateur du groupe de Vincent Bolloré figure le nouveau « SMAD » (services de médias audiovisuels à la demande), décret actualisé du gouvernement inspiré d’une directive européenne destinant à ouvrir la porte du cinéma français à Netflix, Amazon et les autres géants du streaming. Ces derniers sont notamment appelés à travers ce texte à financer à hauteur de 20 à 25% de leur chiffre d’affaires réalisé en France l’industrie du septième art tricolore. Cela représente pour une plateforme comme Netflix, leader mondial de la vidéo à la demande, un investissement annuel de 150 à 200 millions d’euros. En contrepartie, les acteurs du streaming bénéficieraient d’un assouplissement de la chronologie des médias, du nom de la disposition réglementant l’exploitation des œuvres cinématographiques dans le paysage audiovisuel français.

Fronde de Canal+

C’est à ce niveau que le bât blesse. En effet l’assouplissement de cette règle tel que prévu par le décret SMAD voudrait que les géants du streaming soient autorisés à diffuser sur leur plateforme un contenu un an à peine après sa sortie en salle. Soit un délai trois fois moins plus rapide que celui fixé à 36 mois actuellement.

Mais il n’en est pas question pour Canal+. Par la voix de son patron, le groupe s’est insurgé contre cette directive toujours en discussion entre les différents acteurs. À en croire Maxime Saada interrogé par Le Figaro le 26 mai dernier, ce serait une erreur de la part de l’État d’aligner les plateformes de streaming sur les mêmes délais d’exploitation des productions cinématographiques que son groupe. Le quinquagénaire président du directoire de Canal+ rappelle que son groupe demeure le premier contributeur du cinéma en France. Une raison suffisante selon lui pour le protéger de l’appétence de Netflix et ses homologues en pleine percée sur le marché français. D’autant que, ajoute Maxime Saada, Canal+ a consenti 160 millions d’euros d’investissement dans le septième art français en 2020 pendant que les géants du streaming profitaient allègrement du contexte épidémique pour gagner en abonnés.

Preuve de sa détermination à conserver sa position d’acteur historique du cinéma français, Canal+ menace de se désengager si les dispositions actuelles du SMAD sont maintenues.

30 milliards d’euros : le plan de Bruno Le Maire pour la transition écologique

Relance écologie France Bruno Le Maire

Dans un document paru au journal du Dimanche (JDD), le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, a annoncé vouloir mettre en place un plan de 30 milliards d’euros visant à relancer l’économie et poursuivre la transition écologique. Selon lui, ce plan viserait à développer trois secteurs, qui sont la rénovation énergétique, les transports et l’énergie.

Investir rapidement dans la transition écologique

Alors que le plan complet visant à relancer l’économie à la suite de la crise du coronavirus ne doit être présenté que le 24 aout prochain, le gouvernement commence déjà à dévoiler certaines mesures phares. Dans le Journal du Dimanche, Bruno Le Maire a indiqué que trente milliards d’euros devraient être destinés au budget de la transition écologique. Il s’agit, selon lui, de dix milliards d’euros supplémentaires que dans le plan initialement prévu mi-juillet. « Avec (la ministre de la Transition écologique) Barbara Pompili, nous proposons de consacrer 30 milliards d’euros sur les 100 milliards prévus aux investissements dans la transition écologique« , a-t-il expliqué.

« Nous veillerons à ce que toutes les décisions de relance favorisent un nouveau modèle de croissance fondé sur la décarbonation, la sobriété énergétique et les innovations vertes. Le plan de relance sera un plan vert« , poursuit Bruno Le Maire, qui espère voir la France devenir un cador européen de la transition écologique.

L’objectif affiché : faire baisser les émissions de gaz à effet de serre

Lors de l’entretien accordé au Journal du Dimanche, le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a expliqué que le baisse des émissions de CO2 étaient l’une des priorités de la transition écologique : « Nous avons une trajectoire de baisse de 30% des émissions de CO2 sur dix ans pour notre industrie. Cette trajectoire est hors de portée pour le moment. Pour respecter cet objectif, nous allons aider les sites industriels les plus polluants à réduire leurs émissions. Nous fournirons une première liste de ces sites fin août« .

Conscients des enjeux, bon nombre de groupes privés français s’engagent à protéger la planète, à l’image du fonds d’investissement HLD dirigé par Jean-Bernard Lafonta. Il entre par exemple au capital d’acteurs spécialisés dans les énergies renouvelables tels que TSG, le numéro un européen des services techniques pour les solutions de mobilité durable.

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